Romain Rolland - Jean-Christophe Tome II

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Vaste roman cyclique, ce roman fleuve est un signe d'amour et d'espoir adressé à la génération suivante. Le héros, un musicien de génie, doit lutter contre la médiocrité du monde. Mêlant réalisme et lyrisme, cette fresque est le tableau du monde de la fin du XIXème siècle au début du vingtième.

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– Je t’en veux, mon amour, écrivait Christophe, de la peine que je te cause. Je ne puis supporter que tu souffres: il ne le faut pas, je ne le veux pas . (Il soulignait les mots, d’un trait qui crevait le papier.) Si tu souffres, où trouverai-je la force de vivre? Je n’ai de bonheur qu’en toi. Oh! sois heureux! Tout le mal, je le prends joyeusement sur moi! Pense à moi! Aime-moi! J’ai besoin qu’on m’aime. Il me vient de ton amour une chaleur qui me rend la vie. Si tu savais comme je grelotte! Il fait hiver et vent cuisant dans mon cœur. J’embrasse ton âme.

– Ma pensée baise la tienne, répliquait Otto.

– Je te prends la tête entre mes mains, ripostait Christophe; et ce que je n’ai point fait et ne ferai point des lèvres, je le fais de tout mon être: je t’embrasse comme je t’aime. Mesure!

Otto feignait de douter:

– M’aimes-tu autant que je t’aime?

– Oh! Dieu! s’écriait Christophe, non pas autant, mais dix, mais cent, mais mille fois davantage! Quoi! Est-ce que tu ne le sens pas? Que veux-tu que je fasse, qui te remue le cœur?

– Quelle belle amitié que la nôtre! soupirait Otto. En fut-il jamais une semblable dans l’histoire? C’est doux et frais comme un rêve. Pourvu qu’il ne passe point! Si tu allais ne plus m’aimer!

– Comme tu es stupide, mon aimé, répliquait Christophe. Pardonne, mais ta crainte pusillanime m’indigne. Comment peux-tu me demander si je puis cesser de t’aimer! Vivre, pour moi, c’est t’aimer. La mort ne peut rien contre mon amour. Toi-même, tu ne pourrais rien, si tu voulais le détruire. Quand tu me trahirais, quand tu me déchirerais le cœur, je mourrais en te bénissant de l’amour que tu m’inspires. Cesse donc, une fois pour toutes, de te troubler et de me chagriner par ces lâches inquiétudes!

Mais une semaine après, c’était lui qui écrivait:

– Voici trois jours entiers que je n’entends plus aucune parole sortir de ta bouche. Je tremble. M’oublierais-tu? Mon sang se glace à cette pensée… Oui! Sans doute… L’autre jour, j’avais déjà remarqué ta froideur envers moi. Tu ne m’aimes plus! Tu penses à me quitter!… Écoute! Si tu m’oublies, si tu me trahis jamais, je te tue comme un chien!

– Tu m’outrages, mon cher cœur, répondait Otto. Tu m’arraches des larmes. Je ne le mérite point. Mais tu peux tout te permettre. Tu as pris sur moi des droits tels que, me briserais-tu l’âme, un éclat en vivrait toujours pour t’aimer!

– Puissance céleste! s’écriait Christophe. J’ai fait pleurer mon ami!… Injurie-moi! Bats-moi! Foule-moi aux pieds! Je suis un misérable! Je ne mérite pas ton amour!

Ils avaient des façons spéciales d’écrire leur adresse sur la lettre, de poser le timbre-poste, renversé, obliquement, dans un coin de l’enveloppe en bas, et à droite, pour distinguer leurs lettres de celles qu’ils écrivaient aux indifférents. Ces secrets puérils avaient pour eux le charme de doux mystères d’amour.

*

Un jour, en revenant d’une leçon, Christophe aperçut dans une rue voisine Otto en compagnie d’un garçon de son âge. Ils riaient et causaient familièrement ensemble. Christophe pâlit et les suivit des yeux, jusqu’à ce qu’ils eussent disparu, au détour de la rue. Ils ne l’avaient point vu. Il rentra. C’était comme si un nuage avait passé sur le soleil. Tout était assombri.

Quand ils se retrouvèrent, le dimanche suivant, Christophe ne parla de rien d’abord. Mais après une demi-heure de promenade, il dit d’une voix étranglée:

– Je t’ai vu, mercredi, dans la Kreuzgasse.

– Ah! dit Otto.

Et il rougit.

Christophe continua:

– Tu n’étais pas seul.

– Non, dit Otto, j’étais avec quelqu’un.

