Romain Rolland - Jean-Christophe Tome II

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Vaste roman cyclique, ce roman fleuve est un signe d'amour et d'espoir adressé à la génération suivante. Le héros, un musicien de génie, doit lutter contre la médiocrité du monde. Mêlant réalisme et lyrisme, cette fresque est le tableau du monde de la fin du XIXème siècle au début du vingtième.

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Mais, quelques jours après, Louisa l’y retrouva, en faisant le ménage; et comme elle était très malheureuse alors des nouveaux désordres de Melchior, qui avait recommencé, au lieu de déchirer le papier, elle le mit de côté. Elle le garda plusieurs mois, repoussant toujours l’idée de s’en servir, malgré les souffrances qu’elle endurait. Mais un jour qu’elle vit, une fois de plus, Melchior battre Christophe et le dépouiller de son argent, elle n’y tint plus; et, seule avec l’enfant qui pleurait, elle alla prendre la lettre, la lui donna, et dit:

– Va!

Christophe hésitait encore, mais il comprit qu’il n’y avait plus d’autre moyen, si on voulait sauver de la ruine totale le peu qui leur restait. Il alla au palais. Il mit près d’une heure à faire le trajet de vingt minutes. La honte de sa démarche l’accablait. Son orgueil, qui s’était exalté dans ces dernières années d’isolement, saignait à la pensée d’avouer publiquement le vice de son père. Par une étrange et naturelle inconséquence, il savait que ce vice était connu de tous; et il s’obstinait à vouloir donner le change, il feignait de ne s’apercevoir de rien: il se fût laissé hacher en morceaux, plutôt que d’en convenir. Et maintenant, de lui-même, il allait!… Vingt fois, il fut sur le point de revenir; il fit deux ou trois fois le tour de la ville, retournant sur ses pas, au moment d’arriver. Mais il n’était pas seul en cause. Il s’agissait de sa mère, de ses frères. Puisque son père les abandonnait, c’était à lui, fils aîné, de venir à leur aide. Il n’y avait plus à hésiter, à faire l’orgueilleux: il fallait boire la honte. Il entra au palais. Dans l’escalier, il faillit encore s’enfuir. Il s’agenouilla sur une marche. Il resta plusieurs minutes, sur le palier, la main sur le bouton de la porte, jusqu’à ce que l’arrivée de quelqu’un le forçât à entrer.

Tout le monde le connaissait aux bureaux. Il demanda à parler à Son Excellence l’intendant des théâtres, baron de Hammer Langbach. Un employé, jeune, gras, chauve, le teint fleuri, avec un gilet blanc et une cravate rose, lui serra familièrement la main, et se mit à parler de l’opéra de la veille. Christophe répéta sa question. L’employé répondit que Son Excellence était occupée en ce moment, mais que, si Christophe avait une requête à lui présenter, on la lui ferait passer avec d’autres pièces, qu’on allait lui porter à signer. Christophe tendit la lettre. L’employé y jeta les yeux, et poussa une exclamation de surprise:

– Ah! par exemple! fit-il gaiement. Voilà une bonne idée! Il y a longtemps qu’il aurait dû s’aviser de cela! De toute sa vie, il n’a rien fait de mieux. Ah! le vieux pochard! Comment diable a-t-il pu s’y résoudre?

Il s’arrêta net. Christophe lui avait arraché le papier des mains, et criait, blême de colère:

– Je vous défends!… Je vous défends de m’insulter!

Le fonctionnaire fut stupéfait:

– Mais, cher Christophe, essaya-t-il de dire, qui songe à t’insulter? Je n’ai dit que ce que tout le monde pense. Toi-même, tu le penses.

– Non! cria rageusement Christophe.

– Quoi! tu ne le penses pas? Tu ne penses pas qu’il boit?

– Ce n’est pas vrai! dit Christophe.

Il trépignait.

L’employé haussa les épaules.

– En ce cas, pourquoi a-t-il écrit cette lettre?

– Parce que… dit Christophe, – (il ne sut plus que dire), – parce que, comme je viens toucher mon traitement, chaque mois, je puis prendre en même temps celui de mon père. Il est inutile que nous nous dérangions tous deux… Mon père est très occupé.

