Pierre Lemaitre - Couleurs de l'incendie

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Couleurs de l'incendie: краткое содержание, описание и аннотация

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Février 1927. Le Tout-Paris assiste aux obsèques de Marcel Péricourt. Sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l’empire financier dont elle est l’héritière, mais le destin en décide autrement. Son fils, Paul, d’un geste inattendu et tragique, va placer Madeleine sur le chemin de la ruine et du déclassement.
Face à l’adversité des hommes, à la cupidité de son époque, à la corruption de son milieu et à l’ambition de son entourage, Madeleine devra déployer des trésors d’intelligence, d’énergie mais aussi de machiavélisme pour survivre et reconstruire sa vie. Tâche d’autant plus difficile dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l’incendie qui va ravager l'Europe.
Couleurs de l’incendie
Au revoir là-haut,

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— Mathilde, dit-elle.

— Je ne vois guère d’autre solution.

La vie de moine d’André Delcourt n’avait donné aucune prise.

— Si vous devez vous décider, il…

— Je sais, monsieur Dupré, je sais !

Elle tambourinait nerveusement sur la table. Il attendait.

Son verre de Vichy était intact, de toute manière, elle n’en avait plus envie. Elle plia rageusement le journal.

— Bon… il faut qu’on en finisse, dit-elle d’une voix à peine audible.

— C’est comme vous voulez, Madeleine, mais… il faut peut-être y réfléchir à deux fois.

Au lieu de la faire douter, ce conseil sembla la galvaniser. Elle répondit par un sourire aigre, qui l’enlaidissait :

— Pensez à Paul, monsieur Dupré, vous verrez, ça aide.

Son ton restait amer, elle ne désarmait pas, l’entêtement familial remontait à la surface.

Dupré se sentit accusé d’indifférence et donc de cruauté, c’était injuste parce qu’il comprenait ce que vivait Madeleine. Sa conception de la justice n’avait pas été trop choquée par la chute de Gustave Joubert ni par celle de Charles Péricourt. André Delcourt ne méritait pas mieux que les autres, mais c’était la manière qu’il faudrait employer qui le troublait.

— Pardonnez-moi d’insister, mais il faut que vous soyez sûre de vous, c’est une décision imp…

— Que, visiblement, vous discutez…

Il ne baissa pas les yeux. Elle avait maintenant face à elle le Dupré qu’elle avait rencontré au début de l’année, direct, insensible, minéral.

— Je pourrais.

— Au nom de quoi, monsieur Dupré ?

— Vous m’avez engagé pour un travail. Ceci (il désignait le journal) ne fait pas partie du contrat.

Pour prendre une contenance, Madeleine saisit son verre de Vichy, en but deux gorgées en regardant ailleurs, puis revint à lui.

— Si vos principes vous l’imposent, vous pouvez m’abandonner ici, en effet, vous avez raison. Notre convention ne prévoyait pas… d’en arriver là.

— Et votre morale, à vous, l’autorise-t-elle ?

— Oh oui, monsieur Dupré, répondit Madeleine avec un accent de sincérité qui le frappa au cœur. Elle me dicte les pires choses…

Elle ajouta tristement, comme à regret :

— Et vous voyez, j’y suis prête.

Dupré se trouvait devant un choix qu’il avait, en son for intérieur, déjà tranché.

— Bien.

Madeleine ne se levait pas. Dupré la comprenait, mais il ne l’approuvait pas. Leur relation venait de prendre un tour de gravité auquel ils ne s’attendaient pas.

Bientôt, ils ne se verraient plus. Il aurait fallu trouver un mot, mais il ne vint pas.

— Bien, dit-elle, il va falloir que je réponde à l’aimable invitation de M. Delcourt. Un dîner, ce soir peut-être… Cela vous irait, monsieur Dupré ?

— Parfait pour moi.

Il se leva. Il n’y avait plus rien à dire. Il salua Madeleine d’un signe de tête et sortit.

— Oh, monsieur Dupré !

Il se retourna.

— Oui ?

— Merci.

Madeleine resta un long moment à fixer la table, son verre, le journal. Ce qu’elle s’apprêtait à faire l’épuisait à l’avance. Tout ce qu’elle avait en elle de morale et de scrupules s’y opposait et tout ce dont elle disposait de colère et de ressentiment l’y poussait.

Elle céda à la rancune. Comme toujours.

— Madeleine !

