Romain Rolland - Jean-Christophe Tome III
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Un soir qu’ils étaient ainsi, – pendant que sa mère parlait, il vit s’ouvrir la porte de la mercerie voisine. Une forme féminine sortit silencieusement, et s’assit dans la rue. Quelques pas séparaient sa chaise de Louisa. Elle s’était placée dans l’ombre la plus épaisse. Christophe ne pouvait voir son visage; mais il la reconnaissait. Sa torpeur s’effaça. L’air lui parut plus doux. Louisa ne s’était pas aperçue de la présence de Sabine, et continuait à mi-voix son tranquille bavardage. Christophe l’écoutait mieux, et il éprouvait le besoin d’y mêler ses réflexions, de parler, d’être entendu peut-être. La mince silhouette demeurait sans bouger, un peu affaissée, les jambes légèrement croisées, les mains l’une sur l’autre posées à plat sur ses genoux. Elle regardait devant elle, elle ne semblait rien entendre. Louisa s’assoupissait. Elle rentra. Christophe dit qu’il voulait rester encore un peu.
Il était près de dix heures. La rue s’était vidée. Les derniers voisins rentraient l’un après l’autre. On entendait le bruit des boutiques qui se fermaient. Les vitres éclairées clignaient de l’œil, s’éteignaient. Une ou deux s’attardaient encore: elles moururent. Silence… Ils étaient seuls, ils ne se regardaient pas, ils retenaient leur souffle, ils semblaient ignorer qu’ils étaient l’un près de l’autre. Des champs lointains venaient le parfum des prairies fauchées, et, d’un balcon voisin, l’odeur d’un pot de giroflées. L’air était immobile. La Voie lactée coulait. Au-dessus d’une cheminée, le Chariot de David inclinait ses essieux; dans le pâle ciel vert, ses étoiles fleurissaient comme des marguerites. À l’église de la paroisse, onze heures sonnèrent répétées tout autour par les autres églises, aux voix claires ou rouillées, et, dans l’intérieur des maisons, par les timbres assourdis des pendules, ou par les coucous enroués.
Ils s’éveillèrent de leur songerie, et se levèrent en même temps. Et, comme ils allaient rentrer, chacun de son côté, tous deux se saluèrent de la tête, sans parler. Christophe remonta dans sa chambre. Il alluma sa bougie, s’assit devant sa table, la tête dans ses mains, et resta longtemps sans penser. Puis il soupira et se coucha.
Le lendemain, en se levant, il s’approcha machinalement de la fenêtre, et regarda du côté de la chambre de Sabine. Mais les rideaux étaient clos. Ils le furent, toute la matinée. Ils le furent toujours depuis.
Christophe proposa à sa mère, le soir suivant, d’aller de nouveau s’asseoir devant la porte de la maison. Il en prit l’habitude. Louisa s’en réjouit: elle s’inquiétait de le voir s’enfermer dans sa chambre, aussitôt après dîner, fenêtre close, volets clos. – La petite ombre muette ne manqua pas non plus de revenir s’asseoir à sa place accoutumée. Ils se saluaient d’un rapide signe de tête, sans que Louisa s’en aperçût. Christophe causait avec sa mère. Sabine souriait à sa petite fille, qui jouait dans la rue; vers neuf heures, elle allait la coucher, puis revenait sans bruit. Quand elle tardait un peu, Christophe commençait à craindre qu’elle ne revînt plus. Il guettait les bruits de la maison, les rires de la fillette qui ne voulait pas dormir; il distinguait le frôlement de la robe de Sabine, avant qu’elle eût paru sur le seuil de la boutique. Alors il détournait les yeux, et parlait à sa mère d’une voix plus animée. Il avait le sentiment parfois que Sabine le regardait. Il jetait de son côté des regards furtifs. Mais jamais leurs yeux ne se rencontraient.
