Romain Rolland - Jean-Christophe Tome III
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Son gendre, plus instruit, se tenait au courant du mouvement artistique; mais c’était encore pis: car il apportait dans ses jugements un esprit de dénigrement perpétuel. Il ne manquait ni de goût, ni d’intelligence; mais il ne pouvait prendre son parti d’admirer ce qui était moderne. Il eût tout aussi bien dénigré Mozart et Beethoven, s’ils eussent été de son temps, et reconnu le mérite de Wagner ou de Richard Strauss, s’ils eussent été morts depuis un siècle. Sa nature chagrine se refusait à admettre qu’il pût y avoir encore, de son vivant, des grands hommes vivants: cette pensée lui déplaisait. Il était si aigri de sa vie manquée qu’il tenait à se persuader qu’elle était manquée pour tous, qu’il n’en pouvait être autrement, et que ceux qui croyaient le contraire, ou qui le prétendaient, étaient de deux choses l’une: des nigauds ou des farceurs.
Aussi ne parlait-il des célébrités nouvelles que sur un ton d’amère ironie; et, comme il n’était point sot, il ne manquait point d’en découvrir, dès le premier coup d’œil, les côtés faibles et ridicules. Tout nom nouveau le mettait en défiance; avant de rien connaître d’un artiste, il était disposé à le critiquer, – puisqu’il ne le connaissait pas. S’il avait de la sympathie pour Christophe, c’était parce qu’il croyait que cet enfant misanthrope trouvait la vie mauvaise, comme lui, et d’ailleurs était sans génie. Rien ne rapproche les petites âmes souffreteuses et mécontentes, comme la constatation de leur commune impuissance. Rien non plus ne contribue davantage à rendre le goût de la santé à ceux qui sont sains, que le contact de ce sot pessimisme de médiocres et de malades, qui, parce qu’ils ne sont pas heureux, nient le bonheur des autres. Christophe en fit l’épreuve. Ces pensées moroses lui étaient pourtant familières; mais il s’étonnait de les retrouver dans la bouche de Vogel et de ne les plus reconnaître: elles lui devenaient hostiles; il en était blessé.
Il était bien plus révolté encore par les façons d’Amalia. La brave femme ne faisait après tout qu’appliquer les théories de Christophe sur le devoir. Elle avait à tout propos ce mot dans la bouche. Elle travaillait sans relâche, et voulait que chacun travaillât comme elle. Ce travail n’avait pas pour but de rendre les autres et elle-même plus heureux: au contraire! On pouvait presque dire qu’il avait pour principal objet d’être une gêne pour tous et de rendre la vie le plus désagréable possible, – afin de la sanctifier. Rien n’aurait pu la décider à interrompre, un seul moment, le saint office du ménage, cette sacro-sainte institution, qui prend chez tant de femmes la place de tous les autres devoirs moraux et sociaux. Elle se serait crue perdue, si elle n’avait, aux mêmes jours, aux mêmes heures, frotté le parquet, lavé les carreaux, fait briller les boutons de porte, battu les tapis à tour de bras, remué les chaises, les tables, les armoires. Elle y mettait de l’ostentation. On eût dit qu’il s’agissait de son honneur. Et n’est-ce pas, d’ailleurs, sous cette forme que beaucoup de femmes imaginent et défendent leur honneur? C’est une sorte de meuble qu’il faut tenir brillant, un parquet bien ciré, froid, dur, – et glissant.
L’accomplissement de sa tâche ne rendait pas madame Vogel plus aimable. Elle s’acharnait aux niaiseries du ménage, comme à un devoir imposé par Dieu. Et elle méprisait celles qui ne faisaient pas comme elle, qui prenaient du repos, qui savaient entre leurs travaux jouir un peu de la vie. Elle allait relancer jusque dans sa chambre Louisa, qui, de temps en temps, au milieu de son ouvrage, s’asseyait pour rêver. Louisa soupirait, mais se soumettait, avec un sourire confus. Heureusement Christophe n’en savait rien; Amalia attendait qu’il fût sorti, pour faire ces irruptions dans leur appartement; et, jusqu’à présent, elle ne s’était pas attaquée directement à lui: il ne l’eût pas supporté. Il se sentait vis-à-vis d’elle dans un état d’hostilité latente. Ce qu’il lui pardonnait le moins, c’était son vacarme. Il en était excédé. Enfermé dans sa chambre, – une petite pièce basse qui donnait sur la cour, la fenêtre hermétiquement close, malgré le manque d’air, afin ne pas entendre le remue-ménage de la maison, il ne réussissait point à s’en défendre. Involontairement, il s’attachait à suivre, avec une attention surexcitée, les moindres bruits d’en bas; et quand la terrible voix, qui perçait les cloisons, après une accalmie momentanée, s’élevait de nouveau, il était pris de rage; il criait, frappait du pied, lui adressait à travers le mur une collection d’injures. Dans le tapage général, on ne s’en apercevait même pas: on croyait qu’il composait. Il donnait madame Vogel à tous les diables. Il n’y avait pas de respect, ni d’estime qui tînt. Il lui semblait, à ces instants, qu’il eût préféré la plus dévergondée des femmes, pourvu qu’elle se tût, à l’honnêteté et à toutes les vertus, quand elles font trop de bruit.
