Romain Rolland - Jean-Christophe Tome II
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Quand il rouvrit les yeux, l’oncle Gottfried était assis au pied de son lit. Christophe était brisé, et ne se souvenait de rien. Puis la mémoire lui revint, il se mit à pleurer. Gottfried se leva et l’embrassa.
– Eh bien, mon petit, eh bien? disait-il doucement.
– Ah! oncle, oncle! gémissait l’enfant se serrant contre lui.
– Pleure, disait Gottfried, pleure!
Il pleurait aussi.
Lorsqu’il fut un peu soulagé, Christophe essuya ses yeux et regarda Gottfried. Gottfried comprit qu’il voulait lui demander quelque chose.
– Non, fit-il, en mettant un doigt sur sa bouche. Il ne faut pas parler. Pleurer est bon. Parler est mauvais.
L’enfant insistait.
– Cela ne sert à rien.
– Seulement une chose, une seule!…
– Quoi?
Christophe hésita:
– Ah! oncle, demanda-t-il, où est-il maintenant?
Gottfried répondit:
– Il est avec le Seigneur, mon enfant.
Mais ce n’était pas ce que demandait Christophe.
– Non, tu ne comprends pas: Où est-il, lui ?
(Il voulait dire: le corps.)
Il continua, d’une voix tremblante:
– Est-ce qu’ il est toujours dans la maison?
– On a enterré le cher homme, ce matin, dit Gottfried. N’as-tu pas entendu les cloches?
Christophe fut soulagé. Puis, à la pensée qu’il ne reverrait plus le cher grand-père, il pleura de nouveau, amèrement.
– Pauvre petit chat! répétait Gottfried, regardant l’enfant avec commisération.
Christophe attendait que Gottfried le consolât; mais Gottfried n’essayait pas, sachant que c’est inutile.
– Oncle Gottfried, demanda l’enfant, est-ce que tu n’as donc pas peur aussi de cela, toi?
(Combien il eût voulu que Gottfried n’eût pas peur et qu’il lui enseignât son secret!)
Mais Gottfried devint soucieux.
– Chut! fit-il, d’une voix altérée…
– Et comment n’avoir pas peur? dit-il après un instant. Mais qu’y faire? C’est ainsi. Il faut se soumettre.
Christophe secoua la tête avec révolte.
– Il faut se soumettre, mon enfant, répéta Gottfried. Il l’a voulu. Il faut aimer ce qu’ Il veut.
– Je le déteste! cria Christophe haineusement, montrant le poing au ciel.
Gottfried, consterné, le fit taire. Christophe lui-même eut peur de ce qu’il venait de dire, et il se mit à prier avec Gottfried. Mais son cœur bouillonnait; et tandis qu’il répétait les mots d’humilité servile et de résignation, il n’y avait au fond de lui qu’un sentiment de révolte passionnée et d’horreur contre l’abominable chose, et l’Être monstrueux qui l’avait pu créer.
Les jours s’écoulent, et les nuits pluvieuses, sur la terre fraîchement remuée, au fond de laquelle le pauvre vieux Jean-Michel gît abandonné. Sur le moment, Melchior a beaucoup pleuré, crié, sangloté. Mais la semaine n’est pas finie, que Christophe l’entend rire de bon cœur. Quand on prononce devant lui le nom du défunt, sa figure s’allonge et prend un air lugubre; mais, l’instant d’après, il recommence à parler et à gesticuler avec animation. Il est sincèrement affligé; mais il lui est impossible de rester sous une impression triste.
Louisa, passive, résignée, a accepté ce malheur, comme elle accepte tout. Elle a ajouté une prière à ses prières de chaque jour; elle va régulièrement au cimetière, et prend soin de la tombe, comme si la tombe faisait partie du ménage.
Gottfried a des attentions touchantes pour le petit carré de terre, où dort le vieux. Quand il vient dans le pays, il y porte un souvenir, une croix qu’il a fabriquée, quelques fleurs que Jean-Michel aimait. Il n’y manque jamais; et il se cache pour le faire.
