Guy de Maupassant - Pièces de théâtre
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MADAME DE SALLUS
Vous êtes nerveux, aujourd’hui.
JACQUES DE RANDOL
Non, mais je suis affamé de solitude avec vous. Vous êtes à moi, n’est-ce pas, ou plutôt je suis à vous ; eh bien ! est-ce que ça en a l’air, en vérité ? Je passe ma vie à chercher les moyens de vous rencontrer. Oui, notre amour est fait de rencontres, de saluts, de regards, de frôlements, et pas d’autre chose. Nous nous rencontrons, le matin, dans l’avenue, un salut ; nous nous rencontrons chez vous on chez une femme quelconque, vingt paroles ; nous nous rencontrons au théâtre, dix paroles ; nous dînons quelquefois à la même table, trop loin pour nous parler, et alors je n’ose même pas vous regarder, à cause des autres yeux. C’est cela s’aimer ! Est-ce que nous nous connaissons seulement ?
MADAME DE SALLUS
Alors, vous voudriez peut-être m’enlever ?
JACQUES DE RANDOL
C’est impossible, malheureusement.
MADAME DE SALLUS
Alors, quoi ?
JACQUES DE RANDOL
Je ne sais pas. Je dis seulement que cette vie est très énervante.
MADAME DE SALLUS
C’est justement parce qu’il y a beaucoup d’obstacles que votre tendresse ne languit point.
JACQUES DE RANDOL
Oh ! Madeleine, pouvez-vous dire cela ?
MADAME DE SALLUS
Croyez-moi, si votre affection a des chances de durer, c’est surtout parce qu’elle n’est pas libre.
JACQUES DE RANDOL
Vrai, je n’ai jamais vu de femme aussi positive que vous. Alors, vous croyez que si le hasard faisait que je fusse votre mari, je cesserais de vous aimer ?
MADAME DE SALLUS
Pas tout de suite, mais bientôt.
JACQUES DE RANDOL
C’est révoltant, ce que vous dites !
MADAME DE SALLUS
Non, c’est juste. Vous savez, quand un confiseur prend à son service une vendeuse gourmande, il lui dit « Mangez des bonbons tant que vous voudrez, mon enfant. » Elle s’en gorge pendant huit jours, puis elle en est dégoûtée pour le reste de sa vie.
JACQUES DE RANDOL
Ah çà ! voyons, pourquoi m’avez-vous... distingué ?
MADAME DE SALLUS
Je ne sais pas... pour vous être agréable.
JACQUES DE RANDOL
Je vous en prie. Ne vous moquez pas de moi.
MADAME DE SALLUS
Je me suis dit : « Voici un pauvre garçon qui a l’air très amoureux de moi. Moi, je suis très libre, moralement, ayant tout à fait cessé de plaire à mon mari depuis plus de deux ans. Or, puisque cet homme m’aime, pourquoi pas lui ? »
JACQUES DE RANDOL
Vous êtes cruelle.
MADAME DE SALLUS
Au contraire, je ne l’ai pas été. De quoi vous plaignez-vous donc ?
JACQUES DE RANDOL
Tenez, vous m’exaspérez avec cette moquerie continuelle. Depuis que je vous aime, vous me torturez ainsi et je ne sais seulement pas si vous avez pour moi la moindre tendresse.
MADAME DE SALLUS
J’ai eu, en tout cas, des bontés.
JACQUES DE RANDOL
Oh ! vous avez joué un jeu bizarre. Dès le premier jour, je vous ai sentie coquette avec moi, coquette obscurément, mystérieusement, coquette comme vous savez l’être, sans le montrer, quand vous voulez plaire, vous autres. Vous m’avez peu à peu conquis avec des regards, des sourires, des poignées de main, sans vous compromettre, sans vous engager, sans vous démasquer. Vous avez été terriblement forte et séduisante. Je vous ai aimée de toute mon âme, moi, sincèrement et loyalement. Et, aujourd’hui, je ne sais pas quel sentiment vous avez là - au fond du cœur - quelle pensée vous avez là au fond de la tête - je ne sais pas, je ne sais rien. Je vous regarde et je me dis : « Cette femme, qui semble m’avoir choisi, semble aussi oublier toujours qu’elle m’a choisi. M’aime-t-elle ? Est-elle lasse de moi ? A-t-elle fait un essai, pris un amant pour voir, pour savoir, pour goûter, sans avoir faim ? » Il y a des jours où je me demande si, parmi tous ceux qui vous aiment, et qui vous le disent sans cesse, il n’y en a pas un qui commence à vous plaire davantage.
MADAME DE SALLUS
Mon Dieu ! il y a des choses qu’il ne faut jamais approfondir.
JACQUES DE RANDOL
Oh ! que vous êtes dure. Cela signifie que vous ne m’aimez pas.
MADAME DE SALLUS
De quoi vous plaignez-vous ? De ce que je ne parle point... car... je ne crois pas que vous ayez autre chose à me reprocher.
JACQUES DE RANDOL
Pardonnez-moi. Je suis jaloux.