Cette haine du bruit le rapprocha de Leonhard. Le jeune garçon, seul, au milieu de l’agitation générale, restait toujours tranquille, et n’élevait jamais la voix plus fort à un moment qu’à un autre. Il s’exprimait d’une façon correcte et mesurée, choisissant tous ses mots, et ne se pressant pas. La bouillante Amalia n’avait pas la patience d’attendre qu’il eût fini; tous s’exclamaient sur sa lenteur. Il ne s’en émouvait point. Rien n’altérait son calme et sa respectueuse déférence. Christophe avait appris que Leonhard se destinait à la vie ecclésiastique; et sa curiosité en était vivement excitée.
Christophe se trouvait, à l’égard de la religion, dans un état assez étrange: il ne savait pas dans quel état il se trouvait. Il n’avait jamais eu le temps d’y songer sérieusement. Il n’était pas assez instruit, et il était beaucoup trop absorbé par les difficultés de l’existence, pour avoir pu s’analyser et mettre de l’ordre dans ses pensées. Violent comme il était, il passait d’un extrême à l’autre, et de la foi entière à la négation absolue, sans s’inquiéter d’être ou non d’accord avec soi-même. Quand il était heureux, il ne pensait guère à Dieu, mais il était assez disposé à y croire. Quand il était malheureux, il y pensait mais il n’y croyait guère: il lui semblait impossible qu’un Dieu autorisât le malheur et l’injustice. Ces difficultés l’occupaient d’ailleurs fort peu. Au fond, il était trop religieux pour penser beaucoup à Dieu. Il vivait en Dieu, il n’avait pas besoin d’y croire. Bon pour ceux qui sont faibles, ou affaiblis, pour les vies anémiques! Ils aspirent à Dieu, comme la plante au soleil. Le mourant s’accroche à la vie. Mais celui qui porte en lui le soleil et la vie, qu’irait-il les chercher hors de lui?
Christophe ne se fût probablement jamais préoccupé de ces questions, s’il avait vécu seul. Mais les obligations de la vie sociale l’obligeaient à fixer sa pensée sur ces problèmes puérils et oiseux, qui tiennent une place disproportionnée dans le monde, et où il faut prendre parti, puisqu’on s’y heurte à chaque pas. Comme si une âme saine, généreuse, débordante de force et d’amour, n’avait pas mille choses plus pressées à faire que de s’inquiéter si Dieu existe ou non!… Si encore il ne s’agissait que de croire à Dieu! Mais il faut croire à un Dieu, de telles dimensions, de telle forme, de telle couleur et de telle race! Pour cela, Christophe n’y songeait même pas. Jésus ne tenait presque aucune place dans ses pensées. Ce n’était pas qu’il ne l’aimât point: il l’aimait, quand il pensait à lui; mais il ne pensait pas à lui. Il se le reprochait parfois, il s’en chagrinait, il ne comprenait pas pourquoi il ne s’y intéressait pas davantage. Pourtant il pratiquait, tous les siens pratiquaient, son grand-père lisait la Bible; lui-même suivait la messe; il la servait, en quelque sorte, puisqu’il était organiste; et il s’appliquait à sa tâche avec une conscience exemplaire. Mais il eût été bien embarrassé, au sortir de l’église, de dire à quoi il avait pensé. Il se mit à la lecture des Livres Saints, pour fixer ses idées, et il y prit de l’amusement, et même du plaisir, mais comme à des livres beaux et curieux, qui ne diffèrent pas essentiellement d’autres livres, que personne ne songe à appeler sacrés. Pour dire la vérité, s’il avait de la sympathie pour Jésus, il en avait bien plus pour Beethoven. Et, à son orgue de Saint-Florian, où il accompagnait l’office du dimanche, il était plus occupé de son orgue que de la messe, et plus religieux, les jours où la chapelle jouait du Bach que les jours où elle jouait du Mendelssohn. Certaines cérémonies lui causaient une ferveur exaltée… Mais était-ce bien Dieu qu’il aimait alors, ou seulement la musique, comme un prêtre imprudent le lui avait dit un jour, par plaisanterie, sans se douter du trouble où le jetterait sa boutade? Un autre n’y eût pas pris garde et n’eût rien changé à sa façon de vivre, – (tant de gens s’accommodent de ne pas savoir ce qu’ils pensent!) – Mais Christophe était affligé d’un besoin de sincérité gênant, qui lui inspirait des scrupules à tout propos. Et du jour qu’il en eut, il lui devint impossible de n’en pas avoir toujours. Il se tourmentait, il lui semblait qu’il agissait avec duplicité. Croyait-il, ou ne croyait-il pas?… Il n’avait pas les moyens, matériels ni intellectuels, – (il faut du savoir et des loisirs) – pour résoudre la question, seul. Et cependant, il fallait la résoudre, sous peine d’être un indifférent, ou un hypocrite. Or, il était aussi incapable d’être l’un que l’autre.
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