Romain Rolland - Jean-Christophe Tome V

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Vaste roman cyclique, ce roman fleuve est un signe d'amour et d'espoir adressé à la génération suivante. Le héros, un musicien de génie, doit lutter contre la médiocrité du monde. Mêlant réalisme et lyrisme, cette fresque est le tableau du monde de la fin du XIXème siècle au début du vingtième.

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Un sot vaniteux eût trouvé plaisir à cette cour de parasites. Mais Christophe n’aimait pas jouer à l’idole. Il était horripilé d’ailleurs par la prétentieuse bêtise de ses admirateurs, qui trouvaient dans ce qu’il faisait des intentions saugrenues, Renaniennes, Nietzschéennes, Rose-Croix, hermaphrodites. Il les mit à la porte. Il n’était pas fait pour un rôle passif. Tout chez lui avait l’action pour but. Il observait, pour comprendre; et il voulait comprendre, pour agir. Libre de préjugés, il s’informait de tout, étudiait dans la musique toutes les formes de pensée et les ressources d’expression des autres pays et des autres temps. Chacune de celles qui lui paraissaient vraies, il en faisait sa proie. À la différence de ces artistes français qu’il étudiait, ingénieux inventeurs de formes nouvelles, qui s’épuisent à inventer sans cesse et laissent leurs inventions en chemin, il cherchait beaucoup moins à innover dans la langue musicale qu’à la parler avec plus d’énergie; il n’avait point le souci d’être rare, mais celui d’être fort. Cette énergie passionnée s’opposait au génie français de finesse et de mesure. Elle avait le dédain du style pour le style. Les meilleurs artistes français lui faisaient l’effet d’ouvriers de luxe. Un des plus parfaits poètes parisiens s’était amusé lui-même à dresser «la liste ouvrière de la poésie française contemporaine, chacun avec sa denrée, son produit ou ses soldes»; et il énumérait «les lustres de cristal, les étoffes d’Orient, les médailles d’or et de bronze, les guipures douairières, les sculptures polychromes, les faïences à fleurs», qui sortaient de la fabrique de tel ou tel de ses confrères. Lui-même se représentait, «dans un coin du vaste atelier des lettres, reprisant de vieilles tapisseries, ou dérouillant des pertuisanes [16]hors d’usage». – Cette conception de l’artiste, comme d’un bon ouvrier, attentif uniquement à la perfection du métier, n’était pas sans beauté. Mais elle ne satisfaisait pas Christophe; tout en reconnaissant sa dignité professionnelle, il avait du mépris pour la pauvreté de vie qu’elle recouvrait. Il ne concevait pas qu’on écrivît pour écrire. Il ne disait pas des mots, il disait – il voulait dire – des choses.

Ei dice cose, e voi dite parole…

Après une période de repos où il n’avait été occupé qu’à absorber un monde nouveau, l’esprit de Christophe fut pris brusquement du besoin de créer. L’antagonisme qui s’accusait entre Paris et lui, centuplait sa force, en stimulant sa personnalité. C’était un débordement de passions, qui demandaient impérieusement à s’exprimer. Elles étaient de toute sorte; par toutes, il était sollicité avec la même ardeur. Il lui fallait forger des œuvres, où se décharger de l’amour qui lui gonflait le cœur, et aussi de la haine; et de la volonté, et aussi du renoncement, et de tous les démons qui s’entrechoquaient en lui, et qui avaient un droit égal à vivre. À peine s’était-il soulagé d’une passion dans une œuvre, – (quelquefois, il n’avait même pas la patience d’aller jusqu’à la fin de l’œuvre) – qu’il se jetait dans une passion contraire. Mais la contradiction n’était qu’apparente: s’il changeait toujours, toujours il restait le même. Toutes ses œuvres étaient des chemins différents qui menaient au même but; son âme était une montagne: il en prenait toutes les routes; les unes s’attardaient à l’ombre, en leurs détours moelleux; les autres montaient arides, âprement au soleil, toutes conduisaient au Dieu, qui siégeait sur la cime. Amour, haine, volonté, renoncement, toutes les forces humaines, portées au paroxysme, touchent à l’éternité, déjà y participent. Chacun la porte en soi: le religieux et l’athée, celui qui voit partout la vie, et celui qui la nie partout, et celui qui doute de tout et de la vie et de la négation, – et Christophe, dont l’âme embrassait tous ces contraires à la fois. Tous les contraires se fondent en l’éternelle Force. L’important pour Christophe était de réveiller cette force en lui et dans les autres, de jeter des brassées de bois sur le brasier, de faire flamber l’Éternité. Une grande flamme s’était levée dans son cœur, au milieu de la nuit voluptueuse de Paris. Il se croyait libre de toute foi, et il n’était tout entier qu’une torche de foi.

