Guy de Maupassant - Pièces de théâtre

Здесь есть возможность читать онлайн «Guy de Maupassant - Pièces de théâtre» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Классическая проза, Драматургия, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Pièces de théâtre: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Pièces de théâtre»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Pièces de théâtre — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Pièces de théâtre», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Vous paraissez épais et lourd. Recommençons.

Il fait le même manège que tout à l'heure, mais d'une façon encore plus maniérée.

Vous n'avez pas besoin de toutes ces façons,

Monsieur.

M. RENÉ vexé

Je voudrais bien vous voir prendre ma place,

Madame. Comment donc voulez-vous que je fasse ?

Mme DESTOURNELLES impatiente

Comme si vous étiez un marquis naturel ;

Un vrai marquis. Quittez cet air trop solennel,

Et marchez simplement comme un monsieur qui passe.

Relevez quelque peu votre épée, avec grâce ;

Une main sur la hanche ; et puis promenez-vous,

Sans avoir tant de plomb fondu dans les genoux.

Vous êtes empesé comme un dessin de mode.

M. RENÉ

Si je ne portais point cet habit incommode...

Mme DESTOURNELLES

Vous me faites l'effet d'un marquis croque-mort,

Soyez donc gracieux.

Il recommence.

M. RENÉ

Est-ce bien ?

Mme DESTOURNELLES

Pas encor.

Que l'homme est emprunté ! Dire que toute femme,

J'entends femme du monde, est actrice dans l'âme.

La femme de théâtre est gauche, et ne sait pas

Sourire, se lever, s'asseoir, ou faire un pas

Sans paraître tragique. Un rien les embarrasse.

Cela ne s'apprend point, c'est affaire de race.

On peut acquérir l'art, mais non le naturel.

Par l'étude on devient ce que fut la Rachel

Qui demeura toujours roide ou prétentieuse,

Souvent fort dramatique, et jamais gracieuse.

Moi, j'ai joué deux fois, et j'eus un succès fou.

J'avais une toilette exquise, un vrai bijou.

On m'applaudit, c'était comme une frénésie ;

J'ai cru que je ferais mourir de jalousie

Madame de Lancy qui jouait avec moi.

Je disais quelques vers : je ne sais plus trop quoi ;

Quelque chose de drôle et qui fit beaucoup rire.

Mais, la deuxième fois, je n'avais rien à dire ;

Je faisais une bonne apportant un plateau

Où devait se trouver un verre rempli d'eau.

J'apportai le plateau ; mais j'oubliai le verre.

L'acteur me regarda d'une façon sévère ;

Le public se tordait ; alors je m'aperçus

Que j'avais le plateau voulu, mais rien dessus.

Ma foi, je n'y tins pas, j'ai ri comme une folle.

Le monsieur n'a pas pu reprendre la parole

Tant on était joyeux. On a ri tout le temps !...

se tournant vers René qui la regarde fixement en l'écoutant

Mais que faites-vous donc, Monsieur, je vous attends ?

M. RENÉ

Madame, j'écoutais.

Mme DESTOURNELLES

C'est moi qui vous écoute.

Vous n'avez pas de temps à perdre. Allons, en route.

Eh bien ?

M. RENÉ après une longue hésitation

Je ne sais plus du tout le premier vers.

Mme DESTOURNELLES furieuse

Monsieur, vous commencez à m'agacer les nerfs.

M. RENÉ

Quand j'aurai le premier, tous viendront à la suite.

Mme DESTOURNELLES

Certes, ils viendront. À moins qu'ils ne prennent la fuite.

M. RENÉ se frappant le front

Comme on oublie ! Allons, soufflez-moi, rien qu'un peu.

Mme DESTOURNELLES

Ah ! puissé-je, en soufflant, rallumer votre feu.

Elle souffle.

M. RENÉ il récite avec embarras

Je te vis, charmante bergère,

Assise, un jour, sur la fougère ;

Oui, là-bas, je te vis un jour ;

Et tout mon cœur brûla d'amour ;

Non point de flamme passagère

Qui s'éteint, trompeuse et légère.

C'est d'un indestructible amour

Que je brûlai, douce bergère,

Quand je te vis sur la fougère...

C'est bien ?

Mme DESTOURNELLES

« C'est bien » n'est pas au rôle, assurément.

Et puis ce serait bien... si c'était autrement.

M. RENÉ

Pourquoi cela ?

Mme DESTOURNELLES

Pourquoi ? vous êtes détestable

Comme un petit garçon qui récite une fable.

