Romain Rolland - Jean-Christophe Tome II

Здесь есть возможность читать онлайн «Romain Rolland - Jean-Christophe Tome II» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Классическая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Jean-Christophe Tome II: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Jean-Christophe Tome II»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Vaste roman cyclique, ce roman fleuve est un signe d'amour et d'espoir adressé à la génération suivante. Le héros, un musicien de génie, doit lutter contre la médiocrité du monde. Mêlant réalisme et lyrisme, cette fresque est le tableau du monde de la fin du XIXème siècle au début du vingtième.

Jean-Christophe Tome II — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Jean-Christophe Tome II», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Une heure seulement avant de reprendre le train, ils se dégelèrent. Au fond du bois, un chien donnait de la voix, il chassait pour son compte. Christophe proposa de se cacher sur le parcours, pour tâcher de voir la bête poursuivie. Ils coururent au milieu des fourrés. Le chien s’éloignait et se rapprochait. Ils allaient à droite, à gauche, avançaient, revenaient sur leurs pas. Les aboiements devenaient plus forts; le chien s’étranglait d’impatience dans son cri de carnage; il arrivait vers eux. Christophe et Otto, couchés sur les feuilles mortes, dans l’ornière d’un sentier, attendaient, ne respirant plus. Les aboiements se turent; le chien avait perdu la piste; on l’entendit japper encore une fois, au loin; puis, le silence descendit sur les bois. Plus un bruit: seul, le grouillement mystérieux des millions d’êtres, des insectes et des vers, qui rongent sans répit et détruisent la forêt, – souffle régulier de la mort, qui ne s’arrête jamais. Les enfants écoutaient, et ils ne bougeaient pas. Juste au moment où, découragés, ils se relevaient pour dire: «C’est fini. Il ne viendra pas», – un petit lièvre pointa hors des fourrés; il venait droit sur eux: ils le virent en même temps et poussèrent un hurlement de joie. Le lièvre bondit sur place et sauta de côté: ils le virent plonger dans les taillis, cul par-dessus tête; le frôlement des feuilles froissées s’effaça comme un sillage sur la surface de l’eau. Bien qu’ils eussent regret d’avoir crié, cette aventure les mit en joie. Ils se tordaient de rire, en pensant au bond effarouché du lièvre, et Christophe l’imita d’une façon grotesque. Otto fit de même. Puis ils se poursuivirent. Otto faisait le lièvre, et Christophe le chien; ils dévalèrent bois et prés, passant à travers les haies et sautant par-dessus les fossés. Un paysan vociféra contre eux, parce qu’ils s’étaient lancés au milieu d’un champ de seigle; ils ne s’arrêtèrent pas. Christophe imitait les aboiements enroués du chien avec une telle perfection que Otto pleurait de rire. Enfin, ils se laissèrent rouler le long d’une pente, en criant comme des fous. Quand ils ne purent plus articuler un son, ils s’assirent et se regardèrent avec des yeux rieurs. Ils étaient tout à fait heureux maintenant et satisfaits d’eux-mêmes. C’est qu’ils n’essayaient plus de jouer aux amis héroïques; ils étaient franchement ce qu’ils étaient: deux enfants.

Ils revinrent bras dessus, bras dessous, en chantant des chansons dénuées de sens. Toutefois, au moment de rentrer en ville, ils jugèrent bon de reprendre leurs rôles; et, sur le dernier arbre du bois, ils gravèrent leurs initiales enlacées. Mais leur bonne humeur eut raison de la sentimentalité; et dans le train de retour, ils éclataient de rire, chaque fois qu’ils se regardaient. Ils se quittèrent, en se persuadant qu’ils avaient passé une journée «colossalement ravissante» ( kolossal entzückend ); et cette conviction s’affirma dès qu’ils se retrouvèrent seuls.

*

Ils reprirent leur œuvre de construction patiente et ingénieuse, plus que celle des abeilles: car ils parvenaient à façonner avec quelques bribes de souvenirs médiocres une image merveilleuse d’eux-mêmes et de leur amitié. Après s’être idéalisés toute la semaine, ils se revoyaient le dimanche; et, malgré la disproportion qu’il y avait entre la vérité et leur illusion, ils s’habituaient à ne la point remarquer.

