Romain Rolland - Jean-Christophe Tome III

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Vaste roman cyclique, ce roman fleuve est un signe d'amour et d'espoir adressé à la génération suivante. Le héros, un musicien de génie, doit lutter contre la médiocrité du monde. Mêlant réalisme et lyrisme, cette fresque est le tableau du monde de la fin du XIXème siècle au début du vingtième.

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Vouloir? pensait amèrement Christophe. Ainsi Dieu existera, parce que je voudrai qu’il existe! Ainsi, la mort n’existera plus, parce qu’il me plaira de la nier!… Hélas!… Comme la vie est facile à ceux qui n’ont pas le besoin de voir la vérité, à ceux qui ont le pouvoir de la voir comme ils désirent, et de se fabriquer des rêves complaisants, où dormir douillettement! Dans un tel lit Christophe était bien sûr de ne dormir jamais…

Leonhard continuait à parler. Il s’était rabattu sur son sujet de prédilection: les charmes de la vie contemplative; et sur ce terrain sans danger, il ne tarissait plus. De sa voix monotone qui tremblait de plaisir, il disait les joies de la vie en Dieu, en dehors du monde, loin du bruit, dont il parlait avec un accent inattendu de haine (il le détestait presque autant que Christophe), loin des violences, loin des railleries, loin des petites misères dont on souffre, chaque jour, dans le nid chaud et sûr de la foi, d’où l’on contemple en paix les malheurs du monde étranger et lointain. Christophe, en l’écoutant parler, perçait l’égoïsme de cette foi. Leonhard en eut le soupçon; il se hâta de s’expliquer. Ce n’était pas une vie d’oisiveté que la vie de contemplation! Au contraire: on agit plus par la prière que par l’action; que serait le monde sans la prière? On expie pour les autres, on se charge de leurs fautes, on leur offre ses mérites, on intercède pour le monde auprès de Dieu.

Christophe l’écoutait en silence, avec une hostilité croissante. Il sentait chez Leonhard l’hypocrisie de ce renoncement. Il n’était pas assez injuste pour la prêter à tous ceux qui croient. Il savait bien que cette abdication de la vie est chez un petit nombre une impossibilité de vivre, un désespoir poignant, un appel à la mort, – que c’est, chez un plus petit nombre, une extase passionnée… (Combien de temps dure-t-elle?)… Mais, chez la plupart des hommes, n’est-ce pas trop souvent le froid raisonnement d’âmes plus éprises de leur tranquillité que du bonheur des autres, ou de la vérité? Et si les cœurs sincères en ont conscience, combien ils doivent souffrir de cette profanation de leur idéal!…

Leonhard, tout heureux, exposait maintenant la beauté et l’harmonie du monde, vu du haut de son perchoir divin: en bas, tout était sombre, injuste, douloureux; d’en haut, tout devenait clair, lumineux, ordonné, le monde était semblable à une boîte d’horlogerie, parfaitement réglée…

Christophe n’écoutait plus que d’une oreille distraite. Il se demandait: «Croit-il, ou bien croit-il qu’il croit?» Cependant sa propre foi, son désir passionné de foi, n’en étaient pas ébranlés. Ce n’était pas la médiocrité d’âme et les pauvres arguments d’un sot comme Leonhard, qui pouvaient y porter atteinte…

La nuit descendait sur la ville. Le banc, où ils étaient assis, était dans l’ombre; les étoiles s’allumaient, une buée blanche montait du fleuve, les grillons bruissaient sous les arbres du cimetière. Les cloches se mirent à sonner: la plus aiguë d’abord, toute seule, comme un oiseau plaintif, interrogea le ciel; puis la seconde, une tierce au-dessous, se mêla à sa plainte; enfin vint la plus grave, à la quinte, qui semblait leur donner la réponse. Les trois voix se fondirent. C’était, au pied des tours, le bourdonnement d’une ruche grandiose. L’air et le cœur tremblaient. Christophe, retenant son souffle, pensait combien la musique des musiciens est pauvre auprès de cet océan de musique, où grondent des milliers d’êtres: c’est la faune sauvage, le libre monde des sons, auprès du monde domestiqué, catalogué, froidement étiqueté par l’intelligence humaine. Il se perdait dans cette immensité sonore, sans rivages et sans bornes…

Et quand le puissant murmure se fut tu, quand ses derniers frémissements se furent éteints dans l’air, Christophe se réveilla. Il regarda, effaré, autour de lui… Il ne reconnaissait plus rien. Tout était changé autour de lui, en lui. Il n’y avait plus de Dieu…

De même que la foi, la perte de la foi est souvent, elle aussi, un coup de la grâce, une lumière subite. La raison n’y est pour rien; et il suffit d’un rien: un mot, un silence, un son de cloche. On se promène, on rêve, on ne s’attend à rien. Brusquement, tout s’écroule. On se voit entouré de ruines. On est seul. On ne croit plus.

Christophe épouvanté ne pouvait comprendre pourquoi, comment cela s’était produit. C’était, comme au printemps, la débâcle d’un fleuve…

La voix de Leonhard continuait de résonner, plus monotone que la voix d’un grillon. Christophe ne l’entendait plus. La nuit était tout à fait venue. Leonhard s’arrêta. Surpris de l’immobilité de Christophe, inquiet de l’heure avancée, il proposa de rentrer. Christophe ne répondait pas. Leonhard lui prit le bras. Christophe tressaillit, et regarda Leonhard avec des yeux égarés.

