Romain Rolland - Jean-Christophe Tome III
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Et malgré tout, elle espérait. Il suffisait que Christophe semblât lui témoigner quelques marques d’intérêt, qu’il parût écouter ce qu’elle disait, qu’il lui serrât la main plus amicalement que d’habitude…
Quelques mots imprudents des siens achevèrent de lancer son imagination sur une piste décevante.
Toute la famille était pleine de sympathie pour Christophe. Ce grand garçon de seize ans, sérieux et solitaire, qui avait une haute idée de ses devoirs, leur inspirait à tous une sorte de respect. Ses accès de mauvaise humeur, ses silences obstinés, son air sombre, ses manières brusques, n’étaient point faits pour étonner dans une maison comme celle-là. Même madame Vogel, qui regardait tout artiste comme un fainéant, n’osait pas lui reprocher, d’une façon agressive, comme elle en avait envie, les heures qu’il passait à bayer aux corneilles, le soir, à la fenêtre de sa mansarde, immobile et penché sur la cour, jusqu’à ce que la nuit fût venue: car elle savait que, le reste du jour, il s’exténuait dans ses leçons; et elle le ménageait, – comme les autres, pour une raison de derrière la tête, que personne ne disait et que chacun savait.
Rosa avait saisi entre ses parents des regards échangés et des chuchotements mystérieux, quand elle causait avec Christophe. D’abord, elle n’y prit pas garde. Puis elle en fut intriguée et émue; elle brûlait de savoir ce qu’ils disaient, mais elle n’eût pas osé le demander.
Un soir qu’elle était montée sur un banc du jardin, afin de dénouer la corde tendue entre deux arbres pour faire sécher le linge, elle s’appuya, pour sauter à terre, sur l’épaule de Christophe. Juste à ce moment, son regard rencontra celui de son grand-père et de son père, qui étaient assis, fumant leur pipe, le dos appuyé au mur de la maison. Les deux hommes échangèrent un clin d’œil; et Justus Euler dit à Vogel:
– Ça fera un joli couple.
Sur un coup de coude de Vogel, qui remarquait que la fillette écoutait, il couvrit sa réflexion, fort habilement, – (il le pensait du moins), – d’un «hum! hum!» retentissant fait pour attirer l’attention à vingt pas à la ronde. Christophe, qui lui tournait le dos, ne s’aperçut de rien; mais Rosa en fut si bouleversée qu’elle oublia qu’elle sautait, et se tordit le pied. Elle fût tombée, si Christophe ne l’avait retenue, pestant tout bas contre l’éternelle maladroite. Elle s’était fait très mal: mais elle n’en montra rien, elle y songeait à peine, elle songeait à ce qu’elle venait d’entendre. Elle s’en fut vers sa chambre; chaque pas lui était une douleur, elle se raidissait, pour qu’on ne s’en aperçût pas. Elle était inondée d’un trouble délicieux. Elle se laissa tomber sur la chaise au pied de son lit, et se cacha la figure dans les couvertures. Sa figure la brûlait; elle avait les larmes aux yeux, et elle riait. Elle avait honte, elle aurait voulu se cacher au fond de la terre, elle ne parvenait pas à fixer ses idées, ses tempes battaient, sa cheville lui causait des élancements aigus, elle était dans un état de torpeur et de fièvre. Elle entendait vaguement les bruits du dehors, les cris des enfants qui jouaient dans la rue; et les mots du grand-père résonnaient à son oreille; elle riait tout bas, elle rougissait, le visage enfoui dans l’édredon, elle priait, elle remerciait, elle désirait, elle craignait, – elle aimait.
Sa mère l’appela. Elle essaya de se lever. Au premier pas, elle éprouva une douleur si intolérable qu’elle faillit avoir une syncope; la tête lui tournait. Elle crut qu’elle allait mourir, et, en même temps, elle voulait vivre de toutes les forces de son être, vivre pour le bonheur promis. Sa mère vint enfin, et toute la maison fut bientôt en émoi. Grondée suivant l’habitude, pansée, couchée, elle s’engourdissait dans le bourdonnement de sa douleur physique et de sa joie intérieure. Douce nuit… Les moindres souvenirs de cette chère veillée lui restèrent sacrés. Elle ne pensait pas à Christophe, elle ne savait pas ce qu’elle pensait. Elle était heureuse.
Le lendemain, Christophe, qui se croyait un peu responsable de l’accident, vint prendre de ses nouvelles: et, pour la première fois, il lui témoigna une apparence d’affection. Elle en fut pénétrée de reconnaissance, elle bénit son mal. Elle eût souhaité de souffrir, toute sa vie, pour avoir, toute sa vie, une telle joie. – Elle dut rester étendue plusieurs jours, sans bouger; elle les passa à ressasser les paroles du grand-père et à les discuter: car le doute était venu. Avait-il dit:
– Cela fera…
Ou bien:
– Cela ferait…?
