René Bazin - La Sarcelle Bleue

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– A quoi rêvez-vous? demanda M. de Kérédol.

– Moi? à rien, répondit-elle sans bouger.

Robert jugea politique d'opérer une diversion, se pencha en avant, au-dessus du courant qui filait, rapide et bleu d'acier, parmi les cressons, les acanthes, toute une végétation réfugiée là contre l'ardeur de l'été, et cueillit une tige couronnée d'un corymbe de fleurs blanches.

– Reine des prés, dit-il, spiræa ulmaria , famille des Rosacées. Voyez, Thérèse, est-elle élégante!

Thérèse fit à la plante l'aumône d'un regard distrait.

– Dites-moi, demanda-t-elle en rabaissant sa voilette, maman s'est bien mariée à dix-huit ans, n'est-ce pas?

– Oui, dix-huit ans, répondit rapidement Robert… Je crois, Thérèse, que vous n'avez jamais étudié la reine des prés. Tenez, la feuille est ailée, duvetée en dessous, à folioles ovales. J'ai lu quelque part qu'en infusant les fleurs dans du vin, on obtient le bouquet du fameux Malvoisie!

Et il observait, sur le visage de la jeune fille, maintenant tournée vers lui, l'effet de cette pointe habile. Elle n'en parut pas touchée.

– Vraiment? dit-elle… Mais, dix-huit ans… mon parrain, savez-vous que je les aurai l'année prochaine? Ce serait très drôle si…

– Qu'est-ce qui serait drôle, mon enfant?

– Non, pas drôle précisément. Je veux dire, reprit-elle, – et son sourire éclatant, toute sa jeunesse enjouée reparut sur ses joues, sur ses lèvres, dans ses yeux qu'animait un éclair de soleil venu on ne sait d'où, – je veux dire que peut-être, vous comprenez bien, peut-être quelqu'un pourrait penser à moi aussi… Eh bien! cela me fait rire malgré moi.

Pour le coup, Robert laissa échapper la reine des prés, qui roula, comme une ombrelle, sur la mousse, et tomba dans le courant.

– C'est à cela que vous pensiez? dit-il en se reculant, pour s'appuyer au tronc d'un arbre, et la voix un peu sourde.

Elle répondit, en montrant ses dents blanches, et en le fixant de ses yeux bleus étonnés:

– Mais oui!

– A propos de rien, comme ça?

– De rien du tout. Cela me vient surtout quand je regarde devant moi, très loin.

– Ah! très loin, devant vous?

– Oui, n'est-ce pas que c'est curieux?

Elle prit un air grave, appuya un coude sur un de ses genoux, et, remuant sa jolie tête:

– Voyez-vous, parrain, je songe quelquefois au mari que j'épouserai…

– Alors, vous avez fait votre choix?

– Oh! d'une façon très générale! Je voudrais épouser quelqu'un qui aurait été malheureux!

– Ça se rencontre aisément, Thérèse.

– Oui, quelqu'un de jeune, qui aurait souffert.

– Même jeune, cela peut se trouver, mon enfant: seulement, je ne comprends pas.

Elle hésita un instant, leva les yeux vers les chênes.

– Pour le consoler, dit-elle.

Et cela fut dit avec tant de naïveté, tant de tendresse voilée, que le pauvre Robert sentit la morsure d'une larme au coin de ses paupières. Il eut envie de s'écrier: «Si vous avez soif de consoler, Thérèse, ne cherchez pas au loin, comprenez, restez pour nous trois, chassez les rêves qui, déjà, si petite, vous éloignent! Ayez pitié de nous, ne songez plus!» Mais il eut peur de paraître égoïste, peur aussi de l'inconnu qui se révélait à lui. O mystère d'une âme! N'allait-il point la froisser, la repousser, lorsqu'elle s'ouvrait si ingénument? Fallait-il lui laisser voir toute l'appréhension qu'un mot pareil jetait en lui? Non pas cela, surtout pas cela. L'esprit de Thérèse eût travaillé sur cette crainte. Mieux valait prendre la chose légèrement, comme une boutade sans conséquence, essayer de rire. Et il essaya, et rien ne lui vint aux lèvres que ce mot qu'il ne voulait pas dire: «Restez, restez!» Alors il se baissa, faisant mine de ramasser sa canne devant lui, et resta courbé un peu plus de temps qu'il n'était nécessaire, le temps de composer ses traits. Quand il sentit s'effacer les deux sillons qui s'étaient tout à coup creusés aux coins de sa bouche:

– Ma petite Thérèse, dit-il, nous ferions bien de partir. Je crois que vous voulez rentrer par le faubourg?

