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Honoré de Balzac: Une Fille D’Ève

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Deux femmes, Clémentine et Marie. Deux mariages, deux époux, charmants, convenables, vivant l'amour à la petite semaine et soignés comme une petite maîtresse . Deux femmes, deux mariages, deux époux et, bien sûr, deux amants, vigoureux comme des tigres, de chevelure inculte et de regard napoléonien . Deux amants ? En fait un seul, Balzac lui-même, prodigieux narcisse et visionnaire amoureux qui évoque ici une de ses conquêtes et récupère un de ses plus cuisants échecs amoureux, toutes les femmes ne lui ayant pas dit, comme Mme de Berny : Adieu didi on t'aime quand même… malgré la corde qui te manque. Et tous les personnages qui apparaissent dans Une fille d'Eve et deviendront les maréchaux et les grognards de la Grande Armée balzacienne font de ce roman le laboratoire central de La Comédie humaine.

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Lettres édifiantes et les Leçons de Littérature de Noël, se faisaient le soir à haute voix, mais en compagnie du directeur de leur mère, car il pouvait s’y rencontrer des passages qui, sans de sages commentaires, eussent éveillé leur imagination. Le Télémaque de Fénelon parut dangereux. La comtesse de Granville aimait assez ses filles pour eu vouloir faire des anges à la façon de Marie Alacoque mais ses filles auraient préféré une mère moins vertueuse et plus aimable. Cette éducation porta ses fruits. Imposée comme un joug et présentée sous des formes austères, la Religion lassa de ses pratiques ces jeunes cœurs innocents, traités comme s’ils eussent été criminels; elle y comprima les sentiments, et tout en y jetant de profondes racines, elle ne fut pas aimée. Les deux Marie devaient ou devenir imbéciles ou souhaiter leur indépendance: elles souhaitèrent de se marier dès qu’elles purent entrevoir le monde et comparer quelques idées; mais leurs grâces touchantes et leur valeur, elles l’ignorèrent. Elles ignoraient leur propre candeur, comment auraient-elles su la vie? Elles étaient sans armes contre le malheur, comme sans expérience pour apprécier le bonheur. Elles ne tirèrent d’autre consolation que d’elles-mêmes au fond de cette geôle maternelle. Leurs douces confidences, le soir, à voix basse, ou les quelques phrases échangées quand leur mère les quittait pour un moment, contint parfois plus d’idées que les mots n’en pouvaient exprimer. Souvent un regard dérobé à tous les yeux et par lequel elles se communiquaient leurs émotions fut comme un poème d’amère mélancolie. La vue du ciel sans nuages, le parfum des fleurs, le tour du jardin fait bras dessus bras dessous, leur offrirent des plaisirs inouïs. L’achèvement d’un ouvrage de broderie leur causait d’innocentes joies. La société de leur mère, loin de présenter quelques ressources à leur cœur ou de stimuler leur esprit, ne pouvait qu’assombrir leurs idées et contrister leurs sentiments; car elle se composait de vieilles femmes droites, sèches, sans grâce, dont la conversation roulait sur les différences qui distinguaient les prédicateurs ou les directeurs de conscience, sur leurs petites indispositions et sur les événements religieux les plus imperceptibles pour la Quotidienne ou pour l’ Ami de la religion. Quant aux hommes, ils eussent éteint les flambeaux de l’amour, tant leurs figures étaient froides et tristement résignées; ils avaient tous cet âge où l’homme est maussade et chagrin, où sa sensibilité ne s’exerce plus qu’à table et ne s’attache qu’aux choses qui concernent le bien-être. L’égoïsme religieux avait desséché ces cœurs voués au devoir et retranchés derrière la pratique. De silencieuses séances de jeu les occupaient presque toute la soirée. Les deux petites, mises comme au ban de ce sanhédrin qui maintenait la sévérité maternelle, se surprenaient à haïr ces désolants personnages aux yeux creux, aux figures refrognées.