Louisa emmène quelquefois Christophe, dans ses visites au cimetière. Christophe a un dégoût affreux pour cette terre grasse, revêtue d’une sinistre parure de fleurs et d’arbres, et pour l’odeur lourde qui flotte au soleil, mêlée à l’haleine des cyprès sonores. Mais il n’ose avouer sa répugnance, parce qu’il se la reproche comme une lâcheté et comme une impiété. Il est très malheureux. La mort de grand-père ne cesse de le hanter. Pourtant, il y a longtemps déjà qu’il sait ce que c’est que la mort, qu’il y pense et qu’il en a peur. Mais jamais il ne l’avait encore vue; et qui la voit pour la première fois s’aperçoit qu’il ne connaissait rien, ni de la mort, ni de la vie. Tout est ébranlé d’un coup; la raison ne sert de rien. On croyait vivre, on croyait avoir quelque expérience de la vie: on voit qu’on ne savait rien, on voit qu’on ne voyait rien, on vivait enveloppé d’un voile d’illusions que l’esprit avait tissé et qui cachait aux yeux le visage de la réalité. Il n’y a aucun rapport entre l’idée de la souffrance et l’être qui saigne et qui souffre. Il n’y a aucun rapport entre la pensée de la mort et les convulsions de la chair et de l’âme qui se débat et meurt. Tout le langage humain, toute la sagesse humaine, n’est qu’un guignol de raides automates, auprès de l’éblouissement funèbre de la réalité, – ces misérables êtres de boue et de sang, dont tout le vain effort est de fixer une vie, qui pourrit, d’heure en heure.
Christophe y pensait, jour et nuit. Les souvenirs de l’agonie le poursuivaient; il entendait l’horrible respiration. La nature entière avait changé; il semblait que se fût étendue sur elle une brume de glace. Autour de lui, partout, de quelque côté qu’il se tournât, il sentait sur sa face le souffle meurtrier de la Bête aveugle; il savait qu’il était sous le poing de cette Force de destruction, et qu’il n’y avait rien à faire. Mais loin de l’accabler, cette pensée le brûlait d’indignation contre l’impossible; il avait beau se briser le front, et reconnaître qu’il n’était pas le plus fort: il ne cessait point de se révolter contre la souffrance. Dès lors, sa vie fut une lutte de tous les instants contre la férocité d’un Destin, qu’il ne voulait pas admettre.
À l’obsession de ses pensées la dureté même de la vie vint faire diversion. La ruine de la famille, que Jean-Michel retardait, se précipita, dès qu’il ne fut plus là. Avec lui les Krafft avaient perdu leurs meilleures ressources; et la misère entra dans la maison.
Melchior y ajouta encore. Loin de travailler davantage, il s’abandonna tout à fait à son vice, quand il fut délivré du seul contrôle qui le retînt. Presque chaque nuit, il rentrait ivre, et il ne rapportait jamais rien de ce qu’il avait gagné. Du reste, il avait perdu à peu près toutes ses leçons. Une fois, il s’était présenté chez une élève dans un état d’ébriété complète: à la suite de ce scandale, toutes les maisons lui furent fermées. À l’orchestre, on ne le tolérait que par égard pour le souvenir de son père; mais Louisa tremblait qu’il ne fût congédié d’un jour à l’autre, après un esclandre. Déjà on l’en avait menacé, certains soirs où il était arrivé à son pupitre vers la fin de la représentation. Deux ou trois fois, il avait même totalement oublié de venir. Et de quoi n’était-il pas capable dans ces moments d’excitation stupide, où il était pris d’une démangeaison de dire et de faire des sottises! Ne s’avisa-t-il pas, un soir, de vouloir exécuter son grand concerto de violon, au milieu d’un acte de la Walküre ! On eut toutes les peines du monde à l’en empêcher. Il éclatait de rire, pendant la représentation, sous l’empire des images plaisantes qui se déroulaient sur la scène ou dans son cerveau. Il faisait la joie de ses voisins; on lui passait beaucoup de choses, en faveur de son ridicule. Mais cette indulgence était pire que la sévérité; et Christophe en mourait de honte.
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