Pierre Lemaitre - Couleurs de l'incendie

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Couleurs de l'incendie: краткое содержание, описание и аннотация

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Février 1927. Le Tout-Paris assiste aux obsèques de Marcel Péricourt. Sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l’empire financier dont elle est l’héritière, mais le destin en décide autrement. Son fils, Paul, d’un geste inattendu et tragique, va placer Madeleine sur le chemin de la ruine et du déclassement.
Face à l’adversité des hommes, à la cupidité de son époque, à la corruption de son milieu et à l’ambition de son entourage, Madeleine devra déployer des trésors d’intelligence, d’énergie mais aussi de machiavélisme pour survivre et reconstruire sa vie. Tâche d’autant plus difficile dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l’incendie qui va ravager l'Europe.
Couleurs de l’incendie
Au revoir là-haut,

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N’y avait-il pas, dans le rapprochement avec lui, maintenant qu’elle se devait tout entière à un enfant si lourdement handicapé, le désir de se voir protégée par quelqu’un ?

Il était près de dix heures et demie lorsqu’une voiture se fit entendre, celle de Charles. Suffoquant d’impatience, il se rua sur le bar et se servit une large rasade de cherry qu’il lampa cul sec. La transpiration qui suintait à la racine de ses cheveux, son visage rougeaud, tout confirmait à Gustave ce que ses sources lui rapportaient régulièrement. Charles Péricourt était plus que jamais dans la nasse. Son affaire est devenue délicate, lui disait l’un ; les choses s’accélèrent, assurait un autre. S’il se résolvait à solliciter son aide, Joubert ne savait pas encore ce qu’il ferait. Venir à la rescousse de Charles présentait techniquement autant d’avantages que de le laisser sombrer. Voire de l’y pousser.

— Ah ! hurla soudain Charles. Le voilà !

La voiture s’arrêta.

Derrière la vitre, la tête de Paul. Les cheveux coupés très court lui faisaient une petite mine plus ronde encore qu’à l’ordinaire. Il regardait le personnel rassemblé sur le perron, Gustave et Charles au premier rang, André plus loin, mêlé aux employés de maison. Léonce apparut enfin qui écarta tout le monde et fut la première à descendre vers la voiture dont elle ouvrit la porte.

Elle s’agenouilla et sourit.

— Alors, mon petit prince, te voici de retour !

Paul ne répondit pas, il avait le regard braqué sur le perron au centre duquel avait été avancée la chaise roulante.

Il y avait un peu de bave à la commissure de ses lèvres, Léonce regretta de n’avoir pas pris un mouchoir.

Madeleine, descendue par l’autre portière, fit le tour de la voiture. On aurait dit qu’elle avait perdu un kilo par jour, c’est ce qui frappa à leur arrivée, la maigreur de Madame et de monsieur Paul.

— Nous voilà rentrés, mon lapin, dit Madeleine, mais on sentait une émotion à fleur de gorge, elle ne semblait pas loin d’éclater en sanglots. Elle se tourna vers ces gens rassemblés. Personne ne bougeait.

On s’avisa que la chaise roulante aurait dû être placée en bas pour y asseoir l’enfant.

Raymond le jardinier saisit alors les poignées avec une telle brusquerie qu’à peine passée la première marche, on comprit l’étendue du désastre, on cria attention, Raymond s’arc-bouta en arrière, mais fut rapidement entraîné par le poids, manqua tomber, dut lâcher prise, des mains se présentèrent, mais trop tard, la chaise se mit à dévaler l’escalier du perron en cahotant de plus en plus vite, Madeleine et Léonce n’eurent que le temps de s’écarter. Paul, le regard fixe, vit arriver la catastrophe sans broncher. La chaise vint percuter la voiture dans un bruit de ferraille puis retomba lourdement sur le côté.

Raymond, qui s’était relevé précipitamment, se confondit en excuses que personne n’entendit. Il frottait nerveusement ses mains sur son tablier neuf. Cet accident avait sidéré tout le monde. La vision de cette chaise couchée sur le côté, dont la roue voilée tournait dans le vide, donnait à tous les présents un sentiment d’échec qu’accentuait le visage de marbre du petit garçon aux cheveux courts dont les yeux, étrangement fixes, n’étaient posés sur rien ni sur personne.

Charles, lui, avait la bouche ouverte, il était ébahi. Un poisson mort, pensa-t-il, ça lui serrait le cœur, ce gosse quasiment inanimé, inutile, dont la présence parfaitement vaine allait provoquer sa ruine, et celle de deux filles tout à fait saines à qui l’avenir appartenait, bordel de Dieu, ce macchabée prépubère allait détruire tout ce qu’il avait construit.

Raymond, balbutiant de confusion, mit un genou à terre près de la portière cabossée.

Il saisit le petit garçon, se releva, et c’est ainsi que, les jambes molles et ballottant sous lui, le regard figé, monsieur Paul rentra chez lui, dans les bras du jardinier.

