Romain Rolland - Jean-Christophe Tome V

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Vaste roman cyclique, ce roman fleuve est un signe d'amour et d'espoir adressé à la génération suivante. Le héros, un musicien de génie, doit lutter contre la médiocrité du monde. Mêlant réalisme et lyrisme, cette fresque est le tableau du monde de la fin du XIXème siècle au début du vingtième.

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Son père vint aussitôt; et si pénible qu’il leur fût à tous deux de tenir tête à la terrible tante, ils en puisèrent l’énergie dans un effort de volonté désespérée.

Grazia revint dans le grand parc endormi. Elle retrouva avec joie la chère nature et les êtres qu’elle aimait. Elle avait emporté et garda quelque temps encore dans son cœur endolori, qui se rassérénait, un peu de la mélancolie du Nord, comme un voile de brouillards que le soleil peu à peu faisait fondre. Elle pensait par moments à Christophe malheureux. Couchée sur la pelouse, écoutant les grenouilles et les cigales familières, ou assise au piano, avec qui elle s’entretenait plus souvent qu’autrefois, elle rêvait de l’ami qu’elle s’était choisi; elle causait avec lui, tout bas, pendant des heures, et il ne lui eût pas semblé impossible qu’il ouvrît la porte, un jour, et qu’il entrât. Elle lui écrivit, et, après avoir hésité longtemps, elle lui envoya une lettre non signée, qu’elle alla, un matin, en cachette, cœur battant, jeter dans la boîte du village, à trois kilomètres de là, de l’autre côté des grands champs labourés, – une bonne lettre, touchante, qui lui disait qu’il n’était pas seul, qu’il ne devait pas se décourager, qu’on pensait à lui, qu’on l’aimait, qu’on priait Dieu pour lui, – une pauvre lettre, qui s’égara sottement en route, et qu’il ne reçut jamais.

Puis, les jours uniformes et sereins se déroulèrent dans la vie de la lointaine amie. Et la paix italienne, le génie du calme, du bonheur tranquille, de la contemplation muette, rentrèrent dans ce cœur chaste et silencieux, au fond duquel continuait de brûler, comme une flamme immobile, le souvenir de Christophe.

*

Mais Christophe ignorait la naïve affection, qui de loin veillait sur lui, et qui devait plus tard tenir tant de place dans sa vie. Et il ignorait aussi qu’à ce même concert, où il avait été insulté, assistait celui qui allait être l’ami, le cher compagnon, qui devait marcher auprès de lui, côte à côte, et la main dans la main.

Il était seul. Il se croyait seul. D’ailleurs, il n’en était aucunement accablé. Il ne ressentait plus cette amère tristesse qui l’angoissait naguère en Allemagne. Il était plus fort, plus mûr: il savait que ce devait être ainsi. Ses illusions sur Paris étaient tombées: tous les hommes étaient partout les mêmes; il fallait en prendre son parti, et ne pas s’obstiner dans une lutte enfantine contre le monde; il fallait être, soi-même, avec tranquillité. Comme disait Beethoven, «si nous livrons à la vie les forces de notre vie, que nous restera-t-il pour le plus noble, pour la meilleur?» Il avait pris vigoureusement conscience de sa nature et de sa race, qu’il avait jugée si sévèrement jadis. À mesure qu’il était plus oppressé par l’atmosphère parisienne, il éprouvait le besoin de se réfugier auprès de sa patrie, dans les bras des poètes et des musiciens, où le meilleur d’elle-même s’est recueilli. Dès qu’il ouvrait leurs livres, sa chambre se remplissait du bruissement du Rhin ensoleillé et de l’affectueux sourire des vieux amis délaissés.

Comme il avait été ingrat envers eux! Comment n’avait-il pas senti plus tôt le trésor de leur candide bonté? Il se rappelait avec honte tout ce qu’il avait dit d’injuste et d’outrageant pour eux, quand il était en Allemagne. Alors, il ne voyait que leurs défauts, leurs manières gauches et cérémonieuses, leur idéalisme larmoyant, leurs petits mensonges de pensée, leurs petites lâchetés. Ah! c’était si peu de chose auprès de leurs grandes vertus! Comment avait-il pu être aussi cruel pour des faiblesses, qui les rendaient en ce moment presque plus touchants à ses yeux: car ils en étaient plus humains! Par réaction, il était attiré davantage par ceux d’entre eux pour qui il avait été le plus injuste. Que n’avait-il point dit contre Schubert et contre Bach! Et voici qu’il se sentait tout près d’eux, à présent. Voici que ces grandes âmes, dont il avait relevé avec impatience les ridicules, se penchaient vers lui, exilé loin des siens, et lui disaient avec un bon sourire:

– Frère, nous sommes là. Courage! Nous avons eu, nous aussi, plus que notre lot de misères… Bah! on en vient à bout…

Il entendait gronder l’Océan de l’âme de Jean-Sébastien Bach: les ouragans, les vents qui soufflent, les nuages de la vie qui s’enfuient, – les peuples ivres de joie, de douleur, de fureur, et le Christ, plein de mansuétude, le Prince de la Paix, qui plane au-dessus d’eux, – les villes éveillées par les cris des veilleurs, se ruant, avec des clameurs d’allégresse, au-devant du Fiancé divin, dont les pas ébranlent le monde, – le prodigieux réservoir de pensées, de passions, de formes musicales, de vie héroïque, d’hallucinations shakespeariennes, de prophéties à la Savonarole, de visions pastorales, épiques, apocalyptiques, enfermées dans le corps étriqué du petit cantor thuringien, au double menton, aux petits yeux brillants sous les paupières plissées et les sourcils relevés… – il le voyait si bien! sombre, jovial, un peu ridicule, le cerveau bourré d’allégories et de symboles, gothique et rococo, colère, têtu, serein, ayant la passion de la vie et la nostalgie de la mort… – il le voyait dans son école, pédant génial, au milieu de ses élèves, sales, grossiers, mendiants, galeux, aux voix éraillées, ces vauriens avec qui il se chamaillait, avec qui il se battait parfois comme un portefaix, et dont l’un le roua de coups… – il le voyait dans sa famille, au milieu de ses vingt et un enfants, dont treize moururent avant lui, dont un fut idiot; les autres, bons musiciens, lui faisaient de petits concerts… Des maladies, des enterrements, d’aigres disputes, la gêne, son génie méconnu; – et, par là-dessus, sa musique, sa foi, la délivrance et la lumière, la Joie entrevue, pressentie, voulue, saisie, – Dieu, le souffle de Dieu brûlant ses os, hérissant son poil, foudroyant par sa bouche… Ô Force! Force! Tonnerre bienheureux de Force!…

Christophe buvait à longs traits cette force. Il sentait le bienfait de cette puissance de musique qui ruisselle des âmes allemandes. Médiocre souvent, grossière même, qu’importe? L’essentiel, c’est qu’elle soit, qu’elle coule à pleins bords. En France, la musique est recueillie, goutte à goutte, par des filtres Pasteur dans des carafes soigneusement bouchées. Et ces buveurs d’eau fade font les dégoûtés devant les fleuves de la musique allemande! Ils épluchent les fautes des génies allemands!

– Pauvres petits! – pensait Christophe, sans se souvenir que lui-même naguère avait été aussi ridicule, – ils trouvent des défauts dans Wagner et dans Beethoven! Il leur faudrait des génies qui n’eussent pas de défauts! Comme si, quand souffle la tempête, elle allait s’occuper de ne rien déranger au bel ordre des choses!…

Il marchait dans Paris, tout joyeux de sa force. Tant mieux s’il était incompris! Il en serait plus libre. Pour créer, comme c’est le rôle du génie, un monde de toutes pièces, organiquement constitué suivant ses lois intérieures, il faut y vivre tout entier. Un artiste n’est jamais trop seul. Ce qui est redoutable, c’est de voir sa pensée se refléter dans un miroir qui la déforme et l’amoindrit. Il ne faut rien dire aux autres de ce qu’on fait, avant de l’avoir fait: sans cela, on n’aurait plus le courage d’aller jusqu’au bout; car ce ne serait plus son idée, mais la misérable idée des autres, qu’on verrait en soi.

Maintenant que rien ne venait plus le distraire de ses rêves, ils jaillissaient comme des fontaines de tous les coins de son âme et de toutes les pierres de sa route. Il vivait dans un état de visionnaire. Tout ce qu’il voyait et entendait évoquait en lui des êtres et des choses différents de ce qu’il voyait et entendait. Il n’avait qu’à se laisser vivre pour retrouver, autour de lui, la vie de ses héros. Leurs sensations venaient le chercher, d’elles-mêmes. Les yeux de ceux qui passaient, le son d’une voix que le vent apportait, la lumière sur une pelouse de gazon, les oiseaux qui chantaient dans les arbres du Luxembourg, une cloche de couvent qui sonnait au loin, le ciel pâle, le petit coin du ciel, vu du fond de sa chambre, les bruits et les nuances des diverses heures du jour, il ne les percevait pas en lui mais dans les êtres qu’il rêvait. – Christophe était heureux.

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