André Gide - André Gide - Oeuvres majeures

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André Gide est un des plus grands auteurs français et lauréat du prix Nobel de littérature. Cette collection comporte:
Romans et Nouvelles:
Les Cahiers d'André Walter
Le Voyage d'Urien
Paludes
Le Prométhée mal enchaîné
L'Immoraliste
Le Retour de l'enfant prodigue
La Porte étroite
Isabelle
Les Caves du Vatican
La Symphonie Pastorale
Les Faux-monnayeurs
L'École des femmes
Robert
Geneviève
Ouvres Poétiques et Lyriques:
Les Poésies d'André Walter
Les Nourritures terrestres
Les Nouvelles nourritures
Écrits de Voyage:
Amyntas
Voyage au Congo
Le Retour de Tchad
Retour de l'U. R. S. S.
Retouches â mon retour de l'U. R. S. S.
Essais Littéraires:
Prétextes; Réflexions sur quelques points de littérature et de morale
Nouveaux Prétextes
Le Journal des Faux-monnayeurs
Dostoïevski (Articles et Causeries)
Notes sur Chopin
Ouvres Autobiographiques:
Si le Grain ne Meurt
Journal 1939–1949

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Chaque jour nous sortions en voiture ; puis en traîneau, lorsque la neige fut tombée, enveloppés jusqu’au cou de fourrures. Je rentrais le visage en feu, plein d’appétit, puis de sommeil. — Cependant je ne renonçais pas à tout travail et trouvais chaque jour plus d’une heure où méditer sur ce que je sentais devoir dire. D’histoire il n’était plus question ; depuis longtemps déjà mes études historiques ne m’intéressaient plus que comme un moyen d’investigation psychologique. J’ai dit comment j’avais pu m’éprendre à nouveau du passé, quand j’y avais cru voir de troubles ressemblances ; j’avais osé prétendre, à force de presser les morts, obtenir d’eux quelque secrète indication sur la vie... À présent le jeune Athalaric lui-même pouvait pour me parler, se lever de sa tombe ; je n’écoutais plus le passé. — Et comment une antique réponse eût-elle satisfait à ma nouvelle question : — Qu’est-ce que l’homme peut encore ? Voilà ce qu’il m’importait de savoir. Ce que l’homme a dit jusqu’ici, est-ce tout ce qu’il pouvait dire ? N’a-t-il rien ignoré de lui ? Ne lui reste-t-il qu’à redire ?... Et chaque jour croissait en moi le confus sentiment de richesses intactes, que couvraient, cachaient, étouffaient les cultures, les décences, les morales.

Il me semblait alors que j’étais né pour une sorte inconnue de trouvailles ; et je me passionnais étrangement dans ma recherche ténébreuse, pour laquelle je sais que le chercheur devait abjurer et repousser de lui culture, décence et morale.

J’en venais à ne goûter plus en autrui que les manifestations les plus sauvages, à déplorer qu’une contrainte quelconque les réprimât. Pour un peu je n’eusse vu dans l’honnêteté que restrictions, conventions ou peur. Il m’aurait plu de la chérir comme une difficulté rare ; nos mœurs en avaient fait la forme mutuelle et banale d’un contrat. En Suisse, elle fait partie du confort. Je comprenais que Marceline en eût besoin ; mais ne lui cachais pourtant pas le cours nouveau de mes pensées. À Neuchâtel déjà, comme elle louangeait cette honnêteté qui transpire là-bas des murs et des visages :

— La mienne me suffit amplement, répartis-je ; j’ai les honnêtes gens en horreur. Si je n’ai rien à craindre d’eux, je n’ai non plus rien à apprendre. Et eux n’ont d’ailleurs rien à dire... Honnête peuple suisse ! Se porter bien ne lui vaut rien... sans crimes, sans histoire, sans littérature, sans arts... un robuste rosier, sans épines ni fleurs...

Et que ce pays honnête m’ennuyât, c’est ce que je savais d’avance, mais, au bout de deux mois, cet ennui devenant une sorte de rage, je ne songeai plus qu’à partir.

Nous étions à la mi-janvier. Marceline allait mieux, beaucoup mieux : la petite fièvre continue qui lentement la minait s’était éteinte ; un sang plus frais recolorait ses joues ; elle marchait de nouveau volontiers, quoique peu ; n’était plus comme avant constamment lasse. Je n’eus pas trop grand’peine à la persuader que tout le bénéfice de cet air tonique était acquis, que rien ne lui serait meilleur à présent que de descendre en Italie où la tiède faveur du printemps achèverait de la guérir — et surtout je n’eus pas grand’peine à m’en persuader moi-même, tant j’étais las de ces hauteurs.

Et pourtant, à présent que, dans mon désœuvrement, le passé détesté reprend sa force, entre tous, ces souvenirs m’obsèdent. Courses rapides en traîneau ; cinglement joyeux de l’air sec, éclaboussement de la neige, appétit ; — marche incertaine dans le brouillard, sonorités bizarres des voix, brusque apparition des objets ; — lectures dans le salon bien calfeutré, paysage à travers la vitre, paysage glacé ; — tragique attente de la neige ; — disparition du monde extérieur, voluptueux blottissement des pensées... Oh ! patiner encore avec elle, là-bas, seuls, sur ce petit lac pur, entouré de mélèzes, perdu ; puis rentrer avec elle, le soir...

