• Пожаловаться

Luca Fulvio: Les enfants de Venise

Здесь есть возможность читать онлайн «Luca Fulvio: Les enfants de Venise» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2017, ISBN: 978-2889440313, издательство: Éditions Slatkine & Cie, категория: Историческая проза / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

любовные романы фантастика и фэнтези приключения детективы и триллеры эротика документальные научные юмористические анекдоты о бизнесе проза детские сказки о религиии новинки православные старинные про компьютеры программирование на английском домоводство поэзия

Выбрав категорию по душе Вы сможете найти действительно стоящие книги и насладиться погружением в мир воображения, прочувствовать переживания героев или узнать для себя что-то новое, совершить внутреннее открытие. Подробная информация для ознакомления по текущему запросу представлена ниже:

Luca Fulvio Les enfants de Venise

Les enfants de Venise: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Les enfants de Venise»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

« Quand Mercurio s’était jeté dans le canal, Giuditta avait eu la tentation de le retenir. Ou de s’y jeter avec lui. Elle ne voulait pas renoncer à la sensation de sa main dans la sienne. Elle ne voulait pas renoncer à lui. Déjà, les nuits précédentes, dans le chariot, elle avait senti une forte attraction pour les yeux de cet étrange garçon. Qui était-il ? Il n’était pas prêtre, il le lui avait avoué. Quels mots avait-il dits en sautant du bateau ? Elle se souvenait à peine. Sa tête se faisait légère. « Je te retrouverai », voilà ce qu’il avait dit. » La misère radieuse d’une bande d’enfants perdus, la fille secrète d’un médecin sans diplômes, la découverte de l’amour, l’or, le sang, la boue, l’honneur… pour son nouveau roman, Luca Di Fulvio vous emporte à Venise. Traduit de l'italien par Françoise Brun

Luca Fulvio: другие книги автора


Кто написал Les enfants de Venise? Узнайте фамилию, как зовут автора книги и список всех его произведений по сериям.

Les enfants de Venise — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Les enfants de Venise», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Giuditta effleura de la main le dos de son père, timidement. « Non, père », dit-elle.

Isacco sentit son cœur saisi par l’émotion. Et une chaleur dans son dos, là où Giuditta avait posé sa main. « Il nous a obligés à vivre pendant des années, ma mère, mes trois frères et moi, dans une baraque affreuse, avec deux chèvres pour avoir du lait. Les gens qu’il soignait n’avaient pas de quoi le payer. Mais chaque soir il nous parlait de Venise et de sa civilisation supérieure, des brocarts, des épices et de l’or. Il nous a même appris à parler vénitien… ce salaud. Il s’est mis à creuser des dents, inciser des abcès, faire naître des enfants et des agneaux, castrer le bétail et couper les jambes gangrenées des êtres humains. Il est devenu une sorte de barbier, en somme. Lui, le grand médecin du bailo de Venise. Et il m’emmenait dans ses tournées… il disait que j’étais le seul de ses fils qui n’avait pas peur du sang. Et d’un ton méprisant, ce salaud ajoutait toujours pour ses patients : “Il n’a pas peur du sang parce qu’il n’a pas de cœur”. Et sais-tu pourquoi ? Parce qu’il avait découvert que j’allais sur le port et que je me débrouillais pour trouver de la nourriture, quitte à la voler, pour ma mère, qui s’affaiblissait de plus en plus. Mais lui, jamais un seul compromis. Monsieur le médecin du bailo de Venise… ce salaud… »

Giuditta s’approcha encore plus et l’enlaça, par derrière, appuyant sa tête contre le dos maigre de son père.

Isacco serra les lèvres et fronça les sourcils, essayant de retenir les larmes de rage qui montaient en lui. « Et un jour je suis parti. Je venais juste d’inventer la légende de la sainte et du docteur Qalonimus. C’est là que j’ai rencontré ta mère. On se comprenait, tu vois ? De toute ma vie, c’est la seule femme que j’aie comprise. Elle avait été chassée de chez elle par un père qui ressemblait au mien. C’était peut-être pour ça : je savais ce qu’elle ressentait. Et un an après, elle donnait naissance à notre première fille… C’était toi. Mais quelque chose s’est mal passé. La sage-femme… » Isacco se plia en deux. « Oh, Seigneur du Monde, aide-moi à le supporter ! »

Giuditta se baissa sur lui, sans le lâcher.

« Comment un nouveau-né innocent pourrait-il tuer sa propre mère ? dit Isacco, la voix brisée par l’émotion. Même s’il le voulait, il ne le pourrait pas. Moi, par contre… moi, je n’ai pas pu l’aider… je croyais avoir tout appris de ce salaud de grand médecin du bailo … Mais je l’ai tuée. Si quelqu’un l’a tuée… c’est moi… » Isacco se redressa et trouva la force de se tourner vers sa fille. Il prit son visage entre ses mains. « Je me racontais que si j’étais absent, c’était parce que j’avais une vie compliquée… » Il sourit, mélancolique. « Je te l’ai même dit tout à l’heure… » Il attira Giuditta contre lui. Il ne pouvait pas la regarder longtemps dans les yeux. « J’étais rarement à la maison parce que je me sentais coupable envers toi… pour t’avoir privée de ta mère… parce que je n’avais pas été capable de… »

Ils restèrent enlacés, en silence.

