Romain Rolland - Jean-Christophe Tome III

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Vaste roman cyclique, ce roman fleuve est un signe d'amour et d'espoir adressé à la génération suivante. Le héros, un musicien de génie, doit lutter contre la médiocrité du monde. Mêlant réalisme et lyrisme, cette fresque est le tableau du monde de la fin du XIXème siècle au début du vingtième.

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Le soir, lorsque Christophe rentrait, Louisa, reconnaissante des attentions de Rosa et poursuivant le petit plan qu’elle avait formé, ne tarissait pas en éloges de sa jeune voisine. Christophe était touché de la bonté de Rosa. Il voyait le bien qu’elle faisait à sa mère, dont la figure redevenait plus sereine; et il la remerciait avec effusion. Rosa balbutiait, et se sauvait pour cacher son trouble: elle paraissait mille fois plus intelligente ainsi et plus sympathique à Christophe que si elle lui avait parlé. Il la regarda d’un œil moins prévenu, et il ne cacha point sa surprise de découvrir en elle des qualités qu’il n’eût pas soupçonnées. Rosa s’en apercevait; elle remarquait les progrès de sa sympathie, et pensait que cette sympathie s’acheminait vers l’amour. Elle s’abandonnait plus que jamais à ses rêves. Elle était près de croire, avec la belle présomption de l’adolescence, que ce qu’on désire de tout son être finit par s’accomplir. – D’ailleurs, qu’y avait-il de déraisonnable dans son désir? Christophe n’eût-il pas dû être plus sensible qu’un autre à sa bonté, au besoin affectueux qu’elle avait de se dévouer?

Mais Christophe ne songeait pas à elle. Il l’estimait. Elle ne tenait aucune place dans sa pensée. Il avait de bien autres préoccupations en ce moment! Christophe n’était plus Christophe. Il ne se reconnaissait plus. Un travail formidable s’accomplissait en lui, bouleversait jusqu’au fond de son être.

*

Christophe sentait une lassitude et une inquiétude extrêmes. Il était brisé sans cause, la tête lourde, les yeux, les oreilles, tous les sens ivres et bourdonnants. Impossible de fixer son esprit nulle part. L’esprit sautait d’objet en objet, dans une fièvre épuisante. Ce papillotement d’images lui donnait le vertige. Il l’attribua d’abord à un excès de fatigue et à l’énervement des jours de printemps. Mais le printemps passait, et son mal ne faisait que croître.

C’était ce que les poètes, qui ne touchent aux choses que d’une main élégante, nomment l’inquiétude de l’adolescence, le trouble de Chérubin, l’éveil du désir amoureux dans la chair et le cœur juvéniles. Comme si l’effroyable crise de l’être qui craque et meurt, et renaît de toutes parts, comme si ce cataclysme, où tout: la foi, la pensée, l’action, la vie entière, semble près de s’anéantir et se reforge dans les convulsions de la douleur et de la joie, se réduisait à une niaiserie d’enfant.

Tout son corps et son âme fermentaient. Il les considérait, sans force pour lutter, avec un mélange de curiosité et de dégoût. Il ne comprenait point ce qui se passait en lui. Son être se désagrégeait. Il passait les journées dans des torpeurs accablantes. Ce lui était une torture de travailler. La nuit, il avait des sommeils pesants et hachés, des rêves monstrueux, des poussées de désirs: une âme de bête se ruait en lui. Brûlant, trempé de sueur, il se regardait avec horreur; il tâchait de secouer les pensées immondes et démentes, et il se demandait s’il devenait fou.

Le jour ne le mettait pas à l’abri de ces pensées de brute. Dans ces bas-fonds de l’âme, il se sentait couler: rien à quoi se retenir; nulle barrière à opposer au chaos. Toutes ces armures, toutes ces forteresses dont le quadruple rempart l’entourait fièrement: son Dieu, son art, son orgueil, sa foi morale, tout s’écroulait, se détachait, pièce à pièce. Il se voyait nu, lié, couché, sans pouvoir faire un mouvement, comme un cadavre sur qui grouille la vermine. Il avait des sursauts de révolte: qu’était devenue sa volonté? Il l’appelait en vain: tels les efforts qu’on fait dans le sommeil, lorsqu’on sait que l’on rêve, et qu’on veut s’éveiller. On ne réussit qu’à rouler de rêve en rêve, comme une masse de plomb. À la fin, il trouvait moins pénible de ne pas lutter. Il prenait son parti avec un fatalisme apathique.