Cette descente en Italie eut pour moi tous les vertiges d’une chute. Il faisait beau. À mesure que nous enfoncions dans l’air plus tiède et plus dense, les arbres rigides des sommets, mélèzes et sapins réguliers, faisaient place à une végétation riche de molle grâce et d’aisance. Il me semblait quitter l’abstraction pour la vie, et bien que nous fussions en hiver, j’imaginais partout des parfums. Depuis trop longtemps nous n’avions plus ri qu’à des ombres. Ma privation me grisait, et c’est de soif que j’étais ivre, comme d’autres sont ivres de vin. L’épargne de ma vie était admirable ; au seuil de cette terre tolérante et prometteuse, tous mes appétits éclataient. Une énorme réserve d’amour me gonflait ; parfois elle affluait du fond de ma chair vers ma tête et dévergondait mes pensées.

Cette illusion de printemps dura peu. Le brusque changement d’altitude m’avait pu tromper un instant, mais, dès que nous eûmes quitté les rives abritées des lacs, Bellagio, Côme où nous nous attardâmes quelques jours, nous retrouvâmes l’hiver et la pluie. Le froid que nous supportions bien en Engadine, non plus sec et léger comme sur les hauteurs, mais humide à présent et maussade, commença de nous faire souffrir. Marceline se remit à tousser. Alors, pour fuir le froid, nous descendîmes plus au Sud : nous quittâmes Milan pour Florence, Florence pour Rome, Rome pour Naples qui, sous la pluie d’hiver, est bien la plus lugubre ville que je connaisse. Je traînais un ennui sans nom. Nous revînmes à Rome, chercher, à défaut de chaleur, un semblant de confort. Sur le Monte Pincio nous louâmes un appartement trop vaste, mais admirablement situé. À Florence déjà, mécontents des hôtels, nous avions loué pour trois mois une exquise villa sur le Viale dei Colli. Un autre y aurait souhaité toujours vivre... Nous n’y restâmes pas vingt jours. À chaque nouvelle étape pourtant, j’avais soin d’aménager tout comme si nous ne devions plus repartir. Un démon plus fort me poussait... Ajoutez à cela que nous n’emportions pas moins de huit malles. Il y en avait une, uniquement pleine de livres, et que, durant tout le voyage, je n’ouvris pas même une fois.

Je n’admettais pas que Marceline s’occupât de nos dépenses, ni tentât de les modérer. Qu’elles fussent excessives, certes, je le savais, et qu’elles ne pourraient durer. Je cessai de compter sur l’argent de la Morinière ; elle ne rapportait plus rien et Bocage écrivait qu’il ne trouvait pas d’acquéreur. Mais toute considération d’avenir n’aboutissait qu’à me faire dépenser davantage. Ah ! qu’aurais-je besoin de tant, une fois seul !... pensais-je et j’observais, plein d’angoisse et d’attente, diminuer, plus vite encore que ma fortune, la frêle vie de Marceline.

Bien qu’elle se reposât sur moi de tous les soins, ces déplacements précipités la fatiguaient ; mais ce qui la fatiguait plus, j’ose bien à présent me l’avouer, c’était la peur de ma pensée.

— Je vois bien, me dit-elle un jour, je comprends bien votre doctrine — car c’est une doctrine à présent. Elle est belle, peut-être, — puis elle ajouta plus bas, tristement : mais elle supprime les faibles.

— C’est ce qu’il faut, répondis-je aussitôt malgré moi.

Alors il me parut sentir, sous l’effroi de ma brutale parole, cet être délicat se replier et frissonner... Ah ! peut-être allez-vous penser que je n’aimais pas Marceline. Je jure que je l’aimais passionnément. Jamais elle n’avait été et ne m’avait paru si belle. La maladie avait subtilisé et comme extasié ses traits. Je ne la quittais presque plus, l’entourais de soins continus, protégeais, veillais chaque instant et de ses jours et de ses nuits. Si léger que fût son sommeil, j’exerçai mon sommeil à rester plus léger encore ; je la surveillais s’endormir et je m’éveillais le premier. Quand, parfois, la quittant une heure, je voulais marcher seul dans la campagne ou dans les rues, je ne sais quel souci d’amour et la crainte de son ennui me rappelaient vite auprès d’elle ; et parfois j’appelais à moi ma volonté, protestais contre cette emprise, me disais : n’est-ce que cela que tu vaux, faux grand homme ! et me contraignais à faire durer mon absence ; mais je rentrais alors les bras chargés de fleurs, fleurs de jardin précoce ou fleurs de serre... Oui, vous dis-je ; je la chérissais tendrement. Mais comment exprimer ceci... à mesure que je me respectais moins, je la vénérais davantage ; — et qui dira combien de passions et combien de pensées ennemies peuvent cohabiter en l’homme ?...

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