– Oui, répondit-elle distraitement, pour mes roses.

Il s'était levé en parlant, et, à demi détourné, tirait ses manchettes avec un soin qui devait cacher un reste d'émotion. Thérèse ne le remarqua pas. Elle se redressa paresseusement, et fixa une fois encore l'horizon là-bas, où le nuage immobile dormait, tout fulgurant de lumière, au-dessus des collines mauves. Il fallut que Robert répétât:

– Eh bien, Thérèse, venez-vous?

Ils sortirent de la futaie, côte à côte, et prirent un autre chemin, qui ramenait en demi-cercle à la ville, et aboutissait bien au delà des Pépinières, vers le milieu du faubourg. Thérèse, déjà reposée, rieuse comme auparavant, multipliait et variait les questions, tentait les mêmes sujets qui, tout à l'heure, avaient intéressé Robert: lui ne répondait pas toujours, et, quand il le faisait, c'était d'un mot, avec effort.

– Qu'avez-vous donc? demanda-t-elle.

– Un peu de fatigue, mignonne, cela passera.

Hélas! il avait bien autre chose qu'un peu de lassitude: son ciel intérieur troublé, l'inquiétude de la veille maintenant fixée dans l'âme, il avait peur de la vie. Et celle qui avait causé le mal ne s'en doutait pas. Elle tâchait d'être aimable et vivante pour deux. Aucune autre idée ne semblait plus l'occuper. Son rôle de consolatrice, son rêve sentimental de tout à l'heure, elle n'y pensait plus. C'était Robert qui songeait à cela, maintenant, et qui se disait: «Il y a là des signes manifestes… J'espère qu'il n'est pas trop tard, non, mais il est grand temps, grand temps!»

Ce qui le tourmentait le plus, c'est qu'il commençait à douter de l'efficacité des moyens qu'il emploierait: attentions, lectures, tendresses d'ami, qu'était-ce à côté des visions qui passent au-dessus de l'horizon bleu, quand on regarde devant soi, bien loin?

Quand ils furent arrivés au point culminant du chemin, avant de descendre la dernière pente qui, à cent mètres de là, entrait dans la banlieue, Thérèse ralentit le pas, et releva son ombrelle pour mieux voir. C'était un paysage assez médiocre et banal, aux jours d'hiver, mais transfiguré à cette heure dans la gloire du grand soleil: une campagne coupée de jardins, plate et cultivée, sans une rivière, sans un arbre, et autour la ville, comme une découpure sans profondeur, comme une dentelle inégale, d'un blanc bleuâtre, avec des fumées d'usines traînantes, et tellement criblée de lumière que le sommet des tours, des clochers, les parties hautes des toits, semblaient à demi fondus dans l'air.

– Est-ce étincelant! dit Thérèse.

M. de Kérédol prit son lorgnon, et jeta un regard rapide, lui aussi, de ce côté. Mais avec quelle disposition différente d'esprit! Sous ses paupières, bridées par l'éclat du jour, ce fut une sorte de défi qui passa, une pensée de colère contre cette ville d'où sortirait peut-être le danger qui menacerait son bonheur, qui détruirait le repos du logis couché là-bas derrière eux, dans la verdure de ses grands arbres.

Thérèse et lui continuèrent à marcher, presque sans rien se dire, jusqu'à une maison du faubourg, pauvre et basse, où l'on accédait par un corridor voûté, commun avec la maison voisine. Robert s'arrêta.

– Je vous attends, fit-il.

La jeune fille était déjà entrée dans le couloir, et frappait à la porte d'une chambre à gauche. Là demeurait M. Malestroit, charpentier en bateaux, tandis qu'en face, ainsi que l'indiquait un écriteau de bois blanc fleuri d'osier tressé, habitait M. Colibry, vannier. Ne recevant pas de réponse, car la mère était sans doute en course dans le quartier, Thérèse traversa le corridor dans toute sa longueur, et déboucha au grand soleil, dans le jardin où elle entendait des voix.

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