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Honoré de Balzac: Une Fille D’Ève

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Deux femmes, Clémentine et Marie. Deux mariages, deux époux, charmants, convenables, vivant l'amour à la petite semaine et soignés comme une petite maîtresse . Deux femmes, deux mariages, deux époux et, bien sûr, deux amants, vigoureux comme des tigres, de chevelure inculte et de regard napoléonien . Deux amants ? En fait un seul, Balzac lui-même, prodigieux narcisse et visionnaire amoureux qui évoque ici une de ses conquêtes et récupère un de ses plus cuisants échecs amoureux, toutes les femmes ne lui ayant pas dit, comme Mme de Berny : Adieu didi on t'aime quand même… malgré la corde qui te manque. Et tous les personnages qui apparaissent dans Une fille d'Eve et deviendront les maréchaux et les grognards de la Grande Armée balzacienne font de ce roman le laboratoire central de La Comédie humaine.

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Les deux Marie n’allèrent au bal qu’à l’âge de seize ans, et quatre fois seulement par année, dans quelques maisons choisies. Elles ne quittaient les côtés de leur mère que munies d’instructions sur la conduite à suivre avec leurs danseurs, et si sévères qu’elles ne pouvaient répondre que oui ou non à leurs partenaires. L’œil de la comtesse n’abandonnait point ses filles et semblait deviner les paroles au seul mouvement des lèvres. Les pauvres petites avaient des toilettes de bal irréprochables, des robes de mousseline montant jusqu’au menton, avec une infinité de ruches excessivement fournies, et des manches longues. En tenant leurs grâces comprimées et leurs beautés voilées, cette toilette leur donnait une vague ressemblance avec les gaines égyptiennes; néanmoins il sortait de ces blocs de coton deux figures délicieuses de mélancolie. Elles enrageaient en se voyant l’objet d’une pitié douce. Quelle est la femme, si candide qu’elle soit, qui ne souhaite faire envie? Aucune idée dangereuse, malsaine ou seulement équivoque, ne souilla donc la pulpe blanche de leur cerveau: leurs cœurs étaient purs, leurs mains étaient horriblement rouges, elles crevaient de santé. Ève ne sortit pas plus innocente des mains de Dieu que ces deux filles ne le furent en sortant du logis maternel pour aller à la Mairie et à l’Église, avec la simple mais épouvantable recommandation d’obéir en toute chose à des hommes auprès desquels elles devaient dormir ou veiller pendant la nuit. À leur sens, elles ne pouvaient trouver plus mal dans la maison étrangère où elles seraient déportées que dans le couvent maternel.

Pourquoi le père de ces deux filles, le comte de Granville, ce grand, savant et intègre magistrat, quoique parfois entraîné par la politique, ne protégeait-il pas ces deux petites créatures contre cet écrasant despotisme? Hélas! par une mémorable transaction, convenue après six ans de mariage, les époux vivaient séparés dans leur propre maison. Le père s’était réservé l’éducation de ses fils, en laissant à sa femme l’éducation des filles: Il vit beaucoup moins de danger pour des femmes que pour des hommes à l’application de ce système oppresseur. Les deux Marie, destinées à subir quelque tyrannie, celle de l’amour ou celle du mariage, y perdaient moins que des garçons chez qui l’intelligence devait rester libre, et dont les qualités se seraient détériorées sous la compression violente des idées religieuses poussées à toutes leurs conséquences. De quatre victimes, le comte en avait sauvé deux. La comtesse regardait ses deux fils, l’un voué à la magistrature assise, et l’autre à la magistrature amovible, comme trop mal élevés pour leur permettre la moindre intimité avec leurs sœurs. Les communications étaient sévèrement gardées entre ces pauvres enfants. D’ailleurs, quand le comte faisait sortir ses fils du collége, il se gardait bien de les tenir au logis. Ces deux garçons y venaient déjeuner avec leur mère et leurs sœurs; puis le magistrat les amusait par quelque partie au dehors: le restaurateur, les théâtres les musées, la campagne dans la saison, défrayaient leurs plaisirs. Excepté les jours solennels dans la vie de famille, comme la fête de la comtesse ou celle du père, les premiers jours de l’an, ceux de distribution des prix où les deux garçons demeuraient au logis paternel et y couchaient, fort gênés, n’osant pas embrasser leurs sœurs surveillées par la comtesse qui ne les laissait pas un instant ensemble, les deux pauvres filles virent si rarement leurs frères qu’il ne put y avoir aucun lien entre eux. Ces jours-là, les interrogations: – Où est Angélique? – Que fait Eugénie? – Où sont mes enfants? s’entendaient à tout propos. Lorsqu’il était question de ses deux fils, la comtesse levait au ciel ses yeux froids et macérés comme pour demander pardon à Dieu de ne pas les avoir arrachés à l’impiété. Ses exclamations, ses réticences à leur égard, équivalaient aux plus lamentables versets de Jérémie et trompaient les deux sœurs qui croyaient leurs frères pervertis et à jamais perdus. Quand ses fils eurent dix-huit ans, le comte leur donna deux chambres dans son appartement, et leur fit faire leur droit en les plaçant sous la surveillance d’un avocat, son secrétaire, chargé de les initier aux secrets de leur avenir. Les deux Marie ne connurent donc la fraternité qu’abstraitement. À l’époque des mariages de leurs sœurs, l’un Avocat-Général à une cour éloignée, l’autre à son début en province, furent retenus chaque fois par un grave procès. Dans beaucoup de familles, la vie intérieure, qu’on pourrait imaginer intime, unie, cohérente, se passe ainsi: les frères sont au loin, occupées à leur fortune, à leur avancement, pris par le service du pays; les sœurs sont enveloppées dans un tourbillon d’intérêts de familles étrangères à la leur. Tous les membres vivent alors dans la désunion, dans l’oubli les uns des autres, reliés seulement par les faibles liens du souvenir jusqu’au moment où l’orgueil les rappelle, où l’intérêt les rassemble et quelquefois les sépare de cœur comme ils l’ont été de fait. Une famille vivant unie de corps et d’esprit est une rare exception. La loi moderne, en multipliant famille par la famille, a créé le plus horrible de tous les maux: l’individualisme.

