El mundo es bello y fuera de él no hay salvación. La gran verdad que pacientemente me enseñaba es que el espíritu no es nada, ni siquiera el corazón. Y que la piedra calentada por el sol o el ciprés que el cielo descubierto agranda limitan el único universo donde “tener razón” tiene sentido: la naturaleza sin hombres.91
Así, llegamos a la única culminación posible de las vivencias y conceptos vertidos en Bodas: el hombre ha de sacrificar al mundo que dura, todo su anhelo de vivir, comprendiendo que la dicha posible se halla solo del lado de la tierra, y anuncia la fusión total, el aniquilamiento de su ser. La aspiración humana se resuelve, siempre a la manera de Nietzsche aunque sin llegar a una profesión consciente de conceptos como el del eterno retorno, en la repetición incesante de la vida en otros seres, cuya juventud seguirá a la nuestra, en un irreversible camino hacia el común destino de morir.
Si Camus se hubiera detenido aquí, sin ahondar en obras posteriores en sus intuiciones sobre la rebeldía, la tenacidad, la felicidad o el rechazo, poco podría decirse de él, o casi nada, en relación con los valores morales. Por el momento, una verdadera conciencia moral, concebida a la manera de Heidegger como la llamada de la existencia a su más propio ‘ser ella misma’ se diluye, en la embriaguez de la posesión sensible del mundo y su belleza.
Libertad y voluntad no son problemáticas, antes al contrario, se alimentan mutuamente de las convicciones que ofrece el mundo, aspiran a fundirse en él… Pero el salto que –a nuestro entender– realiza Camus desde esta ‘inocencia’ a la culpabilidad, es la muestra más evidente de la imposibilidad en que se halla una existencia sincera y abierta a permanecer tranquila, resignada, entre los límites del mundo y de la muerte.
57. J’aime cette vie avec abandon et veux en parler avec liberté: elle me donne l’orgueil de ma condition d’homme. Pourtant, on me l’a souvent dit: il n’y a pas de quoi être fier. Si, il y a de quoi: ce soleil, cette mer, mon cœur bondissant de jeunesse, mon corps au gout de sel et l’immense décor ou la tendresse et la gloire se rencontrent dans le jaune et le bleu., N, Essais, p. 58.
58. Louis Faucon, “Noces, Commentaires”, en A. Camus, Essais, p. 1335.
59. Étreindre un corps de femme, c’est aussi retenir contre soi cette joie étrange qui descend du ciel vers la mer., N, Essais, p. 58.
60. Moeller, op. cit., p. 46.
61. Car pour un homme, prendre conscience de son présent, c’est ne plus rien attendre. N, Essais, p. 63.
62. … je refuse obstinément tous les “plus tard” du monde. Ibid., p. 63.
63. … des choses qui tombent., Ibid.,p. 56.
64. J’avais au cœur une joie étrange, celle-là même qui naît d’une conscience tranquille. Ibid., p. 60.
65. Il n’est pas toujours facile d’être un homme, moins encore d’être un homme pur. Mais être pur, c’est retrouver cette patrie de l’âme où devient sensible la parenté du monde, où les coups du sang rejoignent les pulsations violentes du soleil de deux heures., Ibid., p. 75.
66. Simone de Beauvoir, Para una moral de la ambigüedad, Buenos Aires, Ed. Chapire, 1956, p. 56.
67. Leo Pollman, Sartre y Camus, Madrid, Gredos, 1973. 176.
68. Il faut beaucoup de temps pour aller à Djémila. Ce n’est pas une ville où l’on s’arrête et que l’on dépasse. Elle ne mène nulle part et n’ouvre sur aucun pays., N, Essais, p. 61.
69. …un jeu de cartes ouvert sur un ciel sans limites. Ibid., p. 61.
70. Ce bain violent de soleil et de vent épuisant toutes mes forces de vie. Ibid., p. 62.
71. Oui, je suis présent. Et ce qui me frappe à ce moment, c’est que je ne peux aller plus loin. Comme un homme emprisonné à perpétuité –et tout lui est présent. Mais aussi comme un homme qui sait que demain sera semblable et tous les autres jours. Car pour un homme prendre conscience de son présent c’est ne plus rien attendre., Ibid., pp. 62-63.
72. L’Immortalité de l’âme, il est vrai, préoccupe beaucoup de bons esprits. Mais c’est qu’ils refusent, avant d’en avoir épuisé la sève, la seule vérité qui leur soit donnée et qui est le corps., Ibid., p. 80.
73. Peu de gens comprennent qu’il y a un refus qui n’a rien de commun avec le renoncement. Que signifient ici les mots d’avenir, de mieux être, de situation ? Que signifie le progres du cœur ? Si je refuse obstinément tous les “plus tard” du monde, c’est qu’il s’agit aussi bien de ne pas renoncer à ma richesse présente. Il ne me plaît pas de croire que la mort ouvre sur une autre vie. Elle est pour moi une porte fermée. Ibid., p. 63.
