Romain Rolland - Jean-Christophe Tome II

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Vaste roman cyclique, ce roman fleuve est un signe d'amour et d'espoir adressé à la génération suivante. Le héros, un musicien de génie, doit lutter contre la médiocrité du monde. Mêlant réalisme et lyrisme, cette fresque est le tableau du monde de la fin du XIXème siècle au début du vingtième.

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Cependant, les compositions qu’il écrivait alors étaient bien loin de l’exprimer complètement, parce qu’il était lui-même bien loin de s’être découvert. Il se cherchait à travers l’amas de sentiments acquis que l’éducation impose à l’enfant, comme une seconde nature. Il n’avait que des intuitions de son être véritable, faute d’avoir encore ressenti les passions de l’adolescence, qui dégagent la personnalité de ses vêtements d’emprunt, comme un coup de tonnerre purge le ciel des vapeurs qui l’enveloppent. D’obscurs et puissants pressentiments se mêlaient en lui aux réminiscences étrangères, dont il ne pouvait se défaire. Il s’irritait de ces mensonges. Il se désolait de voir combien ce qu’il écrivait était inférieur à ce qu’il pensait. Il doutait amèrement de lui. Mais il ne pouvait se résigner à cette stupide défaite; il s’enrageait à faire mieux, à écrire de grandes choses. Et toujours il échouait. Après un instant d’illusion, pendant qu’il écrivait, il s’apercevait que ce qu’il avait écrit ne valait rien; il le déchirait, il le brûlait. Et, pour achever sa honte, il fallait qu’il vît conservées, sans pouvoir les anéantir, ses œuvres officielles, les plus médiocres de toutes, – le concerto: l’Aigle royal , pour l’anniversaire du prince, et la cantate: l’Hymen de Pallas , écrite à l’occasion du mariage de la princesse Adélaïde, – publiées à grands frais, en éditions de luxe, qui perpétuaient son imbécillité pour les siècles à venir: – car il croyait aux siècles à venir… Il en pleurait d’humiliation.

Fiévreuses années! Nul répit, nulle relâche. Rien qui fasse diversion à ce labeur affolant. Point de jeux, point d’amis. Comment en aurait-il? L’après-midi, à l’heure où les autres enfants s’amusent, le petit Christophe, le front plissé par l’attention, est assis à son pupitre d’orchestre, dans la salle de théâtre poussiéreuse et mal éclairée. Et le soir, quand les autres enfants sont couchés, il est encore là, affaissé sur sa chaise et crispé de fatigue.

Aucune intimité avec ses frères. Le cadet, Ernst, avait douze ans: c’était un petit vaurien, vicieux et effronté, qui passait ses journées avec quelques chenapans de sa sorte, et qui, dans leur société, avait pris non seulement des façons déplorables, mais des honteuses habitudes, dont l’honnête Christophe, qui n’aurait même pu en concevoir l’idée, s’était aperçu un jour avec horreur. L’autre, Rodolphe, le favori de l’oncle Théodore, se destinait au commerce. Il était rangé, tranquille, mais sournois; il se croyait très supérieur à Christophe, et n’admettait pas son autorité sur la maison, bien qu’il trouvât naturel de manger son pain. Il avait épousé les rancunes de Théodore et de Melchior contre lui, et il répétait leurs racontars ridicules. Aucun des deux frères n’aimait la musique; et Rodolphe affectait de la mépriser, comme son oncle, par esprit d’imitation. Gênés par la surveillance et les semonces de Christophe, qui prenait au sérieux son rôle de chef de famille, les deux petits avaient tenté de se révolter; mais Christophe avait de bons poings et la conscience de son droit: il faisait marcher rondement ses cadets. Ils n’en faisaient pas moins de lui ce qu’ils voulaient; ils abusaient de sa crédulité, ils lui tendaient des panneaux, où il ne manquait jamais de tomber; ils lui extorquaient de l’argent, mentaient impudemment, et se moquaient de lui derrière son dos. Le bon Christophe se laissait toujours prendre; il avait un tel besoin d’être aimé qu’un mot affectueux suffisait pour désarmer sa rancune. Il leur eût tout pardonné, pour un peu d’amour. Mais sa confiance était cruellement ébranlée, depuis qu’il les avait entendus rire de sa bêtise, après une scène d’embrassements hypocrites qui l’avait ému jusqu’aux larmes: ce dont ils avaient profité pour le dépouiller d’une montre en or, cadeau du prince, qu’ils convoitaient. Il les méprisait, et pourtant continuait à se laisser duper, par un penchant incorrigible à croire et à aimer. Il le savait, il se mettait en rage contre lui-même, et il rouait de coups ses frères, quand il découvrait, une fois de plus, qu’ils s’étaient joués de lui. Après quoi, il avalait de nouveau le premier hameçon qu’il leur plaisait de lui jeter.

