Romain Rolland - Jean-Christophe Tome IV

Здесь есть возможность читать онлайн «Romain Rolland - Jean-Christophe Tome IV» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Классическая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Jean-Christophe Tome IV: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Jean-Christophe Tome IV»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Vaste roman cyclique, ce roman fleuve est un signe d'amour et d'espoir adressé à la génération suivante. Le héros, un musicien de génie, doit lutter contre la médiocrité du monde. Mêlant réalisme et lyrisme, cette fresque est le tableau du monde de la fin du XIXème siècle au début du vingtième.

Jean-Christophe Tome IV — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Jean-Christophe Tome IV», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Christophe s’aperçut que, depuis quelques instants, il songeait à l’oncle Gottfried. Il y avait bien longtemps qu’il n’avait plus pensé au pauvre homme; et il se demandait pourquoi son souvenir lui revenait en ce moment, avec obstination; il en était hanté, tandis qu’il cheminait sur une avenue, bordée de peupliers, le long d’un canal miroitant; cette image le poursuivait de telle sorte qu’au détour d’un grand mur, il lui sembla qu’il allait le voir venir à sa rencontre.

Le ciel s’était assombri. Une violente averse de pluie et de grêle se mit à tomber, et le tonnerre gronda au loin. Christophe était près d’un village, dont il voyait les façades roses et les toits rouges, au milieu des bouquets d’arbres. Il hâta le pas, et se mit à l’abri sous le toit avançant de la première maison. Les grêlons cinglaient dru; ils tintaient sur les tuiles, et rebondissaient dans la rue, comme des grains de plomb. Les ornières coulaient à pleins bords. À travers les vergers en fleurs, un arc-en-ciel tendait son écharpe éclatante et barbare sur les nuées bleu-sombre.

Sur le seuil de la porte, debout, une jeune fille tricotait. Elle dit amicalement à Christophe d’entrer. Il accepta l’invitation. La salle où il pénétra servait à la fois de cuisine, de salle à manger, et de chambre à coucher. Au fond, une marmite était suspendue sur un grand feu. Une paysanne, qui épluchait des légumes, souhaita le bonjour à Christophe, et lui dit de s’approcher du feu, pour se sécher. La jeune fille alla chercher une bouteille et lui servit à boire. Assise de l’autre côté de la table, elle continuait de tricoter, tout en s’occupant de deux enfants, qui jouaient à s’enfoncer dans le cou de ces épis d’herbes, qu’on nomme à la campagne des « voleurs » ou des « ramonas ». Elle lia conversation avec Christophe. Il ne s’aperçut qu’après un moment qu’elle était aveugle. Elle n’était point belle. C’était une forte fille, les joues rouges, les dents blanches, les bras solides; mais les traits manquaient de régularité: elle avait l’air souriant et un peu inexpressif de beaucoup d’aveugles, et aussi, leur manie de parler des choses et des gens, comme si elle les voyait. Au premier moment, Christophe, interloqué, se demanda si elle se moquait, quand elle lui dit qu’il avait bonne mine, et que la campagne était très jolie aujourd’hui. Mais après avoir regardé tour à tour l’aveugle et la femme qui épluchait, il vit que cela n’étonnait personne. Les deux femmes interrogèrent amicalement Christophe, s’informant d’où il venait, par où il avait passé. L’aveugle se mêlait à l’entretien, avec une animation un peu exagérée; elle approuvait, ou commentait les observations de Christophe sur le chemin et sur les champs. Naturellement, ses remarques tombaient souvent à faux. Elle semblait vouloir se persuader qu’elle voyait aussi bien que lui.

D’autres gens de la famille étaient rentrés: un robuste paysan, d’une trentaine d’années, et sa jeune femme. Christophe causait avec les uns et avec les autres; et, regardant le ciel qui s’éclaircissait, il attendait le moment de repartir. L’aveugle chantonnait un air, tout en faisant marcher les aiguilles de son tricot. Cet air rappelait à Christophe des choses anciennes.

– Comment! vous connaissez cela? dit-il.

(Gottfried le lui avait autrefois appris.)

