Romain Rolland - Jean-Christophe Tome II
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La victoire… l’idée fixe qui ne cesse de le brûler, sans qu’il s’en rende compte, qui le soutient à travers les dégoûts, les fatigues, le marais croupissant de cette vie! Conscience sourde et puissante de ce qu’il sera plus tard, de ce qu’il est déjà!… Ce qu’il est? Un enfant maladif et nerveux qui joue du violon à l’orchestre et écrit de médiocres concertos? – Non. Bien au delà de cet enfant. Ceci n’est que l’enveloppe, la figure d’un jour. Ceci n’est pas son Être. Il n’y a aucun rapport entre son Être profond et la forme présente de son visage et de sa pensée. Lui-même le sait bien. S’il se voit dans son miroir, il ne se reconnaît pas. Cette face large et rouge, ces sourcils proéminents, ces petits yeux enfoncés, ce nez court, gros du bout, aux narines dilatées, cette lourde mâchoire, cette bouche boudeuse, tout ce masque, laid et vulgaire, lui est étranger. Il ne se reconnaît pas davantage dans ses œuvres. Il se juge, il sait la nullité de ce qu’il fait, de ce qu’il est. Et pourtant il est sûr de ce qu’il sera et de ce qu’il fera. Il se reproche parfois cette certitude, comme un mensonge d’orgueil; et il prend plaisir à s’humilier, à se mortifier amèrement, afin de se punir. Mais la certitude persiste, et rien ne peut l’altérer. Quoi qu’il fasse, quoi qu’il pense, aucune de ses pensées, de ses actions, de ses œuvres, ne l’enferme, ni ne l’exprime: il le sait, il a ce sentiment étrange, que ce qu’il est le plus, ce n’est pas ce qu’il est à présent, c’est ce qu’il sera demain … Il sera! … Il brûle de cette foi, il s’enivre de cette lumière! Ah! pourvu qu’ aujourd’hui ne l’arrête pas au passage! Pourvu qu’il ne trébuche pas dans un des pièges sournois, qu’ aujourd’hui ne se lasse pas de tendre sous ses pas!…
Ainsi, il lance sa barque à travers le flot des jours, sans détourner les yeux ni à droite, ni à gauche, immobile à la barre, le regard fixe et tendu vers le but. À l’orchestre, parmi les musiciens bavards, à table, au milieu des siens, au palais, tandis qu’il joue, sans penser à ce qu’il joue, pour le divertissement des fantoches princiers, c’est dans ce problématique avenir, cet avenir qu’un atome peut ruiner à jamais, – n’importe! – c’est là qu’il vit.
Il est à son vieux piano, dans sa mansarde, seul. La nuit tombe. La lueur mourante du jour glisse sur le cahier de musique. Il se brise les yeux à lire, jusqu’à la dernière goutte de lumière. La tendresse des grands cœurs éteints, qui s’exhale de ces pages muettes, le pénètre amoureusement. Ses yeux se remplissent de larmes. Il lui semble qu’un être cher se tient derrière lui, qu’une haleine caresse sa joue, que deux bras vont enlacer son cou. Il se retourne, frissonnant. Il sent, il sait qu’il n’est pas seul. Une âme aimante, aimée, est là, auprès de lui. Il gémit de ne pouvoir la prendre. Et pourtant, cette ombre d’amertume, mêlée à son extase, a encore une douceur secrète. La tristesse même est lumineuse. Il pense à ses maîtres chéris, les génies disparus, dont l’âme revit dans ces musiques. Le cœur gonflé d’amour, il songe au bonheur surhumain, qui dut être la part de ces glorieux amis, puisqu’un reflet de leur bonheur est encore si brûlant. Il rêve d’être comme eux, de rayonner cet amour, dont quelques rayons perdus illuminent sa misère d’un sourire divin. Être dieu à son tour, être un foyer de joie, être un soleil de vie!…
Hélas! S’il devient un jour l’égal de ceux qu’il aime, s’il atteint à ce bonheur lumineux qu’il envie, il verra son illusion…