« Père…

— Chut… ne dis rien, mon enfant. »

Ils continuèrent de se tenir enlacés. Isacco et sa douleur, son sentiment de culpabilité qu’il avait réussi pour la première fois à nommer. Giuditta avec son père. Si différent de ce qu’elle avait toujours cru. Qui était un charlatan et un escroc. Et qui n’était pas en colère contre elle à cause de la mort de sa mère.

« Père…, dit de nouveau Giuditta, après un long moment.

— Chut… tu n’as besoin de rien dire.

— Si, père, au contraire.

— Alors, dis-moi.

— Les moustiques sont en train de me dévorer. »

Isacco s’écarta. « Tu ressembles à ta mère, mais tu as mon esprit », dit-il en s’abandonnant à un sonore éclat de rire. Il l’étreignit de nouveau et dit : « Allons, marchons. On dirait deux filles.

— Mais je suis une fille !

— Ah oui, c’est vrai ! rit encore Isacco en rabattant le bonnet jaune sur les yeux de sa fille. Regarde où tu mets les pieds, espèce de plaie. »

Le soleil venait de se coucher quand ils aperçurent une ferme basse, dont la cheminée produisait une fumée dense. Sur la façade, le dessin grossier et tout craquelé d’une anguille, qui ressemblait plutôt à un monstre marin. La porte était fermée.

Isacco s’arrêta et regarda Giuditta. « Écoute, je ne t’échangerais pour aucun fils au monde », lui dit-il tout d’un trait.

Giuditta, surprise, rougit de nouveau.

« Encore ? Allons ! », s’exclama Isacco.

Elle rougit de plus en plus.

« Tu ne me facilites pas la tâche », marmonna Isacco.

On entendit la cloche des vêpres au loin.

« Entrons et n’en parlons plus », dit Isacco. Il frappa et ouvrit.

Père et fille furent assaillis par un flux d’air agréablement tiède. On y respirait une odeur de nourriture et d’étable. La salle était séparée en deux moitiés par un muret et un petit portail de bois, l’une destinée aux clients, l’autre réservée aux animaux, deux vaches laitières et un mulet. Le plafond était bas et oppressant, les fenêtres minuscules. Sur la longue table de planches mal dégrossies brûlait une lampe à huile faite d’un métal sans valeur, avec une boîte en guise de réservoir et une mèche qui brûlait entre deux plaques de miroir au mercure devenues opaques. Plus loin, une grande lampe tout aussi simple pendait à une poutre. Le fond de la pièce était plongé dans la pénombre.

Deux clients étaient assis autour de la table, le regard fixe, devant une carafe de vin. Ils se tournèrent pour voir les nouveaux arrivants, trouvant la force de soulever à nouveau leur godet de terre cuite. Puis ils retombèrent dans leur hébétude. L’un d’eux avait les paupières qui se fermaient et la tête qui penchait.

« Bonsoir, braves gens », dit Isacco d’une voix forte, pour faire venir l’aubergiste.

De l’étage au-dessus parvint un gémissement qui se transforma bientôt en cri. C’était une voix d’enfant. Quelques instants après, le cri s’éteignit.

« Bonsoir, braves gens », répéta Isacco tourné vers l’étage.

On entendit une porte s’ouvrir et se refermer. Puis une femme, jeune mais recrue de fatigue, se pencha par-dessus la rampe. Le regard angoissé, elle tenait une lanterne fermée où brûlait une chandelle de suif.

« Bonsoir, brave femme, dit Isacco. Nous sommes des voyageurs et nous voudrions passer la nuit ici, et manger quelque chose de chaud, si possible. »

L’aubergiste les fixait comme si elle pensait à autre chose. Enfin, machinalement, elle dit : « C’est un demi-sol d’argent.

— Très bien, dit Isacco.

— Mais il n’y a rien à manger, dit la femme. Juste du pain et du vin.

— Nous nous en contenterons. »

L’aubergiste acquiesça mais ne bougea pas. Puis un nouveau gémissement, qui, cette fois, ne se transforma pas en cri, la fit se retourner. Encore plus angoissée, elle porta la main à sa bouche. Elle descendit l’escalier de planches rabotées, ouvrit un buffet qui se trouvait dans le recoin sombre de la salle, sortit une miche de pain enveloppée d’une toile de lin grège et tira d’un tonnelet une carafe de vin rouge. Elle mit le tout sur la table, puis apporta deux verres ébréchés et un couteau pour le pain.

« Je n’ai pas fait la cuisine aujourd’hui, dit-elle sans force. Ma fille est tombée malade…

— Je suis désolé, dit Isacco.

— Je deviens folle, continua la femme avec un regard embué qui laissait percevoir toute sa peine.

— Et le docteur, qu’a-t-il dit ? », s’informa Isacco.

Читать дальше
Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Les enfants de Venise»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Les enfants de Venise» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё не прочитанные произведения.


Jean-Marie Le Clézio: Coeur brûle et autres romances
Coeur brûle et autres romances
Jean-Marie Le Clézio
Hervé Bazin: Cri de la chouette
Cri de la chouette
Hervé Bazin
Georges-Jean Arnaud: Enfantasme
Enfantasme
Georges-Jean Arnaud
Luca Fulvio: Le gang des rêves
Le gang des rêves
Luca Fulvio
Отзывы о книге «Les enfants de Venise»

Обсуждение, отзывы о книге «Les enfants de Venise» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.