Guy de Maupassant - Pièces de théâtre

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Pour loger deux amours comme un double vainqueur.

Pour que je garde l’un, il faut que l’autre en sorte.

Je ne sais pour chasser le premier qu’une porte :

Celle qu’un poignard ouvre et qu’on ne ferme pas.

JACQUES DE VALDEROSE, très bas.

J’avais déjà pensé cette chose tout bas.

LA COMTESSE

Oui, mais l’oserais-tu ?

JACQUES DE VALDEROSE

Songez qu’il est mon maître.

LA COMTESSE

Il est aussi le mien.

JACQUES DE VALDEROSE

Je serais vil et traître.

LA COMTESSE

Et moi, que suis-je donc ? ne l’est-il pas déjà

Celui dont la pensée impure partagea

Les plaisirs de son lit ?

JACQUES DE VALDEROSE

J’ai juré sur mon âme

D’être son serviteur.

LA COMTESSE

Et moi d’être sa femme.

JACQUES DE VALDEROSE

Mais voilà si longtemps que je dors sous son toit.

LA COMTESSE

Oui, mais j’y dormirai désormais avec toi,

Rien qu’à te rendre heureux tout entière occupée.

JACQUES DE VALDEROSE

Mais c’est à lui, mon bras, mon sang et mon épée

Dont je le dois frapper.

LA COMTESSE

A qui donc est mon corps ?

A lui, tant qu’il vivra. Mais rien n’est plus aux morts.

JACQUES DE VALDEROSE

Oh ! le crime est trop grand !

LA COMTESSE

L’amour absout des crimes.

Les forfaits qu’il inspire en deviennent sublimes.

Toutes les trahisons, toutes les lâchetés,

Sont autant de vertus, autant de voluptés.

Sais-tu pas qu’en son nom, pour des femmes aimées,

On a tué des rois, massacré des armées,

Et plus martyrisé, répandu plus de sang

Qu’on ne le fit jamais au nom du Dieu Puissant ?

Tous deux ont des pardons égaux sur cette terre ;

L’amour ne connaît pas de meurtre ou d’adultère,

Ses plus grandes fureurs s’appellent dévoûment.

JACQUES DE VALDEROSE

Je n’ose.

LA COMTESSE, très ironique.

Osais-tu pas devenir mon amant ?

Oh ! de quelle pitié pour toi je me sens prise !

Mais de ta lâcheté je ne suis point surprise ;

Car tout homme est ainsi vil et bas et consent

A devenir l’amant quand l’époux est absent.

Mais, quand l’autre revient, apaisant sa fringale,

Il demande humblement une pitance égale,

Trop heureux si, dans l’ombre, on lui jette sa part.

Et derrière la porte il attend le départ

Du mari qu’en ses bras l’épouse indifférente

Caresse par devoir, comme on paie une rente

Et des gens, tous les jours, font cela sans dégoût !

Qu’importe ? les baisers ne changent pas de goût,

Disent-ils. A la lèvre ils ne font point de tache !

Eh bien, je ne sais pas lequel est le plus lâche

De la femme souillée en ce double forfait,

Ou de l’amant qui sort de son lit satisfait !

Tiens, va-t’en, pauvre enfant, que la crainte terrasse.

Le ciel ne nous a pas faits de la même race.

A la femme il donna l’amour et la beauté

Pour l’homme plein de force et d’intrépidité,

Mais, pour l’homme timide, il fit la femme laide.

Va-t’en ! Quand on est lâche, il n’est point de remède.

Mais, va-t’en ! que veux-tu de moi si tu n’as point

Ou l’audace de l’âme ou la vigueur du poing ?

C’est que la passion souffle comme une trombe,

Et l’homme qu’elle atteint, ainsi qu’un arbre, tombe

S’il est trop faible encor pour recevoir son choc.

JACQUES DE VALDEROSE, fort bas.

Quand faut-il le tuer ?

LA COMTESSE

Avant le chant du coq.

JACQUES DE VALDEROSE

Cette nuit.

LA COMTESSE

Tout à l’heure.

JACQUES DE VALDEROSE, s’agenouillant devant elle.

Oh ! permettez, madame,

Que cette volonté s’affermisse en mon âme.

On n’ose pas un meurtre avec un front pâli.