Ils s’enorgueillissaient d’être amis. Le contraste de leurs natures les rapprochait. Christophe ne connaissait rien d’aussi beau que Otto, Ses mains fines, ses jolis cheveux, son teint frais, sa parole timide, la politesse de ses manières et le soin méticuleux de sa mise le ravissaient. Otto était subjugué par la force débordante et l’indépendance de Christophe. Habitué par une hérédité séculaire au respect religieux de toute autorité, il éprouvait une jouissance mêlée de peur à s’associer à un camarade aussi irrévérencieux de nature pour toute règle établie. Il avait un petit frisson de terreur voluptueuse, en l’entendant fronder les réputations de la ville et contrefaire impertinemment le grand-duc. Christophe s’apercevait de la fascination qu’il exerçait ainsi sur son ami; et il outrait son humeur agressive; il sapait, comme un vieux révolutionnaire, les conventions sociales et les lois de l’État. Otto écoutait, scandalisé et ravi; il s’essayait timidement à se mettre à l’unisson; mais il avait soin de regarder autour de lui si personne ne pouvait entendre.

Christophe ne manquait pas, dans leurs courses, de sauter les barrières d’un champ, aussitôt qu’il voyait un écriteau qui le défendait, ou bien il cueillait les fruits par-dessus les murs des propriétés. Otto était dans les transes qu’on ne les surprît; mais ces émotions avaient pour lui une saveur exquise; et le soir, quand il était rentré, il se croyait un héros. Il admirait craintivement Christophe. Son instinct d’obéissance trouvait à se satisfaire dans une amitié où il n’avait qu’à acquiescer aux volontés de l’autre, Jamais Christophe ne lui donnait la peine de prendre une décision: il décidait de tout, décrétait l’emploi des journées, décrétait même déjà l’emploi de la vie, faisant pour l’avenir de Otto, comme pour le sien, des plans qui ne souffraient point de discussion. Otto approuvait, un peu révolté d’entendre Christophe disposer de sa fortune, pour construire plus tard un théâtre de son invention. Mais il ne protestait pas, intimidé par l’accent dominateur de son ami et convaincu par sa conviction, que l’argent amassé par M. le Kommerzienrath Oscar Diener ne pouvait trouver un plus noble emploi. Christophe n’avait pas l’idée qu’il fît violence à la volonté de Otto. Il était despote d’instinct et n’imaginait pas que son ami pût vouloir autrement que lui. Si Otto avait exprimé un désir différent du sien, il n’eût hésité à lui sacrifier ses préférences personnelles. Il lui eût sacrifié bien davantage. Il était dévoré du désir de s’exposer pour lui. Il souhaitait passionnément qu’une occasion se présentât de mettre son amitié à l’épreuve. Il espérait, dans ses promenades, rencontrer quelque danger et se jeter au-devant. Il fût mort avec délices pour Otto. En attendant, il veillait sur lui avec une sollicitude inquiète, il lui donnait la main dans les mauvais pas comme à une petite fille, il avait peur qu’il ne fût las, il avait peur qu’il n’eût chaud, il avait peur qu’il n’eût froid; il enlevait son veston pour le lui jeter sur les épaules, quand ils s’asseyaient sous un arbre; il lui portait son manteau, quand ils marchaient; il l’eût porté lui-même. Il le couvait des yeux, comme un amoureux. Et à vrai dire, il était amoureux.

Il ne le savait pas, ne sachant pas encore ce que c’était que l’amour. Mais par instants, quand ils étaient ensemble, il était pris d’un trouble étrange, – le même qui l’avait étreint, le premier jour de leur amitié, dans le bois de sapins; – des bouffées lui montaient à la face, lui mettaient le sang aux joues. Il avait peur. D’un accord instinctif, les deux enfants s’écartaient craintivement l’un de l’autre, se fuyaient, restaient en arrière, en avant, sur la route; ils feignaient d’être occupés à chercher des mûres dans les buissons; et ils ne savaient pas ce qui les inquiétait.

C’était surtout dans leurs lettres que ces sentiments s’exaltaient. Ils ne risquaient pas d’être contredits par les faits; rien ne venait gêner leurs illusions, ni les intimider. Ils s’écrivaient maintenant, deux ou trois fois par semaine, dans un style d’un lyrisme passionné. À peine s’ils parlaient des événements réels. Ils agitaient de graves problèmes sur un ton apocalyptique, qui passait sans transition de l’enthousiasme au désespoir. Ils s’appelaient: «mon bien, mon espoir, mon aimé, mon moi- même.» Ils faisaient une consommation effroyable du mot: «âme». Ils peignaient avec des couleurs tragiques la tristesse de leur sort, et s’affligeaient de jeter dans l’existence de leur ami le trouble de leur destinée.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Jean-Christophe Tome II»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Jean-Christophe Tome II» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Jean-Christophe Grangé - La Terre des morts
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Kaïken
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Miserere
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Le Passager
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - L'Empire des loups
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Le concile de pierre
Jean-Christophe Grangé
Stefan Zweig - Romain Rolland
Stefan Zweig
Отзывы о книге «Jean-Christophe Tome II»

Обсуждение, отзывы о книге «Jean-Christophe Tome II» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.