Robert Harris - D.

Здесь есть возможность читать онлайн «Robert Harris - D.» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2014, ISBN: 2014, Издательство: Éditions Plon, Жанр: Историческая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

D.: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «D.»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Ils ont menti pour protéger leur pays. Il a dit la vérité pour le sauver. Un roman historique captivant dans le Paris dé la Belle Époque par l’auteur de
.
Paris, janvier 1895. Par un matin glacial, un officier de l’armée, Georges Picquart, assiste devant vingt mille personnes hurlant A mort le juif ! à l’humiliation publique d’un capitaine accusé d’espionnage : Alired Dreyfus.
Picquart est promu : il devient le plus jeune colonel de l’armée française et prend la tête de la section de statistique — le service de renseignements qui a traqué Dreyfus.
Dreyfus, lui, est condamné au bagne à perpétuité sur l’île du Diable, il n’a le droit de parler à personne, pas même à ses gardiens, et son affaire semble classée pour toujours.
Mais, peu à peu, Picquart commence à relever des éléments troublants dans l’enquête, tout en lisant les lettres de Dreyfus à sa femme dans lesquelles celui-ci ne cesse de clamer son innocence. Et quand le colonel découvre un espion allemand opérant sur le sol français, ses supérieurs refusent de l'écouter. En dépit des avertissements officiels, Picquart persiste et va se retrouver lui aussi dans une situation délicate.
Robert Harris est né à Nottinglmm en 1957. Journaliste politique et romancier, il est l’auteur de plusieurs romans traduits en 37 langues dans le monde entier, dont
adapté au cinéma par Roman Polanski sous le titre
Traduit de l'anglais par Natalie Zimmermann Un récit captivant sur le pouvoir, les dissimulations et l'idéalisme.
The Telegraph

D. — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «D.», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

C’est la première fois de ma vie que je vois mon nom imprimé dans un journal. Je me représente tous les gens que je connais, mes amis et ma famille en France, qui le découvrent à l’improviste. Que vont-ils penser ? Je suis censé être un espion, un homme de l’ombre. Et voilà que je suis pris dans un faisceau de lumière.

Il y a davantage.

CHEZ MAÎTRE LEBLOIS. Suivant Le Matin : « À minuit, après notre interview du commandant Esterhazy, nous nous présentons à la porte de Maître Leblois, avocat à la cour d’appel — au 96, rue de l’Université — mais la porte reste close. Nous sonnons de nouveau. La porte ne s’ouvre pas. Mais une voix se fait entendre à l’intérieur : « Qui est là ? Qu’est-ce que vous voulez ? » Nous donnons la raison de notre visite : le commandant Esterhazy a déclaré que c’était lui, Maître Leblois, qui avait livré à M. Scheurer-Kestner le dossier fondé sur des documents fournis par le colonel Picquart. La voix se fait plus menaçante : « Que puis-je vous dire ? Je suis lié par le secret professionnel. Je n’ai rien à dire, absolument rien. Mais je vous recommande de ne pas citer le colonel Picquart. Et maintenant, bonne nuit à vous et ne revenez pas ! »

Le temps que je termine ma lecture et que je me retourne, le cercle est désert.

Ce soir-là, je reçois un autre télégramme : je le trouve glissé sous ma porte. Mais celui-ci est sans ambiguïté. Quittez immédiatement vos quartiers de Sousse en supposant que vous n’y retournerez pas, et présentez-vous au rapport à l’état-major. Signé Leclerc.

À Tunis, on me donne une petite chambre au deuxième étage de la caserne. Je suis allongé sur le lit et j’écoute la symphonie de la mâle vie militaire : les cris et les coups de sifflet, les claquements de portes et les pas pesants. Je songe à Pauline. Elle s’est faite très discrète au cours de ces dernières semaines. Je me demande ce qu’elle aura pensé de ce qu’on dit de moi dans la presse : que je suis à la solde des Juifs, qu’on m’a expédié en Tunisie « en disgrâce ». Je lui écris une lettre.

Tunis

20 novembre 1897

Ma chérie,

Avec toutes mes allées et venues entre ici et Sousse, je ne reçois guère de courrier. Mais peut-être y a-t-il d’autres raisons à cela. Quoi qu’il en soit, c’est très ennuyeux, et triste, de n’avoir pas de nouvelles de toi. N’aie pas peur de m’écrire, ne serait-ce qu’un mot. Je vais bien, mais je dois m’assurer que ta vie n’est pas compromise. Ma pauvre petite — me voilà pour la première fois de ma vie exposé dans les journaux ! J’ai le désavantage d’être attaqué sans avoir le droit ni la volonté de me défendre par la même voie. Cela finira bien par se résoudre. Je ne t’écrirai plus maintenant, mais je te garde dans mon cœur avec tout mon amour.

