André Gide - André Gide - Oeuvres majeures

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André Gide est un des plus grands auteurs français et lauréat du prix Nobel de littérature. Cette collection comporte:
Romans et Nouvelles:
Les Cahiers d'André Walter
Le Voyage d'Urien
Paludes
Le Prométhée mal enchaîné
L'Immoraliste
Le Retour de l'enfant prodigue
La Porte étroite
Isabelle
Les Caves du Vatican
La Symphonie Pastorale
Les Faux-monnayeurs
L'École des femmes
Robert
Geneviève
Ouvres Poétiques et Lyriques:
Les Poésies d'André Walter
Les Nourritures terrestres
Les Nouvelles nourritures
Écrits de Voyage:
Amyntas
Voyage au Congo
Le Retour de Tchad
Retour de l'U. R. S. S.
Retouches â mon retour de l'U. R. S. S.
Essais Littéraires:
Prétextes; Réflexions sur quelques points de littérature et de morale
Nouveaux Prétextes
Le Journal des Faux-monnayeurs
Dostoïevski (Articles et Causeries)
Notes sur Chopin
Ouvres Autobiographiques:
Si le Grain ne Meurt
Journal 1939–1949

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Lui disparu, soudain, je restais affreusement seul ; et je rentrais à travers champs, dans l’herbe lourde de rosée, ivre de nuit, de vie sauvage et d’anarchie, trempé, boueux, couvert de feuilles. De loin, dans la Morinière endormie, semblait me guider, comme un paisible phare, la lampe de la chambre de Marceline à qui j’avais persuadé que, sans sortir ainsi la nuit, je n’aurais pas pu m’endormir. C’était vrai : je prenais en horreur mon lit, et j’eusse préféré la grange.

Le gibier abondait cette année. Lapins, lièvres, faisans, se succédèrent. Voyant tout marcher à souhait, Bute, au bout de trois soirs, prit le goût de se joindre à nous.

Le sixième soir de braconnage, nous ne retrouvâmes plus que deux collets sur douze ; une rafle avait été faite pendant le jour. Bute me demanda cent sous pour racheter du fil de cuivre, le fil de fer ne valant rien.

Le lendemain j’eus le plaisir de voir mes dix collets chez Bocage, et je dus approuver son zèle. Le plus fort c’est que, l’an passé, j’avais inconsidérément promis dix sous pour chaque collet saisi ; j’en dus donc donner cent à Bocage. Cependant, avec ses cent sous, Bute rachète du fil de cuivre. Quatre jours après, même histoire ; dix nouveaux collets sont saisis. C’est de nouveau cent sous à Bute ; de nouveau cent sous à Bocage. Et comme je le félicite :

— Ce n’est pas moi, dit-il, qu’il faut féliciter. C’est Alcide.

— Bah !

Trop d’étonnement peut nous perdre ; je me contiens.

— Oui, continue Bocage ; que voulez-vous, Monsieur, je me fais vieux, et suis trop requis par la ferme. Le petit court les bois pour moi ; il les connaît ; il est malin, et il sait mieux que moi où chercher et trouver les pièges.

— Je le crois sans effort, Bocage.

— Alors, sur les dix sous que Monsieur donne, je lui laisse cinq sous par piège.

— Certainement il les mérite. Parbleu ! Vingt collets en cinq jours ! Il a bien travaillé. Les braconniers n’ont qu’à bien se tenir. Ils vont se reposer, je parie.

— Oh ! Monsieur, tant plus qu’on en prend, tant plus qu’on en trouve. Le gibier se vend cher cette année, et pour quelques sous que ça leur coûte...

Je suis si bien joué que pour un peu je croirais Bocage de mèche. Et ce qui me dépite en cette affaire, ce n’est pas le triple commerce d’Alcide, c’est de le voir ainsi me tromper. Et puis que font-ils de l’argent, Bute et lui ? Je ne sais rien ; je ne saurai rien de tels êtres. Ils mentiront toujours ; me tromperont pour me tromper. Ce soir ce n’est pas cent sous, c’est dix francs que je donne à Bute ; je l’avertis que c’est pour la dernière fois et que, si les collets sont repris, c’est tant pis.

Le lendemain je vois venir Bocage ; il semble très gêné ; je le deviens aussitôt plus que lui. Que s’est-il donc passé ? Et Bocage m’apprend que Bute n’est rentré qu’au petit matin sur la ferme ; Bute est soûl comme un Polonais ; aux premiers mots que lui a dits Bocage, Bute l’a salement insulté, puis s’est jeté sur lui, l’a frappé...

— Enfin, me dit Bocage, je venais savoir si Monsieur m’autorise (il reste un instant sur le mot), m’autorise à le renvoyer.

— Je vais y réfléchir, Bocage. Je suis très désolé qu’il vous ait manqué de respect. Je vois... Laissez-moi seul y réfléchir ; et revenez ici dans deux heures.

