Romain Rolland - Jean-Christophe Tome III

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Vaste roman cyclique, ce roman fleuve est un signe d'amour et d'espoir adressé à la génération suivante. Le héros, un musicien de génie, doit lutter contre la médiocrité du monde. Mêlant réalisme et lyrisme, cette fresque est le tableau du monde de la fin du XIXème siècle au début du vingtième.

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Amalia n’usait ni de l’un ni de l’autre système. Robuste, bruyante et active, elle ne s’apitoyait pas sur les jérémiades de son mari; elle le secouait rudement. Mais à vivre toujours ensemble, nulle force ne résiste; et quand, dans un ménage, l’un des deux est neurasthénique, il y a de grandes chances pour que, quelques années après, ils le soient tous les deux. Amalia avait beau crier contre Vogel: l’instant d’après, elle gémissait plus fort que lui; et sautant sans transition des rebuffades aux lamentations, elle ne lui faisait aucun bien; elle décuplait au contraire son mal, en donnant à des niaiseries un retentissement assourdissant. Elle finissait non seulement par achever d’accabler le malheureux Vogel, épouvanté des proportions que prenaient ses plaintes répercutées par cet écho, mais par s’accabler elle-même. À son tour, elle prenait l’habitude de gémir sans raison sur sa solide santé, et sur celle de son père, et de sa fille, et de son fils. Ce devenait une manie: à force de le dire, elle se le persuadait; le moindre rhume était pris au tragique; tout était un sujet d’inquiétudes. Quand on allait bien, elle se tourmentait encore, en pensant à la maladie prochaine. Ainsi la vie se passait dans des transes perpétuelles. Au reste, on ne s’en portait pas plus mal; et il semblait que cet état de plaintes constantes servît à entretenir la santé générale. Chacun mangeait, dormait, travaillait, comme à l’ordinaire; et la vie du ménage n’en était pas ralentie. L’activité d’Amalia ne se satisfaisait point de s’exercer du matin au soir, du haut en bas de la maison: il fallait que chacun s’évertuât autour d’elle; et c’était un branle-bas de meubles, un lavage de carreaux, un frottement de parquets, un bruit de voix, de pas, une trépidation, un mouvement perpétuels.

Les deux enfants, écrasés par cette bruyante autorité, qui ne laissait personne libre, semblaient trouver naturel de s’y soumettre. Le garçon, Leonhard, avait une jolie figure insignifiante, et des manières compassées. La jeune fille, Rosa, une blondine, avec d’assez beaux yeux, bleus, doux, et affectueux, eût été agréable, par la fraîcheur de son teint délicat et son air de bonté, sans un nez un peu fort et gauchement planté, qui alourdissait la figure et lui donnait un caractère niais. Elle rappelait cette jeune fille de Holbein, qui est au musée de Bâle, – la fille du bourgmestre Meier, – assise, les yeux baissés, les mains sur ses genoux, ses cheveux pâles dénoués sur ses épaules, l’air gêné de son nez disgracieux. Mais Rosa ne s’en inquiétait guère, et cela ne troublait point son caquet inlassable. On entendait sans cesse sa voix aiguë qui racontait des histoires, – toujours essoufflée, comme si elle n’avait jamais le temps de tout dire, toujours excitée et pleine d’entrain, en dépit des gronderies qu’elle essuyait de sa mère, de son père, de son grand-père, exaspérés, moins parce qu’elle parlait toujours, que parce qu’elle les empêchait de parler. Car ces excellentes gens, bons, loyaux, dévoués, – la crème des honnêtes gens, – avaient presque toutes les vertus; mais il leur en manquait une qui fait le charme de la vie: la vertu du silence.

