Romain Rolland - Jean-Christophe Tome IV
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La patrie ne suffisait plus à Christophe. Il sentait en lui cette force inconnue, qui s’éveille, soudaine et irrésistible, chez les oiseaux, à des époques précises, comme le flux et le reflux de la mer: – l’instinct des grandes migrations. En lisant les volumes de Herder et de Fichte, que le vieux Schulz lui avait légués, il y retrouvait des âmes comme la sienne, – non « des fils de la terre» , servilement attachés à la glèbe, mais « des esprits, fils du soleil» , qui se tournent invinciblement vers la lumière.
Où irait-il? Il ne savait. Mais ses yeux regardaient vers le Midi latin. Et d’abord, vers la France. La France, éternel recours de l’Allemagne en désarroi. Que de fois la pensée allemande s’était servie d’elle, sans cesser d’en médire! Même depuis 70, quelle attraction se dégageait de la Ville, qu’on avait tenue fumante et broyée sous les canons allemands! Les formes de la pensée et de l’art les plus révolutionnaires et les plus rétrogrades y avaient trouvé tour à tour, et parfois en même temps, des exemples ou des inspirations. Christophe, comme tant d’autres grands musiciens allemands dans la détresse, se tournait vers Paris… Que connaissait-il des Français? – Deux visages féminins, et quelques lectures au hasard. Cela lui suffisait pour imaginer un pays de lumière, de gaieté, de bravoure, voire d’un peu de jactance gauloise, qui ne messied pas à la jeunesse audacieuse du cœur. Il y croyait parce qu’il avait besoin d’y croire, parce que, de toute son âme, il voulait que ce fût ainsi.
Il résolut de partir. – Mais il ne pouvait partir, à cause de sa mère.
Louisa vieillissait. Elle adorait son fils, qui était toute sa joie; et elle était tout ce qu’il aimait le plus sur terre. Cependant, ils se faisaient souffrir mutuellement. Elle ne comprenait guère Christophe, et ne s’inquiétait pas de le comprendre: elle ne s’inquiétait que de l’aimer. Elle avait un esprit borné, timide, obscur, et un cœur admirable, un immense besoin d’aimer et d’être aimée, qui avait quelque chose de touchant et d’oppressant. Elle respectait son fils, parce qu’il lui paraissait très savant; mais elle faisait tout ce qu’il fallait pour étouffer son génie. Elle pensait qu’il resterait, toute sa vie, auprès d’elle, dans leur petite ville. Depuis des années, ils vivaient ensemble; et elle ne pouvait plus imaginer qu’il n’en serait pas toujours de même. Elle était heureuse, ainsi: comment ne l’eût-il pas été? Ses rêves n’allaient pas plus loin qu’à lui voir épouser la fille d’un bourgeois aisé de la ville, à l’entendre jouer à l’orgue de son église, le dimanche, et à ne jamais le quitter. Elle voyait son garçon, comme s’il avait toujours douze ans; elle eût voulu qu’il n’eût jamais davantage. Elle torturait innocemment le malheureux homme, qui suffoquait dans cet étroit horizon.
Et pourtant, il y avait beaucoup de vrai, – une grandeur morale – dans cette philosophie inconsciente de la mère, qui ne pouvait comprendre l’ambition et mettait tout le bonheur de la vie dans les affections de famille et l’humble devoir accompli. C’était une âme qui voulait aimer, qui ne voulait qu’aimer. Renoncer plutôt à la vie, à la raison, à la logique, au monde, à tout, plutôt qu’à l’amour! Et cet amour était infini, suppliant, exigeant; il donnait tout, et il voulait tout; il renonçait à vivre pour aimer, et il voulait ce renoncement des autres, des aimés. Puissance de l’amour d’une âme simple! Elle lui fait trouver, du premier coup ce que les raisonnements tâtonnants d’un génie incertain, comme Tolstoy, ou l’art trop raffiné d’une civilisation qui se meurt, concluent après une vie – des siècles – de luttes forcenées et d’efforts épuisants!… Mais le monde impérieux, qui grondait dans Christophe, avait de bien autres lois et réclamait une autre sagesse.
