Octave Mirbeau - Le journal d’une femme de chambre

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Le journal d’une femme de chambre: краткое содержание, описание и аннотация

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Célestine entre dans sa nouvelle place de femme de chambre, en province, au service de M. et Mme Lanlaire et aux côtés de la cuisinière Marianne et du palefrenier Joseph. Elle se souvient de ses anciens maîtres, comme ce vieillard fasciné par les bottines, ou cette vieille femme qui va s'encanailler, ou encore cette épouse qui attend chaque nuit d'être honorée par son mari. Célestine est mise au courant de tous les ragots de la ville par les autres servantes: Madame est une femme acariâtre et Monsieur, coureur de jupons, se laisse dominer par elle. Leurs voisins – un vieux capitaine et sa servante, Rose, qui lui sert de maîtresse – les détestent. À la nouvelle de la mort de sa mère, Célestine se remémore son enfance et sa première expérience amoureuse. Monsieur entreprend Célestine, qui le repousse…

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Tout d’abord, après tant de secousses, malgré la mauvaise nourriture, les culottes de l’aumônier, le peu de liberté, malgré tout ce que je pouvais deviner d’exploitation âpre, je goûtai une réelle douceur dans ce calme, dans ce silence… Je ne raisonnais pas trop… Un besoin de prier était en moi. Le remords, ou plutôt la lassitude de ma conduite passée m’incitait aux fervents repentirs… Plusieurs fois de suite, je me confessai à l’aumônier, celui-là même dont j’avais raccommodé les sales culottes, ce qui faisait naître en moi, tout de même, en dépit de ma sincère piété, des pensées irrévérencieuses et folâtres… C’était un drôle de bonhomme que cet aumônier, tout rond, tout rouge, un peu rude de manières et de langage, et qui sentait le vieux mouton. Il m’adressait des questions étranges, insistait de préférence sur mes lectures.

– De l’Armand Silvestre?… Oui… Ah!… Eh, mon Dieu! c’est cochon sans doute… Je ne vous donne pas ça pour l’ Imitation … non… Mais ça n’est pas dangereux… Ce qu’il ne faut pas lire, ce sont les livres impies… les livres contre la religion… tenez, par exemple Voltaire… Ça, jamais… Ne lisez jamais du Voltaire… c’est un péché mortel… ni du Renan… ni de l’Anatole France… Voilà qui est dangereux…

– Et Paul Bourget, mon père?…

– Paul Bourget!… Il entre dans la bonne voie… je ne dis pas non… je ne dis pas non… Mais son catholicisme n’est pas sincère… pas encore; du moins il est très mêlé… Ça me fait l’effet, votre Paul Bourget, d’une cuvette… oui, là… d’une cuvette où l’on s’est lavé n’importe quoi… et où nagent, parmi du poil et de la mousse de savon… les olives du Calvaire… Il faut attendre, encore… Huysmans, tenez… c’est raide… ah! sapristi, c’est très raide… mais orthodoxe…

Et il me disait encore:

– Oui… Ah!… Vous faisiez des folies de votre corps?… Ça n’est pas bien… Mon Dieu!… c’est toujours mal… Mais, pécher pour pécher, encore faut-il mieux pécher avec ses maîtres… quand ce sont des personnes pieuses… que toute seule, ou bien avec des gens de même condition que soi… C’est moins grave… ça irrite moins le bon Dieu… Et peut-être que ces personnes ont des dispenses… Beaucoup ont des dispenses…

Comme je lui nommais M. Xavier et son père:

– Pas de noms… s’écriait-il… je ne vous demande pas de noms… ne me dites jamais de noms… Je ne suis point de la police… D’ailleurs, ce sont des personnes riches et respectables que vous me nommez-là… des personnes extrêmement religieuses… Par conséquent, c’est vous qui avez tort… vous qui vous insurgez contre la morale et contre la société…

Ces conversations ridicules et surtout ces culottes dont je ne parvenais pas à effacer, dans mon esprit, l’importune et trop humaine image, refroidirent considérablement mon zèle religieux, mes ardeurs de repentie. Le travail aussi m’agaça. Il me donnait la nostalgie de mon métier. J’avais des désirs impatients de m’évader de cette prison, de retourner aux intimités des cabinets de toilette. Je soupirais après les armoires, pleines de lingeries odorantes, les garde-robes où bouffent les taffetas, où craquent les satins et les velours si doux à manier… et les bains où, sur les chairs blondes, moussent les savons onctueux. Et les histoires de l’office, et les aventures imprévues, le soir dans l’escalier et dans les chambres!… C’est curieux, vraiment… Quand je suis en place, ces choses-là me dégoûtent; quand je suis sans place, elles me manquent… J’étais lasse aussi, lasse à l’excès, écœurée de ne manger depuis huit jours que des confitures faites avec des groseilles tournées, dont les bonnes sœurs avaient acheté un lot au marché de Levallois. Tout ce que les saintes femmes pouvaient arracher au tombereau d’ordures, c’était bon pour nous…

