Romain Rolland - Jean-Christophe Tome V
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– Voilà ce qu’il vous faut.
Là-dessus, il se leva et partit.
Ce fut un beau tumulte. On criait qu’il avait insulté le public, et qu’il devait venir faire des excuses à la salle. Les journaux, le lendemain, exécutèrent avec ensemble l’Allemand grotesque, dont le bon goût parisien avait fait justice.
Et puis, ce fut le vide, de nouveau, complet, absolu. Christophe se retrouvait seul, une fois de plus, plus seul que jamais, dans la grande ville étrangère et hostile. Il ne s’en affectait pas. Il commençait à croire que c’était sa destinée, et qu’il resterait, toute sa vie, ainsi.
Il ne savait pas qu’une grande âme n’est jamais seule, que si dénuée qu’elle soit d’amis par la fortune, elle finit toujours par les créer, qu’elle rayonne autour d’elle l’amour dont elle est pleine, et qu’à cette heure même, où il se croyait isolé pour toujours, il était plus riche d’amour que les plus heureux du monde.
Il y avait chez les Stevens une petite fille de treize à quatorze ans, à qui Christophe avait donné des leçons, en même temps qu’à Colette. Elle était cousine germaine de Colette, et se nommait Grazia Buontempi. C’était une fillette au teint doré, rosissant délicatement aux pommettes, les joues pleines d’une santé campagnarde, un petit nez un peu relevé, la bouche grande, bien fendue, à demi entr’ouverte, le menton rond, très blanc, les yeux tranquilles, doucement souriants, le front rond, encadré d’une profusion de cheveux longs et soyeux, qui descendaient, sans boucles, le long des joues, avec de légères et calmes ondulations. Une petite Vierge d’Andrea del Sarto, figure large, beau regard silencieux.
Elle était Italienne. Ses parents habitaient, presque toute l’année, à la campagne, dans une grande propriété du Nord de l’Italie: plaines, prairies, petits canaux. De la terrasse sur le toit, on avait à ses pieds des flots de vignes d’or, d’où émergeaient de place en place les fuseaux noirs des cyprès. Au delà, c’étaient les champs, les champs. Le silence. On entendait meugler les bœufs qui retournaient le sol, et les cris aigus des paysans à la charrue:
– Ihi!… Fat innanz’!…
Les cigales chantaient dans les arbres, et les grenouilles le long de l’eau. Et, la nuit, c’était l’infini du silence, sous la lune aux flots d’argent. Au loin, de temps en temps, les gardiens des récoltes, qui sommeillaient dans des huttes de branchages, tiraient des coups de fusil, pour avertir les voleurs qu’ils étaient réveillés. Pour ceux qui les entendaient, à demi-assoupis, ce bruit n’avait plus d’autre sens que le tintement d’une horloge pacifique, marquant au loin les heures de la nuit. Et le silence se refermait, comme un manteau moelleux aux vastes plis, sur l’âme.
Autour de la petite Grazia, la vie semblait endormie. On ne s’occupait pas beaucoup d’elle. Elle poussait tranquillement dans le beau calme qui la baignait. Nulle fièvre, nulle hâte. Elle était paresseuse, elle aimait à flâner et dormir longuement. Elle restait étendue, des heures, dans le jardin. Elle se laissait flotter sur le silence, comme une mouche sur un ruisseau d’été. Et parfois, brusquement, sans raison, elle se mettait à courir. Elle courait, comme un petit animal, la tête et le buste légèrement inclinés vers la droite, souplement, sans raideur. Un vrai cabri, qui grimpait, glissait, parmi les pierres, pour la joie de bondir. Elle causait avec les chiens, avec les grenouilles, avec les herbes, avec les arbres, avec les paysans, avec les bêtes de la basse-cour. Elle adorait tous les petits êtres qui l’entouraient, et aussi les grands: mais avec ceux-ci elle se livrait moins. Elle voyait très peu de monde. La propriété était loin de la ville, isolée. Bien rarement passait sur la route poudreuse le pas traînant d’un grave paysan, ou d’une belle campagnarde, aux yeux lumineux dans la figure hâlée, marchant d’un rythme balancé, la tête haute, la poitrine en avant. Grazia vivait des journées seule, dans le parc silencieux; elle ne voyait personne; elle ne s’ennuyait jamais; elle n’avait peur de rien.
