Octave Mirbeau - Le journal d’une femme de chambre

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Le journal d’une femme de chambre: краткое содержание, описание и аннотация

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Célestine entre dans sa nouvelle place de femme de chambre, en province, au service de M. et Mme Lanlaire et aux côtés de la cuisinière Marianne et du palefrenier Joseph. Elle se souvient de ses anciens maîtres, comme ce vieillard fasciné par les bottines, ou cette vieille femme qui va s'encanailler, ou encore cette épouse qui attend chaque nuit d'être honorée par son mari. Célestine est mise au courant de tous les ragots de la ville par les autres servantes: Madame est une femme acariâtre et Monsieur, coureur de jupons, se laisse dominer par elle. Leurs voisins – un vieux capitaine et sa servante, Rose, qui lui sert de maîtresse – les détestent. À la nouvelle de la mort de sa mère, Célestine se remémore son enfance et sa première expérience amoureuse. Monsieur entreprend Célestine, qui le repousse…

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Ce qui me stupéfiait, ce n’était pas la proposition en elle-même, – je l’attendais depuis longtemps, – c’était la forme imprévue que Monsieur lui donnait. Pourtant, je gardai tout mon sang-froid. Et désireuse d’humilier ce vieux paillard, de lui montrer que je n’avais pas été la dupe des sales calculs de Madame et des siens, je lui cinglai, en pleine figure, ces mots:

– Et M. Xavier?… Dites-donc, il me semble que vous oubliez M. Xavier?… Qu’est-ce qu’il fera, lui, pendant que nous rigolerons à Lourdes, aux frais de la chrétienté?

Une lueur trouble… oblique… un regard de fauve surpris, s’alluma dans les ténèbres de ses yeux… Il balbutia:

– M. Xavier?

– Hé oui!…

– Pourquoi me parlez-vous de M. Xavier?… Il ne s’agit pas de M. Xavier… M. Xavier n’a rien à faire ici…

Je redoublai d’insolence…

– Votre parole?… Non, mais ne faites donc pas le malin… Suis-je gagée, oui ou non, pour coucher avec M. Xavier?… Oui, n’est-ce pas?… Eh bien, je couche avec lui… Mais vous?… Ah! non… ça n’est pas dans les conventions… Et puis… vous savez, mon petit père… vous n’êtes pas mon type.

Et je lui éclatai de rire au visage.

Il devint pourpre, ses yeux flambèrent de colère. Mais il ne crut pas prudent d’engager une discussion, pour laquelle j’étais terriblement armée. Il ramassa avec précipitation sa serviette et s’esquiva poursuivi par mes rires…

Le lendemain, à propos de rien, Monsieur m’adressa une observation grossière. Je m’emportai… Madame survint… Je devins folle de colère. La scène qui se passa entre nous trois fut tellement effrayante, tellement ignoble, que je renonce à la décrire. Je leur reprochai, en termes intraduisibles, toutes leurs saletés, toutes leurs infamies, je leur réclamai l’argent, prêté à M. Xavier. Ils écumaient. Je saisis un coussin et le lançai violemment à la tête de Monsieur.

– Allez-vous-en!… Sortez d’ici, tout de suite… tout de suite, hurlait Madame, qui menaçait de me déchirer le visage avec ses ongles…

– Je vous raye de ma société… vous ne faites plus partie de ma société… fille perdue… prostituée!… vociférait Monsieur, en bourrant, de coups de poing, sa serviette…

Finalement, Madame me retint mes huit jours, refusa de payer les quatre-vingt-dix francs de M. Xavier, m’obligea à lui rendre toutes les frusques qu’elle m’avait données…

– Vous êtes tous des voleurs… criai-je… vous êtes tous des maquereaux!…

Et je m’en allai, en les menaçant du commissaire de police et du juge de paix…

– Ah! c’est du potin que vous voulez. – Eh bien, allons-y, tas de fripouilles!

Hélas, le commissaire de police prétendit que cela ne le regardait pas. Le juge de paix m’engagea à étouffer l’affaire. Il expliqua:

– D’abord, Mademoiselle, on ne vous croira pas… Et c’est juste, remarquez bien… Que deviendrait la société si un domestique pouvait avoir raison d’un maître?… Il n’y aurait plus de société, Mademoiselle… ce serait l’anarchie…

Je consultai un avoué: il me demanda deux cents francs. J’écrivis à M. Xavier: il ne me répondit pas… Alors je fis le compte de mes ressources… Il me restait trois francs cinquante… et le pavé de la rue.

XIII

13 novembre.

