Pierre Lemaitre - Couleurs de l'incendie

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Couleurs de l'incendie: краткое содержание, описание и аннотация

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Février 1927. Le Tout-Paris assiste aux obsèques de Marcel Péricourt. Sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l’empire financier dont elle est l’héritière, mais le destin en décide autrement. Son fils, Paul, d’un geste inattendu et tragique, va placer Madeleine sur le chemin de la ruine et du déclassement.
Face à l’adversité des hommes, à la cupidité de son époque, à la corruption de son milieu et à l’ambition de son entourage, Madeleine devra déployer des trésors d’intelligence, d’énergie mais aussi de machiavélisme pour survivre et reconstruire sa vie. Tâche d’autant plus difficile dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l’incendie qui va ravager l'Europe.
Couleurs de l’incendie
Au revoir là-haut,

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Il n’en fut rien.

Lorsqu’elle releva enfin la tête, un grand silence se fit. Gustave se leva et commença à applaudir en la regardant, bientôt suivi par la totalité des administrateurs, succès complet.

Tous étaient profondément sincères.

Leur principale inquiétude était que cette femme, forte de son droit, ait le désir de présider la banque ; ils étaient pleinement rassurés. Ils applaudissaient parce qu’elle n’y connaissait rien et saurait rester à sa place.

Gustave Joubert avait obéi, en organisant cette manifestation et en rédigeant ce discours beaucoup plus technique qu’il n’était nécessaire, au vœu que, quelques mois plus tôt, avait exprimé Marcel Péricourt : « Madeleine sera ma seule héritière, Gustave, c’est entendu, mais… déconseillez-lui de se mêler des affaires, elle ne se sentirait pas à sa place. Et si elle en avait le désir, trouvez le moyen de l’en décourager. »

Elle assista, sans dire un mot de plus, à une séance interminable. Elle fut très entourée à son départ. Chacun voulait la saluer, sachant que personne n’aurait sans doute plus l’occasion de le faire en pareil lieu avant l’année suivante.

Madeleine fixait le mur, la fenêtre, se tournait, se retournait, cela lui rappela les nuits d’autrefois où elle devait patienter avant de monter rejoindre André « là-haut ». C’était l’expression entre eux, à l’époque : « À ce soir… là-haut. » Elle en ressentit de la honte comme si le souvenir d’avoir naguère été heureuse était une insulte à la situation de son fils.

Presque minuit.

Il lui fallut plus d’une heure pour se décider, ouvrir sa porte, longer le couloir vers l’escalier de service, monter.

Elle arriva à la chambre d’André, colla l’oreille, n’entendit rien, saisit la poignée, la tourna.

André sursauta.

— Madeleine…!

Surprise, gêne, panique, impossible de dire tout ce que ce cri renfermait. André tenait en main des feuilles de papier, un crayon, Madeleine, Madeleine, sa voix tremblait, il posa précipitamment ses papiers sur la table de nuit et resta là, interdit, à la fixer comme s’il ne la connaissait pas, on aurait dit un archéologue devant une découverte inattendue.

Madeleine étendit aussitôt le bras, elle avait envie de lui dire : « N’ayez pas peur ! », elle regrettait déjà d’être venue. Elle regardait le lit sur lequel… La honte la saisit de nouveau, elle rougit, elle eut envie de se signer. Elle éclata en sanglots.

— Asseyez-vous, Madeleine…, chuchota André, comme s’ils avaient à craindre d’être découverts.

Le lit, non, elle ne voulut pas. Restait la chaise qu’André tira vers elle. Il l’avait vouvoyée, comme ils le faisaient autrefois lorsqu’il y avait du monde.

— Excusez-moi, André…

Il lui tendit un mouchoir. Elle reprit un peu d’assurance et regarda autour d’elle comme si elle découvrait la pièce, qu’elle ne se souvenait pas que c’était aussi petit.

— André… je voulais votre avis… Selon vous… pourquoi Paul…

Elle pleura de nouveau. Allons Madeleine, allons. Elle parvint enfin à formuler sa question qui prit tout de suite un tour autoaccusatoire.

— Ne vous torturez pas ainsi, dit André. Cela ne sert à rien d’être aussi injuste avec vous-même, je vous assure.

— J’ai mal agi, n’est-ce pas ?

Madeleine pensait à un châtiment divin. Mais, prononcée dans cette chambre, cette interrogation faisait de leur relation la responsable de ce qui était arrivé. André n’y était pas prêt.