74. Cfr. L’Homme révolté, passim.
75. Mais qu’est-ce que le bonheur sinon le simple accord entre un être et l’existence qu’il mène ? Et quel accord plus légitime peut unir l’homme à la vie sinon la double conscience de son désir de durée et son destin de mort? On y apprend du moins à ne compter sur rien et à considérer le présent comme la seule vérité qui nous soit donnée par “surcroît”. N, Essais, p. 85.
76. … cette peur physique de l’animal qui aime le soleil… Il n’a pas eu le temps de polir l’idée de mort ou de néant dont pourtant il a mâché l’horreur. Ibid., p. 64
77. … recouvrer l’innocence et la vérité qui luisent dans le regard des hommes antiques en face de leur destin., Ibid., p. 64.
78. Le cœur se serre devant cette grandeur que nous quittons déjà. Ibid., p. 66.
79. Alors, je lui a crié: “Une vie où je pourrais me souvenir de celle-ci.” E, Théâtre…, p. 1208.
80. Au centre de mon œuvre, il y a un soleil invincible. Gabriel d’Aubarède, “Rencontre avec Albert Camus”, en A. Camus, Essais, p. 1339.
81. … une vocation magnifique pour les bonheurs faciles. N, Essais, p. 22.
82. Un ouvrier de trente ans a déjà joué toutes ses cartes… La vie n’est pas à construire, mais á brûler.
83. Et je crois bien que la vertu est un mot sans signification dans toute l’Algérie. Non que ces hommes manquent de principes. On a sa morale, et bien particulière. On ne “manque” pas à sa mère. On fait respecter a sa femme dans les rues. On a des égards pour la femme enceinte. On ne tombe pas à deux sur un adversaire, parce que “ça fait vilain”. Pour qui n’observe pas ces commandements élémentaires, “il n’est pas un homme”, et l’affaire est réglée. Ibid., p. 72.
84. Ce peuple sans religion et sans idoles meurt seul, après avoir vécu en foule., Ibid., p. 23.
85. Tout ce qui exalte la vie, accroît en même temps son absurdité., Ibid., p. 75.
86. … j’apprends qu’une seule chose est plus tragique que la souffrance est c’est la vie d’un homme heureux., Ibid., p. 75.
87. Il a mis tous ces biens sur cette terre et reste dès lors sans défense contre la mort., Ibid., p. 74.
88. Moeller, op. cit., p. 81.
89. Moeller, op. cit., pp. 50-52
90. Je disais non de toutes mes forces. Les dalles m’apprenaient que c’était inutile. … Mais aoujourd’hui encore, je ne vois pas ce que l’inutilité ôte à ma révolte et je sens bien ce qu’elle lui ajoute. N, Essais, p. 83.
91. Le monde est beau, et hors de lui, point de salut. La grande vérité que patiemment il m’enseignait, c’est que l’esprit n’est rien, ni le cœur même. Et que la pierre chauffée par le soleil, ou le cyprés que le ciel découvert agrandit, limitent la seul univers où “avoir raison” prend un sens: la nature sans hommes., Ibid., p. 87.
CAPÍTULO III EL EXTRANJERO, PERSONAJE SÍMBOLO DE LA PREMORALIDAD
Lejos de la primera lírica exaltación de El revés y el derecho y de Bodas, en cuyo universo la muerte fue oscuridad que contribuyó a exaltar la posesión de la luz, en El extranjero se atisba la amenazante trascendencia de esa realidad que abarca los días de la inocencia, lanzándolos a un incomprensible destino común: todos, inocentes o no, estamos condenados a muerte… Camus ha querido ilustrar, a lo largo de su quehacer, las consecuencias de esta constatación tan simple cuanto perentoria. Meursault es la primera encarnación del héroe inocente y feliz, lastimado por un designio cuyo sentido se le escapa; la imposibilidad de ‘explicar’ tal condena es el resorte principal de la obra ensayística de Camus, especialmente de aquella que, en esta primera etapa negativa, investiga lo absurdo. Por tal coincidencia de preocupación y por cuanto cronológicamente el mito de Sísifo es posterior a El extranjero, podría aquella obra servirnos como instrumento valioso de interpretación, ya que fue el intento de explicación teórica de las inquietudes que urgían a Camus; así, sirve para guiar al lector entre las contradicciones aparentes y reales que encarnan sus héroes y quizás, en parte, para esclarecerlas. De tal manera es esto verdad, que la mayoría de ensayos de que dispusimos sobre El extranjero han acudido a dicha explicación a posteriori.
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