Guy de Maupassant - Pièces de théâtre

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Je n’ai plus qu’à mourir ; secourez-moi ; tenez,

Je sens que j’ai touché votre cœur doux et tendre.

Oh ! grâce !

SUZANNE D’ÉGLOU, se dégageant désespérément.

Laissez-moi. Je ne puis vous entendre.

Elle s’enfuit, laissant Valderose à genoux et sanglotant.

Acte troisieme

Scene premiere

Le théâtre représente la chambre à coucher du comte et de la comtesse de Rhune. Elle est située dans une des cours du château. Au fond, sur une grande estrade, deux énormes lits en chêne, entre lesquels un intervalle de trois mètres environ. Une fenêtre étroite et longue appareil entre les lits, une autre plus grande à gauche. La muraille du fond est un peu arrondie, suivant la forme de la tour.

Porte à droite et porte à gauche sur le devant de la scène. La lune se lève vers le tiers de l’acte, éclaire d’abord les deux lits par la fenêtre à gauche, puis seulement l’intervalle qui les sépare par la fenêtre du milieu.

LA COMTESSE ; SUZANNE D’ÉGLOU.

LA COMTESSE

Valderose à présent, m’aime assez. Quand j’aurai

Tendu l’ardeur de son désir exaspéré,

Il ne craindra plus rien et frappera le comte

Comme on tue une bête.

SUZANNE D’ÉGLOU

Et vous n’avez point honte ?

LA COMTESSE

La honte n’entre pas aux cœurs comme le mien.

Que t’importe après tout ? Cet homme ne t’est rien,

Et c’est moi qui mourrai s’il continue à vivre.

Le voir, le front sanglant, comme un bœuf abattu.

Je hais sa bonté même et jusqu’à sa vertu ;

Je hais sa confiance en moi, son ignorance

Calme de mon mépris pour lui, de ma souffrance

Et de l’amour que j’ai pour l’autre, et le respect,

L’estime dont chacun se pâme à son aspect ;

Mais il m’est odieux surtout parce qu’il m’aime.

Sa tendresse m’emplit d’un dégoût de moi-même.

L’exaspération que j’en ai me poursuit

Tout le jour et me hante encor toute la nuit.

Avec un homme aimé, douce est la servitude,

Son vouloir vous devient une chère habitude ;

Mais lorsqu’on hait cet homme auquel on appartient,

Qu’on n’est plus qu’une chair à lui, son corps, son bien,

Que tout ce qu’il vous dit vous parait un outrage,

A force d’en souffrir, il se peut qu’on enrage.

Alors, ainsi que fait un chien baveux qui mord,

Vos paroles, vos yeux, vos mains jettent la mort ;

Et ce soir, quand il mit sa peau contre ma bouche,

J’espérai ce pouvoir de tuer qui me touche ;

Et son corps a frémi sous mon baiser rendu,

Tant il a bien senti que je l’avais mordu.

SUZANNE D’ÉGLOU

Mais Valderose, en qui votre rage se fie,

Faut-il que cette haine aussi le sacrifie ?

Êtes-vous donc sans cœur, sans pitié, sans pardon ?

Car lui vous aime enfin, madame ; êtes-vous donc

Une femme de marbre ou bien quelque statue

De chair qui fait aimer les hommes et les tue ?

Alors que, poursuivi du forfait accompli,

Il viendra, tout sanglant, aux pieds de votre lit,

Claquant des dents, livide encor de son audace,

Chercher sa récompense entre vos bras de glace,

Et jeter son remords brûlant sur votre sein,

Vous fuirez en criant : « Arrêtez l’assassin ! »

Et vous le livrerez, râlant d’amour, cet homme

Qui vous aime, qui vous aime !

LA COMTESSE

Je ferai comme

Tu dis. Mais, pour payer le crime consommé,

Une heure il se croira mon amant bien-aimé,

Et lorsqu’à mes côtés on put dormir une heure,

A mon tour j’ai le droit de vouloir qu’on en meure.

SUZANNE D’ÉGLOU

Ainsi tuer, tuer, toujours tuer ; vos bras

Et vos lèvres font plus de morts que les combats.

