Romain Rolland - Jean-Christophe Tome III
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Tous ces bruits, tous ces cris, il les entendait en lui. Du plus petit au plus grand de ces êtres, la même rivière de vie coulait: elle le baignait aussi. Il était de leur sang, il entendait l’écho fraternel de leurs joies; leur force se mêlait à la sienne, comme un fleuve grossi par des milliers de ruisseaux. Il se noyait en eux. Sa poitrine était près d’éclater sous la violence de l’air qui crevait les fenêtres et faisait irruption dans son cœur asphyxié. Le changement était trop brusque: après avoir trouvé le néant partout, quand il n’était préoccupé que de sa propre existence et qu’il la sentait se dissoudre comme une pluie, voici qu’il trouvait partout l’Être sans fin et sans mesure, maintenant qu’il aspirait à s’oublier dans l’univers. Il lui semblait qu’il sortait du tombeau. La vie coulait à pleins bords; il y nageait avec volupté, et, entraîné par elle, il se croyait pleinement libre. Il ne savait pas qu’il l’était moins que jamais, qu’aucun être n’est libre, que la loi même qui régit l’univers n’est pas libre, que la mort seule – peut-être – délivre.
Mais la chrysalide qui sortait de sa gaine, s’étirait avec délices dans son enveloppe nouvelle: elle n’avait pas eu le temps de reconnaître encore les bornes de sa nouvelle prison.
Un nouveau cycle des jours commença. Jours d’or et de fièvre, mystérieux et enchantés, comme lorsqu’il était enfant, et qu’il découvrait, une à une, les choses, pour la première fois. De l’aube au crépuscule, il vivait dans un mirage perpétuel. Toutes ses occupations étaient abandonnées. Le consciencieux garçon, qui durant des années n’avait pas manqué, même malade, une leçon, ni une répétition d’orchestre, trouvait de mauvais prétextes pour esquiver le travail. Il ne craignait pas de mentir, Il n’en avait pas de remords. Les principes de vie stoïques, sous lesquels il avait eu plaisir jusque-là à ployer sa volonté: la morale, le Devoir, lui apparaissaient maintenant sans vérité. Leur despotisme jaloux se brisait contre la Nature. La saine, la forte, la libre nature humaine, voilà la seule vertu: au diable tout le reste! Il y a de quoi rire de pitié, quand on voit les petites règles tatillonnes de politique prudente, que le monde décore du nom de morale, et où il prétend mettre sous clef la vie! Ridicules taupinières! La vie passe, et tout est balayé…
Christophe, crevant d’énergie, était pris de la fureur de détruire, de brûler, de briser, d’assouvir par des actes aveugles et forcenés la force qui l’étouffait. Ces accès finissaient d’ordinaire par de brusques détentes: il pleurait, il se jetait par terre, il embrassait la terre, il eût voulu y enfoncer ses dents, ses mains, se repaître d’elle; il tremblait de fièvre et de désir.
Un soir, il se promenait à l’orée d’un bois. Ses yeux étaient grisés de lumière, la tête lui tournait; il était dans cet état d’exaltation, où tout est transfiguré. La lumière veloutée du soir y ajoutait sa magie. Des rayons de pourpre et d’or flottaient sous les châtaigniers. Des lueurs phosphorescentes semblaient sortir des prés. Le ciel était voluptueux et doux comme des yeux. Dans une prairie voisine, une fille fanait. En chemise et jupon court, le cou et les bras nus, elle ratissait l’herbe et la mettait en tas. Elle avait le nez court, les joues larges, le front rond, un mouchoir sur les cheveux. Le soleil couchant rougissait sa peau brûlée, comme une poterie, qui semblait absorber les derniers rayons du jour.