Votre voix, votre corps, vos gestes sont en bois.

Avez-vous aimé ?

M. RENÉ très étonné

Moi ?

Mme DESTOURNELLES

Vous.

M. RENÉ

Certes... quelquefois.

Mme DESTOURNELLES

Eh bien, racontez-moi cela.

M. RENÉ

Quoi ?

Mme DESTOURNELLES

Vos conquêtes ;

Car je ne vous vois pas faisant tourner les têtes.

M. RENÉ

Je ne dirai point si j'ai réussi...

Mme DESTOURNELLES

Toujours ?

Non. Vous ne devez pas être heureux en amours.

Eh bien ! nous allons voir ce que vous savez faire.

Supposons qu'une femme, habile en l'art de plaire,

Se trouve en tête-à-tête avec vous. Son... esprit

Dès longtemps attira votre cœur et le prit.

– Supposons que je sois cette femme charmante –

Vous voulez exprimer l'amour qui vous tourmente ;

Nous sommes tous deux seuls. – Allez. –

Elle attend. Il reste debout devant elle dans une pose embarrassée.

Eh bien, c'est tout ?

On peut sans péril écouter jusqu'au bout.

Alors changeons de rôle, et soyez la bergère.

Je vais improviser. Asseyez-vous ; - ma chère.

Elle prend le chapeau du marquis ; s'en coiffe ; fléchit un genou devant lui, et, avec une moquerie dans la voix.

Je cours après le bonheur ;

Plus je cours, plus il va vite.

Mais ce bonheur qui m'évite,

Dis, n'est-il pas dans ton cœur ?

Je cherche la douce fièvre ;

Mais elle me fuit toujours.

Cette fièvre des amours,

N'est-elle pas sur ta lèvre ?

Pour les trouver j'ai dessein

De baiser, ô ma farouche,

Et ton âme sur ta bouche,

Et ton doux cœur sur ton sein.

Elle le regarde en riant, puis, se relevant.

Il l'embrasse. Êtes-vous une bergère en Sèvres ?

Troublez-vous. Qu'un soupir s'échappe de vos lèvres.

Baissez les yeux, tremblez, pâlissez, rougissez.

changeant de ton - d'une voix brève

Çà, nous ne ferons rien. Cher monsieur, c'est assez.

M. RENÉ brusquement

Je suis mauvais, la faute en est à mon costume ;

Si j'étais en habit tout simple, je présume

Que je saurais sans peine exprimer mon amour.

À l'époque fleurie où régnait Pompadour,

Presque autant que la tête on poudrait la pensée ;

Et la phrase ambiguë, avec soin cadencée,

Semblait une chanson aux lèvres des amants.

Ils avaient en l'esprit encor plus d'ornements

Que de rubans de soie à leur fraîche toilette.

L'amant était léger, l'amante était follette.

Ils ne se permettaient que de petits baisers

Pour ne point faire tort à leurs cheveux frisés ;

Et gardaient tant de grâce et de délicatesse

Qu'un mot un peu brutal eût rompu leur tendresse.

Mais aujourd'hui, qu'on a décousu pour toujours

La pompe des habits et celle des discours,

Nous ne comprenons plus ces futiles manières ;

Et pour se faire aimer il faut d'autres prières,

Plus simples mais aussi plus ardentes.

Mme DESTOURNELLES

Il faut,

Cher monsieur, pour jouer un rôle sans défaut,

Se mettre, avec l'habit, la peau du personnage ;

Sentir avec son cœur, penser selon son âge,

Aimer comme il aimait.

M. RENÉ

Mais moi, si j'aime aussi.

Mme DESTOURNELLES

Vous n'aimez pas.

M. RENÉ

Pardon, j'aime.

Mme DESTOURNELLES

Mais non.

M. RENÉ

Mais si.

Mme DESTOURNELLES

Alors vous avez dû lui dire : « Je vous aime. »

Rappelez-vous le ton, et puis faites de même.

M. RENÉ

Non. Je n'ai point osé lui dire.

Mme DESTOURNELLES

C'est discret.

Vous avez donc pensé qu'elle devinerait ?

M. RENÉ

Non.

Mme DESTOURNELLES

Mais qu'espérez-vous alors ?

M. RENÉ

Moi ? rien. Je n'ose.

Mme DESTOURNELLES

C'est faux. L'homme toujours espère quelque chose.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Pièces de théâtre»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Pièces de théâtre» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Pièces de théâtre»

Обсуждение, отзывы о книге «Pièces de théâtre» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x