*

Christophe était en veine de patience. Ses chagrins avaient assagi son humeur intolérante et emportée. L’expérience qu’il avait faite de l’indifférence cruelle des âmes élégantes, le portait à sentir davantage le prix des braves gens sans grâce et diablement ennuyeux, mais qui avaient de la vie une conception austère; parce qu’ils vivaient sans joie, ils lui semblaient vivre sans faiblesse. Ayant décidé qu’ils étaient excellents et qu’ils devaient lui plaire, il s’efforçait, en Allemand qu’il était, de se persuader qu’ils lui plaisaient en effet. Mais il n’y réussissait point: il manquait de ce complaisant idéalisme germanique, qui ne veut pas voir et ne voit pas ce qu’il lui serait désagréable de remarquer, par crainte de troubler la tranquillité commode de ses jugements et l’agrément de sa vie. Au contraire, il ne sentait jamais si bien les défauts des gens que quand il les aimait, car il eût voulu les aimer entièrement, sans aucune restriction: c’était une sorte de loyauté inconsciente, un besoin irrésistible de vérité, qui le rendait plus clairvoyant et plus exigeant à l’égard de ce qui lui était le plus cher. Aussi ne tarda-t-il pas à ressentir une sourde irritation des travers de ses hôtes. Ceux-ci ne cherchaient point à les déguiser. Ils étalaient tout ce qu’ils avaient d’insupportable; et le meilleur restait en eux caché. C’était ce que se disait Christophe, qui, s’accusant d’injustice, entreprit de passer outre à ses premières impressions et de découvrir les excellentes qualités qu’ils dissimulaient avec tant de soin.

Il essaya de lier conversation avec le vieux Justus Euler, qui ne demandait pas mieux. Il éprouvait pour lui une secrète sympathie, en souvenir de grand-père qui l’aimait et le vantait. Mais le bon Jean-Michel avait, plus que Christophe, l’heureuse faculté de se faire illusion sur ses amis; et Christophe s’en aperçut. En vain chercha-t-il à connaître les souvenirs de Euler sur grand-père. Il ne réussit à tirer de lui qu’une image décolorée, passablement caricaturesque de Jean-Michel, et des bribes d’entretiens sans aucun intérêt. Invariablement, les récits de Euler commençaient par:

– Comme je le disais à ton pauvre grand-père…

Il n’avait rien entendu, que ce qu’il avait dit lui-même.

Peut-être que Jean-Michel n’écoutait pas autrement. La plupart des amitiés ne sont guère que des associations de complaisance mutuelle, pour parler de soi avec un autre. Mais du moins Jean-Michel, si naïvement qu’il s’abandonnât à sa joie de discourir, avait une sympathie toujours prête à se dépenser à tort et à travers. Il s’intéressait à tout; il regrettait de n’avoir plus quinze ans, pour voir les merveilleuses inventions des générations nouvelles, et pour se mêler à leurs pensées. Il avait cette qualité, la plus précieuse de la vie: une fraîcheur de curiosité, que les années n’altéraient point, et qui renaissait avec chaque matin. Il n’avait pas assez de talent pour utiliser ce don; mais combien de gens de talent auraient pu le lui envier! La plupart des hommes meurent à vingt ou trente ans: passé ce terme, ils ne sont plus que leur propre reflet; le reste de leur vie s’écoule à se singer eux-mêmes, à répéter d’une façon de jour en jour plus mécanique et plus grimaçante ce qu’ils ont dit, fait, pensé, aimé, au temps où ils étaient .

Il y avait si longtemps que le vieux Euler avait été , et il avait été si peu que ce qui restait de lui était bien pauvre. En dehors de son ancien métier et de sa famille, il ne savait rien et ne voulait rien savoir. Il avait sur toutes choses des idées toutes faites qui dataient de son adolescence. Il prétendait se connaître aux arts; mais il s’en tenait à certains noms consacrés, au sujet desquels il ne manquait pas de réciter des formules emphatiques: tout le reste était nul et non avenu. Quand on lui parlait d’artistes modernes, il n’écoutait point, et parlait d’autre chose. Il se disait passionné de musique, et demandait à Christophe de jouer. Mais dès que Christophe, qui y fut pris une ou deux fois, commençait à jouer, le vieux commençait à causer, tout haut, avec sa fille, comme si la musique redoublait son intérêt pour tout ce qui n’était pas la musique. Christophe exaspéré se levait au milieu du morceau: personne ne le remarquait. Il n’y avait que quelques vieux airs, – trois ou quatre, – les uns très beaux, les autres très laids, mais tous également consacrés, qui avaient le privilège d’obtenir un silence relatif et une approbation absolue. Dès les premières notes, le vieux tombait en extase, et les larmes lui venaient aux yeux, moins pour le plaisir qu’il y goûtait que pour celui qu’il y avait jadis goûté. Christophe finit par prendre ces airs en horreur, bien que certains d’entre eux, comme l’ Adélaïde de Beethoven, lui fussent chers: le vieux en fredonnait les premières mesures, et déclarait que «cela, c’était de la musique», la comparant avec mépris à «toute cette sacrée musique moderne, qui n’a pas de mélodie». – Il est vrai qu’il n’en connaissait rien.

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