Au milieu de la profonde solitude où s’écoula leur jeunesse, Angélique et Eugénie virent rarement leur père, qui d’ailleurs apportait dans le grand appartement habité par sa femme au rez-de-chaussée de l’hôtel une figure attristée. Il gardait au logis la physionomie grave et solennelle du magistrat sur le siége. Quand les deux petites filles eurent dépassé l’âge des joujoux et des poupées, quand elles commencèrent à user de leur raison, vers douze ans, à l’époque où elles ne riaient déjà plus du vieux Schmuke, elles surprirent le secret des soucis qui sillonnaient le front du comte, elles reconnurent sous son masque sévère les vestiges d’une bonne nature et d’un charmant caractère. Elles comprirent qu’il avait cédé la place à la Religion dans son ménage, trompé dans ses espérances de mari, comme il avait été blessé dans les fibres les plus délicates de la paternité, l’amour des pères pour leurs filles. De semblables douleurs émeuvent singulièrement des jeunes filles sevrées de tendresse. Quelquefois, en faisant le tour du jardin entre elles, chaque bras passé autour de chaque petite taille, se mettant à leur pas enfantin, le père les arrêtait dans un massif, et les baisait l’une après l’autre au front. Ses yeux, sa bouche et sa physionomie exprimaient alors la plus profonde compassion.

– Vous n’êtes pas très-heureuses, mes chères petites, leur disait-il, mais je vous marierai de bonne heure, et je serai content en vous voyant quitter la maison.

– Papa, disait Eugénie, nous sommes décidées à prendre pour mari le premier homme venu.

– Voilà, s’écriait-il, le fruit amer d’un semblable système! on veut faire des saintes, on obtient des…

Il n’achevait pas. Souvent ces deux filles sentaient une bien vive tendresse dans les adieux de leur père, ou dans ses regards quand, par hasard, il dînait au logis. Ce père si rarement vu, elles le plaignaient, et l’on aime ceux que l’on plaint.

Cette sévère et religieuse éducation fut la cause des mariages de ces deux sœurs, soudées ensemble par le malheur, comme Rita-Christina par la nature. Beaucoup d’hommes, poussés au mariage, préfèrent une fille prise au couvent et saturée de dévotion à une fille élevée dans les doctrines mondaines. Il n’y a pas de milieu: un homme doit épouser une fille très-instruite qui a lu les annonces des journaux et les a commentées, qui a valsé et dansé le galop avec mille jeunes gens, qui est allée à tous les spectacles, qui a dévoré des romans, à qui un maître de danse a brisé les genoux en les appuyant sur les siens, qui de religion ne se soucie guère, et s’est fait à elle-même sa morale; ou une jeune fille ignorante et pure, comme étaient Marie-Angélique et Marie-Eugénie. Peut-être y a-t-il autant de danger avec les unes qu’avec les autres. Cependant l’immense majorité des gens qui n’ont pas l’âge d’Arnolphe aiment encore mieux une Agnès religieuse qu’une Célimène en herbe.

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