Romain Rolland - Jean-Christophe Tome II

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Vaste roman cyclique, ce roman fleuve est un signe d'amour et d'espoir adressé à la génération suivante. Le héros, un musicien de génie, doit lutter contre la médiocrité du monde. Mêlant réalisme et lyrisme, cette fresque est le tableau du monde de la fin du XIXème siècle au début du vingtième.

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De retour à la maison, il vit une lettre qui l’attendait. Il n’eut pas besoin de se demander d’où elle venait. Il courut s’enfermer dans sa chambre pour la lire. Elle était écrite sur du papier bleu pâle, d’une écriture appliquée, longue, indécise, avec des paraphes très corrects:

«Cher monsieur Christophe,

– oserai-je dire très honoré ami?

«Je pense beaucoup à notre partie d’hier, et je vous remercie immensément de vos bontés pour moi. Je vous suis tellement reconnaissant de tout ce que vous avez fait, et de vos bonnes paroles, et de la ravissante promenade, et du dîner excellent! Je suis fâché seulement que vous ayez dépensé tant d’argent pour ce dîner. Quelle superbe journée! N’est-ce pas qu’il y a quelque chose de providentiel dans cette étonnante rencontre? Il me semble que c’est le Destin lui-même qui a voulu nous réunir. Comme je me réjouis de vous revoir dimanche! J’espère que vous n’aurez pas eu trop de désagréments, pour avoir manqué le dîner de monsieur le Hofmusikdirektor . Je serais si fâché que vous eussiez des contrariétés à cause de moi!

«Je suis pour toujours, très cher monsieur Christophe, votre très dévoué serviteur et ami.

«Otto Diener.

«P.-S. – Ne venez pas, s’il vous plaît, dimanche, me prendre à la maison. Il vaut mieux, si vous le permettez, que nous nous rencontrions au Schlossgarten

Christophe lut cette lettre, les larmes aux yeux; il la baisa; il éclata de rire; il fit une cabriole sur son lit. Puis il courut à sa table et prit la plume pour répondre sur-le-champ. Il n’aurait pu attendre une minute. Mais il n’avait pas l’habitude d’écrire; il ne savait comment exprimer ce qui lui gonflait le cœur; il crevait le papier avec sa plume et noircissait d’encre ses doigts; il trépignait d’impatience. Enfin, après avoir tiré la langue et usé cinq ou six brouillons, il réussit à écrire, en lettres difformes qui s’en allaient dans tous les sens, et avec d’énormes fautes d’orthographe:

«Mon âme! Comment oses-tu parler de reconnaissance, parce que je t’aime? Ne t’ai-je pas dit combien j’étais triste et seul avant de te connaître? Ton amitié m’est le plus grand des biens. Hier j’ai été heureux, heureux! C’est la première fois de ma vie. Je pleure de joie en lisant ta lettre. Oui, n’en doute pas, mon aimé, c’est le Destin qui nous rapproche; il veut que nous soyons unis pour accomplir de grandes choses. Amis! Quel mot délicieux! Se peut-il que j’aie enfin un ami? Oh! tu ne me quitteras plus, n’est-ce pas? Tu me resteras fidèle? Toujours! Toujours!… Comme il sera beau de grandir ensemble, de travailler ensemble, de mettre en commun, moi mes lubies musicales, toutes ces bizarres choses qui me trottent par la tête, et toi ton intelligence et ta science étonnante! Combien tu sais de choses! Je n’ai jamais vu un homme aussi intelligent que toi! Il y a des moments où je suis inquiet: il me semble que je ne suis pas digne de ton amitié. Tu es si noble et si accompli, et je te suis si reconnaissant d’aimer un être grossier comme moi!… Mais non! je viens de le dire, il ne faut point parler de reconnaissance. En amitié, il n’y a ni obligés, ni bienfaiteurs. De bienfaits je n’en accepterais pas! Nous sommes égaux, puisque nous nous aimons. Qu’il me tarde de te voir! Je n’irai pas te prendre à ta maison, puisque tu ne le veux pas, – quoique, à vrai dire, je ne comprenne pas toutes ces précautions; – mais tu es le plus sage, tu as certainement raison…

«Un mot seulement! Ne parle plus jamais d’argent. Je hais l’argent: le mot, et la chose. Si je ne suis pas riche, je le suis toujours assez pour fêter mon ami; et c’est ma joie de donner tout ce que j’ai pour lui. Ne ferais-tu pas de même? Et, si j’en avais besoin, ne me donnerais-tu pas ta fortune entière? – Mais cela ne sera jamais! J’ai de bons poings et une bonne tête, et je saurai toujours gagner le pain que je mange. – À dimanche! – Mon Dieu! Toute une semaine sans te voir! Et, il y a deux jours, je ne te connaissais point! Comment ai-je pu vivre si longtemps sans toi?

