Romain Rolland - Jean-Christophe Tome II
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Le temps passait, et Christophe ne s’en apercevait pas. Diener, tout fier de la confiance que lui témoignait le jeune musicien, n’osait lui faire remarquer que l’heure de son dîner était déjà sonnée. Enfin il se crut obligé de le lui rappeler; mais Christophe, qui s’était engagé dans une montée au milieu des bois, répondit qu’il fallait d’abord arriver au sommet; et quand ils furent en haut, il s’allongea sur l’herbe, comme s’il avait l’intention d’y passer la journée. Après un quart d’heure, Diener, voyant qu’il ne semblait pas disposé à bouger, glissa de nouveau, timidement:
– Et votre dîner?
Christophe, étendu tout de son long, les mains derrière la tête, fit tranquillement:
– Zut!
Puis il regarda Otto, vit sa mine effarée, et se mit à rire:
– Il fait trop bon ici, expliqua-t-il. Je n’irai pas. Qu’ils m’attendent!
Il se souleva à moitié:
– Êtes-vous pressé? Non, n’est-ce pas? Savez-vous ce qu’il faut faire? Nous allons dîner ensemble. Je connais une auberge.
Diener aurait bien eu des objections à faire, non que personne l’attendît, mais parce qu’il lui était pénible de prendre une décision à l’improviste: il était méthodique et avait besoin de s’y préparer à l’avance. Mais la question de Christophe était posée d’un ton qui n’admettait guère la possibilité d’un refus. Il se laissa donc entraîner, et ils se remirent à causer.
À l’auberge, leur feu tomba. Ils étaient préoccupés tous deux de la grave question de savoir qui offrait le dîner à l’autre; et chacun, en secret, mettait son point d’honneur à ce que ce fût lui: Diener, parce qu’il était le plus riche, Christophe, parce qu’il était le plus pauvre. Ils n’y faisaient aucune allusion directe; mais Diener s’évertuait à affirmer son droit, par le ton d’autorité qu’il essayait de prendre, en commandant le menu. Christophe comprenait son intention; et il renchérissait sur lui en commandant d’autres plats recherchés; il voulait lui montrer qu’il était à son aise, autant que qui que ce fût. Et Diener ayant fait une nouvelle tentative, en tâchant de s’attribuer le choix des vins, Christophe le foudroya du regard, et fit venir une bouteille d’un des crus les plus chers que l’on eût à l’auberge.
Attablés devant un repas considérable, ils en furent intimidés. Ils ne trouvaient plus rien à se dire; et ils mangeaient du bout des dents, gênés dans leurs mouvements. Ils s’apercevaient brusquement qu’ils étaient des étrangers l’un pour l’autre, et ils se surveillaient. Ils firent de vains efforts pour ranimer la conversation: elle retombait aussitôt. La première demi-heure fut d’un ennui mortel. Heureusement, le repas fit bientôt son effet; et les deux convives se regardèrent avec plus de confiance. Christophe surtout, qui n’était pas accoutumé à de pareilles bombances, devint singulièrement loquace. Il raconta les difficultés de sa vie; et Otto, sortant de sa réserve, avoua qu’il n’était pas heureux non plus. Il était faible et timide, et ses camarades en abusaient. Ils se moquaient de lui, ils ne lui pardonnaient pas de désapprouver leurs manières communes, ils lui jouaient de méchants tours. – Christophe serra les poings, et dit qu’il ne ferait pas bon pour eux recommencer en sa présence. – Otto était également incompris des siens. Christophe connaissait ce malheur; et ils s’apitoyèrent sur leurs communes infortunes. Les parents de Diener voulaient faire de lui un commerçant, le successeur de son père. Mais lui voulait être poète. Il serait poète, quand bien même il devrait s’enfuir de sa ville, comme Schiller, et affronter la misère! (D’ailleurs, la fortune de son père lui reviendrait tout entière, et elle n’était pas médiocre). Il avoua, en rougissant, qu’il avait déjà écrit des vers sur la tristesse de vivre; mais il ne put se décider à les dire malgré les prières de Christophe. À la fin, cependant, il en cita deux ou trois, en bredouillant d’émotion. Christophe les trouva sublimes. Ils s’admiraient mutuellement. Outre sa réputation musicale, la force de Christophe, sa hardiesse de façons en imposaient à Otto. Et Christophe était sensible à l’élégance d’Otto, à la distinction de ses manières, – tout est relatif en ce monde – et à son grand savoir, ce savoir qui lui manquait totalement et dont il avait soif.