7

Dans la vie de Madeleine, tout sembla faire un pas de côté. Elle ne pleurait plus, mais comme Paul était souvent agité par des cauchemars dévastateurs, qu’il se dressait dans son lit en poussant des hurlements de terreur (« Il se revoit tomber, j’en suis certaine ! » criait-elle en se tordant les mains), elle se précipitait et se mettait à hurler avec lui. Il lui arrivait de s’endormir à son chevet, on se demandait lequel des deux tenait compagnie à l’autre. Elle était très fatiguée.

Ses anciennes vertus domestiques d’initiative et d’organisation s’étaient évaporées. Elle restait active et parcourait toujours les couloirs avec le regard soucieux qu’on lui connaissait, mais elle ne faisait que déplacer de l’air, incapable de prendre les mesures qui s’imposaient. Un exemple, la chaise roulante de Paul. Dans sa chute, une roue s’était tordue, le siège était fendu par le milieu, elle était inutilisable. Lorsque Léonce avait parlé de l’envoyer en réparation, Madeleine avait approuvé, oui, bien sûr, bien sûr, mais deux jours plus tard la chaise était toujours là, dans le hall du rez-de-chaussée, comme une relique dans un grenier. Léonce prit sur elle de s’en occuper.

Même chose concernant la chambre de Paul au second étage. Elle ne pouvait plus convenir à sa situation, il fallait choisir une autre pièce et l’aménager. Madeleine, perpétuellement indécise, cherchait une solution : peut-être ici, mais c’est loin du cabinet de toilette, lui faisait-on remarquer, ah oui, c’est vrai, alors ici, mais c’est au nord, Paul aura froid en permanence et ça n’est pas très lumineux. Madeleine se rongeait un ongle en regardant la maison, oui, c’est juste, murmurait-elle, puis, dépassée, elle changeait de sujet. Elle se concentrait des heures sur des détails secondaires, sur le Titanic , elle aurait commencé à repeindre les transats.

C’est finalement dans la chambre de M. Péricourt que Paul serait le mieux installé, proposa Léonce, il y avait un cabinet de toilette adjacent, une belle lumière, de l’espace. D’accord, dit Madeleine du ton qu’elle aurait pris si l’idée était venue d’elle. Où est M. Raymond ? demanda-t-elle. On va mettre le lit de Paul près de la fenêtre…

Léonce ferma les yeux un instant, patiente.

— Madeleine… Je pense qu’il faudrait d’abord faire quelques aménagements. Le petit ne peut pas habiter dans cette pièce… dans l’état où elle se trouve.

Elle voulait dire : s’installer dans la chambre restée intacte depuis le jour où M. Péricourt s’y était laissé mourir. Madeleine fut d’accord. Elle fit un signe de tête et retourna auprès de son fils.

Léonce se mit alors au travail. Changer les tapis, les rideaux, nettoyer et assainir la pièce, évacuer le mobilier, en acheter un autre plus moderne dans lequel pourrait vivre un enfant de sept ans perpétuellement assis. Pour cela, il fallait de l’argent.

— Bien sûr, voyez avec Gustave, voulez-vous ? dit Madeleine.

Il aurait fallu que Léonce change de fonction, devienne intendante, et que son petit salaire évolue en conséquence, à quoi évidemment Madeleine ne songea pas. Or, pour Léonce, l’argent comptait. On l’entendait souvent dire en riant : « Je ne sais pas où passent les sous, ils me filent entre les doigts », et c’était vrai, il n’y avait guère de mois qu’elle ne sollicitât une avance sur ses gages.

Joubert, de son côté, comprit parfaitement que tout ce travail, assez prenant, n’entrait pas dans ses attributions de dame de compagnie mais, en patron expérimenté, il laissa cette question en suspens, on n’allait pas augmenter une employée qui n’osait pas se plaindre.

André Delcourt, lui, n’avait pas repris son travail de précepteur auprès de Paul, incapable, dans son état quasiment végétatif, de suivre des cours de quoi que ce soit. Mais il continuait d’être payé. Ne sachant quoi faire, il traversait la maison à grands pas, un livre sous le bras, l’air soucieux, en priant le ciel que personne ne lui réclame de comptes. La Madeleine Péricourt qu’il avait connue, qui l’avait si souvent poussé vers le lit en riant, n’avait plus rien à voir avec cette femme nerveuse, tendue, affairée et anxieuse qu’il croisait dans les couloirs et qui lui disait, André, pouvez-vous aller chercher des magazines pour Paul, je vais essayer de lui faire un peu de lecture, des choses légères, vous voyez, et qui le rappelait aussitôt, non, André, plutôt un livre d’aventures. Ou une revue. Je ne sais pas, faites au mieux, vous pouvez y aller tout de suite ? Mais quand il revenait, elle était passée à autre chose, vous voulez demander à M. Raymond de venir, il faudrait descendre Paul, cet enfant doit prendre un peu l’air.

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