Romain Rolland - Jean-Christophe Tome IV
Здесь есть возможность читать онлайн «Romain Rolland - Jean-Christophe Tome IV» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Классическая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Jean-Christophe Tome IV
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 100
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Jean-Christophe Tome IV: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Jean-Christophe Tome IV»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Jean-Christophe Tome IV — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Jean-Christophe Tome IV», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Il la retrouva, deux ou trois jours après, au marché de la ville, au milieu des montagnes de carottes, de tomates, de concombres et de choux. Il flânait, regardant la foule des marchandes, qui se tenaient debout, alignées devant leurs paniers, comme des esclaves à vendre. L’homme de la police passait devant chacune, avec son escarcelle et son rouleau de tickets, recevant une piécette, délivrant un papier. La marchande de café allait de rang en rang, avec une corbeille pleine de petites cafetières. Une vieille religieuse, joviale et rebondie, faisait le tour du marché, deux grands paniers au bras, et, sans humilité, quémandait des légumes, en parlant du bon Dieu. On criait; les antiques balances, aux plateaux peints en vert, cliquetaient et tintaient avec un bruit de chaînes; les gros chiens, attelés aux petites voitures, aboyaient joyeusement, tout fiers de leur importance. Au milieu de la cohue, Christophe aperçut Rébecca. – De son vrai nom, elle s’appelait Lorchen. – Sur son blond chignon, elle avait mis une feuille de chou, blanche et verte, qui lui faisait un casque dentelé. Assise sur un panier, devant des tas d’oignons dorés, de petites raves roses, de haricots verts, et de pommes rubicondes, elle croquait ses pommes, l’une après l’autre, sans s’occuper de les vendre. Elle ne cessait pas de manger. De temps en temps, elle s’essuyait le menton et le cou avec son tablier, relevait ses cheveux avec son bras, se frottait la joue contre son épaule, ou le nez au dos de sa main. Ou, les mains sur ses genoux, elle faisait passer indéfiniment de l’une à l’autre une poignée de petits pois. Et elle regardait à droite, à gauche, d’un air désœuvré. Mais elle ne perdait rien de ce qui se faisait autour d’elle, et, sans en avoir l’air, elle cueillait tous les regards qui lui étaient destinés. Elle vit parfaitement Christophe. En causant avec les acheteurs, elle fronçait le sourcil pour observer, par-dessus leurs têtes, son admirateur. Elle semblait digne et grave, comme un pape; mais sous cape, elle se moquait de Christophe. Il le méritait bien: il restait là planté, à quelques pas, la dévorant des yeux; et puis, il s’en alla, sans lui avoir parlé.
Il revint plus d’une fois rôder autour du village où elle habitait. Elle allait et venait dans la cour de sa ferme: il s’arrêtait sur la route pour la regarder. Il ne s’avouait pas que c’était pour elle qu’il venait; et, en vérité, c’était presque sans y penser. Quand il était absorbé par la composition d’une œuvre, il se trouvait dans un état de somnambule: tandis que son âme consciente suivait ses pensées musicales, le reste de son être demeurait livré à l’autre âme inconsciente, qui guette la moindre distraction de l’esprit pour prendre la clef des champs. Il était souvent étourdi par le bourdonnement de la musique, quand il se trouvait en face d’elle; et il continuait de rêvasser, en la regardant. Il n’eût pas pu dire qu’il l’aimât, il n’y songeait même pas; il avait plaisir à la voir: rien de plus. Il ne se rendait pas compte du désir qui le ramenait vers elle.
Cette insistance faisait jaser. On s’en gaussait à la ferme, où l’on avait fini par savoir qui était Christophe. On le laissait tranquille, d’ailleurs; car il était inoffensif. Pour tout dire, il avait l’air d’un sot: et il ne s’en inquiétait pas.
C’était la fête au village. Des gamins écrasaient des pois fulminants entre deux cailloux, en criant: «Vive l’Empereur!» ( Kaiser lebe! Hoch!) On entendait meugler un veau, enfermé dans son étable, et les chants des buveurs au cabaret. Des cerfs-volants aux queues de comètes frétillaient dans l’air, au-dessus des champs. Les poules grattaient avec frénésie le fumier d’or: le vent s’engouffrait dans leurs plumes, comme dans les jupes d’une vieille dame. Un cochon rose dormait voluptueusement sur le flanc, au soleil.