Puis, quand on saisira, fou de votre caresse,

Ce misérable enfant, vous, menteuse, traîtresse,

Vous, chaude encor de son baiser, le cœur battant,

Vous courrez à travers le tumulte éclatant

Ouvrir au chef anglais votre amour, et la porte

Qui protège votre hôte et sa royale escorte !

Et vous ne craignez point la vengeance du sang ?

L’homme qu’on tue, après sa mort est plus puissant

Qu’un roi victorieux où passe son armée.

Vous verrez votre vie à tout espoir fermée ;

Vous chercherez en vain assez d’ombre où cacher

Vos remords plus aigus que les traits d’un archer,

Vous sentirez toujours l’enfant qui vous regarde

Dans le jour et la nuit, et vous fuirez, hagarde,

Au fond des bois, hurlant de peur comme les loups.

Adieu !

LA COMTESSE

Quoi ! tu t’en vas ?

SUZANNE D’ÉGLOU

Je vais prier pour vous.

LA COMTESSE

Dieu n’enchaînerait pas ma haine meurtrière.

J’aime, entends-tu ; mon cœur ne craint point ta prière.

J’aime, et dans ce mot-là pitiés, vertus, pudeurs,

Tous les vains sentiments et les fausses grandeurs

Tombent, l’un après l’autre engloutis, comme tombe

Une goutte de pluie en une mer profonde.

SUZANNE D’ÉGLOU

Eh bien ! soit ! Tuez-le ! Qu’il meure ! J’aime mieux

Le voir, le front sanglant, comme un bœuf abattu.

Mais ne vous livrez pas à lui, c’est trop infâme.

LA COMTESSE

Oh ! tu l’aimes donc ?

SUZANNE D’ÉGLOU

Moi ? Non, non, mais je suis femme :

J’ai honte, enfin. Du moins, qu’il meure pur de vous.

LA COMTESSE

Que m’importe cela ? Le voici. Laisse-nous.

Valderose apparaît par la porte de droite. Suzanne d’Églou le regarde fixement pendant qu’il s’approche de la comtesse, mais, comme il ne la voit pas, elle fait un geste désespéré et sort à gauche.

Scene II

LA COMTESSE ; JACQUES DE VALDEROSE.

Valderose, très pâle, s’arrête à un pas de la comtesse et reste debout, immobile, devant elle.

LA COMTESSE

Voilà comme en ton cœur la tendresse s’efface.

Tu n’oses déjà plus me regarder en face.

JACQUES DE VALDEROSE

Hélas ! c’est mon amour lui-même que je crains.

LA COMTESSE

Certes, le fouet du maître a fait trembler tes reins.

Ton audace blêmit, ta vertu s’effarouche,

Ton cœur est moins fougueux que ne l’était ta bouche.

JACQUES DE VALDEROSE

Mon cœur vous aime et par ma bouche vous l’a dit.

Mais ce que j’ai souffert pendant ce jour maudit,

Ce que j’ai sangloté, crié, gémi, personne,

Pas même vous qui me broyez, ne le soupçonne.

LA COMTESSE

Je vous sais gré, vraiment, de cet amour discret

Qui gémit en silence et sanglote en secret.

Mais, aux jours de péril, un amour qui se cache

Me paraît bien timide et peut-être un peu lâche.

JACQUES DE VALDEROSE

Lâche ! que voulez-vous que je fasse ?

LA COMTESSE

En ce cas,

Un homme un peu hardi ne le demande pas.

JACQUES DE VALDEROSE

Je ne vous comprends point.

LA COMTESSE, violemment

Tu n’oses pas comprendre.

JACQUES DE VALDEROSE

J’ai l’esprit affolé.

LA COMTESSE

Certes ! et le cœur bien tendre.

Lorsqu’une biche attend aux profondeurs du bois,

On voit les cerfs se battre et se briser leurs bois.

JACQUES DE VALDEROSE

Mais que voulez-vous dire ?

LA COMTESSE

Il faut que je vous aide :

Quand on aime une femme, on hait qui la possède.

JACQUES DE VALDEROSE

Le comte ! mais que faire ? Allez, j’y songe aussi.

LA COMTESSE

Lui n’hésiterait pas s’il te trouvait ici.

Puisqu’on change de rôle, écoute, et comprends vite.

Je ne répète pas la chose une fois dite.

Moi, je n’ai point assez de place dans le cœur

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