Romain Rolland - Jean-Christophe Tome IV
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– Venez!
Ils montèrent à travers prés, jusqu’à un petit champ fleuri tout parsemé de croix, qui dominait le village. Elle l’emmena près d’une tombe, et elle lui dit:
– C’est là.
Ils s’agenouillèrent. Christophe se souvenait d’une autre tombe, sur laquelle il s’était agenouillé avec Gottfried; et il pensait:
– Bientôt ce sera mon tour.
Mais cette pensée n’avait, en ce moment, rien de triste. La paix montait de la terre. Christophe, penché sur la fosse, criait tout bas à Gottfried:
– Entre en moi!…
Modesta, les doigts joints, priait, remuant les lèvres en silence. Puis elle fit le tour de la tombe, à genoux, tâtant avec ses mains les herbes et les fleurs; elle semblait les caresser; ses doigts intelligents voyaient: ils arrachaient doucement les tiges de lierre mortes et les violettes fanées. Pour se relever, elle appuya sa main sur la dalle: Christophe vit ses doigts passer furtivement sur le nom de Gottfried, effleurant chaque lettre. Elle dit:
– La terre est douce, ce matin.
Elle lui tendit la main; il donna la sienne. Elle lui fit toucher le sol humide et tiède. Il ne lâcha point sa main; leurs doigts entrelacés s’enfonçaient dans la terre. Il embrassa Modesta. Elle lui baisa les lèvres.
Ils se relevèrent. Elle lui tendit quelques violettes fraîches qu’elle avait cueillies, et garda les fanées dans son sein. Après avoir épousseté leurs genoux, ils sortirent du cimetière sans échanger un mot. Dans les champs gazouillaient les alouettes. Des papillons blancs dansaient autour de leur tête. Ils s’assirent dans un pré. Les fumées du village montaient toutes droites dans le ciel lavé par la pluie. Le canal immobile miroitait entre les peupliers. Une buée de lumière bleue duvetait les prairies et les bois.
Après un silence, Modesta parla à mi-voix de la beauté du jour, comme si elle le voyait. Les lèvres entr’ouvertes, elle buvait l’air; elle épiait le bruit des êtres. Christophe savait aussi le prix de cette musique. Il dit les mots qu’elle pensait, qu’elle n’aurait pu dire. Il nomma certains des cris et des frémissements imperceptibles, qu’on entendait sous l’herbe ou dans les profondeurs de l’air. Elle dit:
– Ah! vous voyez cela aussi?
Il répondit que Gottfried lui avait appris à les distinguer.
– Vous aussi? fit-elle, avec un peu de dépit.
Il avait envie de lui dire:
– Ne soyez pas jalouse!
Mais il vit la divine lumière qui souriait autour d’eux, il regarda ses yeux morts, et il fut pénétré de pitié.
– Ainsi, demanda-t-il, c’est Gottfried qui vous a appris?
Elle dit que oui, qu’elle en jouissait maintenant plus qu’avant… – (Elle ne dit pas: «avant quoi»; elle évitait de prononcer le mot d’«aveugle».)
Ils se turent un moment. Christophe la regardait avec commisération. Elle se sentait regardée. Il eût voulu lui dire qu’il la plaignait, il eût voulu qu’elle se confiât à lui. Il demanda affectueusement:
– Vous avez souffert?
Elle resta muette et raidie. Elle arrachait des brins d’herbe et les mâchait en silence. Après quelques instants, – (le chant de l’alouette s’enfonçait dans le ciel), Christophe raconta, que, lui aussi, avait souffert, et que Gottfried l’avait aidé. Il dit ses chagrins, ses épreuves, comme s’il pensait tout haut. Le visage de l’aveugle s’éclairait à ce récit, qu’elle suivait attentivement. Christophe, qui l’observait, la vit près de parler: elle fit un mouvement pour se rapprocher et lui tendre la main. Il s’avança aussi; – mais déjà, elle était rentrée dans son impassibilité; et, quand il eut fini, elle ne répondit à son récit que quelques mots banals. Derrière son front bombé, sans un pli, on sentait une obstination de paysan, dure comme un caillou. Elle dit qu’il lui fallait revenir à la maison pour s’occuper des enfants de son frère:elle en parlait avec une tranquillité riante.
Il lui demanda:
– Vous êtes heureuse?