Ce qui acheva de m’irriter ce fut l’évidente, la persistante effronterie avec laquelle nous étions exploitées. Leur truc était simple et c’est à peine si elles le dissimulaient. Elles ne plaçaient que les filles incapables de leur être utiles. Celles dont elles pouvaient tirer un profit quelconque, elles les gardaient prisonnières, abusant de leurs talents, de leur force, de leur naïveté. Comble de la charité chrétienne, elles avaient trouvé le moyen d’avoir des domestiques, des ouvrières qui les payassent et qu’elles dépouillaient, sans un remords, avec un inconcevable cynisme, de leurs modestes ressources, de leurs toutes petites économies, après avoir gagné sur leur travail… Et les frais couraient toujours.

Je me plaignis d’abord faiblement, ensuite plus rudement qu’elles ne m’eussent pas appelée, une seule fois, au parloir. Mais à toutes mes plaintes elles répondaient, les saintes-nitouches:

– Un peu de patience, ma chère enfant… Nous pensons à vous, ma chère enfant… pour une place excellente… nous cherchons, pour vous, une place exceptionnelle… Nous savons ce qui vous convient… Il ne s’en est pas encore présenté une seule, comme nous la voulons pour vous, comme vous la méritez…

Les jours, les semaines s’écoulaient; les places n’étaient jamais assez bonnes, assez exceptionnelles pour moi… Et les frais couraient toujours.

Bien qu’il y eût une surveillante au dortoir, il s’y passait, chaque nuit, des choses à faire frémir. Dès que la surveillante avait terminé sa ronde et que tout semblait dormir, alors on voyait des ombres blanches se lever, glisser, entrer dans des lits, sous les rideaux refermés… Et l’on entendait de petits bruits de baisers étouffés, de petits cris, de petits rires, de petits chuchotements… Elles ne se gênaient guères, les camarades… À la lueur trouble et tremblante de la lampe qui pendait du plafond au milieu du dortoir, bien des fois, j’ai assisté à des scènes d’une indécence farouche et triste… Les bonnes sœurs, saintes femmes, fermaient les yeux pour ne rien voir, se bouchaient les oreilles pour ne rien entendre… Ne voulant point de scandale chez elles – car elles eussent été obligées de renvoyer les coupables – elles toléraient ces horreurs, en feignant de les ignorer… Et les frais couraient toujours.

Heureusement, au plus fort de mes ennuis, j’eus la joie de voir entrer dans l’établissement une petite amie, Clémence, que j’appelais Cléclé… et que j’avais connue dans une place, rue de l’Université… Cléclé était charmante, toute blonde, toute rose et délurée… et d’une vivacité, d’une gaîté!… Elle riait de tout, acceptait tout, se trouvait bien partout. Dévouée et fidèle, elle n’avait qu’un plaisir: rendre service. Vicieuse jusque dans les moelles, son vice n’avait rien de répugnant, à force d’être gai, ingénu, naturel. Elle portait le vice comme une plante des fleurs, comme un cerisier des cerises… Son bavardage de gentil oiseau me fit oublier quelques jours mes embêtements, endormit mes révoltes… Comme nos deux lits étaient l’un près de l’autre, nous nous mîmes ensemble, dès la seconde nuit… Qu’est-ce que vous voulez?… L’exemple, peut-être… et, peut-être aussi le besoin de satisfaire une curiosité qui me trottait par la tête, depuis longtemps… C’était, du reste, la passion de Cléclé… depuis qu’elle avait été débauchée, il y a plus de quatre ans, par une de ses maîtresses, la femme d’un général…

Une nuit que nous étions couchées ensemble, elle me raconta à voix basse, avec de drôles de chuchotements, qu’elle sortait de chez un magistrat, à Versailles:

– Figure-toi qu’il n’y avait que des bêtes dans la turne… des chats, trois perroquets… un singe… deux chiens… Et il fallait soigner tout ça… Rien n’était assez bon pour eux… Nous, tu penses, on nous collait de vieux rogatons, kif-kif à la boîte… Eux, c’étaient des restes de volaille, des crèmes, des gâteaux, de l’eau d’Évian, ma chère!… Oui, elles ne buvaient que de l’eau d’Évian, les sales bêtes, à cause de la typhoïde dont il y avait une épidémie, à Versailles… Cet hiver, Madame eut le toupet d’enlever le poêle de ma chambre pour l’installer dans la pièce où couchaient le singe et les chats. Ainsi, tu crois?… Je les détestais, surtout un des chiens… une horreur de vieux carlin qui était toujours fourré sous mes jupons… bien que je le bourrasse de coups de pied… L’autre matin, Madame me surprit à le battre… Tu vois la scène… Elle me mit à la porte en cinq-secs… Et si tu savais, ma chère, ce chien…

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