André Gide - Oeuvres complètes de André Gide - Romans
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Table des Matières:
Les Cahiers d'André Walter
Le Voyage d'Urien
Paludes
Le Prométhée mal enchaîné
L'Immoraliste
Le Retour de l'enfant prodigue
La Porte étroite
Isabelle
Les Caves du Vatican
La Symphonie Pastorale
Les Faux-monnayeurs
L'École des femmes
Robert
Geneviève
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Je n'eus pas le cœur d'aller loin ; rien que vers un petit bois de hêtres : encore ne l'atteignis-je même pas, mais dès le premier buisson venu, me laissant choir à son ombre ; aucun des autres ne me voyant plus, comme je n'avais plus de forces et que je sentais le passé revenir, la tête dans les mains je pleurai misérablement.
Sur la prairie semée de pimprenelles le soir tomba ; alors je fis une petite prière, puis m'étant levé je regagnai la barque délaissée.
Ellis dans la barque lisait le Traité de la Contingence ; exaspéré, j'arrachai de ses mains le livre et, l'ayant jeté dans le fleuve :
« Ne sais-tu pas, m'écriai-je, Ellis malheureuse, que le livre est la tentation ? Et nous sommes partis pour des actions glorieuses...
– Glorieuses ? fit Ellis en regardant la morne plaine.
– Oh ! je sais qu'il n'y paraît pas ; je sais tout ce que tu peux dire ; tais-toi ! tais-toi ! » sinon j'aurais pleuré encore ; et pour lui cacher mon visage je regardais fixement l'eau du fleuve.
Les compagnons revinrent un à un, et quand tous dans la barque nous fûmes de nouveau rassemblés, nous sentîmes si bien chacun le désespoir de tous les autres, que nous n'osions pas demander si tel non plus n'avait rien vu ; mais chacun, par décence, déguisant d'une vaine phrase l'inanité de sa vision :
« J'ai vu, j'ai vu, dit Aguisel, des bouleaux nains en enfilade sur un tumulus ardoisé.
– Moi, dit Éric, dans une plaine de sable, des sauterelles broutant l'herbe amère.
– Et vous, Urien ? dit Axel.
– Un champ semé de pimprenelles.
– Morgain ?
– Des forêts de pins bleus sur le bord d'une mer.
– Ydier ?
– Des carrières abandonnées... »
Et comme cet interrogatoire n'était plus d'aucun intérêt, la nuit étant close, nous dormîmes.
Le lendemain je m'éveillai tard ; tous les autres déjà levés, je les vis assis sur la rive. Tous lisaient. C'étaient des brochures morales qu'Ellis avait distribuées. Je saisis la petite valise : on y trouvait trois agendas ; la Vie de Franklin ; une petite flore des climats tempérés, et le Devoir présent de M. Desjardins. Tout en fouillant dans la valise, je préparais une apostrophe ; quand tout fut prêt, je jetai la valise. Elle fonça dans la rivière. Deux grosses larmes coulaient sur les joues d'Ellis. Ce ne fut pas que je fusse touché, mais au sentiment de notre commune misère soudain tomba mon irritation, et ce furent au lieu de blâmes des plaintes :
« Ah ! certes, m'écriai-je, nous voici très malheureux. Notre voyage est vraiment bien mal composé. Que signifie notre plaine si morne à ce moment de notre histoire ? ou que signifions-nous dans la plaine ? Si le soupçon nous vient ici de quelque chose d'inutile, nos âmes aussitôt désolées vont laisser leur vertu se répandre. Seigneur ! pour quelque chose d'inutile, nous n'aurons plus foi ni courage. Maintenant nous allons défaillir, – ou faudra-t-il tomber dans la piété dévotieuse ? Nous avons vécu par orgueil, et nos noblesses s'exaspéraient à l'âpreté de nos victoires. Notre vertu, Seigneur, est toute faite de résistance ; mais autour de nous maintenant tout cède, tout se désagrège, et nous ne sentons plus nos courages. Voici que le tranquille passé en nous comme un regret monte. Nuit majestueuse et profonde où notre extase s'est éperdue ; textes de vérité, souvent où frissonnait une flamme métaphysique ; algèbres et théodicées, études ! nous vous avions quittées pour autre chose, ah ! pour autre chose vraiment. On se met en route un matin, parce qu'on a trouvé dans l'étude qu'il faut manifester son essence ; on s'en va chercher par le monde des actions révélatrices, – et qui dira quelle ténébreuse vallée joint au monde où l'on vit notre chambre haute où l'on rêve, – vallée si âpre et si mystérieuse que je pensais que j'allais y mourir, si ténébreuse que mes yeux, lorsque je parvins devant la grande mer souhaitée, prirent les flots pour des lumières. Depuis nous avons vu des plages, des végétations insensées, des jardins traversés d'eaux tièdes, des palais, des terrasses dominatrices dont le souvenir fait notre désespoir ; nous avons vu tous les sourires, tous les appels, et nous n'avons pas répondu ; et la reine fallacieuse Haïatalnefus, parfumée, n'a pas vaincu nos énergies. Nous nous gardions pour autre chose. Par une progression calculée, et dirai-je bien : esthétique, nos courages avec nos désirs s'étaient accrus par l'aliment que leur faisaient nos résistances ; et nous attendions, pour finir, une suprême péripétie. Puis voici que notre vaisseau s'en va s'enliser dans la vase. Ah ! vraiment