Guy de Maupassant - Pièces de théâtre
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MADAME DE SALLUS, songeant
Non... non, vous vous trompez.
JACQUES DE RANDOL
La Santelli résiste et l’affole. Alors, ayant le cœur plein de tendresse, sans débouché, il vous en offre une partie.
MADAME DE SALLUS
Mon cher, vous rêvez !... S’il était amoureux de la Santelli, il ne me dirait pas qu’il m’aime... S’il était éperdument préoccupé de cette cabotine, il ne me ferait pas la cour, à moi. S’il la convoitait violemment, enfin, il ne me désirerait pas, en même temps.
JACQUES DE RANDOL
Ah ! comme vous connaissez peu certains hommes ! Ceux de la race de votre mari, quand une femme a jeté en leur cœur ce poison, l’amour, qui n’est pour eux que du désir brutal, quand cette femme leur échappe, ou leur résiste, ils ressemblent à des chiens devenus enragés. Ils vont devant eux comme des fous, comme des possédés, les bras ouverts, les lèvres tendues. Il faut qu’ils aiment n’importe qui, comme le chien ouvre la gueule et mord n’importe qui, n’importe quoi. La Santelli a déchaîné la bête et vous vous trouvez à portée de sa dent, prenez garde. Ça de l’amour ? non ; si vous voulez c’est de la rage.
MADAME DE SALLUS
Vous devenez injuste pour lui. La jalousie vous rend méchant.
JACQUES DE RANDOL
Je ne me trompe pas, soyez-en sûre.
MADAME DE SALLUS
Si, vous vous trompez. Mon mari, jadis, m’a négligée, abandonnée, me trouvant niaise, sans doute. Maintenant, il me trouve mieux et revient à moi. Rien de plus simple. Tant pis pour lui, d’ailleurs, car il ne tenait qu’à lui que je fusse une honnête femme toute ma vie.
JACQUES DE RANDOL
Madeleine !
MADAME DE SALLUS
Eh bien ! quoi ?
JACQUES DE RANDOL
Cesse-t-on d’être une honnête femme quand, rejetée par l’homme qui a pris charge de votre existence, de votre bonheur, de votre tendresse et de vos rêves, on ne se résigne pas, étant jeune, belle et pleine d’espoir, à l’éternel isolement, à l’éternel abandon ?
MADAME DE SALLUS
Je vous ai déjà dit qu’il y a des choses auxquelles il ne faut point trop penser. Celle-là est du nombre. (On entend deux coups de timbre.) C’est mon mari. Tâchez de lui plaire. Il est fort ombrageux en ce moment.
JACQUES DE RANDOL, se levant
Je préfère m’en aller. Je ne l’aime guère, votre mari, pour beaucoup de raisons. Et puis, il m’est pénible d’être gracieux pour lui, que je méprise un peu, et qui aurait le droit de me mépriser beaucoup, puisque je lui serre la main.
MADAME DE SALLUS
Je vous ai bien dit que tout cela n’est pas très propre.
LES MEMES ; M. DE SALLUS.
M. DE SALLUS entre, l’air maussade. Il regarde un instant sa femme et Jacques de Randol qui prend congé d’elle, puis s’avance.
JACQUES DE RANDOL
Bonjour, Sallus.
M. DE SALLUS
Bonjour, Randol. C’est moi qui vous fais fuir ?
JACQUES DE RANDOL
Non, c’est l’heure. J’ai rendez-vous au cercle, à minuit, et il est onze heures cinquante. (Ils se serrent la main.) Vous verra-t-on à la première de Mahomet ?
M. DE SALLUS
Oui, sans doute.
JACQUES DE RANDOL
On dit que ce sera un grand succès.
M. DE SALLUS
Oui, sans doute.
JACQUES DE RANDOL, lui serrant de nouveau la main
A bientôt.
M. DE SALLUS
A bientôt.
JACQUES DE RANDOL
Adieu, Madame.
MADAME DE SALLUS
Adieu, Monsieur.
MONSIEUE DE SALLUS ; MADAME DE SALLUS
M. DE SALLUS, se jetant dans un fauteuil
Il est ici depuis longtemps, M. Jacques de Randol ?
MADAME DE SALLUS
Mais non... depuis une demi-heure, environ.
M. DE SALLUS
Une demi-heure, plus une heure, cela fait une heure et demie. Le temps vous semble court avec lui.
MADAME DE SALLUS
Comment, une heure et demie ?