Bocage sort.

Garder Bute, c’est manquer péniblement à Bocage ; chasser Bute, c’est le pousser à se venger. Tant pis ; advienne que pourra ; aussi bien suis-je le seul coupable... Et dès que Bocage revient :

— Vous pouvez dire à Bute qu’on ne veut plus le voir ici.

Puis j’attends. Que fait Bocage ? Que dit Bute ? Et le soir seulement j’ai quelques échos du scandale. Bute a parlé. Je le comprends d’abord par les cris que j’entends chez Bocage ; c’est le petit Alcide qu’on bat. — Bocage va venir ; il vient ; j’entends son vieux pas approcher, et mon cœur bat plus fort encore qu’il ne battait pour le gibier. L’insupportable instant ! Tous les grands sentiments seront de mise ; je vais être forcé de le prendre au sérieux. Quelles explications inventer ? Comme je vais jouer mal ! Ah ! je voudrais rendre mon rôle... Bocage entre. Je ne comprends strictement rien à ce qu’il dit. C’est absurde : je dois le faire recommencer. À la fin je distingue ceci : Il croit que Bute est seul coupable ; l’incroyable vérité lui échappe ; que j’aie donné dix francs à Bute, et pour quoi faire ? il est trop Normand pour l’admettre. Les dix francs, Bute les a volés, c’est sûr ; en prétendant que je les ai donnés, il ajoute au vol le mensonge ; histoire d’abriter son vol ; ce n’est pas à Bocage qu’on en fait accroire... Du braconnage il n’en est plus question. Si Bocage battait Alcide, c’est parce que le petit découchait.

Allons ! je suis sauvé ; devant Bocage au moins tout va bien. Quel imbécile que ce Bute ! Certes, ce soir je n’ai pas grand désir de braconner.

Je croyais déjà tout fini, mais une heure après voici Charles. Il n’a pas l’air de plaisanter ; de loin déjà il paraît plus rasant encore que son père. Dire que l’an passé...

— Eh bien ! Charles, voilà longtemps qu’on ne t’a vu.

— Si Monsieur tenait à me voir, il n’avait qu’à venir sur la ferme. Ce n’est parbleu ni des bois ni de la nuit que j’ai affaire.

— Ah ! ton père t’a raconté...

— Mon père ne m’a rien raconté parce que mon père ne sait rien. Qu’a-t-il besoin d’apprendre, à son âge, que son maître se fiche de lui ?

— Attention, Charles ! tu vas trop loin...

— Oh ! parbleu, vous êtes le maître ! et vous faites ce qui vous plaît.

— Charles, tu sais parfaitement que je ne me suis moqué de personne, et si je fais ce qui me plaît c’est que cela ne nuit qu’à moi.

Il eut un léger haussement d’épaules.

— Comment voulez-vous qu’on défende vos intérêts, quand vous les attaquez vous-même ? Vous ne pouvez protéger à la fois le garde et le braconnier.

— Pourquoi ?

— Parce qu’alors... ah ! tenez, Monsieur, tout cela c’est trop malin pour moi, et simplement cela ne me plaît pas de voir mon maître faire bande avec ceux qu’on arrête, et défaire avec eux le travail qu’on a fait pour lui.

Et Charles dit cela d’une voix de plus en plus assurée. Il se tient presque noblement. Je remarque qu’il a fait couper ses favoris. Ce qu’il dit est d’ailleurs assez juste. Et comme je me tais (que lui dirais-je ?), il continue :

— Qu’on ait des devoirs envers ce qu’on possède, Monsieur me l’enseignait l’an dernier, mais semble l’avoir oublié. Il faut prendre ces devoirs au sérieux et renoncer à jouer avec... ou alors c’est qu’on ne méritait pas de posséder.

Un silence.

— C’est tout ce que tu avais à dire ?

— Pour ce soir, oui Monsieur ; mais un autre soir, si Monsieur m’y pousse, peut-être viendrai-je dire à Monsieur que mon père et moi quittons la Morinière.

Et il sort en me saluant très bas. À peine si je prends le temps de réfléchir :

— Charles ! — Il a parbleu raison... Mais si c’est là ce qu’on appelle posséder !... Charles ! Je cours après lui ; je le rattrape dans la nuit, et, très vite, comme pour assurer ma décision subite :

— Tu peux annoncer à ton père que je mets la Morinière en vente.

Charles salue gravement et s’éloigne sans dire un mot.

Tout cela est absurde.

Marceline, ce soir, ne peut descendre pour dîner et me fait dire qu’elle est souffrante. Je monte en hâte et plein d’anxiété dans sa chambre. Elle me rassure aussitôt. « Ce n’est qu’un rhume », espère-t-elle. Elle a pris froid.

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