Romain Rolland - Jean-Christophe Tome V
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Tout fut facile à Roussin. Directeurs et artistes s’empressèrent à lui plaire. Justement, un journal organisait une matinée de gala au profit d’une œuvre de bienfaisance. Il fut convenu qu’on y jouerait le David . On réunit un bon orchestre. Quant aux chanteurs Roussin prétendait avoir trouvé pour le rôle de David l’interprète idéal.
Les répétitions commencèrent. L’orchestre se tira assez bien de la première lecture, quoiqu’il fût peu discipliné, à la façon française. Le Saül avait une voix un peu fatiguée, mais honorable; et il savait son métier. Pour le David, c’était une belle personne, grande, grasse, bien faite, mais une voix sentimentale et vulgaire, qui s’étalait lourdement avec des trémolos de mélodrame et des grâces de café-concert. Christophe fit la grimace. Dès les premières mesures qu’elle chanta, il fut évident pour lui qu’elle ne pourrait conserver le rôle. À la première pause de l’orchestre, il alla trouver l’impresario, qui s’était chargé de l’organisation matérielle du concert, et qui, avec Sylvain Kohn, assistait à la répétition. Ce personnage, le voyant venir, lui dit, le visage rayonnant:
– Eh bien, vous êtes content?
– Oui, dit Christophe, je crois que cela s’arrangera. Il n’y a qu’une chose qui ne va pas: c’est la chanteuse. Il faudra changer cela. Dites-le-lui gentiment; vous avez l’habitude… Il vous sera bien facile de m’en trouver une autre.
L’impresario eut l’air stupéfait; il regarda Christophe, comme s’il ne savait pas si Christophe parlait sérieusement; et il dit:
– Mais ce n’est pas possible!
– Pourquoi ne serait-ce pas possible? demanda Christophe.
L’impresario échangea un coup d’œil avec Sylvain Kohn, narquois, et il reprit:
– Mais elle a tant de talent!
– Elle n’en a aucun, dit Christophe.
– Comment!… Une si belle voix!
– Elle n’en a aucune.
– Et puis, une si belle personne!
– Je m’en fous.
– Cela ne nuit pourtant pas, fit Sylvain Kohn, en riant.
– J’ai besoin d’un David, et d’un David qui sache chanter; je n’ai pas besoin de la belle Hélène, dit Christophe.
L’impresario se frottait le nez avec embarras:
– C’est bien ennuyeux, bien ennuyeux…, dit-il. C’est pourtant une excellente artiste… Je vous assure! Elle n’a peut-être pas tous ses moyens aujourd’hui. Vous devriez encore essayer.
– Je veux bien, dit Christophe; mais c’est du temps perdu.
Il reprit la répétition. Ce fut encore pis. Il eut peine à aller jusqu’au bout: il devenait nerveux; ses observations à la chanteuse, d’abord froides mais polies, se faisaient sèches et coupantes, en dépit de la peine évidente qu’elle se donnait afin de le satisfaire, et des œillades qu’elle lui décochait pour conquérir ses bonnes grâces. L’impresario, prudemment, interrompit la répétition, au moment où les affaires menaçaient de se gâter. Pour effacer le mauvais effet des observations de Christophe, il s’empressait auprès de la chanteuse, et lui prodiguait de pesantes galanteries, lorsque Christophe, qui assistait à ce manège, avec une impatience non dissimulée lui fit signe impérieusement de venir, et dit:
– Il n’y a pas à discuter. Je ne veux pas de cette personne. C’est désagréable, je le sais; mais ce n’est pas moi qui l’ai choisie. Arrangez-vous comme vous voudrez.
L’impresario s’inclina, d’un air ennuyé, et dit, avec indifférence:
– Je n’y puis rien. Adressez-vous à M. Roussin.
– En quoi cela regarde-t-il M. Roussin? demanda Christophe. Je ne veux pas l’ennuyer de ces affaires.
– Cela ne l’ennuiera pas, dit Sylvain Kohn, ironique.
Et il lui montra Roussin, qui, justement, entrait.
Christophe alla au-devant de lui. Roussin, d’excellente humeur, s’exclamait:
– Eh quoi! déjà fini? J’espérais entendre encore une partie. Eh bien, mon cher maître, qu’est-ce que vous en dites? Êtes-vous satisfait?
– Tout va très bien, dit Christophe. Je ne puis assez vous remercier…
– Du tout! Du tout!
– Il n’y a qu’une seule chose qui ne peut pas marcher.