Christophe se dirigea vers le toit rouge de l’auberge des Trois Rois , au-dessus duquel flottait un petit drapeau. Des chapelets d’oignons étaient pendus à la façade, et les fenêtres étaient garnies de fleurs de capucines rouges et jaunes. Il entra dans la salle, pleine de fumée de tabac, où s’étalaient aux murs des chromos jaunies, et, à la place d’honneur, le portrait colorié de l’Empereur-Roi, entouré d’une guirlande de feuilles de chêne. On dansait. Christophe était bien sûr que sa belle amie serait là. Et en effet, ce fut la première figure qu’il aperçut. Il s’établit dans un angle de la pièce, d’où il pouvait suivre en paix les évolutions des danseurs. Mais, quelque soin qu’il eût pris pour ne pas être remarqué, Lorchen sut bien le découvrir dans son coin. Tout en tournant d’interminables valses, elle lui lançait par-dessus l’épaule de son danseur de rapides œillades; et, pour mieux l’exciter, elle coquetait avec les garçons du village, en riant de sa grande bouche bien fendue. Elle parlait fort et disait des niaiseries, ne différant point en cela de ces jeunes filles du monde, qui, lorsqu’on les regarde, se croient obligées de rire, de s’agiter, d’être sottes pour la galerie, au lieu de le rester pour elles seules. – En quoi elles ne sont pas si sottes: car elles savent que la galerie les regarde et ne les écoute pas. – Christophe, les coudes sur la table et le menton sur le poing, suivait le manège de la fille avec des yeux ardents et furieux: il avait l’esprit assez libre pour n’être pas dupe de ses roueries; mais il ne l’avait pas assez pour ne pas s’y laisser prendre; et tour à tour, il grognait de colère, ou bien il riait sous cape, et haussait les épaules, de donner dans le panneau.
Un autre l’observait: c’était le père de Lorchen. Petit et trapu, une grosse tête au nez court, le crâne chauve rissolé par le soleil, avec une couronne de cheveux qui avaient été blonds et frisottaient par boucles épaisses comme un Saint-Jean de Dürer bien rasé, la figure impassible, sa longue pipe au coin de la bouche, il causait très lentement avec d’autres paysans, tout en suivant du coin de l’œil la mimique de Christophe; et il avait un rire silencieux. À un moment, il toussota; un éclair de malice brillait dans ses petits yeux gris, il vint s’asseoir de côté à la table de Christophe. Christophe, mécontent, tourna vers lui un visage renfrogné: il rencontra le regard narquois du vieux qui, sans extraire sa pipe de sa bouche, lui adressa familièrement la parole. Christophe le connaissait: il le tenait pour une vieille canaille; mais le faible qu’il avait pour la fille le rendait indulgent pour le père, et même lui inspirait un bizarre plaisir à se trouver avec lui: le vieux malin s’en doutait. Après avoir parlé de la pluie et du beau temps, et fait une allusion goguenarde aux belles filles, et à ce qu’il ne dansait pas, il conclut que Christophe avait bien raison de ne pas se donner de mal, et qu’on était mieux à table, les coudes devant son pot; et il se fit inviter sans façon à en vider un. En buvant, le vieux causait, sans se presser. Il parlait de ses petites affaires, de la difficulté qu’on avait à vivre, des mauvais temps, de la cherté de tout. Christophe ne répondait que par quelques grognements: cela ne l’intéressait pas; il regardait Lorchen. Il y avait des moments de silence: le paysan attendait un mot; nulle réponse ne venait: il reprenait tranquillement. Christophe se demandait ce qui lui valait l’honneur de la société du vieux et de ses confidences. Il finit par comprendre. Le vieux, après avoir épuisé ses doléances, passa à un autre chapitre: il vanta l’excellence de ses produits, de ses légumes, de sa volaille, de ses œufs, de son lait; et brusquement, il demanda si Christophe ne pourrait pas lui procurer la clientèle du château. Christophe sursauta:
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Jean-Christophe Tome IV»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Jean-Christophe Tome IV» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Jean-Christophe Tome IV» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.