Depuis longtemps, il voulait annoncer sa résolution à sa mère. Mais il tremblait à l’idée du chagrin qu’il lui ferait; au moment de parler, il était lâche, il remettait à plus tard. Deux ou trois fois, il fit de timides allusions à son départ; Louisa ne les prit pas au sérieux: – peut-être feignit-elle de ne pas les prendre au sérieux, pour lui persuader qu’il parlait ainsi par jeu. Alors, il n’osait poursuivre; mais il restait sombre, préoccupé; et l’on se doutait qu’il avait sur le cœur un secret qui lui pesait. Et la pauvre femme, qui avait l’intuition de ce que pouvait être ce secret, s’efforçait peureusement d’en retarder l’aveu. À des instants de silence, le soir, quand ils étaient l’un près de l’autre, assis, à la lumière de la lampe, brusquement elle sentait qu’il allait parler; alors, prise de terreur, elle se mettait à parler, très vite, et au hasard, n’importe de quoi: à peine si elle savait ce qu’elle disait; mais à tout prix, il fallait l’empêcher de parler. D’ordinaire, son instinct lui faisait trouver le meilleur argument qui l’obligeât au silence: elle se plaignait doucement de sa santé, de ses mains et de ses pieds gonflés, de ses jambes qui s’ankylosaient: elle exagérait son mal, elle se disait une vieille impotente, qui n’est plus bonne à rien. Il n’était pas dupe de ses ruses naïves; il la regardait tristement, avec un muet reproche; et, après un moment; il se levait, prétextant qu’il était fatigué, qu’il allait se coucher.
Mais tous ces expédients ne pouvaient sauver Louisa longtemps. Un soir qu’elle y avait de nouveau recours, Christophe ramassa son courage, et, posant sa main sur celle de la vieille femme, il lui dit:
– Non, mère, j’ai quelque chose à te dire.
Louisa fut saisie; mais elle tâcha de prendre un air riant, pour répondre, – la gorge contractée:
– Et quoi donc, mon petit?
Christophe annonça, en balbutiant, son intention de partir. Elle tenta bien de prendre la chose en plaisanterie et de détourner la conversation, comme à l’ordinaire; mais il ne se déridait pas, et continuait, cette fois, d’un air si volontaire et si sérieux qu’il n’y avait plus moyen de douter. Alors, elle se tut, tout son sang s’arrêta, et elle restait muette et glacée, à le regarder avec des yeux épouvantés. Une telle douleur montait dans ces yeux que la parole lui manqua, à lui aussi; et ils demeurèrent tous deux sans voix. Quand elle put enfin retrouver le souffle, elle dit, – (ses lèvres tremblaient):
– Ce n’est pas possible… Ce n’est pas possible…
Deux grosses larmes coulaient le long de ses joues. Il détourna la tête avec découragement, et se cacha la figure dans ses mains. Ils pleurèrent. Après quelque temps, il s’en alla dans sa chambre et s’y enferma jusqu’au lendemain. Ils ne firent plus allusion à ce qui s’était passé; et comme il n’en parlait plus, elle voulut se convaincre qu’il avait renoncé. Mais elle vivait dans des transes.
Vint un moment où il ne put plus se taire. Il fallait parler, dût-il lui déchirer le cœur: il souffrait trop. L’égoïsme de sa peine l’emportait sur la pensée de celle qu’il ferait. Il parla. Il alla jusqu’au bout, évitant de regarder sa mère, de peur de se laisser troubler. Il fixa même le jour de son départ, pour n’avoir plus à soutenir une seconde discussion: – (il ne savait pas s’il retrouverait, une seconde fois, le triste courage qu’il avait aujourd’hui). – Louisa criait:
– Non, non, tais-toi!…
Il se raidissait, et continuait avec une résolution implacable. Quand il eut fini, – (elle sanglotait), – il lui prit les mains et tâcha de lui faire comprendre comment il était absolument nécessaire à son art, à sa vie qu’il partît pour quelque temps. Elle se refusait à écouter, elle pleurait et répétait:
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