Mais était-il même possible qu’il eût rien dit de semblable? – Oui, il l’avait bien dit, elle était certaine… Quoi! Ils ne voyaient donc pas qu’elle était laide, et que Christophe ne pouvait la souffrir?… Mais il était si bon d’espérer! Elle en arrivait à croire qu’elle s’était peut-être trompée, qu’elle n’était pas aussi laide qu’elle croyait; elle se soulevait sur sa chaise pour tâcher de se voir dans la glace accrochée en face: elle ne savait que penser. Après tout, son grand-père et son père étaient meilleurs juges: on ne peut se juger soi-même… Mon Dieu! si c’était possible!… Si, par hasard… si, sans qu’elle s’en doutât, si… si elle était jolie!… Peut-être s’exagérait-elle aussi les sentiments peu sympathiques de Christophe. Sans doute, l’indifférent garçon, après les marques d’intérêt qu’il lui avait données, au lendemain de l’accident, ne s’inquiétait plus d’elle; il oubliait de prendre de ses nouvelles; mais Rosa l’excusait: il était préoccupé de tant de choses! comment eût-il pensé à elle? On ne doit pas juger un artiste, comme les autres hommes.
Pourtant, si résignée qu’elle fût, elle ne pouvait s’empêcher d’attendre, avec un battement de cœur, quand il passait près d’elle, une parole de sympathie. Un seul mot, un regard…: son imagination faisait le reste. Les commencements de l’amour ont besoin de si peu d’aliment! C’est assez de se voir, de se frôler en passant; une telle force de rêve ruisselle de l’âme à ces moments qu’elle peut presque suffire à créer son amour; un rien la plonge dans des extases, qu’à peine retrouvera-t-elle plus tard, quand, devenue plus exigeante, à mesure qu’elle est plus satisfaite, elle possède enfin l’objet de son désir. – Rosa vivait tout entière, sans que personne en sût rien, dans un roman forgé par elle de toutes pièces: Christophe l’aimait en secret et n’osait le lui dire, par timidité, ou pour quelque inepte raison, romanesque et romantique, qui plaisait à l’imagination de cette petite oie sentimentale. Elle bâtissait là-dessus des histoires sans fin, d’une absurdité parfaite: elle le savait elle-même, mais ne voulait pas le savoir; elle se mentait voluptueusement, pendant des jours, des jours, penchée sur son ouvrage. Elle en oubliait de parler: tout son flot de paroles était rentré en elle, comme un fleuve disparu subitement sous la terre. Mais là, il prenait sa revanche. Quelle débauche de discours, de conversations muettes! Parfois, on voyait ses lèvres remuer, comme chez ceux qui ont besoin, quand ils lisent, d’épeler tout bas les syllabes, afin de les comprendre.
Au sortir de ces rêves, elle était heureuse et triste. Elle savait que les choses n’étaient pas comme elle venait de se les raconter; mais il lui en restait un reflet de bonheur, et elle se remettait à vivre avec plus de confiance. Elle ne désespérait pas de gagner Christophe.
Sans se l’avouer, elle entreprit sa conquête. Avec la sûreté d’instinct que donne une grande affection, la fillette maladroite sut trouver, du premier coup, le chemin par où elle pouvait atteindre au cœur de son ami. Elle ne s’adressa pas directement à lui. Mais, dès qu’elle fut guérie et qu’elle put de nouveau circuler à travers la maison, elle se rapprocha de Louisa. Le moindre prétexte lui était bon. Elle trouvait mille petits services à lui rendre. Quand elle sortait, elle ne manquait jamais de se charger de ses commissions; elle lui épargnait les courses au marché, les discussions avec les fournisseurs, elle allait lui chercher l’eau à la pompe de la cour, elle faisait même une partie de son ménage, elle lavait les carreaux, elle frottait le parquet, malgré les protestations de Louisa, confuse de ne pas faire seule sa tâche, mais si lasse qu’elle n’avait pas la force de s’opposer à ce qu’on lui vînt en aide. Christophe restait absent tout le jour. Louisa se sentait abandonnée, et la compagnie de la fillette affectueuse et bruyante lui faisait du bien. Rosa s’installait chez elle. Elle apportait son ouvrage, et elles se mettaient à causer. La fillette, avec des ruses gauches, cherchait à amener la conversation sur Christophe. D’entendre parler de lui, d’entendre seulement son nom, la rendait heureuse; ses mains tremblaient, elle évitait de lever les yeux. Louisa, ravie de parler de son cher Christophe, racontait des petites histoires d’enfance, insignifiantes et un tantinet ridicules; mais il n’était pas à craindre que Rosa les jugeât ainsi: ce lui était une joie et un émoi indicibles, de se représenter Christophe petit enfant et faisant les sottises ou les gentillesses de cet âge; la tendresse maternelle qui est dans le cœur de toute femme se mêlait délicieusement en elle à l’autre tendresse; elle riait de bon cœur, et elle avait les yeux humides. Louisa était attendrie de l’intérêt que Rosa lui témoignait. Elle devinait ce qui se passait dans le cœur de la fillette, et elle n’en montrait rien; mais elle s’en réjouissait: car, seule de la maison, elle savait ce que valait ce cœur. Parfois, elle s’arrêtait de parler, pour la regarder. Rosa, étonnée du silence, levait les yeux du son ouvrage. Louisa lui souriait. Rosa se jetait dans ses bras, avec une brusquerie passionnée, elle cachait sa figure dans le sein de Louisa. Puis, elles se remettaient à travailler et à causer, comme avant.
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