Romain Rolland - Jean-Christophe Tome IV

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Vaste roman cyclique, ce roman fleuve est un signe d'amour et d'espoir adressé à la génération suivante. Le héros, un musicien de génie, doit lutter contre la médiocrité du monde. Mêlant réalisme et lyrisme, cette fresque est le tableau du monde de la fin du XIXème siècle au début du vingtième.

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Christophe pleura en silence, et il sentit alors tout le prix de l’ami qu’il avait perdu, et combien il l’aimait; il souffrit, comme toujours, de ne le lui avoir pas mieux dit. Maintenant, il était trop tard. Et que lui restait-il? Le bon Schulz n’avait fait que paraître, juste assez pour que le vide semblât plus vide, après qu’il n’était plus. – Quant à Kunz et à Pottpetschmidt, ils n’avaient d’autre prix que l’amitié qu’ils avaient eue pour Schulz, et que Schulz avait eue pour eux. Christophe leur écrivit une fois; et leurs relations en restèrent là. – Il essaya aussi d’écrire à Modesta; mais elle lui fit répondre une lettre banale, où elle ne parlait que de choses indifférentes. Il renonça à poursuivre l’entretien. Il n’écrivit plus à personne, et personne ne lui écrivit.

Silence. Silence. De jour en jour, le lourd manteau de silence s’abattait sur Christophe. C’était comme une pluie de cendres qui tombait sur lui. Le soir semblait venir déjà; et Christophe commençait à peine à vivre: il ne voulait pas se résigner déjà! L’heure de dormir n’était pas venue. Il fallait vivre…

Et il ne pouvait plus vivre en Allemagne. La souffrance de son génie comprimé par l’étroitesse de la petite ville l’exaspérait jusqu’à l’injustice. Ses nerfs étaient à nu: tout le blessait, au sang. Il était comme une de ces misérables bêtes sauvages, qui agonisaient d’ennui dans les trous et les cages où on les avait enfermées, au Stadtgarten (jardin de la ville). Christophe allait les voir, par sympathie; il contemplait leurs admirables veux, où brûlaient – s’éteignaient de jour en jour – des flammes farouches et désespérées. Ah! comme eût mieux valu le coup de fusil brutal, qui délivre! Tout, plutôt que l’indifférence féroce de ces hommes qui les empêchaient de vivre et de mourir!

Le plus oppressant, pour Christophe, n’était pas l’hostilité des gens: c’était leur nature inconsistante, sans forme et sans fond. Que n’avait-il affaire à l’opposition têtue d’une de ces races au crâne étroit et dur, qui se refusent à comprendre toute pensée nouvelle! Contre la force, on a la force, le pic et la mine qui taillent et font sauter la roche. Mais que peut-on contre une masse amorphe, qui cède comme une gelée, s’enfonce sous la moindre pression, et ne garde aucune empreinte? Toutes les pensées, toutes les énergies, tout disparaissait dans la fondrière: à peine si, quand une pierre tombait, quelques rides tressaillaient à la surface du gouffre; la mâchoire s’ouvrait, se refermait: et de ce qui avait été, il ne restait plus aucune trace.

Ils n’étaient pas des ennemis. Plût à Dieu qu’ils fussent des ennemis! Ils étaient des gens qui n’avaient la force ni d’aimer, ni de haïr, ni de croire, ni de ne pas croire, – en religion, en art, en politique, dans la vie journalière: – toute leur vigueur se dépensait à tâcher de concilier l’inconciliable. Surtout depuis les victoires allemandes, ils s’évertuaient à faire un compromis, un mic-mac écœurant de la force nouvelle et des principes anciens. Le vieil idéalisme n’avait pas été renoncé: c’eût été là un effort de franchise, dont on n’était pas capable; on s’était contenté de le fausser, pour le faire servir à l’intérêt allemand. À l’exemple de Hegel, serein et double, qui avait attendu jusqu’après Leipzig et Waterloo pour assimiler la cause de sa philosophie avec l’État prussien, – l’intérêt ayant changé, les principes avaient changé. Quand on était battu, on disait que l’Allemagne avait l’humanité pour idéal. Maintenant qu’on battait les autres, on disait que l’Allemagne était l’idéal de l’humanité. Quand les autres patries étaient les plus puissantes, on disait, avec Lessing, que «l’amour de la patrie était une faiblesse héroïque, dont on se passait fort bien », et l’on s’appelait: un « citoyen du monde» . À présent qu’on l’emportait, on n’avait pas assez de mépris pour les utopies « à la française» : paix universelle, fraternité, progrès pacifique, droits de l’homme, égalité naturelle; on disait que le peuple le plus fort avait contre les autres un droit absolu, et que les autres, étant plus faibles, étaient sans droit contre lui. Il était Dieu vivant et l’Idée incarnée, dont le progrès s’accomplit par la guerre, la violence, l’oppression. La Force était devenue sainte, maintenant qu’on l’avait avec soi. La Force était devenue tout idéalisme et toute intelligence.

