Carlos Zafón - Le palais de minuit

Здесь есть возможность читать онлайн «Carlos Zafón - Le palais de minuit» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Историческая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le palais de minuit: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le palais de minuit»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Calcutta, 1916. Un soldat anglais fuit dans les ombres nocturnes de la Cité des palais. Au creux de ses bras, il abrite des jumeaux de quelques jours qu'il vient d'arracher à un mystérieux criminel. Confiés à leur grand-mère, les jumeaux, un garçon et une fille, sont séparés. Sheere reste avec sa grand-mère, Ben est confié à un orphelinat. Le jour de leur seize ans, Sheere retrouve Ben à l'orphelinat. Il s'y est fait six fidèles amis avec lesquels il a formé la Chowdar Society. La nuit, les sept enfants se réunissent dans une grande bâtisse désolée qu'ils ont baptisée le "Palais de Minuit". A son tour, Sheere est admise à la Chowdar Society. Mais dès que les jumeaux sont réunis, une force maléfique semble se réveiller. Un train de feu tout droit sorti de l'enfer les terrorise. Une ombre liquide s'acharne contre eux. Qui est l'être, ou le démon, à l'œuvre derrière les attaques répétées contre Sheere et Ben? Pourquoi leur manifeste-t-il une haine aussi implacable? Interrogeant la grand-mère des jumeaux, fouillant les archives de la ville, les membres de la Chowdar Society découvrent alors la véritable personnalité de Jawahal, le père disparu de Ben et de Sheere. Architecte de génie possédé par une folie homicide, il a bâti l'extraordinaire garde de Jheeter's Gate. Cathédrale élevée à la gloire de la technologie ferroviaire, ce bâtiment sans égal dans le monde a été la proie d'un terrible incendie le jour même de son inauguration. Depuis, sa carcasse noire, dressée au centre de Calcutta, est hantée par l'âme en colère de Jawahal. C'est au coeur de ce lieu maudit que Ben et Sheere doivent affronter les vérités douloureuses de leur passé. Ensemble, les huit membres de la Chowdar Society s'enfoncent dans les ténèbres de la gare maudite. Au bout des tunnels les attend le plus cruel et le plus attachant des criminels. Il veut l'âme de Sheere et la mort de Ben. Pour cela, il doit détruire l'amitié qui unit les adolescents. Mais l'amour est toujours plus fort que la mort: armés de leur courage, de leur attachement et de leur sincérité, Sheere, Ben et leurs six amis vont tout risquer pour apaiser l'esprit malade de Jawahal.

Le palais de minuit — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le palais de minuit», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

- Il fut un temps où je croyais que rien n'était plus fort que l'amour. Il est vrai que cette force existe, mais elle est minuscule et bien faible face au feu de la haine. Je sais que ce genre de confidences n'est pas un cadeau convenable pour votre seizième anniversaire. Normalement, on permet aux adolescents de vivre encore un temps dans l'ignorance du véritable visage du monde, mais je crains que vous ne bénéficiiez pas de ce douteux privilège. Je sais aussi que, du seul fait que je sois vieille femme, vous douterez de mes paroles et de mes jugements. Au fil des années, j'ai appris à reconnaître ce regard dans les yeux de ma propre petite-fille. C'est que rien n'est plus difficile à croire que la vérité. Et, au contraire, rien n'est plus séduisant que la force du mensonge lorsque son poids l'emporte. C'est la loi de la vie, et vous devrez trouver le juste équilibre. Cela dit, permettez-moi de vous expliquer que, en plus des ans, la vieille dame qui est devant vous a collectionné bien des histoires, mais n'en a jamais connu de plus triste et de plus terrible que celle que je vais vous raconter et dont, sans le savoir, vous avez été les personnages par omission jusqu'aujourd'hui...

» Il fut un temps où moi aussi j'ai été jeune et où j'ai fait tout ce qu'on attend des jeunes gens : se marier, avoir des enfants, contracter des dettes, connaître des déceptions et renoncer aux rêves et aux principes qu'on s'était toujours juré de respecter. Vieillir, en un mot. Même ainsi, le sort a été généreux avec moi, du moins est-ce ce que j'ai cru au début, et il a uni ma vie à celle d'un homme dont le meilleur et le pire que l'on puisse dire est qu'il était bon. Il n'a jamais été beau garçon, pourquoi mentir. Je me rappelle que, quand il venait à la maison, mes sœurs riaient tout bas de lui. Il était un peu maladroit, timide, et semblait avoir passé les dix dernières années de son existence dans une bibliothèque : le rêve de toute jeune fille de ton âge, Sheere.

» Mon soupirant était instituteur dans une école publique du sud de Calcutta. Son salaire était misérable et sa mise ne démentait pas ce qu'il gagnait. Tous les samedis, il venait me chercher vêtu du même costume, le seul qu'il possédait et qu'il gardait pour aller aux réunions de l'école et me faire la cour. Il a mis six mois à économiser de quoi en acheter un autre, mais il n'a jamais réussi à être bien habillé : il y avait toujours quelque chose qui clochait.

» Mes deux sœurs se sont mariées à des hommes brillants et bien bâtis, qui traitaient ton grand-père de haut et qui, dans son dos, m'adressaient des regards torrides que j'étais supposée interpréter comme une invitation à profiter d'un vrai mâle, ne fût-ce que pour quelques minutes.