L’enfant servit de lien entre eux. Elle courait dans la rue avec d’autres petits. Ils s’amusaient à exciter un brave chien débonnaire, qui sommeillait, le museau allongé entre les pattes; il entr’ouvrait un œil rouge, et poussait à la fin un grognement ennuyé: alors ils se dispersaient, en piaillant d’effroi et de bonheur. La fillette poussait des cris perçants, et regardait derrière elle, comme si elle était poursuivie: elle allait se jeter dans les jambes de Louisa, qui riait affectueusement. Louisa retenait l’enfant, elle la questionnait; et l’entretien s’engageait avec Sabine. Christophe n’y prenait point part. Il ne parlait pas à Sabine. Sabine ne lui parlait pas. Par une convention tacite, ils feignaient de s’ignorer. Mais il ne perdait pas un mot des propos échangés par dessus sa tête. Son silence paraissait hostile à Louisa. Sabine ne le jugeait pas ainsi; mais il l’intimidait, et elle se troublait un peu dans ses réponses. Alors elle trouvait une raison pour rentrer.
Pendant toute une semaine, Louisa enrhumée garda la chambre. Christophe et Sabine se trouvèrent seuls. La première fois, ils en furent effrayés. Sabine, pour se donner une contenance, tenait la petite sur ses genoux, et la mangeait de baisers. Christophe, gêné, ne savait pas s’il devait continuer d’ignorer ce qui se passait auprès de lui. Cela devenait difficile: bien qu’ils ne se fussent pas encore adressé la parole, la connaissance était faite, grâce à Louisa. Il essaya de sortir une ou deux phrases de sa gorge; mais les sons s’arrêtaient en route. La fillette, une fois de plus, les tira d’embarras. En jouant à cache-cache, elle tournait autour de la chaise de Christophe, qui l’attrapa au passage et l’embrassa. Il n’aimait pas beaucoup les enfants; mais il éprouvait une douceur singulière à embrasser celle-ci. La petite se débattait, tout occupée de son jeu. Christophe la taquina, elle lui mordit les mains; il la laissa glisser à terre. Sabine riait. Ils échangèrent, en la regardant, des mots insignifiants. Puis Christophe essaya – (il s’y crut obligé) – de lier conversation; mais il n’avait pas grandes ressources de parole; et Sabine ne lui facilitait pas la tâche: elle se contentait de répéter ce qu’il venait de dire:
– Il faisait bon, ce soir.
– Oui, ce soir était excellent.
– On ne respirait pas dans la cour.
– Oui, la cour était étouffante.
L’entretien devenait pénible. Sabine profita de ce qu’il était l’heure de faire rentrer la petite, pour rentrer avec elle; et elle ne se montra plus.
Christophe craignit qu’elle ne fît de même, les soirs suivants, et qu’elle évitât de se trouver avec lui, tant que Louisa ne serait pas là. Mais ce fut tout le contraire; et, le lendemain, Sabine essaya de reprendre l’entretien. Elle le faisait par volonté plutôt que par plaisir; on sentait qu’elle se donnait beaucoup de mal pour trouver des sujets de conversation, et qu’elle s’ennuyait elle-même des questions qu’elle posait: demandes et réponses tombaient au milieu de silences navrants. Christophe se rappelait les premiers tête-à-tête avec Otto; mais avec Sabine, les sujets étaient plus restreints encore, et elle n’avait pas la patience d’Otto. Quand elle vit le peu de succès de ses tentatives, elle n’insista pas: il fallait se donner trop de mal, cela ne l’intéressait plus. Elle se tut, et il l’imita.
Aussitôt, tout redevint très doux. La nuit reprit son calme, et le cœur ses pensées. Sabine se balançait lentement sur sa chaise, en rêvant. Christophe rêvait, à ses côtés. Ils ne se disaient rien. Au bout d’une demi-heure, Christophe, se parlant à lui-même, s’extasia à mi-voix sur les effluves grisants apportés par le vent tiède qui venait de passer sur une charrette de fraises. Sabine répondit deux ou trois mots. Ils se turent de nouveau. Ils savouraient le charme de ces silences indéfinis, de ces mots indifférents. Ils subissaient le même rêve; ils étaient pleins d’une seule pensée; ils ne savaient point laquelle, ils ne se l’avouaient pas à eux-mêmes. Quand onze heures sonnèrent, ils se quittèrent souriant.
Le jour d’après, ils ne tentèrent même plus de renouer conversation: ils reprirent leur cher silence. De loin en loin, quelques monosyllabes leur servaient à reconnaître qu’ils pensaient aux mêmes choses.
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