II. Otto.
Un dimanche que Christophe avait été invité par son Musikdirektor à venir dîner dans la petite maison de campagne, que Tobias Pfeiffer possédait à une heure de la ville, il prit le bateau du Rhin. Sur le pont, il s’assit auprès d’un jeune garçon de son âge, qui lui fit place avec empressement. Christophe n’y prêta aucune attention. Mais au bout d’un moment, sentant que son voisin ne cessait de l’observer, il le dévisagea. C’était un blondin aux joues roses et rebondies, avec une raie bien sage sur le côté de la tête et une ombre de duvet à la lèvre; il avait la mine candide d’un grand poupon, malgré les efforts qu’il faisait pour paraître un gentleman; il était mis avec un soin prétentieux: costume de flanelle, gants clairs, escarpins blancs, nœud de cravate bleu pâle; et il tenait à la main une petite badine. Il regardait Christophe du coin de l’œil, sans tourner la tête, le cou raide, comme une poule; et quand Christophe le regarda à son tour, il rougit jusqu’aux oreilles, tira un journal de sa poche, et feignit de s’y absorber, d’un air important. Mais quelques minutes après, il se précipita pour ramasser le chapeau de Christophe, qui était tombé. Christophe, surpris par tant de politesse, regarda de nouveau le jeune garçon, qui de nouveau rougit; il remercia sèchement: car il n’aimait pas cet empressement obséquieux, et il détestait qu’on s’occupât de lui. Toutefois, il ne laissait pas d’en être flatté.
Bientôt, il n’y pensa plus; son attention fut prise par le paysage.
Depuis longtemps, il n’avait pu s’échapper de la ville; aussi jouissait-il avidement de l’air qui fouettait sa figure, du bruit des flots contre le bateau, de la grande plaine d’eau et du spectacle changeant des rives: berges grises et plates, buissons de saules baignant jusqu’à mi-corps, villes couronnées de tours gothiques et de cheminées d’usines aux fumées noires, vignes blondes et rochers légendaires. Et comme il s’extasiait tout haut, son voisin timidement, d’une voix étranglée, hasarda quelques détails historiques sur les ruines qu’on voyait, savamment restaurées et revêtues de lierre: il avait l’air de se faire un cours à lui-même. Christophe, intéressé, le questionna. L’autre se hâtait de répondre, heureux de montrer sa science; et, à chaque phrase, il s’adressait à Christophe, en l’appelant: «Monsieur le Hofviolinist .»
– Vous me connaissez donc? demanda Christophe.
– Oh! oui! dit le jouvenceau, d’un ton de naïve admiration, qui chatouilla la vanité de Christophe.
Ils causèrent. Le jeune garçon voyait Christophe aux concerts; et son imagination avait été frappée par ce qu’il avait entendu raconter de lui. Il ne le disait pas à Christophe; mais Christophe le sentait, et il en était agréablement surpris. Il n’avait pas l’habitude qu’on lui parlât sur ce ton de respect ému. Il continua d’interroger son voisin sur l’histoire des pays qu’on traversait; l’autre faisait étalage de ses connaissances toutes fraîches; et Christophe admirait sa science. Mais ce n’était là que le prétexte de leur entretien: ce qui les intéressait l’un et l’autre, c’était de se connaître eux-mêmes. Ils n’osaient aborder franchement ce sujet. Ils y revenaient de loin en loin par de gauches questions. Enfin ils se décidèrent; et Christophe apprit que son nouvel ami se nommait «monsieur Otto Diener», et était le fils d’un riche commerçant de la ville. Il se trouva naturellement qu’ils avaient des connaissances communes, et peu à peu, leur langue se délia. Ils causaient avec animation, quand le bateau arriva à la ville, où Christophe devait descendre. Otto y descendait aussi. Ce hasard leur parut surprenant; et Christophe proposa, en attendant l’heure du dîner, de faire quelques pas ensemble. Ils se lancèrent à travers champs. Christophe avait pris familièrement le bras d’Otto, et lui contait ses projets, comme s’il le connaissait depuis sa naissance. Il avait été tellement privé de la société des enfants de son âge qu’il sentait une joie inexprimable à se trouver avec ce jeune garçon, instruit et bien élevé, qui avait de la sympathie pour lui.
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