Romain Rolland - Jean-Christophe Tome V
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En dehors de cela, elle était une fillette docile, étourdie, paresseuse, assez gourmande, rougissant pour un rien, tantôt se taisant pendant des heures, tantôt parlant avec volubilité, riant et pleurant facilement, ayant de brusques sanglots et un rire d’enfant. Elle aimait rire et s’amusait de petits riens. Jamais elle ne cherchait à jouer la dame. Elle restait enfant. Surtout, elle était bonne, elle ne pouvait souffrir de faire de la peine, et elle avait de la peine du moindre mot un peu fâché contre elle. Très modeste, s’effaçant toujours, toute prête à aimer et à admirer tout ce qu’elle croyait voir de beau et de bon, elle prêtait aux autres des qualités qu’ils n’avaient pas.
On s’occupa de son éducation, qui était très en retard. Ce fut ainsi qu’elle prit des leçons de piano avec Christophe.
Elle le vit, pour la première fois, à une soirée de sa tante, où il y avait une société nombreuse. Christophe incapable de s’adapter à aucun public, joua un interminable adagio , qui faisait bâiller tout le monde: quand cela semblait fini, cela recommençait; on se demandait si cela finirait jamais. M meStevens bouillait d’impatience. Colette s’amusait follement: elle dégustait le ridicule de la chose, et elle ne savait pas mauvais gré à Christophe d’y être, à ce point, insensible; elle sentait qu’il était une force, et cela lui était sympathique; mais c’était comique aussi; et elle se fût bien gardée de prendre sa défense. Seule la petite Grazia était pénétrée jusqu’aux larmes par cette musique. Elle se dissimulait dans un coin du salon. À la fin, elle se sauva pour qu’on ne remarquât point son trouble, et aussi parce qu’elle souffrait de voir qu’on se moquait de Christophe.
Quelques jours après, à dîner, M meStevens parla, devant elle, de lui faire donner des leçons de piano par Christophe. Grazia fut si troublée qu’elle laissa retomber sa cuiller dans son assiette à soupe, et qu’elle s’éclaboussa ainsi que sa cousine. Colette dit qu’elle aurait bien besoin d’abord de leçons pour se tenir convenablement à table. M meStevens ajouta qu’en ce cas, ce n’était pas à Christophe qu’il faudrait s’adresser. Grazia fut heureuse d’être grondée avec Christophe.
Christophe commença ses leçons. Elle était toute guindée et glacée, elle avait les bras collés au corps, elle ne pouvait remuer; et quand Christophe posait la main sur sa menotte, pour rectifier la position des doigts et les étendre sur les touches, elle se sentait défaillir. Elle tremblait de jouer mal devant lui; mais elle avait beau étudier jusqu’à se rendre malade et jusqu’à faire pousser des cris d’impatience à sa cousine, toujours elle jouait mal, quand Christophe était là; le souffle lui manquait, ses doigts étaient raides comme du bois, ou mous comme du coton; elle accrochait les notes et accentuait à contresens; Christophe la grondait et s’en allait fâché: alors elle avait envie de mourir.
Il ne faisait aucune attention à elle; il n’était occupé que de Colette. Grazia enviait l’intimité de sa cousine avec Christophe; mais quoiqu’elle en souffrît, son bon petit cœur s’en réjouissait pour Colette et pour Christophe. Elle trouvait Colette si supérieure à elle qu’il lui semblait naturel qu’elle absorbât tous les hommages. – Ce ne fut que lorsqu’il fallut choisir entre sa cousine et Christophe qu’elle sentit son cœur prendre parti contre elle. Son intuition de petite femme lui fit voir que Christophe souffrait des coquetteries de Colette et de la cour assidue de Lévy-Cœur. D’instinct, elle n’aimait pas Lévy-Cœur; et elle le détesta, dès le moment qu’elle sut que Christophe le détestait. Elle ne pouvait comprendre comment Colette s’amusait à le mettre en rivalité avec Christophe. Elle commença de la juger sévèrement en secret; elle surprit certains de ses petits mensonges, et elle changea soudain de manières avec elle. Colette s’en aperçut sans en deviner la cause; elle affectait de l’attribuer à ses caprices de petite fille. Mais le certain, c’est qu’elle avait perdu son pouvoir sur Grazia: un fait insignifiant le lui montra. Un soir que, se promenant toutes deux au jardin, Colette voulait, avec une tendresse coquette, abriter Grazia sous les plis de son manteau contre une petite ondée qui s’était mise à tomber, Grazia, pour qui c’eût été, quelques semaines avant, un bonheur ineffable de se blottir contre le sein de sa chère cousine, s’écarta froidement. Et quand Colette disait qu’elle trouvait laid un morceau de musique que jouait Grazia, cela n’empêchait pas Grazia de le jouer, et de l’aimer.