«Le batteur de mesure a essayé de grogner. Mais ne t’en soucie pas plus que moi! Que me font les autres? Je méprise ce qu’ils pensent et ce qu’ils penseront jamais de moi. Il n’y a que toi qui m’importes. Aime-moi bien, mon âme, aime-moi comme je t’aime!… Je ne puis te dire combien je t’aime. Je suis tien, tien, de l’ongle à la prunelle. À toi pour jamais.

«Christophe».

Christophe se rongea d’attente pendant le reste de la semaine. Il se détournait de son chemin et faisait de longs crochets, pour rôder du côté de la maison d’Otto, – non qu’il pensât le voir; mais la vue de sa maison suffisait à le faire pâlir et rougir d’émotion. Le jeudi, il n’y tint plus et envoya une seconde lettre, encore plus exaltée que la première. Otto y répondit, avec sentimentalité.

Le dimanche vint enfin, et Otto fut exact au rendez-vous. Mais il y avait près d’une heure que Christophe se dévorait d’impatience, en l’attendant sur la promenade. Il commençait à se tourmenter de ne pas le voir. Il tremblait qu’Otto fût malade; car il ne supposait pas un instant qu’Otto pût lui manquer de parole. Il répétait tout bas: «Mon Dieu! faites qu’il vienne!» Et il frappait les petits cailloux de l’allée avec une baguette; il se disait que, s’il manquait trois fois son coup, Otto ne viendrait pas, mais que, s’il touchait juste, Otto paraîtrait aussitôt. Et, malgré son attention et la facilité de l’épreuve, il venait de manquer son but trois fois, lorsqu’il aperçut Otto qui arrivait de son pas tranquille et posé: car Otto restait toujours correct, même quand il était le plus ému. Christophe courut à lui, et, la gorge sèche, lui dit bonjour. Otto répondit: bonjour; et ils ne trouvèrent plus rien à se dire, sinon que le temps était fort beau, et qu’il était dix heures cinq, ou six, à moins que ce ne fût dix heures dix, parce que l’horloge du château était toujours en retard.

Ils allèrent à la gare, et prirent le chemin de fer pour une station voisine, qui était un but d’excursion. En route, ils ne parvinrent pas à échanger dix mots. Ils essayèrent d’y suppléer par des regards éloquents: cela ne réussit pas mieux. Ils avaient beau vouloir se dire ainsi quels amis ils étaient: leurs yeux ne disaient rien du tout, ils jouaient la comédie. Christophe s’en aperçut avec humiliation. Il ne comprenait pas pourquoi il ne parvenait point à exprimer, ni même à sentir tout ce qui lui remplissait le cœur, une heure auparavant. Otto ne se rendait peut-être pas compte aussi clairement de cette malchance, parce qu’il était moins sincère et regardait en lui avec plus d’égards pour lui-même; mais il éprouvait un pareil désappointement. La vérité était que les deux enfants avaient, depuis huit jours, en l’absence l’un de l’autre, monté leurs sentiments à un diapason tel qu’il leur était impossible de les y maintenir dans la réalité, et qu’en se retrouvant, leur première impression devait être une déception: il en fallait rabattre. Mais ils ne pouvaient se résoudre à en convenir.

Ils errèrent tout le jour dans la campagne, sans réussir à secouer la contrainte maussade qui pesait sur eux. C’était jour de fête: les auberges et les bois étaient remplis d’une foule de promeneurs, – des familles de petits bourgeois, qui faisaient du bruit et mangeaient dans tous les coins. Cela ajoutait à leur mauvaise humeur; ils attribuaient à ces importuns l’impossibilité où ils étaient de retrouver l’abandon de la dernière promenade. Ils parlaient cependant, ils se donnaient grand mal pour trouver des sujets de conversation; ils avaient peur de s’apercevoir qu’ils n’avaient rien à se dire. Otto étalait sa science d’école. Christophe entrait dans des explications techniques sur les œuvres musicales et le jeu du violon. Ils s’assommaient l’un l’autre. Ils s’assommaient eux-mêmes en s’entendant parler. Et ils parlaient toujours, tremblant de s’arrêter: car il s’ouvrait alors des abîmes de silence qui les glaçaient. Otto avait envie de pleurer; et Christophe fut sur le point de le planter là et de se sauver, tant il avait de honte et d’ennui.

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