Romain Rolland - Jean-Christophe Tome II

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Vaste roman cyclique, ce roman fleuve est un signe d'amour et d'espoir adressé à la génération suivante. Le héros, un musicien de génie, doit lutter contre la médiocrité du monde. Mêlant réalisme et lyrisme, cette fresque est le tableau du monde de la fin du XIXème siècle au début du vingtième.

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L’enfant était maintenant premier violon à l’orchestre. Il s’arrangeait de façon à veiller sur son père, à le suppléer au besoin, à lui imposer silence, quand Melchior était dans ses jours d’expansion. Ce n’était pas aisé, et le mieux était de ne pas faire attention à lui; sans quoi l’ivrogne, dès qu’il se sentait regardé, faisait des grimaces, ou commençait un discours. Christophe détournait donc les yeux, tremblant de lui voir faire quelque excentricité; il essayait de s’absorber dans sa tâche, mais il ne pouvait s’empêcher d’entendre les réflexions de Melchior et les rires des voisins. Les larmes lui en venaient aux yeux. Les musiciens, braves gens, s’en étaient aperçus, et ils avaient pitié de lui; ils mettaient une sourdine à leurs éclats, ils se cachaient de Christophe pour parler de son père. Mais Christophe sentait leur commisération. Il savait que, dès qu’il était sorti, les moqueries reprenaient leur train et que Melchior était la risée de la ville. Il ne pouvait rien pour l’empêcher; c’était un supplice pour lui. Il ramenait son père à la maison après la fin du spectacle; il lui donnait le bras, subissait ses bavardages, s’évertuait à cacher l’incertitude de sa marche. Mais à qui faisait-il illusion? Et malgré ses efforts, il était rare qu’il réussît à conduire Melchior jusqu’au bout. Arrivé au tournant de la rue, Melchior déclarait qu’il avait un rendez-vous urgent avec des amis, et aucun argument ne pouvait lui persuader de manquer à cet engagement. Il était même prudent de ne pas trop insister, si on ne voulait s’exposer à une scène d’imprécations paternelles, qui attirait les voisins aux fenêtres.

Tout l’argent du ménage y passait. Melchior ne se contentait pas de boire ce qu’il gagnait. Il buvait ce que sa femme et son fils avaient tant de peine à gagner. Louisa pleurait; mais elle n’osait pas résister, depuis que son mari lui avait durement rappelé que rien dans la maison n’était à elle et qu’il l’avait épousée sans un sou. Christophe voulut regimber: Melchior le calotta, le traita de polisson, et lui prit l’argent des mains. L’enfant avait douze à treize ans, il était robuste, et commençait à gronder contre les corrections; pourtant il avait encore peur de se révolter, et il se laissait dépouiller. La seule ressource qu’ils eussent, Louisa et lui, était de cacher leur argent. Mais Melchior avait une ingéniosité singulière à découvrir leurs cachettes, quand ils n’étaient pas là.

Bientôt, cela ne lui suffit plus. Il vendit les objets hérités de son père. Christophe voyait partir avec douleur les livres, le lit, les meubles, les portraits des musiciens. Il ne pouvait rien dire. Mais un jour que Melchior, s’étant rudement heurté au vieux piano de grand-père, jura de colère, en se frottant le genou, et dit qu’on n’avait plus la place de remuer chez soi, et qu’il allait débarrasser la maison de toutes ces vieilleries, Christophe poussa les hauts cris. C’était vrai que les chambres étaient encombrées, depuis qu’on y avait entassé les meubles de grand-père pour vendre sa maison, la chère maison où Christophe avait passé les plus belles heures de son enfance. C’était vrai aussi que le vieux piano ne valait plus cher, qu’il avait une voix chevrotante, et que depuis longtemps Christophe l’avait abandonné, pour jouer sur le beau piano neuf, dû aux munificences du prince; mais si vieux et si impotent qu’il fût, il était le meilleur ami de Christophe: il avait révélé à l’enfant le monde sans bornes de la musique; sur ses touches jaunes et polies il avait découvert le royaume des sons; c’était l’œuvre de grand-père, qui avait passé trois mois à le réparer pour son petit-fils: il était un objet sacré. Aussi Christophe protesta qu’on n’avait pas le droit de le vendre. Melchior lui intima l’ordre de se taire. Christophe cria plus fort que le piano était à lui et qu’il défendait qu’on y touchât. Il s’attendait à recevoir une solide correction. Mais Melchior le regarda avec un mauvais sourire, et se tut.