Il fredonna la suite. La jeune fille se mit à rire. Elle chantait la première moitié des phrases, et il s’amusait à les terminer. Il venait de se lever, pour aller inspecter l’état du temps et il faisait le tour de la chambre, en furetant machinalement du regard dans tous les coins, quand il aperçut, dans un angle, près du dressoir, un objet, qui le fit tressauter. C’était un long bâton recourbé, dont le manche, grossièrement sculpté, représentait un petit homme courbé qui saluait. Christophe le connaissait bien: il avait joué tout enfant avec. Il sauta sur la canne, et demanda d’une voix étranglée:

– D’où avez-vous… D’où avez-vous cela?

L’homme regarda, et dit:

– C’est un ami qui l’a laissé; un ancien ami, qui est mort.

Christophe cria:

– Gottfried?

Tous se retournèrent en demandant:

– Comment savez-vous…?

Et quand Christophe eut dit que Gottfried était son oncle, ce fut un émoi général. L’aveugle s’était levée; son peloton de laine avait roulé à travers la chambre; elle marchait sur son ouvrage, et avait pris les mains de Christophe, en répétant:

– Vous êtes son neveu?

Tout le monde parlait à la fois. Christophe demandait, de son côté:

– Mais vous, comment… comment le connaissez-vous?

L’homme répondit:

– C’est ici qu’il est mort.

On se rassit, et quand l’agitation fut un peu calmée, la mère raconta, en reprenant son travail, que Gottfried venait à la maison depuis des années; toujours il s’y arrêtait, à l’aller et au retour, dans chacune de ses tournées. La dernière fois qu’il était venu – (c’était en juillet dernier) – il semblait très las; et, son ballot déchargé, il avait été un moment avant de pouvoir articuler une parole; mais on n’y avait pas pris garde, parce qu’on était habitué à le voir ainsi, quand il arrivait: on savait qu’il avait le souffle court. Il ne se plaignait pas. Jamais il ne se plaignait: il trouvait toujours un sujet de contentement dans les choses désagréables. Quand il faisait un travail exténuant, il se réjouissait en pensant comme il serait bien dans son lit, le soir; et quand il était souffrant, il disait comme cela serait bon, quand il ne souffrirait plus…

– Et c’est un tort, Monsieur, d’être toujours content, ajoutait la bonne femme; car quand on ne se plaint pas, les autres ne vous plaignent pas. Moi, je me plains toujours…

Donc, on n’avait pas fait attention à lui. On l’avait même plaisanté sur sa bonne mine, et Modesta – (c’était le nom de la jeune fille aveugle), – qui était venue le décharger de son paquet, lui avait demandé s’il ne serait donc jamais las de courir ainsi, comme un jeune homme. Il souriait, pour toute réponse; car il ne pouvait parler. Il s’assit sur le banc devant la porte. Chacun partit à son ouvrage: les hommes, aux champs; la mère, à sa cuisine. Modesta vint près du banc: debout, adossée à la porte, son tricot à la main, elle causait avec Gottfried. Il ne lui répondait pas; elle ne lui demandait pas de réponse, elle lui racontait tout ce qui s’était passé depuis sa dernière visite. Il respirait avec peine – et elle l’entendit faire des efforts pour parler. Au lieu de s’en inquiéter, elle lui dit:

– Ne parle pas. Repose-toi. Tu parleras tout à l’heure… S’il est possible de se fatiguer, comme cela!…

Alors, il ne parla plus. Elle reprit son récit, croyant qu’il écoutait. Il soupira, et se tut. Quand la mère sortit, un peu plus tard, elle trouva Modesta, qui continuait de parler, et, sur le banc, Gottfried, immobile, la tête renversée en arrière et tournée vers le ciel: depuis quelques minutes, Modesta causait avec un mort. Elle comprit alors que le pauvre homme avait essayé de dire quelques mots, avant de mourir, mais qu’il n’avait pu; alors, il s’était résigné, avec son sourire triste, et il avait fermé les yeux, dans la paix du soir d’été…