Christophe avala sa salive, et demanda d’un ton qui voulait être indifférent:

– Qui était-ce?

– Mon cousin Franz.

– Ah! dit Christophe.

Et, après un moment:

– Tu ne m’en avais pas parlé.

– Il habite à Rheinbach.

– Est-ce que tu le vois souvent?

– Il vient quelquefois ici.

– Et toi, est-ce que tu vas aussi chez lui?

– Des fois.

– Ah! répéta Christophe.

Otto, qui n’était pas fâché de détourner la conversation, fit remarquer un oiseau qui donnait des coups de bec dans un arbre. Ils parlèrent d’autre chose. Dix minutes après, Christophe reprit brusquement:

– Est-ce que vous vous entendez ensemble?

– Avec qui? demanda Otto.

(Il savait parfaitement avec qui.)

– Avec ton cousin?

– Oui, pourquoi?

– Pour rien.

Otto n’aimait pas beaucoup son cousin, qui le harcelait de mauvaises plaisanteries. Mais un instinct de malignité bizarre le poussa à ajouter, après quelques instants:

– Il est très aimable.

– Qui? demanda Christophe.

(Il savait très bien qui.)

– Franz.

Otto attendit une réflexion de Christophe; mais celui-ci semblait n’avoir pas entendu: il taillait une baguette dans un noisetier. Otto reprit:

– Il est amusant. Il sait toujours des histoires.

Christophe siffla négligemment.

Otto surenchérit:

– Et il est si intelligent… et distingué!…

Christophe haussa les épaules, avec l’air de dire:

– Quel intérêt cet individu peut-il bien avoir pour moi?

Et comme Otto, piqué, se disposait à continuer, il lui coupa brutalement la parole et lui assigna un but pour y courir.

Ils ne touchèrent plus à ce sujet, de toute l’après-midi; mais ils se battaient froid, en affectant une politesse exagérée, inaccoutumée entre eux, surtout de la part de Christophe. Les mots lui restaient dans la gorge. Enfin il n’y tint plus, et, au milieu du chemin, se retournant vers Otto qui suivait à cinq pas, il lui saisit les mains avec impétuosité et se débonda, d’un coup:

– Écoute, Otto! Je ne veux pas que tu sois intime avec Franz, parce que… parce que tu es mon ami; et je ne veux pas que tu aimes quelqu’un mieux que moi! Je ne veux pas! Vois-tu, tu es tout pour moi. Tu ne peux pas… tu ne dois pas… Si je ne t’avais plus, je n’aurais plus qu’à mourir. Je ne sais pas ce que je ferais. Je me tuerais. Je te tuerais. Non, pardon!…

Les larmes lui jaillissaient des yeux.

Otto, ému et effrayé par la sincérité d’une douleur, qui grondait de menaces, se hâta de jurer qu’il n’aimait et n’aimerait jamais personne autant que Christophe, que Franz lui était indifférent, et qu’il ne le verrait plus, si Christophe le voulait. Christophe buvait ses paroles, son cœur renaissait. Il riait et respirait très fort. Il remerciait Otto avec effusion. Il avait honte de la scène qu’il avait faite; mais il était soulagé d’un grand poids. Ils se regardaient tous deux, plantés l’un en face de l’autre, immobiles et se tenant la main; ils étaient très heureux et embarrassés de leur personne. Ils revinrent silencieusement; puis ils se remirent à parler, et ils retrouvèrent leur gaieté: ils se sentaient plus unis que jamais.

Mais ce ne fut pas la dernière scène de ce genre. Maintenant que Otto sentait son pouvoir sur Christophe, il était tenté d’en abuser; il savait quel était le point sensible, et il avait une envie irrésistible d’y mettre le doigt. Non pas qu’il eût plaisir aux colères de Christophe: au contraire, elles lui faisaient peur. Mais il se prouvait sa force, en faisant souffrir Christophe. Il n’était pas méchant: il avait l’âme d’une fille.

Il continua donc, malgré ses promesses, à se montrer bras dessus, bras dessous, avec Franz, ou avec quelque autre camarade; ils faisaient grand bruit ensemble, et il riait de façon affectée. Quand Christophe lui faisait des réflexions, il ricanait et n’avait pas l’air de les prendre au sérieux, jusqu’à ce que, voyant les yeux de Christophe changer et ses lèvres trembler de colère, il changeât de ton aussi, inquiet, et promît de ne plus recommencer. Il recommençait le lendemain. Christophe lui écrivait des lettres furibondes, où il l’appelait:

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