Romain Rolland - Jean-Christophe Tome III

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Vaste roman cyclique, ce roman fleuve est un signe d'amour et d'espoir adressé à la génération suivante. Le héros, un musicien de génie, doit lutter contre la médiocrité du monde. Mêlant réalisme et lyrisme, cette fresque est le tableau du monde de la fin du XIXème siècle au début du vingtième.

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Sabine se mit à rire.

– Comme c’est mieux, dit-elle, de ne pas se forcer à parler! On s’y croit obligé, et c’est si ennuyeux!

– Ah! fit Christophe, d’un ton pénétré, si tout le monde était de votre avis!

Ils rirent tous deux. Ils pensaient à madame Vogel.

– La pauvre femme! dit Sabine, comme elle est fatigante!

– Elle ne se fatigue jamais, reprit Christophe, d’un air navré.

Sabine s’égaya de son air et de son mot.

– Vous trouvez cela plaisant? dit-il. Cela vous est bien aisé, à vous. Vous êtes à l’abri.

– Je crois bien! dit Sabine. Je m’enferme à clef chez moi. Elle avait un petit rire doux, presque silencieux. Christophe l’écoutait, ravi, dans le calme de la nuit. Il aspira l’air frais, avec délices.

– Ah! que c’est bon de se taire! fit-il en s’étirant.

– Et que c’est inutile de parler! dit-elle.

– Oui, dit Christophe, on se comprend si bien!

Ils retombèrent dans leur silence. La nuit les empêchait de se voir. Ils souriaient tous deux.

Pourtant, s’ils sentaient de même, quand ils étaient ensemble, – ou s’ils se l’imaginaient, – ils ne savaient rien l’un de l’autre. Sabine ne s’en inquiétait aucunement. Christophe était plus curieux. Un soir, il lui demanda:

– Aimez-vous la musique?

– Non, dit-elle simplement. Elle m’ennuie. Je n’y comprends rien du tout.

Cette franchise le charma. Il était excédé par les mensonges des gens qui se disaient fous de musique et qui mouraient d’ennui, quand ils en entendaient: ce lui semblait presque une vertu de ne pas l’aimer et de le dire. Il s’informa si Sabine lisait.

– Non. D’abord, elle n’avait pas de livres.

Il lui offrit les siens.

– Des livres sérieux? demanda-t-elle inquiète.

– Pas de livres sérieux, si elle ne voulait pas. Des poésies.

– Mais ce sont des livres sérieux!

– Des romans, alors.

Elle fit la moue.

– Cela ne l’intéressait pas?

– Si, cela l’intéressait; mais c’était toujours trop long; jamais elle n’avait la patience d’aller jusqu’au bout. Elle oubliait le commencement, elle sautait des chapitres, et elle ne comprenait plus rien. Alors elle jetait le livre.

– Belle preuve d’intérêt!

– Bah! c’était assez pour une histoire pas vraie. Elle réservait son intérêt pour autre chose que pour des livres.

– Pour le théâtre peut-être?

– Ah! bien, non!

– Est-ce qu’elle n’y allait pas?

– Non. Il faisait trop chaud. Il y avait trop de monde. On est bien mieux chez soi. Les lumières font mal aux yeux. Et les acteurs sont si laids!

Là-dessus, il était d’accord avec elle. Mais il y avait encore autre chose au théâtre: les pièces.

– Oui, fit-elle distraitement. Mais je n’ai pas le temps.

– Que pouvez-vous faire du matin jusqu’au soir?

Elle souriait:

– Il y a tant à faire!

– C’est vrai, dit-il, vous avez votre magasin.

– Oh! fit-elle tranquillement, cela ne m’occupe pas beaucoup.

– C’est votre fillette alors qui vous prend tout votre temps?

– Oh! non, la pauvre petite! elle est bien sage, elle s’amuse toute seule.

– Alors?

Il s’excusa de son indiscrétion. Mais elle s’en amusait.

– Il y avait tant, tant de choses!

– Quelles?

– Elle ne pouvait pas dire. Il y en avait de toutes sortes. Quand ce ne serait que de se lever, faire sa toilette, penser au dîner, faire le dîner, manger le dîner, penser au souper, ranger un peu sa chambre… La journée était déjà finie… Et il fallait bien pourtant avoir aussi un peu de temps pour ne rien faire!…

– Et vous ne vous ennuyez pas?