Elle sembla l’être davantage de le lui entendre dire. Elle dit que oui, elle insista sur les raisons qu’elle avait de l’être; elle essayait de le lui persuader; elle parlait des enfants, de la maison…
– Oui, dit-elle, je suis très heureuse!
Elle se leva pour partir; il se leva aussi. Ils se dirent adieu, d’un ton indifférent et gai. La main de Modesta tremblait un peu dans la main de Christophe. Elle dit:
– Vous aurez beau temps aujourd’hui, pour la marche.
Et elle lui fit des recommandations pour un tournant de chemin, où il ne fallait pas se tromper.
Ils se quittèrent. Il descendit la colline. Quand il fut au bas, il se retourna. Elle était sur le sommet, debout, à la même place: elle agitait son mouchoir, et lui faisait des signaux, comme si elle le voyait.
Il y avait dans cette obstination à nier son mal quelque chose d’héroïque et de ridicule, qui touchait Christophe, et qui lui était pénible. Il sentait combien Modesta était digne de pitié et, même d’admiration; et il n’aurait pu vivre deux jours avec elle. – Tout en continuant sa route, entre les haies fleuries, il songeait aussi au cher vieux Schulz, à ces yeux de vieillard, clairs et tendres, devant lesquels avaient passé tant de chagrins, et qui ne voulaient pas les voir, qui ne voyaient pas la réalité blessante.
– Comment me voit-il moi-même: se demandait-il. Je suis si différent de l’idée qu’il a de moi! Je suis pour lui, comme il veut que je sois. Tout est à son image, pur et noble comme lui. Il ne pourrait supporter la vie, s’il l’apercevait telle qu’elle est.
Et il songeait à cette fille, enveloppée de ténèbres, qui niait ses ténèbres et voulait se persuader que ce qui était n’était pas, et que ce qui n’était pas était.
Alors, il vit la grandeur de l’idéalisme allemand, qu’il avait tant de fois haï, parce qu’il est chez les âmes médiocres une source d’hypocrite niaiserie. Il vit la beauté de cette foi qui se crée un monde au milieu du monde, et différent du monde, comme un îlot dans l’océan. – Mais il ne pouvait supporter cette foi pour lui-même, il refusait de se réfugier dans cette Île des Morts… La vie! La vérité! Il ne voulait pas être un héros qui ment. Peut-être ce mensonge optimiste était-il nécessaire aux êtres faibles, pour vivre; et Christophe eût regardé comme un crime d’arracher à ces malheureux l’illusion qui les soutenait. Mais pour lui-même, il n’eût pu recourir à de tels subterfuges: il aimait mieux mourir que vivre d’illusions… L’art n’était-il donc pas une illusion aussi? – Non, il ne devait pas l’être. La vérité! La vérité! Les yeux grands ouverts, aspirer par tous les pores le souffle tout-puissant de la vie, voir les choses comme elles sont, voir l’infortune en face, – et rire!
Plusieurs mois passèrent. Christophe avait perdu l’espoir de sortir de sa ville. Le seul qui eût pu le sauver, Hassler, lui avait refusé son aide. Et l’amitié du vieux Schulz ne lui avait été donnée que pour lui être aussitôt retirée.
Il lui avait écrit, une fois, à son retour; et il en avait reçu deux lettres affectueuses; mais par un sentiment de lassitude, et surtout à cause de la difficulté qu’il avait à s’exprimer par lettre, il tarda à le remercier de ses chères paroles; il remettait de jour en jour sa réponse. Et comme il allait enfin se décider à écrire, il reçut un mot de Kunz, lui annonçant la mort de son vieux compagnon. Schulz avait eu, disait-il, une rechute de bronchite, qui dégénéra en pneumonie; il avait défendu qu’on inquiétât Christophe, dont il parlait sans cesse. En dépit de sa faiblesse extrême et de tant d’années de maladie, une longue et pénible fin ne lui avait pas été épargnée. Il avait chargé Kunz d’apprendre la nouvelle à Christophe, en lui disant que jusqu’à la dernière heure il avait pensé à lui, qu’il le remerciait de tout le bonheur qu’il lui devait, et que sa bénédiction le suivrait, tant que Christophe vivrait. – Ce que Kunz ne disait pas, c’était que la journée passée avec Christophe avait été probablement l’origine de la rechute et la cause de la mort.
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