Elle fascina Christophe. Appuyé contre un hêtre, il la regardait s’avancer vers la lisière du bois. Elle ne s’occupait pas de lui. Un moment, elle leva son regard indifférent: il vit ses yeux bleu dur dans la face hâlée. Elle passa, si près, que quand elle se pencha pour ramasser des herbes, par la chemise entrebâillée il vit un duvet blond sur la nuque et l’échine. L’obscur désir qui le gonflait éclata tout d’un coup. Il se jeta sur elle, par derrière, l’empoigna par la taille, lui renversa la tête en arrière, lui enfonça dans la bouche entr’ouverte sa bouche. Il baisa les lèvres sèches et gercées, il se heurta aux dents qui le mordirent de colère. Ses mains couraient sur les bras rudes, sur la chemise trempée de sueur. Elle se débattit. Il serra plus étroitement, il eut envie de l’étrangler. Elle se dégagea, cria, cracha, s’essuya les lèvres avec sa main, et le couvrit d’injures. Il l’avait lâchée, et s’enfuyait à travers champs. Elle lui lança des pierres, et continuait de décharger sur lui une litanie d’appellations ordurières. Il rougissait, bien moins de ce qu’elle pouvait dire ou penser, que de ce qu’il pensait lui-même. L’inconscience subite de son acte le remplissait de terreur. Qu’avait-il fait? Qu’allait-il faire? Ce qu’il en pouvait comprendre ne lui inspirait que dégoût. Et il était tenté par ce dégoût. Il luttait contre lui-même, et il ne savait de quel côté était le vrai Christophe. Une force aveugle l’assaillait, il la fuyait en vain: c’était se fuir soi-même. Que ferait-elle de lui? Que ferait-il demain… dans une heure… le temps de traverser en courant la terre labourée, d’arriver au chemin?… Y arriverait-il seulement? Ne s’arrêterait-il pas, pour revenir en arrière, et courir à cette fille? Et alors?… Il se souvenait de la seconde de délire, où il la tenait à la gorge. Tous les actes étaient possibles. Un crime même!… Oui, même un crime… Le tumulte de son cœur le faisait haleter. Arrivé au chemin, il s’arrêta pour respirer. La fille causait, là-bas, avec une autre fille attirée par ses cris; et, les poings sur les hanches, elles le regardaient, en riant aux éclats.
Il revint. Il s’enferma chez lui, plusieurs jours, sans bouger. Il ne sortait, même en ville, que quand il y était forcé. Il évitait peureusement toute occasion de passer les portes, de s’aventurer dans les champs: il craignait d’y retrouver le souffle de folie, qui s’était abattu sur lui, comme un coup de vent dans un calme d’orage. Il croyait que les murailles de la ville pourraient l’en préserver. Il ne pensait pas qu’il suffit, pour que l’ennemi se glisse, d’une fente imperceptible entre deux volets clos, de l’épaisseur d’un regard.
II. SABINE
Dans une aile de la maison, de l’autre côté de la cour, logeait au rez-de-chaussée une jeune femme de vingt ans, veuve depuis quelques mois, avec une petite fille. Madame Sabine Frœhlich était aussi locataire du vieux Euler. Elle occupait la boutique qui donnait sur la rue, et elle avait de plus deux chambres sur la cour, avec jouissance d’un petit carré de jardin, séparé de celui des Euler par une simple clôture de fil de fer, où s’enroulait du lierre. On l’y voyait rarement; l’enfant s’y amusait seule, du matin au soir, à tripoter la terre; et le jardin poussait comme il voulait, au grand mécontentement du vieux Justus, qui aimait les allées ratissées et le bel ordre dans la nature. Il avait essayé de faire à sa locataire quelques observations à ce sujet; mais c’était probablement pour cela qu’elle ne se montrait plus; et le jardin n’en allait pas mieux.
Madame Frœhlich tenait une petite mercerie, qui aurait pu être assez achalandée, grâce à la situation dans une rue commerçante, au cœur de la ville; mais elle ne s’en occupait pas beaucoup plus que du jardin. Au lieu de faire son ménage elle-même, comme il convenait, selon madame Vogel, à une femme qui se respecte, – surtout quand elle n’est pas dans une situation de fortune qui permette, sinon excuse l’oisiveté, – elle avait pris une petite servante, une fille de quinze ans, qui venait quelques heures le matin, pour faire les chambres et garder le magasin, pendant que la jeune femme s’attardait paresseusement dans son lit, ou à sa toilette.
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