Et je me revois à Neuilly, chez les sœurs de Notre-Dame des Trente-six-Douleurs, espèce de maison de refuge, en même temps que bureau de placement, pour les bonnes. C’est un bel établissement – mâtiche – à façade blanche, au fond d’un grand jardin. Dans le jardin orné, tous les cinquante pas, de statues de la Vierge, s’élève une petite chapelle toute neuve et somptueuse, bâtie avec l’argent des quêtes. De grands arbres l’entourent. Et, toutes les heures, on entend tinter les cloches… C’est si gentil d’entendre tinter les cloches… ça remue dans le cœur des choses oubliées et si anciennes!… Quand les cloches tintent, je ferme les yeux, j’écoute, et je revois des paysages que je n’ai jamais vus peut-être et que je reconnais tout de même, des paysages très doux, imprégnés de tous les souvenirs transformés de l’enfance et de la jeunesse… et des binious… et, sur la lande, au bord des grèves, des déroulées lentes de foules en fête… Ding… din… dong!… Ça n’est pas très gai… ça n’est pas la même chose que la gaîté, c’est même triste au fond, triste comme de l’amour… Mais j’aime ça… À Paris, on n’entend jamais que la corne du fontainier et l’assourdissante trompette des tramways.

Chez les sœurs de Notre-Dame des Trente-six-Douleurs, on est logée dans des galetas de dortoirs, sous les combles; on est nourrie maigrement de viandes de rebut, de légumes gâtés, et l’on paie vingt-cinq sous par jour à l’Institution. C’est-à-dire qu’elles retiennent, quand elles vous ont placée, ces vingt-cinq sous sur vos gages… Elles appellent ça vous placer pour rien. En outre, il faut travailler, depuis six heures du matin jusqu’à neuf heures du soir, comme les détenues des maisons centrales… Jamais de sorties… Les repas et les exercices religieux remplacent les récréations… Ah! elles ne s’embêtent pas, les bonnes sœurs, comme dirait M. Xavier… et leur charité est un fameux truc… Elles vous posent un lapin, quoi!… Mais voilà… je serai bête toute ma vie… Les dures leçons de choses, les malheurs ne m’apprennent jamais rien, ne me servent de rien… J’ai l’air comme ça de crier, de faire le diable et, finalement, je suis toujours roulée par tout le monde.

Plusieurs fois, des camarades m’avaient parlé des sœurs de Notre-Dame des Trente-six-Douleurs:

– Oui, ma chère, paraît qu’il ne vient que de chics types dans la boîte… des comtesses… des marquises… On peut tomber sur des places épatantes.

Je le croyais… Et puis, dans ma détresse, je m’étais souvenue avec attendrissement, nigaude que je suis, des années heureuses, passées chez les petites sœurs de Pont-Croix… Du reste, il fallait bien aller quelque part… Quand on n’a pas le sou, on ne fait pas la fière…

Lorsque j’arrivai là, il y avait une quarantaine de bonnes… Beaucoup venaient de très loin, de Bretagne, d’Alsace, du Midi, n’ayant encore servi nulle part, et gauches, empotées, le teint plombé, avec des mines sournoises et des yeux singuliers qui, par-dessus les murs du couvent, s’ouvraient sur le mirage de Paris, là-bas… Les autres, plus à la coule, sortaient de place, comme moi.

Les sœurs me demandèrent d’où je venais, ce que je savais faire, si j’avais de bons certificats, s’il me restait de l’argent. Je leur contai des blagues et elles m’accueillirent, sans plus de renseignements, en disant:

– Cette chère enfant!… nous lui trouverons une bonne place.

Toutes, nous étions leurs «chères enfants». En attendant cette bonne place promise, chacune de ces chères enfants était occupée à quelque ouvrage, selon ses aptitudes. Celles-ci faisaient la cuisine et le ménage; celles-là travaillaient au jardin, bêchaient la terre, comme des terrassiers… Moi, je fus mise tout de suite à la couture, ayant, disait la sœur Boniface, les doigts souples et l’air distingué… Je commençai par ravauder les culottes de l’aumônier et les caleçons d’une espèce de capucin qui, dans le moment, prêchait une retraite à la chapelle… Ah! ces culottes!… Ah! ces caleçons!… Pour sûr qu’ils ne ressemblaient pas à ceux de M. Xavier… Ensuite, l’on me confia des besognes moins ecclésiastiques, tout à fait profanes, des ouvrages de fine et délicate lingerie, par quoi je me retrouvai dans mon élément… Je participai à la confection d’élégants trousseaux de mariage, de riches layettes, commandés aux bonnes sœurs par des dames charitables et riches qui s’intéressaient à l’établissement.

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