» Avec les années, ces oisifs allaient finir par dépendre de la charité et des faveurs de mon mari, mais cela est une autre histoire. Parce que, lui qui savait lire dans les pensées de ces sangsues et qui a toujours su discerner l'âme des personnes à qui il avait affaire, ne leur a pourtant jamais refusé son aide et a toujours feint d'avoir oublié les plaisanteries et le mépris avec lesquels ils l'avaient traité dans leur jeunesse. Je n'aurais pas fait de même, mais mon mari, je vous l'ai dit, a toujours été bon. Trop, peut-être.

» Sa santé, malheureusement, était fragile et il m'a quittée trop tôt, l'année de la naissance de ma fille unique, Kylian. J'ai dû l'élever seule et lui apprendre tout ce que son père aurait voulu lui enseigner. Kylian a été la lumière qui a éclairé ma vie après la mort de ton grand-père, Sheere. Elle avait hérité de lui sa bonté naturelle et son don instinctif de lire dans le cœur des autres. Mais, là où son père alliait maladresse et timidité, tout chez elle n'était que rayonnement et élégance. Sa beauté commençait dans ses expressions, dans sa voix, dans ses mouvements. Enfant, ses paroles, magiques comme un sortilège, charmaient les visiteurs et les gens dans la rue. Je me rappelle qu'en la voyant bavarder avec les commerçants des bazars, quand elle avait à peine dix ans, j'aimais imaginer cette petite fille comme le cygne sorti des eaux de la mémoire de mon mari, le vilain petit canard. Son esprit vivait en elle, dans ses gestes les plus insignifiants et dans la manière dont parfois, en silence, elle posait son regard sur les passants depuis le seuil de cette maison et se tournait vers moi pour me demander, très sérieuse, pourquoi il y avait tant de malheureux dans le monde.

» Bientôt, les habitants de la ville noire ont pris l'habitude de la désigner par le surnom dont un photographe de Bombay l'avait baptisée : la princesse de lumière. Et, pour une telle princesse, n'ont pas tardé à sortir de partout, jusque de sous les pavés, les candidats au titre de prince. Ce furent des temps merveilleux, où Kylian partageait avec moi les confidences ridicules que ses prétendants lui faisaient, les atroces poèmes qu'ils lui écrivaient et toute une collection d'anecdotes qui, si cela s'était prolongé, auraient fini par nous faire croire que tous les jeunes gens de cette ville n'étaient que de pauvres demeurés. Mais, comme toujours, est apparu sur la scène quelqu'un qui devait tout changer : ton père, l'homme le plus intelligent et le plus extraordinaire que j'aie rencontré.

» À cette époque, comme aujourd'hui, l'immense majorité des mariages découlait d'une entente entre familles, comme un simple accord commercial où la volonté des futurs époux n'avait aucune valeur. La plupart des traditions ne sont que les maladies d'une société. Je m'étais toujours juré que, le jour où Kylian se marierait, elle le ferait avec la personne qu'elle aurait librement choisie.

» Le jour où ton père a franchi cette porte, il incarnait tout le contraire des douzaines de faux-bourdons prétentieux qui entouraient constamment ta mère. Il parlait peu, mais quand il le faisait ses paroles étaient effilées comme la lame d'un couteau et nous invitaient à la réplique. Il était aimable et, quand il le voulait, doté d'un charme étonnant qui séduisait lentement mais inexorablement. Néanmoins, ton père restait froid et distant avec presque tout le monde. À l'exception de ta mère. En sa compagnie, il devenait quelqu'un d'autre, vulnérable et presque enfantin. Je n'ai jamais réussi à savoir lequel des deux personnages il était réellement, et je suppose que ta mère a emporté ce secret dans sa tombe.

» Ton père, dans les rares occasions où il daignait converser avec moi, donnait peu d'explications. Quand, enfin, il s'est décidé à me demander mon consentement pour épouser ta mère, je lui ai demandé comment il pensait l'entretenir et quelle était sa position. Mes années avec ton grand-père au seuil de la pauvreté m'avaient inculqué le désir de protéger ma fille d'une telle expérience et m'avait convaincue que rien ne valait un ventre vide pour réduire à zéro le mythe de la faim spirituelle.

» Ton père m'a dévisagée en conservant par devers lui ses vraies pensées, comme il le faisait toujours, et a répondu que sa profession était ingénieur et écrivain. Il a précisé qu'il était en train de faire des démarches pour obtenir une place dans une société britannique de construction et qu'un éditeur de Delhi lui avait réglé une avance pour un manuscrit qu'il lui avait remis. Pour moi, tout cela, dépouillé de la littérature dont ton père enrobait ses propos quand ça lui convenait, sentait la misère et les privations. Je le lui ai dit. Il a souri et, prenant doucement ma main dans les siennes, il a murmuré ces paroles que je n'oublierai jamais : "Mère, c'est la première et la dernière fois que je vous le dis. Mon avenir et celui de votre fille sont entre nos mains, comme l'est mon devoir de la rendre heureuse et de me tailler un chemin dans la vie. Personne, vivant ou mort, ne pourra s'y opposer. Dormez tranquille à cet égard et faites confiance à l'amour que j'éprouve pour votre fille. Mais si vos inquiétudes vous empêchent de trouver le sommeil, gardez-vous de gâcher, par un seul mot, geste ou action, le lien qui, avec ou sans votre consentement, nous unira elle et moi pour toujours, car il vous faudrait des années, sinon l'éternité, pour vous en repentir."

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le palais de minuit»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le palais de minuit» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Le palais de minuit»

Обсуждение, отзывы о книге «Le palais de minuit» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x