Une plus amère souffrance lui était réservée. Il apprit par d’officieux voisins que son père disait du mal de lui. Après avoir été glorieux des succès de son fils, Melchior avait la honteuse faiblesse d’en devenir jaloux. Il cherchait à les rabaisser. C’était bête à pleurer. On ne pouvait que hausser les épaules; il n’y avait même pas à se fâcher: car il était inconscient de ce qu’il faisait, et aigri par sa déchéance. Christophe se taisait; il eût craint, s’il parlait, de dire des choses trop dures; mais il avait le cœur ulcéré.

Tristes réunions, que ces soupers de famille, le soir, autour de la lampe, sur la nappe tachée, au milieu des propos insipides et du bruit des mâchoires de ces êtres qu’il méprise, qu’il plaint, et qu’il aime malgré tout! Avec la brave maman, seule, Christophe sentait un lien de commune affection. Mais Louisa, ainsi que lui, s’exténuait tout le jour; et, le soir, elle était éteinte, elle ne disait presque rien et s’endormait sur sa chaise, après dîner, en reprisant des chaussettes. D’ailleurs, elle était si bonne qu’elle ne semblait pas faire de différence dans son affection entre son mari et ses trois fils; elle les aimait tous également. Christophe ne trouvait pas en elle la confidente dont il avait tant besoin.

Il s’enfermait en lui. Il se taisait pendant des jours entiers, accomplissant sa tâche monotone et harassante, avec une sorte de rage silencieuse. Un tel régime était dangereux, pour un enfant, à un âge de crise où l’organisme, plus sensible, est livré à toutes les causes de destruction et risque de se déformer pour le reste de la vie. La santé de Christophe en souffrit gravement. Il avait reçu des siens une solide charpente, une chair saine et sans tares. Mais ce corps vigoureux ne fit qu’offrir plus d’aliment à la douleur, quand l’excès des fatigues et des soucis précoces y eut ouvert une brèche par où elle put entrer. De très bonne heure, s’étaient annoncés chez lui des désordres nerveux. Il avait, tout petit, des évanouissements, des convulsions, des vomissements, quand il éprouvait une contrariété. Vers sept ou huit ans, à l’époque de ses débuts au concert, son sommeil était inquiet: il parlait, criait, riait, pleurait, en dormant; et cette disposition maladive se renouvelait, chaque fois qu’il avait des préoccupations vives. Puis ce furent de cruelles douleurs à la tête, tantôt des élancements dans la nuque et les côtés du crâne, tantôt un casque de plomb. Les yeux lui faisaient mal: c’étaient, par instants, des pointes d’aiguille qui s’enfonçaient dans l’orbite; il avait des éblouissements et ne pouvait plus lire, il devait s’arrêter pendant quelques minutes. La nourriture insuffisante ou malsaine et l’irrégularité des repas ruinaient son robuste estomac. Il était rongé par des douleurs d’entrailles, ou une diarrhée qui l’épuisait. Mais rien ne le faisait plus souffrir que son cœur: il était d’une irrégularité folle; tantôt il bondissait tumultueusement dans la poitrine, à croire qu’il allait se briser; tantôt il battait à peine et semblait près de s’arrêter. La nuit, la température de l’enfant avait des sautes effrayantes; elle passait sans transition de la grosse fièvre à l’anémie. Il brûlait, il tremblait de froid, il avait des angoisses, sa gorge se contractait, une boule dans le cou l’empêchait de respirer. – Naturellement, son imagination se frappa: il n’osait parler aux siens de ce qu’il ressentait; mais il l’analysait sans cesse, avec une attention qui grossissait ses souffrances ou en créait de nouvelles. Il se prêta, l’une après l’autre, toutes les maladies connues; il crut qu’il allait devenir aveugle; et comme il avait quelquefois des vertiges, en marchant, il craignait de tomber mort. – Toujours cette horrible peur d’être arrêté en chemin, de mourir avant l’âge, l’obsédait, l’accablait, le talonnait à la fois. Ah! s’il fallait mourir, au moins pas maintenant, pas avant d’être vainqueur!…

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