Simenon, Georges - Maigret et son mort

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Maigret avait tiré son calepin noir de sa poche.

— Demandez-lui où elle se trouvait la nuit du 12 au 13 octobre dernier.

Cette fois, elle marqua le coup, son regard devint plus sombre et se posa sur le commissaire avec insistance. Aucun son ne sortit néanmoins de ses lèvres.

— Même question pour la nuit du 8 au 9 décembre.

Elle s’agita. On voyait sa poitrine se soulever. Elle avait eu malgré elle un mouvement vers le berceau, comme pour s’emparer de son enfant et le protéger.

C’était une magnifique femelle. Il n’y avait que l’infirmière à ne pas s’apercevoir qu’elle était d’une autre race qu’eux tous et à la traiter comme une femme ordinaire, comme une accouchée.

— Vous n’aurez pas bientôt fini de lui poser des questions stupides ?

— Dans ce cas, on va lui en poser une autre qui vous fera peut-être changer d’avis, madame ou mademoiselle.

— Mademoiselle, s’il vous plaît.

— Je m’en doutais. Veuillez traduire, monsieur.

Au cours de cette nuit du 8 au 9 décembre, dans une ferme de Picardie, à Saint-Gilles-les-Vaudreuves, une famille entière a été sauvagement massacrée à coups de hache. La nuit du 12 au 13 octobre, deux vieillards, deux fermiers, ont été tués de même dans leur ferme de Saint-Aubin, toujours en Picardie. Dans la nuit du 21 ou 22 novembre, deux vieillards et leur valet, un pauvre idiot, avaient déjà été attaqués, eux aussi, à coup de hache.

— Je suppose que vous allez prétendre que c’est elle ?

— Un instant, mademoiselle. Laissez traduire, voulez-vous ?

Le Tchèque traduisait d’un air dégoûté, comme si de parler de ces massacres lui avait sali les mains. Dès les premiers mots, la femme s’était à moitié dressée sur son lit et avait découvert un sein qu’elle ne songeait pas à cacher.

— Jusqu’au 8 décembre, on ne savait rien des assassins, parce qu’ils ne laissaient pas de survivants derrière eux. Vous comprenez, mademoiselle ?

— Je crois que le docteur ne vous a permis qu’une visite de quelques minutes.

— Ne craignez rien. Elle est solide. Regardez-là.

Elle était toujours belle, près de son petit, comme une louve, comme une lionne, comme elle devait être belle à la tête de ses mâles.

— Traduisez mot à mot, je vous en prie. Le 8 décembre, il y a eu un oubli. Une petite fille de neuf ans, pieds nus, en chemise, est parvenue à se glisser hors de son lit avant qu’on pensât à elle et s’est cachée dans un coin où personne n’a songé à la chercher. Elle a vu, celle-là. Elle a entendu. Elle a vu une jeune femme brune, une femme magnifique et sauvage qui approchait la flamme d’une bougie des pieds de sa mère pendant qu’un des hommes fendait le crâne du grand-père, et qu’un autre versait à boire à ses camarades. La fermière criait, suppliait, se tordait de douleur pendant que celle-ci...

Il désignait le lit de l’accouchée.

— ... pendant que celle-ci, souriante, raffinait le supplice en lui mettant le bout brûlant d’une cigarette sur les seins.

— Je vous en prie ! protesta l’infirmière.

— Traduisez.

Pendant ce temps, il observait Maria qui ne le quittait pas des yeux, repliée sur elle-même, les prunelles brillantes.

— Demandez-lui si elle a quelque chose à répondre.

Mais ils n’obtenaient qu’un sourire méprisant.

— La petite fille, qui a échappé au carnage, qui est maintenant orpheline et qu’on a recueillie dans une famille d’Amiens, a été mise ce matin en face d’une photographie de cette femme, transmise par bélinogramme. Elle l’a formellement reconnue. On ne l’avait pas prévenue. On a simplement placé la photo sous ses yeux, et l’émotion a été si violente qu’elle a été prise d’une crise nerveuse. Traduisez, monsieur le Tchèque.

— Elle est Slovaque, répéta celui-ci.

