Romain Rolland - Jean-Christophe Tome IV
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Et il ne se plaignait pas en effet: c’était seulement une mélancolie involontaire qui se dégageait du sobre récit de sa vie solitaire. Il y mêlait, aux moments les plus douloureux, des professions de foi d’un idéalisme très vague et très sentimental, qui agaçaient Christophe, mais qu’il eût été cruel de contredire. Au fond, c’était, chez Schulz, bien moins une croyance ferme qu’un désir passionné de croire, – un espoir incertain, auquel il se cramponnait, comme à une bouée. Il en cherchait confirmation dans les yeux de Christophe. Christophe entendait l’appel des yeux de son ami, qui s’attachaient à lui avec une confiance touchante, qui imploraient de lui – qui lui dictaient sa réponse. Alors il dit les paroles de foi tranquille et de force que le vieux attendait, et qui lui firent du bien. Le vieux et le jeune avaient oublié les années qui les séparaient: ils étaient l’un près de l’autre, comme deux frères du même âge, qui s’aiment et qui s’entr’aident; le plus faible cherchait un appui auprès du plus fort: le vieillard se réfugiait dans l’âme du jeune homme.
Ils se quittèrent, après minuit. Christophe devait se lever de bonne heure pour reprendre le même train qui l’avait amené. Aussi ne flâna-t-il point en se déshabillant. Le vieux avait préparé la chambre de son hôte, comme s’il devait y passer plusieurs mois. Il avait mis sur la table des roses dans un vase, et une branche de laurier. Il avait installé un buvard tout neuf sur le bureau. Il avait fait porter, dans la matinée, un piano droit. Il avait choisi et placé sur la planchette, au chevet du lit, quelques-uns de ses livres les plus précieux et les plus aimés, Pas un détail auquel il n’eût pensé avec amour. Ce fut peine perdue: Christophe n’en vit rien. Il se jeta sur son lit, et dormit aussitôt, à poings fermés.
Schulz ne dormit pas. Il ruminait à la fois toute la joie qu’il avait eue, et tout le chagrin qu’il avait déjà du départ de l’ami. Il repassait dans sa tête les paroles qu’ils s’étaient dites. Il songeait que le cher Christophe dormait près de lui, de l’autre côté du mur, contre lequel son lit était appuyé. Il était écrasé de fatigue, courbaturé, oppressé; il sentait qu’il s’était refroidi pendant la promenade et qu’il allait avoir une rechute; mais il n’avait qu’une pensée:
– Pourvu que cela dure jusqu’après son départ!
Et il tremblait d’avoir un accès de toux, qui réveillât Christophe. Il était plein de reconnaissance envers Dieu, et se mit à composer des vers sur le cantique du vieux Siméon: Nunc dimittis … Il se leva, en sueur, pour écrire ces vers, et il resta assis à sa table, jusqu’à ce qu’il les eût recopiés soigneusement, avec une dédicace débordante d’affection, et sa signature au bas, la date et l’heure. Puis, il se recoucha, ayant le frisson, et ne put se réchauffer, de tout le reste de la nuit.
L’aube vint. Schulz songeait, avec regret, à l’aube de la veille. Mais il se blâma de gâter par ces pensées les dernières minutes de bonheur qui lui restaient; il savait bien que, le lendemain, il regretterait l’heure qui s’enfuyait maintenant; il s’appliqua à n’en rien perdre. Il tendait l’oreille au moindre bruit de la chambre à côté. Mais Christophe ne bougeait point. Où il s’était couché, il se trouvait encore; il n’avait pas fait un mouvement. Six heures et demie étaient sonnées, et il dormait toujours. Rien n’eût été plus facile que de lui laisser manquer le train; et, sans doute, eût-il pris la chose en riant. Mais le vieux était trop scrupuleux pour disposer d’un ami, sans son consentement. Il avait beau se répéter:
– Ce ne sera point ma faute. Je n’y serai pour rien. Il suffit de ne rien dire. Et s’il ne se réveille pas à temps, j’aurai encore tout un jour à passer avec lui.
Il se répliqua:
– Non, je n’en ai pas le droit.