Une fois, un vagabond entra, pour voler une poule dans la ferme déserte. Il s’arrêta, interdit, devant la petite fille couchée dans l’herbe, qui mangeait une longue tartine, en chantonnant une chanson. Elle le regarda tranquillement, et lui demanda ce qu’il voulait. Il dit:
– Donnez-moi quelque chose, ou je deviens méchant. Elle lui tendit sa tartine, et dit, avec ses yeux souriants:
– Il ne faut pas devenir méchant.
Alors il s’en alla.
Sa mère mourut. Son père, très bon, très faible, était un vieil Italien de bonne race, robuste, jovial, affectueux, mais un peu enfantin, et tout à fait incapable de diriger l’éducation de la petite. La sœur du vieux Buontempi, M meStevens, venue pour l’enterrement, fut frappée de l’isolement de l’enfant; pour la distraire de son deuil, elle décida de l’emmener pour quelque temps à Paris. Grazia pleura, et le vieux papa aussi; mais quand M meStevens avait décidé quelque chose, il n’y avait plus qu’à se résigner: nul ne pouvait lui résister. Elle était la forte tête de la famille; et, dans sa maison de Paris, elle dirigeait tout: son mari, sa fille, et ses amants; – car elle menait de front ses devoirs et ses plaisirs: c’était une femme pratique et passionnée, – au reste, très mondaine et très agitée.
Transplantée à Paris, la calme Grazia se prit d’adoration pour sa belle cousine Colette, qui s’en amusa. On conduisit dans le monde, on mena au théâtre la douce petite sauvageonne. On continuait de la traiter en enfant, et elle-même se regardait comme une enfant, quand déjà elle ne l’était plus. Elle avait des sentiments qu’elle cachait, et dont elle avait peur: d’immenses élans de tendresse pour un objet, ou pour un être. Elle était amoureuse en secret de Colette: elle lui volait un ruban, un mouchoir; souvent, en sa présence, elle ne pouvait dire un seul mot; et quand elle l’attendait, quand elle savait qu’elle allait la voir, elle tremblait d’impatience et de bonheur. Au théâtre, lorsqu’elle voyait sa jolie cousine, décolletée, entrer dans la loge, où elle était et attirer tous les regards, elle avait un bon sourire, humble, affectueux, débordant d’amour; et son cœur se fondait, lorsque Colette lui adressait la parole. En robe blanche, ses beaux cheveux noirs défaits et bouffants sur ses épaules brunes, mordillant le bout de ses longs gants, dans l’ouverture desquels elle fourrait le doigt par désœuvrement, – à tout instant, pendant le spectacle, elle se retournait vers Colette, pour quêter un regard amical, pour partager le plaisir qu’elle ressentait, pour dire de ses yeux bruns et limpides:
– Je vous aime bien.
En promenade, dans les bois, aux environs de Paris, elle marchait dans l’ombre de Colette, s’asseyait à ses pieds, courait devant ses pas, arrachait les branches qui auraient pu la gêner, posait des pierres au milieu de la boue. Et, un soir que Colette, frileuse, au jardin, lui demanda son fichu, elle poussa un rugissement de plaisir, – (elle en fut honteuse après), – du bonheur que la bien-aimée s’enveloppât d’un peu d’elle, et le lui rendît ensuite, imprégné du parfum de son corps.
Il y avait aussi des livres, certaines pages des poètes, lues en cachette, – (car on continuait de lui donner des livres d’enfant), – qui lui causaient des troubles délicieux. Et, plus encore, certaines musiques, bien qu’on lui dît qu’elle n’y pouvait rien comprendre; et elle se persuadait qu’elle n’y comprenait rien; – mais elle était toute pâle et moite d’émotion. Personne ne savait ce qui se passait en elle, à ces moments.
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