Rien ne pouvait davantage prêter le flanc à l’ironie française. La foi est un des sentiments que pardonne le moins une société raffinée: car elle l’a perdu. Dans l’hostilité sourde ou railleuse de la plupart des hommes pour les rêves des jeunes gens, il entre pour beaucoup l’amère pensée qu’eux-mêmes furent ainsi, qu’ils eurent ces ambitions et ne les réalisèrent point. Ceux qui ont renié leur âme, ceux qui avaient en eux une œuvre, et ne l’ont pas accomplie, pensent:

– Puisque je n’ai pu faire ce que j’avais rêvé, pourquoi le feraient-ils, eux? Je ne veux point qu’ils le fassent.

Combien d’Heddas Gabler parmi les hommes! Quelle sourde malveillance qui cherche à annihiler les forces neuves et libres, quelle science pour les tuer par le silence, par l’ironie, par l’usure, par le découragement, – et par quelque séduction perfide, au bon moment!…

Le type est de tous les pays. Christophe le connaissait, pour l’avoir rencontré en Allemagne. Contre cette espèce de gens il était cuirassé. Son système de défense était simple: il attaquait, le premier; dès leurs premières avances, il leur déclarait la guerre; il contraignait ces dangereux amis à se faire ses ennemis. Mais si cette franche politique était la plus efficace à sauvegarder sa personnalité, elle l’était beaucoup moins à lui faciliter sa carrière d’artiste. Christophe recommença ses errements d’Allemagne. C’était plus fort que lui. Une seule chose avait changé: son humeur, qui était fort gaie.

Il exprimait gaillardement à qui voulait l’entendre ses critiques peu mesurées sur les artistes français: il s’attira ainsi beaucoup d’inimitiés. Il ne prenait même pas la précaution de se ménager, comme font les gens avisés, l’appui d’une petite coterie. Il n’eût pas eu peine à trouver des artistes tout prêts à l’admirer, pourvu qu’il les admirât. Il y en avait même qui l’admiraient d’avance, à charge de revanche. Ils considéraient celui qu’ils louaient, comme un débiteur, auquel ils pouvaient, le moment venu, réclamer le remboursement de leur créance. C’était de l’argent bien placé. – C’était de l’argent mal placé, avec Christophe. Il ne remboursait rien. Bien pis, il avait l’effronterie de trouver médiocres les œuvres de ceux qui trouvaient bonnes les siennes. Ils en gardaient, sans le dire, une rancune profonde, et se promettaient, à la prochaine occasion, de lui rendre la même monnaie.

Entre toutes les maladresses commises, Christophe eut celle de partir en guerre contre Lucien Lévy-Cœur: Il le trouvait partout sur sa route, et il ne pouvait cacher une antipathie exagérée pour cet être doux, poli, qui ne faisait aucun mal apparent, qui semblait même avoir plus de bonté que lui, et qui en tout cas avait bien plus de mesure. Il le provoquait à des discussions; et si insignifiant qu’en fût l’objet, elles prenaient toujours, par le fait de Christophe, une âpreté subite, qui étonnait l’auditoire. Il semblait que Christophe cherchât tous les prétextes pour fondre, tête baissée, sur Lucien Lévy-Cœur; mais jamais il ne pouvait l’atteindre. Son ennemi avait la suprême habileté, même quand son tort était le plus certain, de se donner le beau rôle; il se défendait avec une courtoisie, qui faisait ressortir le manque d’usage de Christophe. Celui-ci, qui d’ailleurs parlait mal le français, avec des mots d’argot, voire d’assez gros mots, qu’il avait sus tout de suite, et qu’il employait mal à propos, comme beaucoup d’étrangers, était incapable de déjouer la tactique de Lévy-Cœur; et il se débattait furieusement contre cette douceur ironique. Tout le monde lui donnait tort: car on ne croyait pas ce que Christophe sentait obscurément: l’hypocrisie de cette douceur, qui, se heurtant à une force qu’elle ne parvenait pas à entamer, travaillait à l’étouffer, sans éclat, en silence. Il n’était pas pressé, étant, comme Christophe, de ceux qui comptaient sur le temps: mais c’était pour détruire; Christophe, pour édifier. Lévy-Cœur n’eut pas de peine à détacher de Christophe Sylvain Kohn et Goujart, comme il l’avait peu à peu évincé du salon des Stevens. Il fit le vide autour de lui.

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