Romain Rolland - Jean-Christophe Tome II
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Sans se donner le mot, ils se virent moins souvent. Ils essayèrent de s’écrire; mais ils surveillaient toutes leurs expressions. Leurs lettres devinrent froides et insipides. Ils se découragèrent. Christophe prétexta son travail, Otto ses occupations, pour cesser leur correspondance. Bientôt après, Otto partit pour l’Université; et l’amitié qui avait illuminé quelques mois de leur vie, s’obscurcit tout à fait.
Aussi bien, un nouvel amour, dont celui-ci n’était qu’un avant-coureur, s’emparait du cœur de Christophe, et y faisait pâlir toute autre lumière.
III. Minna.
Quatre ou cinq mois avant ces événements, madame Josepha von Kerich, veuve depuis peu du conseiller d’État, Stephan von Kerich, avait quitté Berlin, où les fonctions de son mari les retenaient jusqu’alors, pour venir s’installer avec sa fillette dans la petite ville rhénane, son pays d’origine. Elle avait là une vieille maison de famille, avec un grand jardin, presque un parc, qui descendait le long de la colline, jusqu’au fleuve, non loin de la maison de Christophe. De sa mansarde, Christophe voyait les branches lourdes des arbres qui pendaient hors des murs, et le haut faîte du toit rouge aux tuiles moussues. Une petite ruelle en pente, où l’on ne passait guère, longeait le parc, à droite; on pouvait de là, en grimpant sur une borne, regarder par-dessus le mur: Christophe ne s’en faisait pas faute. Il voyait alors les allées envahies par l’herbe, les pelouses semblables à des prairies sauvages, les arbres se mêlant et luttant en désordre, et la façade blanche, aux volets obstinément clos. Une ou deux fois par an, un jardinier venait faire une ronde et aérer la maison. La nature reprenait ensuite possession du jardin, et tout rentrait dans le silence.
Ce silence impressionnait Christophe. Il se hissait en cachette à son observatoire; à mesure qu’il devenait plus grand, ses yeux, puis son nez, puis sa bouche, arrivaient au niveau de la crête du mur; maintenant, il pouvait passer les bras par-dessus, en se haussant sur la pointe des pieds; et, malgré l’incommodité de cette position, il restait, le menton appuyé sur le mur, regardant, écoutant, tandis que le soir épanchait sur les pelouses ses douces ondes dorées, qui s’allumaient de reflets bleuâtres, à l’ombre des sapins. Il s’oubliait là, jusqu’à ce qu’il entendît dans la rue des pas qui venaient. La nuit, flottaient autour du jardin des parfums: de lilas au printemps, d’acacias en été, de feuilles mortes en automne. Quand Christophe revenait, le soir, du château, si fatigué qu’il fût, il s’arrêtait près de sa porte, à boire leur souffle délicieux; et il avait peine à rentrer dans sa chambre puante. Il avait aussi joué, – du temps où il jouait, – sur la petite place aux pavés garnis d’herbe, devant la grille d’entrée de la maison Kerich. À droite et à gauche de la porte, s’élevaient deux marronniers centenaires; grand-père venait s’asseoir à leur pied, en fumant sa pipe, et les fruits servaient aux enfants de projectiles et de jouets.
Un matin, en passant dans la ruelle, il grimpa sur la borne, par habitude. Il regardait distraitement. Il allait redescendre, quand il eut la sensation de quelque chose d’anormal. Il tourna les yeux vers la maison; les fenêtres étaient ouvertes; le soleil se ruait à l’intérieur; bien qu’on ne vît personne, la vieille demeure semblait réveillée de son sommeil de quinze ans et riait. Christophe revint, troublé.