— Étiez-vous une mauvaise mère pour autant ?

— Distraite, sans doute…

— Paul n’était pas seul, il y avait vous, moi, son grand-père ! Tout le monde l’aimait…!

Il avait dit cela d’un ton véhément qui fit du bien à Madeleine. Elle ne se rendit pas compte qu’il en parlait déjà au passé. Elle se leva, désigna les feuilles de papier.

— Vous étiez en train de travailler, je vous dérange… Ce sont des poèmes ?

Elle le regarda comme s’il était un enfant à la veille de sa communion.

— Je suis heureuse pour vous, André.

Elle s’approcha de la porte, se souvint qu’il fallait la tirer d’un coup sec pour éviter qu’elle grince.

André se sentait mal.

Cette visite impromptue lui confirmait la précarité de sa position dans cette maison. Il allait devoir partir. Privé du salaire de précepteur, comment vivrait-il ? Il balayait les rares solutions dont il disposait. Ses références professionnelles ne lui permettaient d’accéder qu’à des emplois de répétiteur en français ou en latin. Il faudrait d’abord trouver une place puis passer des dizaines d’heures avec des classes impossibles pour une paie de misère avec laquelle il devrait se nourrir, s’habiller, se loger, mon Dieu, lui qui n’avait pas quarante francs d’avance et les loyers qui ne cessaient d’augmenter !

Sur le pas de la porte, Madeleine s’était retournée.

— Je voulais vous dire, André…

Elle chuchotait comme une femme qui parlerait dans une église.

— Vous avez été si bon avec Paul… C’est vrai… Vous pouvez demeurer ici le temps que vous voulez… J’espère que Paul, un jour… N’hésitez pas…

André ne saurait jamais à quoi il ne devait pas hésiter parce que Madeleine s’interrompit brusquement, disparut et referma la porte.

André continua de vivre dans l’hôtel Péricourt en feignant de croire que les « nécessités de l’existence », comme il les appelait avec condescendance, l’y contraignaient. En fait, il avait beaucoup moins d’amour-propre qu’il le pensait. Sur ordre de Madeleine, une femme de ménage reprit le chemin de sa chambre une fois par semaine, il fut blanchi, chauffé et son salaire continua de lui être payé le premier lundi de chaque quinzaine.

Lorsque Madeleine le croisait, elle s’arrêtait. Oh, André, comment allez-vous, elle le dévisageait comme elle faisait avec Paul quand il était petit, ce mélange de gentillesse, de générosité et d’apitoiement pour ses propres sentiments qu’on trouve chez certaines mères.

8

Après avoir fait des allers-retours de la banque à la Pitié, Gustave Joubert faisait des allers-retours de la banque à la maison Péricourt. Il conduisait lui-même une Star Modèle M, en attendant la nouvelle Studebaker, et il emmenait avec lui un comptable, M. Brochet.

Le rituel était fixé. Ils entraient. Joubert s’excusait auprès de M. Brochet. Il était assez déférent avec le personnel, comme l’avait été M. Péricourt avant lui. Plus vous êtes respectueux avec les subordonnés, plus ils vous craignent, disait-il, ils sont impressionnés, ils se sentent presque menacés par cette politesse, c’est une loi de la psychologie.

M. Brochet s’asseyait sur une chaise dans le couloir, ses volumineux parapheurs sur les genoux. Joubert entrait dans la bibliothèque où, selon l’heure, la femme de chambre apportait du thé ou un petit verre de porto. Au passage, elle voulait servir M. Brochet qui levait invariablement la main, merci, rien, à quelques mètres de son patron, il n’aurait même pas osé boire un verre d’eau.

Madeleine ne tardait pas à descendre, bonjour Gustave, la main sur l’avant-bras, debout sur la pointe des pieds, un court baiser sur la joue, elle entrouvrait la porte de Paul « pour le cas où il aurait besoin… ». Gustave prenait son dossier et commençait l’inventaire des affaires courantes en fournissant, pour chacune, des explications scrupuleuses.

Après quoi, on faisait venir M. Brochet qui posait respectueusement devant Madeleine les parapheurs, dont Joubert tournait les pages comme il l’avait toujours fait, même du vivant de M. Péricourt. Madeleine signait ce qu’on lui présentait. M. Brochet retournait s’asseoir dans le hall avec ses dossiers, non merci, disait-il en levant la main à la femme de chambre qui insistait pour lui servir quelque chose.

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