M. DE SALLUS
Oui. Comme j’ai vu devant la porte une voiture, j’ai demandé au valet de pied : « Qui est ici ? » il m’a répondu : « M. de Randol. » - « Il y a longtemps qu’il est arrivé ? » - « Il était dix heures, Monsieur. » En admettant que cet homme se soit trompé d’un quart d’heure à votre avantage, cela fait une heure quarante, au minimum.
MADAME DE SALLUS
Ah çà ! qu’est-ce que vous avez ? Je n’ai plus le droit de recevoir qui bon me semble maintenant ?
M. DE SALLUS
Oh ! ma chère, je ne vous opprime en rien, en rien, en rien. Je m’étonne seulement que vous puissiez confondre une demi-heure avec une heure et demie.
MADAME DE SALLUS
Est-ce une scène que vous voulez ? Si vous me cherchez querelle, dites-le. Je saurai quoi vous répondre. Si vous ôtes simplement de mauvaise humeur, allez vous coucher, et dormez, si vous pouvez.
M. DE SALLUS
Je ne vous cherche pas querelle, et je ne suis pas de mauvaise humeur. Je constate seulement que le temps vous semble très court, quand vous le passez avec M. Jacques de Randol.
MADAME DE SALLUS
Oui, très court, beaucoup plus court qu’avec vous.
M. DE SALLUS
C’est un homme charmant et je comprends qu’il vous plaise. Vous semblez d’ailleurs lui plaire aussi beaucoup, puisqu’il vient presque tous les jours.
MADAME DE SALLUS
Ce genre d’hostilité ne me va pas du tout, mon cher, et je vous prie de vous exprimer et de vous expliquer clairement. Donc, vous me faites une scène de jalousie ?
M. DE SALLUS
Dieu m’en garde ! J’ai trop de confiance en vous et trop de respect pour vous, pour vous adresser un reproche quelconque. Et je sais que vous avez assez de tact pour ne jamais donner prise à la calomnie... ou à la médisance.
MADAME DE SALLUS
Ne jouons pas sur les mots. Vous trouvez que M. de Randol vient trop souvent dans cette maison... dans votre maison ?
M. DE SALLUS
Je ne puis rien trouver mauvais de ce que vous faites.
MADAME DE SALLUS
En effet, vous n’en avez pas le droit. Aussi bien, puisque vous me parlez sur ce ton, réglons cette question une fois pour toutes, car je n’aime pas les sous-entendus.
Vous avez, paraît-il, la mémoire courte. Mais je vais venir à votre aide. Soyez franc. Vous ne pensez plus aujourd’hui, par suite de je ne sais quelles circonstances, comme vous pensiez il y a deux ans. Rappelez-vous bien ce qui s’est passé. Comme vous me négligiez visiblement, je suis devenue inquiète, puis j’ai su, on m’a dit, j’ai vu, que vous aimiez Mme de Servières... Je vous ai confié mon chagrin... ma douleur... j’ai été jalouse ! Qu’avez-vous répondu ? Ce que tous les hommes répondent quand ils n’aiment plus une femme qui leur fait des reproches. Vous avez d’abord haussé les épaules, vous avez souri, avec impatience, vous avez murmuré que j’étais folle, puis vous m’avez exposé, avec toute l’adresse possible, je le reconnais, les grands principes du libre amour adoptés par tout mari qui trompe et qui compte bien cependant n’être pas trompé. Vous m’avez laissé entendre que le mariage n’est pas une chaîne, mais une association d’intérêts, un lien social, plus qu’un lien moral ; qu’il ne force pas les époux à n’avoir plus d’amitié ni d’affection, pourvu qu’il n’y ait pas de scandale. Oh ! vous n’avez pas avoué votre maîtresse, mais vous avez plaidé les circonstances atténuantes. Vous vous êtes montré très ironique pour les femmes, ces pauvres sottes, qui ne permettent pas à leurs maris d’être galants, la galanterie étant une des lois de la société élégante à laquelle vous appartenez. Vous avez beaucoup ri de la figure de l’homme qui n’ose pas faire un compliment à une femme, devant la sienne, et beaucoup ri de l’épouse ombrageuse qui suit de l’œil son mari dans tous les coins, et s’imagine, dés qu’il a disparu dans le salon voisin, qu’il tombe aux genoux d’une rivale. Tout cela était spirituel, drôle et désolant, enveloppé de compliments et pimenté de cruauté, doux et amer à faire sortir du cœur tout amour pour l’homme délicat, faux et bien élevé qui pouvait parler ainsi.
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