À table, son père parla de ce qui alimentait les entretiens du quartier: l’arrivée de madame de Kerich et de sa fille, avec une quantité incroyable de bagages. La place aux marronniers était remplie de badauds qui venaient assister au déballage des voitures. Christophe, très intrigué par cette nouvelle, qui, dans l’horizon borné de sa vie, était un événement important, retourna au travail, cherchant d’après les récits de son père, hyperboliques comme à l’ordinaire, à imaginer les hôtes de la maison enchantée. Puis sa tâche le reprit, et il avait oublié, quand, près de rentrer chez lui, le soir, tout lui revint à l’esprit; et une curiosité le poussa à monter à son poste d’observation, pour épier ce qui se passait à l’intérieur des murs. Il ne vit rien que les calmes allées, où les arbres immobiles semblaient dormir dans les derniers rayons de soleil. Au bout de quelques minutes, il avait perdu le souvenir de l’objet de sa curiosité, et il s’abandonnait à la douceur du silence. Cette place baroque, – debout en équilibre instable sur le faîte de la borne, – était un lieu d’élection pour ses rêves. Au sortir de la ruelle laide, étouffée dans l’ombre, les jardins ensoleillés avaient un rayonnement magique. Son esprit s’en allait à la dérive dans ces espaces harmonieux, et des musiques chantaient; il s’endormait en elles…
Il rêvait ainsi, les yeux, la bouche ouverts, et il n’aurait pu dire depuis quand il rêvait: car il ne voyait rien. Soudain, il eut un saisissement. Devant lui, au détour d’une allée, debout, le regardaient deux figures féminines. L’une, – une jeune dame en noir, aux traits fins, incorrects, aux cheveux blond cendré, grande, élégante, un laisser-aller nonchalant dans la pose de la tête, l’observait avec des yeux bienveillants et railleurs. L’autre, – une fillette de quinze ans, également en grand deuil, faisait la mine d’une enfant prise d’un accès de fou rire; un peu en arrière de sa mère, qui, sans la regarder, lui faisait signe de se taire, elle se cachait la bouche dans ses mains, comme si elle avait toutes les peines du monde à s’empêcher d’éclater. C’était une fraîche figure, blanche, rose et blonde; elle avait un petit nez un peu gros, une petite bouche un peu grosse, un petit menton grassouillet, de fins sourcils, des yeux clairs, et une profusion de cheveux blonds qui, tressés en nattes, s’enroulaient en couronne autour de sa tête, découvrant la nuque ronde et le front lisse et blanc: – une petite figure de Cranach.
Christophe fut pétrifié par cette apparition. Au lieu de se sauver, il resta cloué sur place. Ce ne fut que quand il vit la jeune dame faire quelques pas vers lui, avec son aimable sourire moqueur, qu’il s’arracha à son immobilité, et sauta – dégringola – de la borne, entraînant avec lui des plâtras du mur. Il entendait une voix bienveillante, qui l’appelait familièrement: «Petit!» et un éclat de rire enfantin, clair, liquide comme une voix d’oiseau. Il se retrouva dans la ruelle, sur les genoux et les mains; et, après une seconde d’ahurissement, il détala à toutes jambes, comme s’il avait peur qu’on le poursuivît. Il était honteux; cette honte le reprenait par accès, dans sa chambre, tout seul. Depuis, il n’osa plus passer par la ruelle, dans la crainte baroque qu’on ne fût embusqué pour l’attendre. Quand il était forcé de s’aventurer près de la maison, il rasait les murs, baissait la tête, et courait presque, sans se retourner. En même temps, il ne cessait de penser aux deux aimables figures; il montait au grenier, enlevant ses chaussures pour qu’on ne l’entendît pas; et il s’ingéniait à regarder par la lucarne, du côté de la maison et du parc des Kerich, bien qu’il sût parfaitement qu’il était impossible de voir autre chose que le dôme des arbres et les cheminées du faîte.
Un mois après, il jouait dans un des concerts hebdomadaires du Hofmusikverein un concerto de sa composition pour piano et orchestre. Il était arrivé au milieu de la dernière partie du morceau, quand il vit par hasard, dans la loge en face de lui, madame de Kerich et sa fille qui le regardaient. Il s’y attendait si peu qu’il en fut étourdi et qu’il faillit manquer sa réponse à l’orchestre. Il continua de jouer d’une façon mécanique, jusqu’à la fin du concerto. Lorsque ce fut fini, il vit, bien qu’il évitât de regarder de leur côté, que madame et mademoiselle de Kerich applaudissaient avec une légère exagération, comme si elles avaient voulu qu’il les vît applaudir. Il se hâta de quitter la scène. Au moment de sortir du théâtre, il aperçut madame de Kerich qui semblait le guetter au passage. Il était impossible qu’il ne la vît pas: il feignit pourtant de ne pas la voir; et, rebroussant chemin, il sortit précipitamment par la porte de service du théâtre. Ensuite, il se le reprocha; car il se rendait bien compte que madame de Kerich ne lui voulait aucun mal. Mais il savait que, si c’était à recommencer, il recommencerait. Il avait la frayeur de la rencontrer dans la rue. Quand il apercevait au loin une forme qui lui ressemblait, il prenait un autre chemin.
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