Le lendemain, Christophe avait oublié. Il rentrait à la maison, fatigué, mais d’assez bonne humeur. Il fut frappé des regards sournois de ses frères. Ils feignaient d’être absorbés dans une lecture; mais ils le suivaient des yeux et guettaient ses mouvements, se replongeant dans leur livre, dès qu’il les regardait. Il ne douta point qu’ils ne lui eussent fait quelque mauvaise farce, mais il y était habitué, et ne s’en émut pas, résolu, quand il la découvrirait, à les rosser, comme il avait coutume. Il dédaigna donc d’approfondir la chose, et il se mit à causer avec son père, qui, assis au coin du feu, l’interrogeait sur sa journée avec une affectation d’intérêt, auquel il n’était point fait. Tandis qu’il lui parlait, il s’aperçut que Melchior échangeait en cachette des clignements d’yeux avec les deux petits. Il eut un serrement de cœur. Il courut dans sa chambre… La place du piano était vide! Il poussa un cri de douleur. Il entendit dans l’autre pièce les rires étouffés de ses frères. Tout son sang lui monta au visage. Il bondit vers eux. Il cria:

– Mon piano!

Melchior leva la tête, d’un air paisible et ahuri, qui fit éclater de rire les enfants. Lui-même ne put y tenir, en voyant la mine piteuse de Christophe; et il se détourna pour pouffer. Christophe perdit conscience de ses actes. Il se jeta comme un fou sur son père. Melchior, renversé dans son fauteuil, n’eut pas le temps de se garer. L’enfant l’avait saisi à la gorge, et lui criait:

– Voleur!

Ce ne fut qu’un éclair. Melchior se secoua et envoya rouler contre le carreau Christophe, qui se cramponnait avec fureur. La tête de l’enfant heurta contre les chenets. Christophe se releva sur les genoux, le front ouvert; et il continuait de répéter, d’une voix suffoquée:

– Voleur!… Voleur qui nous voles, maman, moi!… Voleur qui vends grand-père!

Melchior, debout, leva le poing sur la tête de Christophe. L’enfant le bravait avec des yeux haineux, et il tremblait de rage. Melchior se mit à trembler aussi. Il s’assit et se cacha la figure dans ses mains. Les deux petits s’étaient sauvés, en poussant des cris aigus. Au vacarme succéda le silence. Melchior gémissait des paroles vagues. Christophe, collé au mur, ne cessait pas de le fixer, les dents serrées. Melchior commença à s’accuser lui-même:

– Je suis un voleur! Je dépouille ma famille. Mes enfants me méprisent. Je ferais mieux d’être mort!

Quand il eut fini de geindre, Christophe, sans bouger, demanda d’une voix dure:

– Où est le piano?

– Chez Wormser, dit Melchior, n’osant pas le regarder. Christophe fit un pas, et dit:

– L’argent!

Melchior, annihilé, tira l’argent de sa poche, et le remit à son fils. Christophe se dirigea vers la porte. Melchior l’appela:

– Christophe!

Christophe s’arrêta. Melchior reprit, d’une voix tremblante:

– Mon petit Christophe!… Ne me méprise pas!

Christophe se jeta à son cou, et sanglota:

– Papa, mon cher papa! Je ne te méprise pas! Je suis si malheureux!

Ils pleuraient bruyamment. Melchior se lamentait:

– Ce n’est pas ma faute. Je ne suis pourtant pas méchant.

Il promettait de ne plus boire. Christophe hochait la tête, d’un air de doute; et Melchior convenait qu’il ne pouvait pas résister, quand il avait de l’argent dans les mains. Christophe réfléchit, et dit:

– Sais-tu, papa, il faudrait…

Il s’arrêta.

– Quoi donc?

– J’ai honte…

– Pour qui? demanda naïvement Melchior.

– Pour toi.

Melchior fit la grimace, et dit:

– Cela ne fait rien.

Christophe expliqua qu’il faudrait que tout l’argent de la famille, même le traitement de Melchior, fût confié à un autre, qui remettrait à Melchior, jour par jour, ou semaine par semaine, ce dont il aurait besoin. Melchior, qui était en veine d’humilité, – il n’était pas tout à fait à jeun, – renchérit sur la proposition et déclara qu’il voulait écrire séance tenante une lettre au grand-duc, pour que la pension qui lui revenait fût régulièrement payée en son nom à Christophe. Christophe refusait, rougissant de l’humiliation de son père. Mais Melchior, dévoré d’une soif de sacrifice, s’obstina à écrire. Il était ému de la magnanimité de son acte. Christophe refusa de prendre la lettre; et Louisa qui venait de rentrer, mise au courant de l’affaire, déclara qu’elle aimerait mieux mendier que d’obliger son mari à cet affront. Elle ajouta qu’elle avait confiance en lui, et qu’elle était sûre qu’il s’amenderait pour l’amour d’eux. Cela finit par une scène d’attendrissement général; et la lettre de Melchior, oubliée sur la table, alla tomber sous l’armoire, où elle resta cachée.

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