Demain, quand je l’aurai dans mon cœur accompli,

Lorsque j’aurai déjà fait dans ma pensée,

Lorsque j’aurai sondé l’épouvante glacée

Du sang qui coule et du dernier regard des morts,

Demain, je le tuerai sans trouble et sans remords.

Demain. On frappe mal avec un bras qui tremble.

LA COMTESSE, d’une voix très tendre, en lui caressant le bout de ses mains.

Nous pourrions dés ce soir passer la nuit ensemble.

As-tu rêvé cela ?

JACQUES DE VALDEROSE, lui prenant et lui baisant les mains.

Je le tuerai ce soir.

LA COMTESSE tendrement, comme si elle disait des choses amoureuses.

Écoute, ne crains rien, il fallait tout prévoir.

J’ai tout prévu, jusqu’à la peur qui te tourmente.

Ma main mit en son verre une ivresse endormante

Qui le fera tomber et s’assoupir soudain,

Aussi doux à la mort qu’un chevreuil ou qu’un daim.

Tu n’auras qu’à frapper en choisissant la place

Lentement. Ne crains rien, pas un poil de sa face

Ne bougera, pas un de ses membres perclus.

Ton poignard le fera s’endormir un peu plus,

Voilà tout. Je serai tout près, d’ailleurs. Et pense

Que nul n’hésiterait devant la récompense.

JACQUES DE VALDEROSE

Mais on découvrira le crime, et je serai

Mis à mort ?

LA COMTESSE

Non, je sais qui je dénoncerai.

JACQUES DE VALDEROSE

Un autre ? Je ne veux laisser tuer personne

A ma place.

LA COMTESSE

Quelqu’un qui m’aime et nous soupçonne.

On entend parler et marcher dans la coulisse.

Le comte vient. Va-t’en. Non, entre en cet endroit.

Elle ouvre une espèce de trappe dans la muraille de droite et y pousse Valderose.

Ce passage conduit aux fossés ; c’est étroit

Et bas ; mais l’on n’en peut sortir par d’autre route

Que celle-ci. Du moins, là, je te garde. Écoute,

Tu resteras tout contre la porte, à genoux,

Et lorsque je dirai : « Cher seigneur, dormez-vous ? »

Ce sera l’heure ; va.

Elle referme la trappe sur lui, puis, seule, en revenant au milieu de la scène :

Quelque soit ton envie !

Tu ne peux m’échapper maintenant, car ta vie

M’assure ton courage.

Scene III

LE COMTE ; LA COMTESSE ; SUZANNE D’ÉGLOU ; PIERRE DE KERSAC dans la coulisse.

LE COMTE, à PIERRE DE KERSAC, resté dans la coulisse.

Oui. Demeurez ici

à SUZANNE D’ÉGLOU

Maintenant laissez-nous, ma chère enfant. Merci.

Elle sort.

Scene IV

LE COMTE ; LA COMTESSE.

LA COMTESSE, lui passant ses bras autour du cou.

Enfin, nous sommes seuls, mon doux Seigneur et Maître,

Votre amour avec vous m’est-il rendu ?

LE COMTE, grave.

Peut-être.

LA COMTESSE, avec inquiétude.

Quoi ? Qu’avez-vous ?

LE COMTE, tendrement, mais un peu vite.

Je veux dire qu’à ton côté,

Lorsque je suis parti, mon amour est resté.

Où que j’aille, mon cœur auprès de toi demeure.

Pour ne plus nous aimer il faut qu’un de nous meure.

LA COMTESSE, l’entraînant vers l’estrade où sont les lits.

Viens, la nuit sera longue !

LE COMTE, lentement.

Autant que tous les jours

Où j’ai souffert, bien longue.

LA COMTESSE

Et nos baisers trop courts.

LE COMTE, comme machinalement.

Trop courts.

LA COMTESSE

Vous chancelez comme ferait un homme

Ivre.

LE COMTE

Moi je fléchis sous un poids qui m’assomme.

LA COMTESSE, avec inquiétude.

Quelque chagrin ?

LE COMTE

Non, non, c’est un affaissement

Étrange, une torpeur qui depuis un moment

M’enveloppe. Mon œil s’éteint, mon front me pèse,

Mon cœur s’arrête.

LA COMTESSE

Ce n’est rien, quelque malaise

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