– Jamais.

– Même quand vous ne faites rien?

– Surtout quand je ne fais rien. C’est bien plutôt de faire quelque chose, qui m’ennuie.

Ils se regardèrent en riant.

– Que vous êtes heureuse! dit Christophe. Moi, je ne sais pas ne rien faire.

– Il me semble que vous savez très bien.

– J’apprends depuis quelques jours.

– Eh bien, vous arriverez.

Il avait le cœur paisible et reposé, quand il venait de causer avec elle. Il lui suffisait de la voir. Il se détendait de ses inquiétudes, de ses irritations, de cette angoisse nerveuse qui lui contractait le cœur. Nul trouble quand il lui parlait. Nul trouble quand il songeait à elle. Il n’osait se l’avouer; mais dès qu’il était près d’elle, il se sentait pénétré par une torpeur délicieuse, il s’assoupissait presque. Les nuits, il dormait comme il n’avait jamais dormi.

*

En revenant de son travail il jetait un coup d’œil dans l’intérieur de la boutique. Il était rare qu’il ne vît pas Sabine. Ils se saluaient en souriant. Parfois, elle était sur le seuil, et ils échangeaient quelques mots; ou bien il entr’ouvrait la porte, il appelait la petite, et lui glissait dans la main un cornet de bonbons.

Un jour, il se décida à entrer. Il prétendit avoir besoin de boutons pour son veston. Elle se mit à en chercher; mais elle ne les trouva pas. Tous les boutons étaient mêlés: impossible de s’y reconnaître. Elle était un peu ennuyée qu’il vît ce désordre. Lui s’en divertissait, et se penchait curieusement pour mieux voir.

– Non! fit-elle, en tâchant de cacher le tiroir avec ses mains. Ne regardez pas! C’est un fouillis…

Elle se remit à chercher. Mais Christophe la gênait. Elle se dépita, et repoussant le tiroir:

– Je ne trouve pas, dit-elle. Allez donc chez Lisi, dans la rue à côté. Elle en a sûrement. Elle a tout ce qu’on veut.

Il rit de cette façon de faire des affaires.

– Est-ce que vous lui envoyez ainsi tous vos clients?

– Ce n’est pas la première fois, répondit-elle gaiement.

Elle avait pourtant un peu honte.

– C’est trop ennuyeux de ranger, reprit-elle. Je remets de jour en jour pour le faire… Mais je le ferai sûrement demain.

– Voulez-vous que je vous aide? dit Christophe.

Elle refusa. Elle eût bien voulu accepter; mais elle n’osait pas, à cause des commérages. Et puis, cela l’humiliait.

Ils continuèrent à causer.

– Et vos boutons? dit-elle à Christophe, après un moment. Vous n’allez pas chez Lisi?

– Jamais de la vie, dit Christophe. J’attendrai que vous ayez rangé.

– Oh! dit Sabine, qui avait déjà oublié ce qu’elle venait de dire, n’attendez pas si longtemps!

Ce cri du cœur les mit en joie.

Christophe s’approcha du tiroir qu’elle avait repoussé:

– Laissez-moi chercher, voulez-vous?

Elle courut à lui pour l’empêcher:

– Non, non, je vous en prie, je suis sûre que je n’ai pas…

– Je parie que vous l’avez.

Du premier coup, il ramena, triomphant, le bouton qu’il voulait. Il lui en fallait d’autres. Il voulut continuer de fouiller; mais elle lui arracha la boîte des mains, et, se piquant d’amour-propre, elle-même elle chercha.

Le jour baissait. Elle s’approcha de la fenêtre. Christophe s’assit à quelques pas; la fillette grimpa sur ses genoux. Il feignait d’écouter son verbiage, et y répondait distraitement. Il regardait Sabine, qui se savait regardée. Elle se penchait sur la boîte. Il apercevait sa nuque et un peu de sa joue. – Et tandis qu’il la regardait, il vit qu’elle rougissait. Et il rougit aussi.

L’enfant parlait toujours. Personne ne lui répondait. Sabine ne bougeait plus. Christophe ne voyait pas ce qu’elle faisait: il était sûr qu’elle ne faisait rien, elle ne regardait même pas la boîte qu’elle tenait. Le silence se prolongeait. La petite fille inquiète se laissa glisser des genoux de Christophe:

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