Et il se crut obligé d’aller le réveiller. Il frappa à sa porte. Christophe n’entendit pas tout de suite: il fallut insister. Cela faisait gros cœur au vieux, qui pensait:
– Ah! comme il dormait bien! Il serait resté là jusqu’à midi!…
Enfin, la voix joyeuse de Christophe répondit, de l’autre côté de la cloison. Quand il sut l’heure, il s’exclama; et on l’entendit s’agiter dans sa chambre, faire bruyamment sa toilette, chanter des bribes d’airs, tout en interpellant amicalement Schulz à travers la muraille, et disant des drôleries, qui faisaient rire le vieux, malgré son chagrin. La porte s’ouvrit: il parut, frais, reposé, la figure heureuse; il ne pensait pas du tout à la peine qu’il faisait. En réalité, rien ne le pressait de partir; il ne lui en eût rien coûté de rester quelques jours de plus; et cela eût fait tant de plaisir à Schulz! Mais Christophe ne pouvait s’en douter exactement. D’ailleurs, quelque affection qu’il eût pour le vieux, il était bien aise de s’en aller: il était fatigué par cette journée de conversation perpétuelle, par ces âmes qui s’accrochaient à lui, avec une affection désespérée. Et puis, il était jeune, il pensait qu’ils auraient le temps de se revoir: il ne partait pas pour le bout du monde! – Le vieillard savait que lui, serait bientôt plus loin qu’au bout du monde; et il regardait Christophe, pour toute l’éternité.
Il l’accompagna à la gare, malgré son extrême fatigue. Une petite pluie fine, froide, tombait sans bruit. À la station, Christophe s’aperçut, en ouvrant son porte-monnaie, qu’il n’avait plus assez d’argent pour prendre son billet de retour, jusqu’à chez lui. Il savait que Schulz lui prêterait avec joie; mais il ne voulut pas le lui demander… Pourquoi? Pourquoi refuser à celui qui vous aime l’occasion – le bonheur de vous rendre service?… Il ne le voulut pas, par discrétion, par amour-propre peut-être. Il prit un billet jusqu’à une station intermédiaire, se disant qu’à ferait le reste du chemin à pied.
L’heure du départ sonna. Sur le marchepied du wagon, ils s’embrassèrent. Schulz glissa dans la main de Christophe sa poésie écrite pendant la nuit. Il resta sur le quai, au pied du compartiment. Ils n’avaient plus rien à se dire, comme il arrive quand les adieux se prolongent; mais les yeux de Schulz continuaient de parler: ils ne se détachèrent pas du visage de Christophe, jusqu’à ce que le train partit.
Le wagon disparut à un tournant de la voie. Schulz se retrouva seul. Il revint par l’avenue boueuse; il se traînait: il sentait brusquement la fatigue, le froid, la tristesse du jour pluvieux. Il eut grand peine à regagner sa maison et à monter l’escalier. À peine rentré dans sa chambre, il fut pris d’une crise d’étouffement et de toux. Salomé vint à son secours. Au milieu de ses gémissements involontaires, il répétait:
– Quel bonheur!… Quel bonheur que ç’ait attendu!…
Il se sentait très mal. Il se coucha. Salomé alla chercher le médecin. Dans son lit, tout son corps s’abandonnait, comme une loque. Il n’aurait pu faire un mouvement; seule, sa poitrine haletait, comme un soufflet de forge. Sa tête était lourde et fiévreuse. Il passa la journée entière à revivre minute par minute, toute la journée de la veille: il se torturait ainsi, et il se reprochait ensuite de se plaindre, après un tel bonheur. Les mains jointes, le cœur gonflé d’amour, il remerciait Dieu.
Rasséréné par cette journée, rendu plus confiant en soi par l’affection qu’il laissait derrière lui, Christophe revenait au pays. Arrivé au terme de son billet, il descendit gaiement, et se mit en route à pied. Il avait une soixantaine de kilomètres à faire. Il n’était pas pressé, et flânait comme un écolier. C’était avril. La campagne n’était pas très avancée. Les feuilles se dépliaient, comme de petites mains ridées, au bout des branches noires; quelques pommiers étaient en fleurs, et les frêles églantines souriaient, le long des haies. Par-dessus la forêt déplumée, où commençait à pousser un fin duvet vert-tendre, se dressait, au faîte d’une petite colline, tel un trophée au bout d’une lance, un vieux château roman. Dans le ciel bleu très doux, voguaient des nuages très noirs. Les ombres couraient sur la campagne printanière: des giboulées passaient, puis, le clair soleil renaissait, et les oiseaux chantaient.
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