La pluie avait cessé. La bru alla à l’étable; le fils prit sa pioche et déblaya, devant la porte, la rigole que la boue avait obstruée. Modesta avait disparu dès le commencement du récit. Christophe restait seul dans la chambre avec la mère, et se taisait, ému. La vieille, un peu bavarde, ne pouvait supporter un silence prolongé; et elle se mit à lui raconter toute l’histoire de sa connaissance avec Gottfried. Cela datait de très loin. Quand elle était toute jeune, Gottfried l’aimait. Il n’osait pas le lui dire; mais on en plaisantait; elle se moquait de lui, tous se moquaient de lui: – (c’était l’habitude, partout où il passait) – Gottfried n’en revenait pas moins, fidèlement, chaque année. Il trouvait naturel qu’on se moquât de lui, naturel qu’elle ne l’aimât point, naturel qu’elle se fût mariée et qu’elle fût heureuse avec un autre. Elle avait été trop heureuse, elle s’était trop vantée de son bonheur: le malheur arriva. Son mari mourut subitement. Puis, sa fille, – une belle fille saine, vigoureuse, que tout le monde admirait, et qui allait se marier avec le fils du plus riche paysan de la contrée, perdit la vue, par accident. Un jour qu’elle était montée dans le grand poirier derrière la maison, pour cueillir les fruits, l’échelle glissa: en tombant, une branche cassée la heurta rudement, près de l’œil. On crut qu’elle en serait quitte pour une cicatrice; mais depuis, elle ne cessa de souffrir d’élancements dans le front: un œil s’obscurcit, puis l’autre; et tous les soins furent inutiles. Naturellement, le mariage avait été rompu; le futur s’était éclipsé, sans autre explication, et, de tous les garçons, qui, un mois avant, se seraient assommés mutuellement pour un tour de valse avec elle, pas un n’avait eu le courage – (c’est bien compréhensible) – de se mettre une infirme sur les bras. Alors, Modesta, jusque-là insouciante et rieuse, tomba dans un tel désespoir qu’elle voulait mourir. Elle refusait de manger, elle pleurait, du matin au soir; et, la nuit, on l’entendait encore se lamenter dans son lit. On ne savait plus que faire, on ne pouvait que se désoler avec elle; et elle n’en pleurait que de plus belle. On finit par être excédé de ses plaintes; alors, on la rabrouait, et elle parlait d’aller se jeter dans le canal. Le pasteur venait quelquefois: il l’entretenait du bon Dieu, des choses éternelles, et des mérites qu’elle s’acquérait pour l’autre monde, en supportant ses peines; mais cela ne la consolait pas du tout. Un Jour, Gottfried revint. Modesta, n’avait jamais été bien bonne pour lui. Non qu’elle fût mauvaise; mais dédaigneuse; et puis, elle ne réfléchissait pas, elle aimait à rire: il n’y avait pas de malices qu’elle ne lui eût faites. Quand il apprit son malheur, il fut bouleversé. Pourtant, il ne lui en montra rien. Il alla s’asseoir auprès d’elle, ne fit aucune allusion à l’accident, et se mit à causer tranquillement, comme il faisait, avant. Il n’eut pas un mot pour la plaindre; il avait l’air de ne pas même s’apercevoir qu’elle était aveugle. Seulement, il ne lui parlait jamais de ce qu’elle ne pouvait voir; il lui parlait de tout ce qu’elle pouvait entendre, ou remarquer, dans son état; et il faisait cela, simplement, comme une chose naturelle: on eût dit qu’il était, lui aussi, aveugle. D’abord, elle n’écoutait pas, et continuait de pleurer. Mais le lendemain, elle écouta mieux, et même elle lui parla un peu…

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Jean-Christophe Tome IV»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Jean-Christophe Tome IV» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Jean-Christophe Grangé - La Terre des morts
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Kaïken
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Miserere
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Le Passager
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - L'Empire des loups
Jean-Christophe Grangé
Jean-Christophe Grangé - Le concile de pierre
Jean-Christophe Grangé
Stefan Zweig - Romain Rolland
Stefan Zweig
Отзывы о книге «Jean-Christophe Tome IV»

Обсуждение, отзывы о книге «Jean-Christophe Tome IV» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x