À vrai dire, l’Allemagne avait tant souffert, pendant des siècles, d’avoir l’idéalisme et de n’avoir pas la force, qu’elle était excusable, après tant d’épreuves, de faire le triste aveu qu’avant tout, il fallait la Force. Mais quelle amertume cachée dans cette confession du peuple de Herder et de Gœthe! Cette victoire allemande était une abdication, une dégradation de l’idéal allemand… Hélas! Il n’y avait que trop de facilités à cette abdication dans la déplorable tendance des meilleurs Allemands à se soumettre.

– « Ce qui caractérise l’Allemand , disait Moser, il y a déjà plus d’un siècle, c’est l’obéissance

Et madame de Staël:

«Ils sont vigoureusement soumis. Ils se servent de raisonnements philosophiques pour expliquer ce qu’il y a de moins philosophique au monde: le respect pour la force, et l’attendrissement de la peur, qui change ce respect en admiration.»

Christophe retrouvait ce sentiment, du plus grand au plus petit en Allemagne, – depuis le Guillaume Tell de Schiller, ce petit bourgeois compassé, aux muscles de porte-faix, qui, comme dit le libre Juif Bœrne, « pour concilier l’honneur et la peur, passe devant le poteau du «cher Monsieur» Gessler, les yeux baissés, afin de pouvoir alléguer qu’il n’a pas vu le chapeau, pas désobéi» , – jusqu’au vieux et respectable professeur Weisse, âgé de soixante-dix ans, un des savants les plus honorés de la ville, qui, lorsqu’il voyait venir un Herr Lieutenant , se hâtait de lui céder le haut du trottoir et de descendre sur la chaussée. Le sang de Christophe bouillait, quand il était témoin d’un de ces menus actes de servilité journalière. Il en souffrait, comme si c’était lui-même qui s’était abaissé. Les manières hautaines des officiers, qu’il croisait dans la rue, leur raideur insolente, lui causaient une sourde colère: il affectait de ne point se déranger pour leur faire place: il lent rendait, en passant, l’arrogance de leurs regards. Peu s’en fallut, plus d’une fois, qu’il ne s’attirât une affaire; on eût dit qu’il la cherchait. Cependant, il était le premier à comprendre l’inutilité dangereuse de pareilles bravades; mais il avait des moments d’aberration: la contrainte perpétuelle qu’il s’imposait et ses robustes forces accumulées, qui ne se dépensaient point, le rendaient enragé. Alors, il était prêt à commettre toutes les sottises; il avait le sentiment que, s’il restait encore un an ici, il était perdu. Il avait la haine du militarisme brutal, qu’il sentait peser sur lui, de ces sabres sonnant sur le pavé, de ces faisceaux d’armes et de ces canons postés devant les casernes, la gueule braquée contre la ville, prêts à tirer. Des romans à scandale, qui faisaient grand bruit alors, dénonçaient la corruption des garnisons; les officiers y étaient représentés comme des êtres malfaisants, qui, en dehors de leur métier d’automates, ne savaient qu’être oisifs, boire, jouer, s’endetter, se faire entretenir, médire les uns des autres, et, du haut en bas de la hiérarchie, abuser de leur autorité contre leurs inférieurs. L’idée qu’il serait un jour forcé de leur obéir serrait Christophe à la gorge. Il ne le pourrait pas, non, il ne pourrait jamais le supporter, se déshonorer à ses yeux, en subissant leurs humiliations et leurs injustices… Il ne savait pas quelle grandeur morale il y avait chez certains d’entre eux, et tout ce qu’ils souffraient eux-mêmes: leurs illusions perdues, tant de force, de jeunesse, d’honneur, de foi, de désir passionné du sacrifice, mal employés, gâchés, – le non-sens d’une carrière, qui, si elle est simplement une carrière, si elle n’a point le sacrifice pour but, n’est plus qu’une agitation morne, une inepte parade, un rituel qu’on récite, sans croire à ce qu’on dit…

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