– Christophe, il faut revenir, dit Leonhard.

– Va au diable! cria Christophe avec fureur.

– Mon Dieu! Christophe, qu’est-ce que je vous ai fait? demanda peureusement Leonhard ahuri.

Christophe se ressaisit.

– Oui, tu as raison, mon bon, fit-il d’un ton plus doux. Je ne sais ce que je dis. Va à Dieu! Va à Dieu!

Il resta seul. Il avait le cœur plein de détresse.

– Ah! mon Dieu! mon Dieu! s’écria-t-il, crispant les mains, levant la tête passionnément vers le ciel noir. Pourquoi est-ce que je ne crois plus? Pourquoi est-ce que je ne puis plus croire? que s’est-il passé en moi?…

Il y avait une disproportion trop grande entre la ruine de sa foi et la conversation qu’il venait d’avoir avec Leonhard: il était évident que cette conversation n’en était pas plus la cause que les criailleries d’Amalia et les ridicules de ses hôtes n’étaient cause de l’ébranlement qui se produisait depuis peu dans ses résolutions morales. Ce n’étaient là que des prétextes. Le trouble ne venait pas du dehors. Le trouble était en lui. Il sentait s’agiter dans son cœur des monstres inconnus, et il n’osait pas se pencher sur sa pensée, pour voir son mal en face… Son mal? Était-ce un mal? Une langueur, une ivresse, une angoisse voluptueuse le pénétraient. Il ne s’appartenait plus. En vain il tâchait de se raidir dans son stoïcisme d’hier. Tout craquait d’un coup. Il avait la sensation soudaine du vaste monde, brûlant, sauvage, incommensurable… le monde qui déborde Dieu!…

Ce ne fut qu’un instant. Mais tout l’équilibre de sa vie ancienne en fut désormais rompu.

*

De toute la famille, il n’y avait qu’une personne, à laquelle Christophe ne prêtait aucune attention: c’était la petite Rosa. Elle n’était point belle; et Christophe qui, lui-même, était loin d’être beau, se montrait fort exigeant pour la beauté des autres. Il avait la cruauté tranquille de la jeunesse, pour qui une femme n’existe pas, quand elle est laide, – à moins qu’elle n’ait passé l’âge où l’on inspire la tendresse, et qu’elle n’ait plus le droit qu’à des sentiments graves, paisibles, quasi religieux. Rosa ne se distinguait d’ailleurs par aucun don spécial, quoiqu’elle ne fût pas sans intelligence; et elle était affligée d’un bavardage qui faisait fuir Christophe. Aussi ne s’était-il pas donné la peine de la connaître, jugeant qu’il n’y avait rien à connaître en elle; c’était tout au plus s’il l’avait regardée.

Elle valait mieux pourtant que beaucoup de jeunes filles; elle valait mieux, en tout cas, que Minna, tant aimée. C’était une bonne petite, sans coquetterie, sans vanité, qui, jusqu’à l’arrivée de Christophe, ne s’était pas aperçue qu’elle était laide, ou ne s’en inquiétait pas; car on ne s’en inquiétait pas autour d’elle. S’il arrivait que le grand-père, ou la mère, le lui dît, par gronderie, elle ne faisait qu’en rire: elle ne le croyait pas, ou n’y attachait aucune importance; et eux, pas davantage. Tant d’autres, aussi laides et plus, avaient trouvé qui les aimât! Les Allemands ont d’heureuses indulgences pour les imperfections physiques: ils peuvent ne pas les voir; ils peuvent même arriver à les embellir, par la vertu d’une imagination complaisante qui trouve des rapports inattendus entre toute figure et les plus illustres exemplaires de la beauté humaine. Il n’eût pas fallu beaucoup presser le vieux Euler, pour lui faire déclarer que sa petite-fille avait le nez de la Junon Ludovisi. Heureusement, il était trop grognon pour faire des compliments; et Rosa, indifférente à la forme de son nez, ne mettait d’amour-propre qu’à l’accomplissement, suivant les rites, des fameux devoirs du ménage. Elle avait accepté comme parole d’Évangile tout ce qu’on lui avait enseigné. Ne sortant guère de chez elle, elle avait peu de termes de comparaison, admirait naïvement les siens, et croyait ce qu’ils disaient. De nature expansive, confiante, facilement satisfaite, elle tâchait de se mettre au ton chagrin de la maison, et répétait docilement les réflexions pessimistes qu’elle entendait. Elle avait le cœur le plus dévoué, pensait toujours aux autres, cherchant à faire plaisir, partageant les soucis, devinant les désirs, ayant besoin d’aimer, sans idée de retour. Naturellement, les siens en abusaient, bien qu’ils fussent bons et qu’ils l’aimassent: on est toujours tenté d’abuser de l’amour de ceux qui vous sont tout livrés. On était si sûr de ses attentions qu’on ne lui en savait aucun gré: quoi qu’elle fît, on attendait davantage. Puis, elle était maladroite; elle avait de la gaucherie, de la précipitation, des mouvements brusques et garçonniers, des expansions de tendresse qui amenaient des désastres. C’était un verre brisé, une carafe renversée, une porte brutalement fermée: toutes choses qui déchaînaient contre elle l’indignation de la maison. Constamment rabrouée, la petite s’en allait pleurer dans un coin. Ses larmes ne duraient guère. Elle reprenait son air riant et son caquet, sans ombre de rancune contre qui que ce fût.

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