Elle n’était plus attentive qu’à Christophe. Elle avait la divination de la tendresse, et percevait ce qu’il souffrait. Elle se l’exagérait beaucoup, dans son attention inquiète et enfantine. Elle croyait que Christophe était amoureux de Colette, quand il n’avait pour elle qu’une amitié exigeante. Elle pensait qu’il était malheureux, et elle était malheureuse pour lui. La pauvrette n’était guère récompensée de sa sollicitude: elle payait pour Colette quand Colette avait fait enrager Christophe; il était de mauvaise humeur, et se vengeait sur sa petite élève, en relevant impatiemment les fautes de son jeu. Un matin que Colette l’avait exaspéré encore plus qu’à l’ordinaire, il s’assit au piano avec tant de brusquerie que Grazia acheva de perdre le peu de moyens qu’elle avait: elle pataugea; il lui reprocha ses fausses notes avec colère; alors, elle se noya tout à fait; il se fâcha, il lui secoua les mains, il cria qu’elle ne ferait jamais rien de propre, qu’elle s’occupât de cuisine, de couture, de tout ce qu’elle voudrait, mais au nom du ciel! qu’elle ne fît plus de musique! Ce n’était pas la peine de martyriser les gens à entendre ses fausses notes. Sur quoi il la planta là, au milieu de sa leçon. Et la pauvre Grazia pleura toutes les larmes de son corps, moins encore du chagrin que lui faisaient ces humiliantes paroles, que du chagrin de ne pouvoir faire plaisir à Christophe, malgré tout son désir, et même d’ajouter encore par sa sottise à la peine de celui qu’elle aimait.
Elle souffrit bien plus, quand Christophe cessa de venir chez les Stevens. Elle voulut retourner au pays. Cette enfant, si saine jusque dans ses rêveries, et qui gardait en elle un fond de sérénité rustique, se sentait mal à l’aise dans cette ville, au milieu des Parisiennes neurasthéniques et agitées. Sans oser le dire, elle avait fini par juger assez exactement les gens qui l’entouraient. Mais elle était timide, faible, comme son père, par bonté, par modestie, par défiance de soi. Elle se laissait dominer par sa tante autoritaire et par sa cousine habituée à tout tyranniser. Elle n’osait pas écrire à son vieux papa, à qui elle envoyait régulièrement de longues lettres affectueuses:
– Je t’en prie, reprends-moi!
Et le vieux papa n’osait pas la reprendre, malgré tout son désir; car M meStevens avait répondu à ses timides avances que Grazia était bien où elle était, beaucoup mieux qu’elle ne serait avec lui, et que, pour son éducation, il fallait qu’elle restât.
Mais un moment arriva où l’exil devint trop douloureux à la petite âme du Midi, et où il fallut qu’elle reprît son vol vers la lumière. – Ce fut après le concert de Christophe. Elle y était venue avec les Stevens; et ce fut un déchirement pour elle d’assister au spectacle hideux d’une foule s’amusant à outrager un artiste… Un artiste? Celui qui, aux yeux de Grazia, était l’image même de l’art, la personnification de tout ce qu’il y avait de divin dans la vie. Elle avait envie de pleurer, de se sauver. Il lui fallut entendre jusqu’au bout le tapage, les sifflets, les huées, et, au retour chez sa tante, les réflexions désobligeantes, le joli rire de Colette, qui échangeait avec Lucien Lévy-Cœur des propos apitoyés. Réfugiée dans sa chambre, dans son lit, elle sanglota, une partie de la nuit: elle parlait à Christophe, elle le consolait, elle eût voulu donner sa vie pour lui, elle se désespérait de ne pouvoir rien pour le rendre heureux. Il lui fut désormais impossible de rester à Paris. Elle supplia son père de la faire revenir. Elle disait: – Je ne peux plus vivre ici, je ne peux plus, je mourrai si tu me laisses plus longtemps.
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