Il rougissait de l’absurdité de son explication. L’employé le regardait avec un mélange d’ironie et de pitié. Christophe, froissant le papier dans sa main, fit mine de sortir. L’autre se leva et lui prit le bras.

– Attends un moment, dit-il, je vais arranger les choses.

Il passa dans le cabinet du directeur. Christophe attendit, sous les regards des autres employés. Il ne savait pas ce qu’il devait faire. Il songea à se sauver, avant qu’on lui rapportât la réponse; et il s’y disposait, quand la porte se rouvrit:

– Son Excellence veut bien te recevoir, lui dit le trop serviable employé.

Christophe dut entrer.

Son Excellence le baron Hammer Langbach, un petit vieux, propret, avec des favoris, des moustaches, et le menton rasé, regarda Christophe par-dessus ses lunettes d’or, sans s’interrompre d’écrire, ni répondre d’un signe de tête à ses saluts embarrassés.

– Ainsi, dit-il après un moment, vous demandez, monsieur Krafft?…

– Votre Excellence, dit précipitamment Christophe, je vous prie de me pardonner. J’ai réfléchi. Je ne demande plus rien.

Le vieillard ne chercha pas à avoir une explication de ce revirement subit. Il regarda plus attentivement Christophe, toussota, et dit:

– Voudriez-vous me donner, monsieur Krafft, la lettre que vous tenez à la main?

Christophe s’aperçut que le regard de l’intendant était fixé sur le papier qu’il continuait, sans y penser, à froisser dans son poing.

– C’est inutile, Votre Excellence, balbutia-t-il. Ce n’est plus la peine maintenant.

– Donnez, je vous prie, reprit tranquillement le vieillard, comme s’il n’avait pas entendu.

Christophe, machinalement, donna le chiffon de lettre; mais il se lança dans un flot de paroles embrouillées, tendant toujours la main pour ravoir la lettre. L’Excellence déplia soigneusement le papier, le lut, regarda Christophe, le laissa patauger dans ses explications, puis l’interrompit, et dit, avec un éclair malicieux dans les yeux:

– C’est bien, monsieur Krafft. La demande est accordée.

De la main, il lui donna congé et se replongea dans ses écritures.

Christophe sortit, consterné.

– Sans rancune, Christophe! lui dit cordialement l’employé, quand l’enfant repassa par le bureau. Christophe se laissa prendre et secouer la main, sans oser lever les yeux.

Il se retrouva hors du château. Il était glacé de honte. Tout ce qu’on lui avait dit lui revenait à l’esprit; et il s’imaginait sentir une ironie injurieuse dans la pitié des gens qui l’estimaient et le plaignaient. Il rentra à la maison, il répondit à peine par quelques mots irrités aux questions de Louisa, comme s’il lui gardait rancune de ce qu’il venait de faire. Il était déchiré de remords, à la pensée de son père. Il voulait lui avouer tout, lui demander pardon. Melchior n’était pas là. Christophe l’attendit sans dormir, jusqu’au milieu de la nuit. Plus il pensait à lui, plus ses remords augmentaient: il l’idéalisait; il se le représentait faible, bon, malheureux, trahi par les siens. Dès qu’il entendit son pas dans l’escalier, il sauta du lit pour courir à sa rencontre et se jeter dans ses bras. Mais Melchior rentrait dans un état d’ivresse si dégoûtant que Christophe n’eut même pas le courage de l’approcher; et il alla se recoucher, en raillant amèrement ses illusions.

Quand Melchior, quelques jours plus tard, apprit ce qui s’était passé, il eut un accès de colère épouvantable; et malgré les supplications de Christophe, il alla faire une scène au palais. Mais il en revint tout penaud, et il ne souffla mot de ce qui avait eu lieu. On l’avait reçu fort mal. On lui avait dit qu’il eût à le prendre sur un autre ton, – qu’on ne lui avait conservé sa pension qu’en considération du mérite de son fils, et que si l’on apprenait de lui le moindre scandale à l’avenir, elle lui serait totalement supprimée. Aussi Christophe fut-il soulagé de voir son père accepter sa situation, du jour au lendemain, et se vanter même d’avoir eu l’initiative de ce sacrifice .

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