Engourdis par le repas, les coudes sur la table, ils partaient et s’écoutaient parler l’un l’autre, avec des yeux attendris. L’après-midi s’avançait. Il fallait partir. Otto fit un dernier effort pour s’emparer de la note; mais Christophe le cloua sur place d’un regard mauvais, qui lui enleva tout désir d’insister. Christophe n’avait qu’une inquiétude: c’était qu’on ne lui demandât plus que ce qu’il possédait; il eût donné sa montre, plutôt que d’en rien avouer à Otto. Mais il n’eut pas besoin d’en venir là; il lui suffit de dépenser pour ce dîner à peu près tout son argent du mois.
Ils redescendirent la colline. L’ombre du soir commençait à se répandre à travers le bois de sapins; les cimes flottaient encore dans la lumière rosée; elles ondulaient gravement, avec un bruit de houle; le tapis d’aiguilles violettes amortissait le son des pas. Ils se taisaient. Christophe voulait parler, une angoisse l’oppressait. Il s’arrêta un moment, et Otto fit comme lui. Tout était silencieux. Des mouches bourdonnaient très haut, dans un rayon de soleil. Une branche sèche tomba. Christophe saisit la main d’Otto, et demanda, d’une voix qui tremblait:
– Est-ce que vous voulez être mon ami?
Otto murmura:
– Oui.
Ils se serrèrent la main; leur cœur palpitait. Ils osaient à peine se regarder.
Après un moment, ils se remirent en marche. Ils étaient à quelques pas l’un de l’autre, et ils ne se dirent plus rien jusqu’à la lisière du bois: ils avaient peur d’eux-mêmes et de leur mystérieux émoi; ils allaient très vite et ne s’arrêtèrent plus, qu’ils ne fussent sortis de l’ombre des arbres. Là, ils se rassurèrent et se reprirent la main. Ils admiraient le soir limpide qui tombait, et ils parlaient par mots entrecoupés.
Sur le bateau, assis à l’avant, dans l’ombre lumineuse, ils essayèrent de causer de choses indifférentes; mais ils n’écoutaient pas ce qu’ils disaient; ils étaient baignés d’une lassitude heureuse. Ils n’éprouvaient le besoin, ni de parler, ni de se donner la main, ni même de se regarder: ils étaient l’un près de l’autre…
Près d’arriver, ils convinrent de se retrouver le dimanche suivant. Christophe reconduisit Otto jusqu’à sa porte. À la lueur du bec de gaz, ils se sourirent timidement, et se balbutièrent un au revoir ému. Ils furent soulagés de se quitter, tant ils étaient harassés de la tension où ils vivaient depuis quelques heures, et de la peine que leur coûtait le moindre mot qui rompît le silence.
Christophe revint seul dans la nuit. Son cœur chantait: «J’ai un ami, j’ai un ami!» Il ne voyait rien. Il n’entendait rien. Il ne pensait à rien autre.
Il tombait de sommeil et s’endormit à peine rentré. Mais il fut réveillé deux ou trois fois dans la nuit, comme par une idée fixe. Il se répétait: «J’ai un ami»; et il se rendormait.
Le matin venu, il lui sembla qu’il avait rêvé tout cela. Pour s’en prouver la réalité, il entreprit de se rappeler les moindres détails de la journée précédente. Il s’absorbait encore dans cette occupation, pendant qu’il donnait ses leçons; l’après-midi, il était si distrait à la répétition d’orchestre que c’est à peine, si, en sortant, il se souvenait de ce qu’il avait joué.
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