– Dites, dites. Nous arrangerons cela. Je tiens à ce que vous soyez content.
– Eh bien, c’est la chanteuse. Entre nous, elle est exécrable.
Le visage épanoui de Roussin se glaça subitement. Il dit, d’un air sévère:
– Vous m’étonnez, mon cher.
– Elle ne vaut rien, rien du tout, continua Christophe. Elle n’a ni voix, ni goût, ni métier, pas l’ombre de talent. Vous avez de la chance de ne pas l’avoir entendue tout à l’heure!…
Roussin, de plus en plus pincé, coupa la parole à Christophe, et dit, d’un ton cassant:
– Je connais M llede Sainte-Ygraine. C’est une artiste de grand talent. J’ai la plus vive admiration pour elle. Tous les gens de goût à Paris, pensent comme moi.
Et il tourna le dos à Christophe. Christophe le vit offrir son bras à l’actrice et sortir avec elle. Comme il restait stupéfait, Sylvain Kohn, qui avait suivi la scène, avec délices, lui prit le bras, et lui dit, en riant, tandis qu’ils descendaient l’escalier du théâtre:
– Mais vous ne savez donc pas qu’elle est sa maîtresse?
Christophe comprit. Ainsi, c’était pour elle, ce n’était pas pour lui que l’on montait la pièce! Il s’expliqua l’enthousiasme de Roussin, ses dépenses, l’empressement de ses acolytes. Il écoutait Sylvain Kohn qui lui contait l’histoire de la Sainte-Ygraine: une divette de music-hall, qui, après s’être exhibée avec succès dans des petits théâtres de genre, avait été prise de l’ambition, commune à beaucoup de ses pareilles, de se faire entendre sur une scène plus digne de son talent. Elle comptait sur Roussin pour la faire engager à l’Opéra, ou à l’Opéra-Comique; et Roussin qui ne demandait pas mieux, avait trouvé dans la représentation du David une occasion de révéler sans risques au public parisien les dons lyriques de la nouvelle tragédienne, dans un rôle qui n’exigeait presque aucune action dramatique, et qui mettait en pleine valeur l’élégance de ses formes.
Christophe écouta l’histoire jusqu’au bout; puis il se dégagea du bras de Sylvain Kohn, et il éclata de rire. Il rit, il rit longuement. Quand il eut fini de rire, il dit:
– Vous me dégoûtez. Vous me dégoûtez tous. L’art ne compte pas pour vous. Ce sont toujours des questions de femmes. On monte un opéra pour une danseuse, pour une chanteuse, pour la maîtresse de Monsieur un tel, ou de Madame une telle. Vous ne pensez qu’à vos cochonneries. Voyez-vous, je ne vous en veux pas: Vous êtes ainsi, restez ainsi, si cela vous plaît, et barbotez dans votre auge. Mais séparons-nous: nous ne sommes pas faits pour vivre ensemble. Bonsoir.
Il le quitta; et, rentré chez lui, il écrivit à Roussin qu’il retirait sa pièce, sans lui cacher les raisons qui la lui faisaient reprendre.
Ce fut une rupture avec Roussin et avec tout son clan. Les conséquences s’en firent immédiatement sentir. Les journaux avaient mené un certain bruit autour de la représentation projetée, et l’histoire de la brouille du compositeur avec son interprète ne manqua pas de faire jaser. Un directeur de concerts eut la curiosité de donner l’œuvre dans une de ses matinées du dimanche. Cette bonne fortune fut un désastre pour Christophe. L’œuvre fut jouée – et sifflée. Tous les amis de la chanteuse s’étaient donné le mot pour administrer une leçon à l’insolent musicien; et le reste du public que le poème symphonique avait ennuyé, s’associa complaisamment au verdict des gens compétents. Pour comble de malchance, Christophe avait eu l’imprudence, afin de faire valoir son talent de virtuose, d’accepter de se faire entendre, au même concert, dans une Fantaisie pour piano et orchestre. Les dispositions malveillantes du public, retenues dans une certaine mesure, pendant l’exécution du David , par le désir de ménager les interprètes, se donnèrent libre champ, quand il se trouva en présence de l’auteur en personne, – dont le jeu n’était pas d’ailleurs trop correct. Christophe, énervé par le bruit de la salle, s’interrompit brusquement au milieu du morceau; et, regardant, d’un air goguenard, le public qui s’était tu soudain, il joua: « Malbrough s’en va-t-en guerre !» – et dit insolemment:
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