Cri du cœur. Moitié surprise, moitié frayeur.

— Je vous dérange, peut-être ?

— Non pas !

Depuis quelques mois, André soignait ce genre d’expressions qu’il trouvait élégantes et cultivées.

Il s’effaça brutalement comme si une main le tirait par le col. Madeleine entra. M. Dupré lui avait souvent décrit les lieux, qu’il visitait régulièrement. Elle ne put s’empêcher de jeter un regard vers la commode, le second tiroir, où se trouvait le fouet à buffles.

— Nous sommes rentrés de cure avant-hier, je passais près de chez vous, j’ai pensé que c’était l’occasion de répondre à votre petit mot.

André était asphyxié par la somme d’informations. Madeleine chez lui, son télégramme très énigmatique, les conséquences qui s’en étaient suivies pour Gustave Joubert, ancien fondé de pouvoir de feu la banque Péricourt. Et se trouver ainsi, avec elle, dans un lieu intime, privé, dans cette situation ambiguë qui rappelait leurs relations d’autrefois…

Il y avait tant de livres sur les étagères, de documents empilés, de papiers entassés que l’ensemble avait l’air de composer un tableau intitulé « Modeste appartement du grand écrivain André Delcourt à ses débuts dans le journalisme ».

— Seriez-vous libre à dîner ce soir, cher André ?

Elle espérait qu’il soit pris, ce serait plus simple, il ne l’était pas.

— Euh… oui, c’est-à-dire…

— Alors je ne vous dérange pas plus longtemps. Que diriez-vous de 20 h 30 chez Lipp ?

Tout allait de mal de pis. Cette invitation qu’il n’avait pas pu refuser, cette brasserie où la fine fleur du Tout-Paris les verrait ensemble…

— Très bien, euh, chez Lipp…

— Il y a une éternité que je n’y ai pas mis les pieds…

— Alors, en ce cas…

Elle laissa derrière elle un sillage de parfum, André ouvrit la fenêtre en grand.

René Delgas, comme la fois précédente, tira un rideau invisible sur son visage dès que Madeleine entra dans le vif du sujet.

— Voici le modèle d’écriture. Le texte de la lettre. Et le papier à utiliser.

Quelque chose avait changé. Cette fois, il portait des lunettes. Maladie professionnelle, pensa Madeleine. Il les reposa sur la table après avoir parcouru rapidement le courrier. Il ouvrait la bouche, Madeleine le devança :

— Quel est le degré de… vraisemblance d’un faux comme celui que vous…? Je veux dire, la police…

— Pour être franc, elle dispose de moyens de détection de plus en plus sûrs. Et nous ne sommes pas nombreux, sur la place de Paris, à produire des documents très difficiles à distinguer des vrais…

Même par la bande, on en revenait toujours au prix.

Madeleine n’avait pas eu sa réponse, elle se contenta de croiser les mains sur la table.

— Dans un premier temps, ajouta Delgas, aucun doute. La police prendra ce document pour un vrai. Le juge suivra. Les difficultés commenceront beaucoup plus tard, lorsque la défense demandera des contre-expertises. À partir de là, personne ne peut dire de quel côté retombera la pièce.

Pour Madeleine, ce délai était suffisant.

— Pour cette lettre, ce sera mille cinq cents francs, dit-il.

— Voulez-vous que nous reprenions notre rituel ? Je fais baisser le prix de trois cents francs, vous acceptez, je vous demande de réaliser cela pour ce soir même, vous augmentez de trois cents francs.

— Non, pas cette fois-ci. Le carnet que vous m’avez confié la dernière fois n’a pas été payé à sa juste valeur.

— Vous voulez me faire chanter, vous avez changé de métier ?

— Non, j’ai sous-évalué le travail.

— C’est votre problème, pas le mien. Moi, j’ai payé le prix que vous demandiez.

— Tout à fait. Mais puisque vous me commandez un nouveau travail, je suis contraint de rattraper un peu du déficit de la fois précédente.

— Un peu…?

— Mille francs. C’est le moins que je puisse faire. Cela amène cette lettre à mille cinq cents francs.

Madeleine se demanda mentalement si le jeu en valait la chandelle et cette question la plongea brutalement dans le doute.

Delgas interpréta le silence de Madeleine comme le pas de trop dans une négociation imperdable.

— En revanche, dit-il, pas de supplément pour le délai. Ce soir. Vingt-trois heures. Ici.

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