MADAME DE SALLUS
De qui ?
JACQUES DE RANDOL
Je ne sais pas. Je suis jaloux de tout ce que j’ignore en vous.
MADAME DE SALLUS
Oui. Sans m’être reconnaissant du reste.
JACQUES DE RANDOL
Pardon. Je vous aime trop, tout m’inquiète.
MADAME DE SALLUS
Tout ?
JACQUES DE RANDOL
Oui, tout.
MADAME DE SALLUS
Êtes-vous jaloux de mon mari ?
JACQUES DE RANDOL, stupéfait
Non... Quelle idée !
MADAME DE SALLUS
Eh bien ! vous avez tort.
JACQUES DE RANDOL
Allons, toujours votre moquerie.
MADAME DE SALLUS
Non. Je voulais même vous en parler, très sérieusement, et vous demander conseil.
JACQUES DE RANDOL
Au sujet de votre mari ?
MADAME DE SALLUS, sérieuse
Oui. Je ne ris pas, ou plutôt je ne ris plus. (Riant.) Alors, vous n’êtes pas jaloux de mon mari ? C’est pourtant le seul homme qui ait des droits sur moi.
JACQUES DE RANDOL
C’est justement parce qu’il a des droits que je ne suis point jaloux. Le cœur des femmes n’admet point qu’on ait des droits.
MADAME DE SALLUS
Mon cher, le droit est une chose positive, un titre de possession qu’on peut négliger - comme mon mari l’a fait depuis deux ans - mais aussi dont on peut toujours user à un moment donné, comme il semble vouloir le faire depuis quelque temps.
JACQUES DE RANDOL
Vous dites que votre mari...
MADAME DE SALLUS
Oui.
JACQUES DE RANDOL
C’est impossible....
MADAME DE SALLUS
Pourquoi impossible ?
JACQUES DE RANDOL
Parce que votre mari a... d’autres occupations.
MADAME DE SALLUS
Il aime en changer, paraît-il.
JACQUES DE RANDOL
Voyons, Madeleine, que se passe-t-il ?
MADAME DE SALLUS
Tiens !... vous devenez donc jaloux de lui ?
JACQUES DE RANDOL
Je vous en supplie, dites-moi si vous vous moquez ou si vous parlez sérieusement.
MADAME DE SALLUS
Je parle sérieusement, très sérieusement.
JACQUES DE RANDOL
Alors que se passe-t-il ?
MADAME DE SALLUS
Vous savez ma situation, lais je ne vous ai jamais dit toute mon histoire. Elle est fort simple. La voici en vingt mots. J’ai épousé, à dix-neuf ans, le comte Jean de Sallus, devenu amoureux de moi après m’avoir vue à l’Opéra-Comique. Il connaissait déjà le notaire de papa. Il a été très gentil, pendant les premiers temps ; oui, très gentil ! Je crois vraiment qu’il m’aima. Et moi aussi, j’étais très gentille pour lui, très gentille. Certes, il n’a pas pu m’adresser l’ombre d’un reproche.
JACQUES DE RANDOL
L’aimiez-vous ?
MADAME DE SALLUS
Mon Dieu ! ne faites donc jamais de ces questions-là !
JACQUES DE RANDOL
Alors, vous l’aimiez ?
MADAME DE SALLUS
Oui et non. Si je l’aimais, c’était comme une petite sotte. Mais je ne le lui ai jamais dit, car je ne sais pas manifester.
JACQUES DE RANDOL
Ça, c’est vrai.
MADAME DE SALLUS
Oui, il est possible que je l’aie aimé quelque temps, niaisement, en jeune femme timide, tremblante, gauche, inquiète, toujours effarouchée par cette vilaine chose, l’amour d’un homme, par cette vilaine chose, qui est aussi très douce, quelquefois ! Lui, vous le connaissez. C’est un beau, un beau de cercle - les pires des beaux. Ceux-là, au fond, n’ont jamais d’affection durable que pour les filles qui sont les vraies femelles des clubmen. Ils ont des habitudes de caquetages polissons et de caresses dépravées. Il leur faut du nu et de l’obscène - paroles et corps - pour les attirer et les retenir... A moins que... à moins que les hommes, vraiment, soient incapables d’aimer longtemps la même femme. Enfin, je sentis bientôt que je lui devenais indifférente, qu’il m’embrassait... avec négligence, qu’il me regardait... sans attention, qu’il ne se gênait plus devant moi... pour moi, dans ses manières, dans ses gestes, dans ses discours. Il se jetait au fond des fauteuils avec brusquerie, lisait le journal aussitôt rentré, haussait les épaules et criait : « Je m’en fiche un peu », quand il n’était pas content. Un jour enfin, il bâilla en étirant ses bras. Ce jour-là je compris qu’il ne m’aimait plus ; j’eus un gros chagrin, mais je souffris tant que je ne sus pas être coquette comme il le fallait et le reprendre. J’appris bientôt qu’il avait une maîtresse, une femme du monde, d’ailleurs. Alors nous avons vécu comme deux voisins, après une explication orageuse.
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