Sur les ténèbres de cette vie se dessina vigoureusement une seule figure d’homme, celle d’un maître de musique. Les confesseurs avaient décidé que la musique était un art chrétien, né dans l’Église catholique et développé par elle. On permit donc aux deux petites filles d’apprendre la musique. Une demoiselle à lunettes, qui montrait le solfége et le piano dans un couvent voisin, les fatigua d’exercices. Mais quand l’aînée de ses filles atteignit dix ans, le compte de Granville démontra la nécessité de prendre un maître. Madame de Granville donna toute la valeur d’une conjugale obéissance à cette concession nécessaire: il est dans l’esprit des dévotes de se faire un mérite des devoirs accomplis. Le maître fut un Allemand catholique, un de ces hommes nés vieux, qui auront toujours cinquante ans, même à quatre-vingts. Sa figure creusée, ridée, brune, conservait quelque chose d’enfantin et de naïf dans ses fonds noirs. Le bleu de l’innocence animait ses yeux et le gai sourire du printemps habitait ses lèvres. Ses vieux cheveux gris, arrangés naturellement comme ceux de Jésus-Christ, ajoutaient à son air extatique je ne sais quoi de solennel qui trompait sur son caractère: il eût fait une sottise avec la plus exemplaire gravité. Ses habits étaient une enveloppe nécessaire à laquelle il ne prêtait aucune attention, car ses yeux allaient trop haut dans les nues pour jamais se commettre avec les matérialités. Aussi ce grand artiste inconnu tenait-il à la classe aimable des oublieurs, qui donnent leur temps et leur âme à autrui comme ils laissent leurs gants sur toutes les tables et leur parapluie à toutes les portes. Ses mains étaient de celles qui sont sales après les avoir été lavées. Enfin, son vieux corps, mal assis sur ses vieilles jambes nouées et qui démontrait jusqu’à quel point l’homme peut en faire l’accessoire de son âme, appartenait ces étranges créations qui n’ont été bien dépeintes que par un allemand, par Hoffmann le poète de ce qui n’a pas l’air d’exister et qui néanmoins a vie. Tel était Schmuke, ancien maître de chapelle du margrave d’Anspach, savant qui passa par un conseil de dévotion et à qui l’on demanda s’il faisait maigre. Le maître eut envie de répondre: «regardez-moi.» mais comment badiner avec des dévotes et des directeurs jansénistes? Ce vieillard apocryphe tint tant de place dans la vie des deux Marie, elles prirent tant d’amitié pour ce candide et grand artiste qui se contentait de comprendre l’art, qu’après leur mariage, chacune lui constitua trois cents francs de rente viagère, somme qui suffisait pour son logement, sa bière, sa pipe et ses vêtements. Six cents francs de rente et ses leçons lui firent un Éden. Schmuke ne s’était senti le courage de confier sa misère et ses vœux qu’à ces deux adorables jeunes filles, à ces cœurs fleuris sous la neige des rigueurs maternelles, et sous la glace de la dévotion. Ce fait explique tout Schmuke et l’enfance des deux Marie. Personne ne sut, plus tard, quel abbé, quelle vieille dévote avait découvert cet Allemand égaré dans Paris. Dès que les mères de famille apprirent que la comtesse de Granville avait trouvé pour ses filles un maître de musique, toutes demandèrent son nom et son adresse. Schmuke eut trente maisons dans le Marais Son succès tardif se manifesta par des souliers à boucles d’acier bronzé, fourrés de semelles en crin, et par du linge plus souvent renouvelé. Sa gaieté d’ingénu, long-temps comprimée par une noble et décente misère, reparut. Il laissa échapper de petites phrases spirituelles comme: «Mesdemoiselles, les chats ont mangé la crotte dans Paris cette nuit» quand pendant la nuit la gelée avait séché les rues; boueuses la veille; mais il les disait en patois germanico-gallique: Montemisselle, lé chas honte manché lâ grôttenne tan Bâri sti nouitte! Satisfait d’apporter à ces deux anges cette espèce de vergis mein nicht choisi parmi les fleurs de son esprit, il prenait, en l’offrant, un air fin et spirituel qui désarmait la raillerie. Il était si heureux de faire éclore le rire sur les lèvres de ses deux écolières, dont la malheureuse vie avait été pénétrée par lui, qu’il se fût rendu ridicule exprès, s’il ne l’eût pas été naturellement; mais son cœur eût renouvelé les vulgarités les plus populaires; il eût, suivant une belle expression de feu Saint-Martin, doré de la houe avec son céleste sourire. D’après une des plus nobles idées de l’éducation religieuse, les deux Marie reconduisaient leur maître avec respect jusqu’à la porte de l’appartement. Là, les deux pauvres filles lui disaient quelques douces phrases, heureuses de rendre cet homme heureux: elles ne pouvaient se montrer femmes que pour lui! Jusqu’à leur mariage, la musique devint donc pour elles une autre vie dans la vie, de même que le paysan russe prend, dit-on, ses rêves pour la réalité, sa vie pour un mauvais sommeil. Dans leur désir de se défendre contre les petitesses qui menaçaient de les envahir, contre les dévorantes idées ascétiques, elles se jetèrent dans les difficultés de l’art musical à s’y briser. La Mélodie, l’harmonie, la Composition, ces trois filles du ciel dont le chœur fut mené par ce vieux Faune catholique ivre de musique, les récompensèrent de leurs travaux et leur firent un rempart de leurs danses aériennes. Mozart, Beethoven, Haydn, Paësiello, Cimarosa, Hummel et les génies secondaires développèrent en elles mille sentiments qui ne dépassèrent pas la chaste enceinte de leurs cœurs voilés, mais qui pénétrèrent dans la Création où elles volèrent à toutes ailes. Quand elles avaient exécuté quelques morceaux en atteignant à la perfection elles se serraient les mains et s’embrassaient en proie à une vive extase. Leur vieux maître les appelait ses Saintes-Céciles.

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