Et voilà que le bébé pleurait, que l’infirmière, après avoir consulté sa montre, le sortait de son berceau, tandis que la mère, pendant qu’on le changeait, le suivait du regard.

— Je vous ferai remarquer qu’il est l’heure, monsieur le commissaire.

— Est-ce qu’il était l’heure aussi pour les gens dont je parle ?

— Le bébé doit prendre le sein.

— Qu’il le prenne.

Et c’était bien la première fois que Maigret poursuivait un pareil interrogatoire, tandis qu’un nouveau-né soudait ses lèvres au sein blanc d’une meurtrière.

— Elle ne répond toujours pas, n’est-ce pas ? Je suppose qu’elle ne dira rien non plus quand vous lui parlerez de la veuve Rival, assassinée comme les autres, dans sa ferme, le 9 janvier. C’est la dernière en date. Sa fille, âgée de quarante ans, y a passé, elle aussi. Je suppose que Maria était présente. On a, comme toujours, relevé sur le corps des traces de brûlures. Traduisez.

Il sentait un profond malaise autour de lui, une hostilité sourde, mais il n’en avait cure. Il était harassé. S’il était resté cinq minutes seulement dans un fauteuil, il se serait endormi.

— Parlez-lui maintenant de ses compagnons, de ses mâles, de Victor Poliensky, sorte d’idiot de village à la force de gorille, de Serge Madok au cou épais et à la peau grasse, de Cari et du gamin qu’ils appellent Pietr.

Elle cueillait les noms sur les lèvres de Maigret et, à chacun d’eux, elle tressaillait.

— Est-ce que le petit était son amant, lui aussi ?

— Je dois traduire ?

— Je vous en prie. Ce n’est pas vous qui la ferez rougir.

Acculée, elle parvenait à sourire à l’évocation de l’adolescent.

— Demandez-lui si c’était vraiment son frère.

Chose curieuse, il y avait des moments où une chaude tendresse passait dans les yeux de la femme, et pas seulement quand elle rapprochait de son sein le visage de l’enfant.

— Maintenant, monsieur le Tchèque...

— On m’appelle Franz Lehel.

— Cela m’est égal. Je vous prie de traduire très exactement, mot pour mot, ce que je vais dire. Il est possible que la tête de votre compatriote en dépende. Dites-lui d’abord ça : que sa tête dépend de l’attitude qu’elle va prendre.

— Je dois vraiment ?

Et l’infirmière de murmurer :

— C’est répugnant !

Mais Maria, elle, ne broncha pas. Elle devint seulement un peu plus pâle, puis elle parvint à sourire.

— Il y a un autre individu que nous ne connaissons pas et qui était leur chef.

— Je traduis ?

— Je vous en prie.

Cette fois, ce fut un sourire ironique que l’on obtint de l’accouchée.

— Elle ne parlera pas, je le sais. Je m’y attendais en arrivant. Ce n’est pas une femme qu’on intimide. Il y a cependant un détail que je veux savoir, parce que des vies humaines sont en jeu.

— Je traduis ?

— Pourquoi vous ai-je fait venir ?

— Pour traduire. Je vous demande pardon.

Et, très raide, il semblait réciter une leçon.

— Entre le 12 octobre et le 21 novembre, il y a à peu près un mois et demi. Entre le 21 novembre et le 8 décembre, il y a un peu plus de quinze jours. Cinq semaines encore avant le 19 janvier. Vous ne comprenez pas ? C’est le temps qu’il fallait à peu près à la bande pour dépenser l’argent. Or, nous sommes à la fin février. Je ne peux rien promettre. D’autres, quand le procès viendra aux Assises, décideront de son sort. Traduisez.

— Vous voulez me répéter les dates ?

Il récita à nouveau, puis attendit.

— Ajoutez à présent que si, en répondant à mes dernières questions, elle évite de nouveaux massacres, il en sera tenu compte.

Elle ne broncha pas, mais sa moue redevint méprisante.

— Je ne lui demande pas où se trouvent en ce moment ses amis. Je ne lui demande même pas le nom du chef. Je veux savoir si les fonds sont bas, si un coup est en préparation pour des prochains jours.

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