Le flot régulier de sa vie semblait interrompu. Tantôt il s’infiltrait dans des crevasses souterraines; tantôt il rejaillissait avec une violence saccadée. La chaîne des jours était brisée. Au milieu de la plaine unie des heures s’ouvraient des trous béants, où l’être s’engouffrait. Christophe assistait à ce spectacle, comme s’il lui était étranger. Tout et tous, – et lui-même, – lui devenaient étrangers. Il continuait d’aller à ses affaires, il accomplissait sa tâche d’une façon automatique; il lui semblait que la mécanique de sa vie allait s’arrêter d’un instant à l’autre: les rouages étaient faussés. À table avec sa mère et ses hôtes, à l’orchestre, au milieu des musiciens et du public, soudain se creusait un vide dans son cerveau: il regardait avec stupeur les figures grimaçantes qui l’entouraient; et il ne comprenait plus. Il se demandait:

– Quel rapport y a-t-il entre ces êtres et…?

Il n’osait même pas dire:

– …et moi.

Car il ne savait plus s’il existait. Il parlait, et sa voix lui semblait sortir d’un autre corps. Il se remuait, et il voyait ses gestes de loin, de haut, – du faîte d’une tour. Il se passait la main sur le front, l’air égaré. Il était près d’actes extravagants.

Surtout quand il était le plus en vue, quand il était tenu de se surveiller davantage. Par exemple, les soirs où il allait au château, ou quand il jouait en public. Il était pris subitement d’un besoin impérieux de faire quelque grimace, de dire une énormité, de tirer le nez au grand-duc ou de flanquer son pied dans le derrière d’une dame. Il lutta, tout un soir qu’il conduisait l’orchestre, contre l’envie insensée de se déshabiller en public; et, du moment qu’il entreprit de repousser cette idée, il en fut hanté; il lui fallut toute sa force pour n’y point céder. Au sortir de cette lutte imbécile, il était trempé de sueur, et le cerveau vidé. Il devenait vraiment fou. Il lui suffisait de penser qu’il ne fallait pas faire une chose, pour que cette chose s’imposât à lui, avec la ténacité affolante d’une idée fixe.

Ainsi sa vie se passait en une succession de forces démentes et de chutes dans le vide. Un vent furieux dans le désert. D’où venait ce souffle? Qu’était cette folie? De quel abîme sortaient ces désirs qui lui tordaient les membres et le cerveau? Il était comme un arc, qu’une main forcenée tend jusqu’à le briser, – vers quel but inconnu? – et qu’elle rejette ensuite, comme un morceau de bois mort. De qui était-il la proie? Il n’osait approfondir. Il se sentait vaincu, humilié, et il évitait de regarder en face sa défaite. Il était las et lâche. Il comprenait maintenant ces gens qu’il méprisait jadis: ceux qui ne veulent pas voir la vérité gênante. Dans ces heures de néant, quand le souvenir lui revenait du temps qui passait, du travail abandonné, de l’avenir perdu, il était glacé d’effroi. Mais il ne réagissait point: et sa lâcheté trouvait des excuses dans l’affirmation désespérée du néant; il goûtait une amère volupté à s’y abandonner, comme une épave au fil de l’eau. À quoi bon lutter? Il n’y avait rien, ni beau, ni bien, ni Dieu, ni vie, ni être d’aucune sorte. Dans la rue, quand il marchait, tout à coup la terre lui manquait; il n’y avait ni sol, ni air, ni lumière, ni lui-même: il n’y avait rien. Sa tête l’entraînait, le front en avant; à peine pouvait-il se retenir, au bord de la chute. Il pensait qu’il allait tomber, subitement, foudroyé. Il pensait qu’il était mort…

Christophe faisait peau neuve. Christophe faisait âme neuve. Et, voyant tomber l’âme usée et flétrie de son enfance, il ne se doutait pas qu’il lui en poussait une nouvelle, plus jeune et plus puissante. Comme on change de corps au courant de la vie, on change d’âme aussi; et la métamorphose ne s’accomplit pas toujours lentement, au fil des jours: il est des heures de crise, où tout se renouvelle d’un coup. L’ancienne dépouille tombe. Dans ces heures d’angoisse, l’être croit tout fini. Et tout va commencer. Une vie meurt. Une autre est déjà née.

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