Je pose ma plume et relis la lettre. Elle me paraît très guindée, mais c’est plutôt inhibant de savoir que ses lettres d’amour vont être ouvertes à la vapeur, lues par des hommes dans des bureaux, copiées et rangées dans des dossiers.

PS : Je suis très serein et n’en sortirai pas blessé. Tu vois que la gravité de la situation ne m’effraie pas. La seule chose qui me touche, c’est ton émotion lorsque tu liras ceci.

Je ne signe pas ni n’écris son nom sur l’enveloppe, et je donne un franc à un soldat pour qu’il la poste à ma place.

Leclerc me reçoit dans son cabinet en fin de journée. Son jardin est plongé dans l’obscurité. Le général semble fatigué. Il a une pile de télégrammes posés d’un côté de son bureau, et de l’autre une pile de journaux. Il m’invite à m’asseoir.

— J’ai une liste de questions que l’on m’a prié de vous poser, colonel, et qui m’a été envoyée par le ministre de la Guerre. Par exemple : Avez-vous jamais livré des informations secrètes à une personne ou des personnes extérieures à l’armée ?

— Non, mon général.

Il note.

— Avez-vous jamais fabriqué ou modifié un document confidentiel ?

— Non, mon général.

— Avez-vous jamais demandé à un subordonné, ou à des subordonnés, de fabriquer ou modifier des documents confidentiels ?

— Non, mon général.

— Avez-vous jamais montré des documents secrets à une femme ?

— Une femme ?

— Oui. Il semblerait que ce commandant Esterhazy ait assuré qu’une inconnue voilée lui aurait remis des documents secrets.

Une dame voilée ! Encore la marque de Du Paty…

— Non, mon général, je n’ai montré aucun document à aucune femme, voilée ou pas.

— Bien. Je vais télégraphier à Paris dans ce sens. Entre-temps, je dois vous informer que le ministre de la Guerre a ordonné une enquête interne sur toute cette affaire, instruite par le général de Pellieux, commandant militaire du département de la Seine. Vous avez ordre de rentrer en France pour témoigner. Vous serez escorté par quelqu’un du ministère des Colonies. Et je crois, dit-il en refermant le dossier, que cela met fin à notre collaboration, colonel.

Il se lève. Je l’imite.

— Je ne dirais pas exactement que cela a été un plaisir de vous avoir sous mes ordres, ajoute-t-il, mais cela a sans aucun doute été intéressant.

Nous nous serrons la main. Puis il passe son bras autour de mes épaules et m’escorte à la porte. Il sent fort l’eau de Cologne.

— Je parlais avec le colonel Dubuch, l’autre soir. Il m’a raconté que cet Esterhazy est une vraie crapule. Il était ici en 82 et a été accusé de malversations à Sfax. Il y a eu une commission d’enquête, mais il a réussi à s’en tirer.

— Cela ne m’étonne pas, mon général.

— Vous devez avoir contre vous des gens désespérés, Picquart, pour en être réduits à s’associer à un tel personnage. Puis-je vous donner un conseil ?

— Faites.

— Ne vous approchez pas trop près du bastingage, sur le navire qui vous ramènera en France.

18

La traversée de la Méditerranée est beaucoup plus rude en novembre qu’en juin. Le hublot montre alternativement du ciel gris et des vagues grises. Mes livres russes glissent de la tablette et s’étalent, grands ouverts, sur le plancher. Comme à l’aller, je reste la plupart du temps dans ma cabine. Je reçois quelquefois la visite de mon escorte, M. Périer, du ministère des Colonies, mais il est en permanence verdâtre et préfère le plus souvent garder la chambre. Lors de mes rares excursions sur le pont, je suis le conseil de Leclerc et ne m’approche pas du bord. J’apprécie les embruns qui me fouettent le visage, d’odeur de fumée de charbon mêlée au sel marin. J’ai parfois conscience du regard des autres passagers fixé sur moi, mais je ne sais trop s’il s’agit d’agents de la police ou s’ils ont simplement entendu qu’une personne dont on parle dans la presse est à bord.

Nous quittons l’Afrique le mardi. Les côtes françaises surgissent à l’horizon jeudi après-midi — ligne à peine visible dans la brume. Je finis tout juste de ranger mes affaires quand on frappe à ma porte. Je prends mon arme et lance :

— Qui est là ?

— C’est le capitaine, colonel Picquart, répond une voix.

— Un instant, dis-je en glissant le revolver dans ma poche avant d’ouvrir.

C’est un homme d’une cinquantaine d’années, d’allure morose et qui doit boire, à en juger par le filigrane de petits vaisseaux qui rougit ses yeux. J’imagine que faire trois fois par semaine la navette entre Tunis et Marseille peut à la longue devenir lassant. Nous échangeons un salut. Il m’annonce :

— Des dispositions ont été prises pour vous débarquer du navire avant que nous accostions.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «D.»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «D.» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «D.»

Обсуждение, отзывы о книге «D.» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x