notre histoire est mal, est bien mal, bien mal composée. Qu'est-ce qui peut venir ensuite ? tout nous devient indifférent, tant cet ennui sur l'avenir se prolonge ; nos grandes âmes vont succomber au désintéressement à leur tâche. Qu'il advienne n'importe quoi, ce sera toujours sans importance. Les enchaînements logiques sont rompus ; nous avons quitté les sentiers salutaires. Souvenons-nous des îles détachées ; elles flottaient désemparées sans plus d'attache avec le monde. C'est ce qui peut arriver de plus triste. Sur l'inutile on ne peut pas recommencer le nécessaire. Nous sommes perdus tout à fait. Nous sommes encore bien plus malheureux que ne vous le font sentir mes trop imparfaites paroles ; encore bien plus que nous ne le sentons, car l'apathie d'alentour commence à engourdir nos âmes. J'ai parlé beaucoup trop longtemps. À des choses inordonnées il faut des phrases incohérentes ; je terminerai par quelques allitérations – et laissant retomber ma voix soudain jusqu'à n'être plus qu'un murmure, je chuchotai pour la cadence :
... Chantera
la sauterelle
des sables. »
Tous assis sur la rive avaient écouté jusqu'au bout ; mais cette péroraison leur parut incongrue et un rire non dissimulé les secoua ; c'était ce que je souhaitais pour réveiller notre torpeur. Ellis n'avait rien compris ; je m'en aperçus à l'irritation qui soudain me prit contre elle ; mais je n'en laissai rien voir. Elle ouvrait de grands yeux interrogateurs ; elle attendait que je continuasse.
« J'ai fini, chère Ellis, lui dis-je ; marchons un peu. Vous êtes douce et délicieuse aujourd'hui. L'air des pelouses vous remettra. »
Je croirais fastidieux de raconter la promenade ; je parlerais bien d'une grotte dans laquelle nous pénétrâmes, mais une eau stagnante qui la remplissait en partie ne nous permit pas de nous aventurer très loin ; on voyait pourtant de hautes voûtes enténébrées, des galeries qu'on supposait fuir vers des profondeurs ; par places où les parois, moins verticales, plafonnaient, on voyait, comme des fruits de ces cavernes, prendre les chauves-souris léthargiques. J'en cueillis une pour Ellis, qui n'en avait pas encore vu. Ce que cette grotte eut de meilleur, ce fut, après ces pesantes ténèbres, de nous faire trouver le jour dehors un peu moins triste. Ce fut dans cette grotte qu'Ellis prit les fièvres paludéennes et que me vinrent les premiers doutes affreux sur son identité.
Tandis que les autres rentraient en barque, Ydier, Nathanaël et moi, ayant repris quelque désir de vivre, nous partîmes au soir vers les landes. Alors nous advint cette étrange aventure dont le mystère encore nous tourmente, car elle fut unique dans ce voyage et ne se rattachait à rien d'autre.
La nuit était tombée ; le vent glissait sur les joncs de la lande ; des feux flottaient sur les tourbières, et par crainte des fondrières nous ne marchions que lentement. Un tintement dans le silence nous fit nous arrêter, surpris. Comme une forme vaporeuse, une blanche femme naissait, se balançait aérienne, s'élevait au-dessus du marais ; elle agitait une clochette comme un calice dans sa main. Notre geste d'abord fut de fuir ; puis rassurés un peu à cause de sa délicatesse, nous l'eussions peut-être implorée, mais voici qu'elle n'était déjà plus qu'une vapeur défaite, soit plus haute ou soit très lointaine, et la petite sonnerie qu'elle faisait s'en allait se perdre avec elle ; mais elle persista toujours, et nous commencions à croire à quelque illusion de fatigue, lorsque marchant de ce côté nous l'entendîmes plus proche, de nouveau précise, rasant la terre, incertaine parfois, promenée, puis hésitante, puis plaintive, un appel, et penchés dans l'ombre pour voir, nous avons trouvé une pauvre brebis perdue sur la lande, perplexe, la laine humide des ténèbres. Elle portait au cou la clochette. Nous recueillîmes la brebis égarée, et lui défîmes sa clochette. – Mais un nouveau bruit s'entendit, et de nouveau se souleva des vases, comme une étoffe mortuaire, une femme lente et voilée ; le voile gris traînait sur la jonchaie, comme s'accroche aux joncs de la brouée. La tige de lys inclinée penchait le calice vers terre ; les sons tombaient comme des graines. Et, comme elle fuyait, je la vis, baissée vers un repli de l'ombre, au cou d'une brebis venue, suspendre son lys en clochette. Nous recueillîmes la brebis sur la plaine. – Une troisième forme parut ; le suaire couvrait son visage ; derrière elle flottait sa traîne, comme une étoffe déchirée, parmi les feuilles des roseaux. Et je l'ai vue mettre le lys, tandis qu'elle se défaisait, laisser à la brebis désolée la clochette à la laine attachée avec sa main qui s'évapore. – Ainsi douze femmes sont venues ; nous avons recueilli les brebis après elles, et nous guidions ce troupeau par la main, comme des bergers sans houlette, à travers la nuit sur la route inconnue, parmi les touffes de roseaux et les caïeux de renoncules.
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